[BOUQUINS] Carrisi, Donato – Malefico

D. Carrisi - MaleficoEt encore un invité surprise qui vient perturber mon Challenge retrouvailles, en effet dans son dernier roman, Malefico, Donato Carrisi nous invite à partager une nouvelle enquête de Marcus et Sandra, déjà croisés dans Le Tribunal Des Ames.
Quand un jeune couple est retrouvé mort la police déploie les grands moyens pour neutraliser le coupable. Sandra enquêtrice photo est intégrée à l’équipe chargée d’identifier le Monstre de Rome. De son côté, Marcus, poursuit la même démarche à la demande de son mentor. En mettant en commun leurs ressources, Marcus et Sandra, découvriront que le Mal peut prendre bien des visages. Même les plus inattendus…
Le Tribunal Des Ames m’ayant laissé une sensation plutôt mitigée, je reconnais bien volontiers avoir abordé ce roman avec un soupçon d’appréhension. Fort heureusement mon inquiétude s’est envolée dès les premières pages, l’auteur nous plonge directement dans le vif du sujet. Le parcours des personnages principaux (Marcus et Sandra) étant désormais connu, l’immersion dans le récit n’en a été que plus intense.
Cette fois l’auteur ne se disperse pas sur une intrigue à voies multiples, les deux personnages sont d’emblée lancés sur la même enquête. Le lecteur peut donc se concentrer sur l’essentiel et profiter pleinement d’une intrigue dense, complexe et richement documentée.
A travers quelques flashbacks on découvre les premiers pas de Marcus au sein de l’ordre des pénitenciers. C’est aussi l’occasion d’en apprendre davantage sur les rouages de cet ordre et du fameux Tribunal des âmes. Une interview de l’auteur à la fin du roman, et quelques recherches sur Internet confirment que tout ceci est bien réel et encore d’actualité aujourd’hui.
Je disais plus haut que le Mal pouvait avoir bien des visages, si comme moi vous êtes amateur de thrillers, vous pensez peut être avoir fait le tour de la question… Et bien détrompez vous ! Nul doute que Donato Carrisi saura vous surprendre, sous sa plume le tueur n’est pas la seule, et peut être même pas la pire, incarnation du Mal.
Au fil des pages vous serez peut être amené à vous poser des questions concernant le prologue, certes il a son utilité au niveau des relations entre Marcus et Clemente, son mentor, mais on reste un peu sur notre faim sur ce coup… Rassurez-vous les réponses viendront en temps et en heure ; décidément l’auteur n’a rien laissé au hasard !
L’épilogue en question nous offre une fin ouverte susceptible de nous laisser supposer un éventuel retour littéraire de Marcus et Sandra… S’il est du même acabit que Malefico alors je m’en réjouis d’avance. Quoi qu’il en soit je le lirai… sans la moindre appréhension cette fois !

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Anonyme – Le Pape, Le Kid Et L’Iroquois

Anonyme - Le Pape, le Kid et l'IroquoisEt hop encore un invité surprise au programme de mon Challenge retrouvailles, ou plutôt deux invités surprises et de taille… Il s’agit en effet de la rencontre, forcément explosive, entre le Bourbon Kid et l’Iroquois que nous narre notre Anonyme préféré dans Le Pape, Le Kid Et L’Iroquois.
Le Pape doit participer à une soirée de gala organisée par la section ultra secrètes des Opérations fantômes, une menace de mort à l’encontre du souverain pontife signée par l’Iroquois risque fort de ternir la fête. Le Bourbon Kid et une équipe de chasseurs de primes vont tout faire pour contrecarrer les plans de l’Iroquois. Et pendant ce temps là, une bande de malfaiteurs projette aussi de gâcher la petite sauterie pontificale…
J’attendais beaucoup, trop sans doute, de la rencontre entre le Bourbon Kid et l’Iroquois, mais au final je pose le bouquin avec un sentiment mitigé, même si la balance penche davantage vers le positif.
Commençons par la distribution des mauvais points. Autant Le Livre Sans Nom était novateur, autant les romans suivants ont complété la saga en se contentant de surfer sur la vague sans grande originalité. Avec Psycho Killer l’auteur changeait de contexte et pouvait donc laisser libre cours à son imagination débridée. La rencontre des deux univers est juste un brin too much, ça frôle parfois la parodie.
Mon plus grand regret reste le traitement réservé au Bourbon Kid, on le découvre membre des Dead Hunters sans un mot d’explication sur le pourquoi du comment. Qui plus est, tout au long de l’intrigue il est laissé en arrière plan et ses interventions ressemblent à des caricatures de lui même.
Du côté des bons points j’ai apprécié de retrouver les personnages des deux univers, Rodeo Rex et Elvis du côté du Bourbon Kid, Jasmine, Bébé et Jack Munson pour l’Iroquois. Les nouveaux visages sont tout aussi hauts en couleurs, chez les méchants de service vous croiserez Mozart, le Dr Jekyll et Frankenstein… que du lourd ! Sans oublier le pape, qui est l’un des enjeux de ce roman.
L’intrigue est, sans surprise, aussi décalée que déjantée, bourrée d’action mais aussi ponctuée d’un humour bien grinçant, servi par des répliques cinglantes qui font mouche à tous les coups. Bref, malgré un arrière goût de déjà-vu, c’est toujours aussi jouissif à lire. Fidèle à son habitude, l’auteur multiplie les clins d’oeil au cinéma.
Je terminerai cette chronique en précisant que notre Anonyme préféré mérite pleinement son nom, sa véritable identité est toujours un mystère… Bien des noms ont circulé sur le Net, de Quentin Tarantino à David Bowie, mais le mystère reste entier…

MON VERDICT
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[BOUQUINS] George R.R. Martin – Le Trône De Fer : Intégrale 5

GRR Martin - Le Trône De Fer 5J’avais misé sur un Challenge retrouvailles 100% numérique mais finalement il faudra compter avec un hôte papier : Le Trône De Fer : Intégrale 5 de George R.R. Martin. A vrai dire j’ai lu ce bouquin en alternance entre la version papier (80%) et la version numérique (20%) ; ce n’est donc qu’une entorse partielle à mon projet initial.
Sur le Mur Jon Snow doit composer avec les armées de Stannis et les prisonniers sauvageons. Devant la menace de l’arrivée des Autres et d’une possible nouvelle attaque sauvageonne, le commandant de la Garde de Nuit va tout faire pour grossir les rangs de ses troupes et fortifier leurs positions. Tyrion, en fuite, navigue vers les Cités Libres où il espère rencontrer Daenerys Targaryen. Mais à Meereen la situation est compliquée pour Daenerys, elle doit faire face à de nombreux ennemis, à l’intérieur de la ville, comme à l’extérieur…
Ce cinquième opus de l’intégrale regroupe les volumes 13 à 15 de la série, soit, Le Bûcher D’un Roi, Les Dragons De Meereen et Une Danse Avec Les Dragons. Il ne s’inscrit pas complètement comme une suite directe du volume précédent ; la majeure partie du récit se déroule en parallèle des événements décrits dans l’Intégrale 4, se concentrant sur Le Mur et les Cités Libres (les grands absents du précédent opus). Il faut attendre les derniers chapitres pour connaître la suite directe de l’intrigue.
Ce cinquième volume se caractérise aussi par un changement de traducteur, Patrick Marcel succède ainsi à Jean Sola. Le style de Patrick Marcel serait plus proche de l’original… p’t’êt’ bin qu’oui, p’t’êt’ bin qu’non, une chose est certaine je préfère la traduction de Jean Sola, mais je pense que c’est surtout une question d’habitude.
Même si la majeure partie de bouquin se concentre uniquement sur le Mur et Meereen cela n’empêche pas l’auteur de nous proposer une intrigue toujours aussi dense et riche en rebondissements (et complots divers et variés). Par contre nous ne croisons que peu de nouveaux visages, du moins pas parmi les personnages jouant un rôle décisif dans le déroulement de l’intrigue.
Par contre au niveau des disparitions attendez vous à un choc au moins aussi violent que le fut la mort de Ned Stark à la fin du premier opus. Un personnage majeur de la saga va connaître une fin brutale (Il ne sentit jamais le quatrième poignard. Rien que le froid…) dans les derniers chapitres du bouquin. Je n’en dirai pas plus mais ça a déjà fait un tel buzz sur le Net (même Barrack Obama s’en est indigné) que peu de monde doit encore ignorer l’identité du mort.
C’est toujours aussi jouissif (et parfois rageant) à lire même si le dénouement semble encore lointain. On avance (lentement) souvent mais parfois on recule… Bref on n’en finit pas de se poser des questions, mais ça n’a rien de frustrant, loin s’en faut.
La frustration viendrait plutôt de l’attente pour connaître la suite ; d’autant plus que globalement, à la fin de ce volume, de nombreux personnages se retrouvent soit en fâcheuse posture, soit à un tournant décisif de leur parcours. Le sixième opus devrait sortir courant 2016 aux Etats-Unis, on peut espérer les trois volumes en français entre 2017 et 2018, quant à l’intégrale J’ai Lu faudrait plutôt compter sur l’horizon 2020. Quant à l’ultime (je l’espère vivement) opus on peut se livrer au même type de calcul en misant sur une sortie américaine entre 2021 et 2022…
Mais je crois que le plus frustrant reste de savoir que la série TV prendra naturellement de l’avance sur les romans. Le tournage de la saison 6 devrait débuter prochainement, à raison d’une saison annuelle pour un total de 9 saisons, le clap de fin devrait être pour 2018 avec une diffusion en France en 2019. Il est vrai que la série prend quelques libertés avec les romans, mais étant donné que GRR Martin a déjà indiqué aux showrunners les grandes lignes du scénario, il ne devrait pas y avoir de différences majeures quant à l’évolution de l’intrigue.
Je m’étais engagé à lire ce cinquième opus avant de visionner la cinquième saison de la série (qui repose bien au chaud sur mon disque dur depuis déjà un moment), je vais donc pouvoir m’y mettre très prochainement. Par contre pour les saisons suivantes je doute fort de prendre le même engagement…

MON VERDICT
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[BOUQUINS] David Lagercrantz – Millénium 4 – Ce Qui Ne Me Tue Pas

D. LMagercrantz - Millénium 4Et hop encore un invité surprise au menu de mon Challenge retrouvailles, ou plutôt devrai-je dire deux invités puisqu’il s’agit de renouer avec Mikael Blomkvist et Lisbeth Salander, sous la plume de David Lagercranz, qui signe ce Millénium 4 : Ce Qui Ne Me Tue Pas.
Plus le temps passe et plus Mikael Blomkvist se remet en question et notamment sa participation à la revue Millénium. D’autant qu’un grand groupe media a investi dans le journal et compte lui appliquer une politique qui dénaturerait l’esprit même de Millénium…
Avant de démarrer cette chronique il me semble capital de préciser que cette intrigue n’est pas celle du manuscrit du tome 4 prévu par Stieg Larsson, ledit manuscrit est la propriété de sa veuve et le contenu est connu d’elle seule. David Lagercranz reprend donc les personnages créés par Stieg Larsson et les confronte à une intrigue imaginée par lui… Un pari foutrement osé !
Je ne m’étalerai pas sur la stupide question polémique « Faut-il lire ou ne pas lire Millénium 4 ?« , chacun fait en son âme et conscience mais ne pas le lire uniquement pour répondre à une consigne de boycott n’est, à mon avis, pas une preuve d’intelligence supérieure (ça c’est la version politiquement correcte, je vous laisse deviner le fond de ma pensée).
Visuellement la couv’ reste bien dans l’esprit de la trilogie de Stieg Larsson, le titre par contre est nettement plus quelconque que les précédents ; mais bon ce sont là des points de détail. Il est maintenant temps d’entrer dans le vif du sujet.
La première surprise vient du style de David Lagercrantz, au plutôt devrai-je dire de l’absence de style, il s’intéresse au fond de son intrigue plus qu’à la forme. Du coup son écrit a quelque chose d’impersonnel alors que chez Stieg Larsson on sentait une écriture qui venait du coeur et des tripes (ce qui n’empêchait pas certaines lourdeurs stylistiques). On s’y fait mais la transition est surprenante !
Un récit moins engagé aussi, il faut dire que parfois la pensée hautement socialisante de Stieg Larsson avait parfois tendance à la stigmatisation abusive. David Lagercrantz concentre son récit sur ses personnages, son intrigue et les thèmes abordés, sans chercher à faire le procès des supposés travers la société suédoise (il y en a certainement qui sont bien réels).
Là encore dans le traitement des différents thèmes abordés (intelligence artificielle, autisme, respect de la vie privée sur internet, espionnage industriel…) on sent que l’auteur a fait un gros travail de recherche, par contre il aurait pu se montrer plus concis dans la restitution et l’intégration des éléments techniques dans son intrigue. En clair le déballage technique est parfois assommant (trop de didactique tue l’intérêt) !
Au niveau des bonnes surprises on trouve le duo constitué par Mikael Blomkvist et Lisbeth Salander, l’auteur est resté plus ou moins fidèle à l’esprit que leur avait insufflé Stieg Larsson. A ce titre on s’inscrit, fort heureusement, clairement dans la continuité avec cependant quelques évolutions (sans doute peuvent elles se justifier par les années qui ont passées). Nul doute que ça a dû demander à David Lagercrantz un sacré boulot pour s’approprier les personnages sans les dénaturer.
On trouve aussi d’autres personnages déjà croisés dans la trilogie de Stieg Larsson, je citerai notamment Erika Berger, la rédactrice en chef de Millénium et amante de coeur de Mikael, Jan Bublanski et sa collègue Sonja Modig, mais aussi Zalachenko, absent mais pourtant omniprésent.
Bien entendu vous croiserez aussi bon nombre de nouveaux personnages dont le plus marquant restera certainement August, un petit garçon autiste savant qui développera une relation particulière avec Lisbeth. Sans oublier le méchant de service, le mystérieux (?) Thanos dont je ne dirai rien afin de laisser la surprise (relative) faire son effet.
L’intrigue est intéressante et bien menée mais n’apporte rien de franchement nouveau au genre, à croire que l’auteur a voulu jouer la sécurité en restant dans les jalons posés par son prédécesseur. Classique certes, mais ça n’empêche pas quelques belles trouvailles çà et là. Dommage quand on sait que l’une des grandes forces de la trilogie de Stieg Larsson est son côté novateur.
L’intrigue est abordée sous plusieurs points de vue (pas uniquement Mikael et Lisbeth) ce qui en soi est plutôt une bonne chose. Par contre le rythme imposé peut surprendre, ici tout se joue en quelques jours (dans les précédents opus les enquêtes s’étalaient sur plusieurs mois). Le point positif évident est que la lecture n’en est que plus prenante. En contrepartie, si on ne maîtrise pas parfaitement les règles de l’art (et c’est le cas de David Lagercrantz qui signe là son premier roman), certains raccourcis ne sont guère crédibles et certains aspects de l’intrigue sont rapidement prévisibles (surtout quand on a lu la trilogie de Stieg Larsson).
Pour ma part j’ai trouvé que l’ensemble tenait bien la route malgré les bémols exprimés plus haut, si le bouquin n’avait pas été estampillé Millénium je lui aurai sans hésitation un point plus. Aussi agréable soit il à lire on ne retrouve pas la griffe (ou peut être devrai-je dire l’âme) de la trilogie de Stieg Larsson.
Un nouveau départ pour Millénium ? La fin laisse peu de place au doute quant à l’éventualité d’une (?) suite : « Rien n’était fini. Lisbeth avait juste blessé le gibier. Ce n’était pas suffisant, loin de là« . De même qu’il ne fait aucun doute que ce quatrième tome bénéficiera largement des attentes et de la curiosité du public (sans parler du tapage médiatique autour de sa sortie) mais les éventuelles suites n’auront pas cette même opportunité marketing. Pas sûr que le public suive si l’auteur (en espérant que les suites ne passent pas de mains en mains) n’insuffle pas une étincelle de vie à son écriture.
Je terminerai en invitant les sceptiques (allez Nath, un p’tit pas vers ce tome 4…) à se forger leur propre opinion en lisant le bouquin. C’est bien plus constructif que de se borner à lire les avis des uns et des autres, positifs ou négatifs, critiques professionnels ou simples lecteurs. Comme dirait l’autre (Dirty Harry en l’occurrence) : « les avis c’est comme les trous du cul, tout le monde en a un« . Tant qu’à me fier à un trou de balle j’aime autant que ce soit le mien.

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[BOUQUINS] Karin Slaughter – Séduction

K. Slaughter - SéductionEt hop encore un invité surprise au programme de mon Challenge retrouvailles, ou plutôt devrai-je dire UNE invitée surprise puisqu’il s’agit de Karin Slaughter et son roman Séduction, la troisième enquête conjointe menée par Will Trent et Sara Linton.
Quand Faith arrive, en retard, chez sa mère, à qui elle avait confié sa fille, la maison ressemble à une zone de guerre, Faith échappe à une embuscade en éliminant les deux agresseurs. Si Emma, sa fille, est à l’abri du danger, Evelyn, sa mère, est introuvable. Faith est suspendue le temps de l’enquête, elle pourra heureusement compter sur Will Trent et Sara Linton ; mais difficile pour elle de rester dans l’ombre alors que la vie de sa mère est en danger…
Le moins que l’on puisse dire c’est que je n’ai jamais été déçu en lisant les romans de Karin Slaughter et notamment la série Will Trent (même si ce n’est que le troisième que je lis), mais force est de constater que cette fois l’auteure impose à son intrigue un rythme de dingue. L’adrénaline monte en flèche dès les premières pages pour ne retomber qu’à la fermeture du bouquin. Ses personnages vont vivre trois jours particulièrement intenses.
Transition qui m’amène tout naturellement à évoquer les personnages en question. Jusqu’à maintenant Faith semblait taillée dans le marbre, inébranlable. Face à la situation qu’elle doit affronter on la découvre plus humaine, fragile et désemparée. Du coup je la considère avec davantage de bienveillance que dans les précédents romans.
Faith étant plus ou moins condamnée à l’immobilisme c’est donc à Will et Sara de prendre les rênes et de s’impliquer corps et âme dans un enquête particulièrement embrouillée. L’occasion d’étoffer leurs relations et leur complicité. Mais avec Will rien n’est simple…
Le personnage qui aura été le plus souvent sujet à questionnement reste incontestablement Amanda, la responsable du GBI. On la sent personnellement impliquée dans l’affaire mais plus d’une fois son comportement peut sembler ambigu. On en arrive à se demander à quel jeu elle joue… voire même dans quel camps elle se situe.
Comme dans Genesis et Broken, Karin Slaughter n’y va pas de main morte quand il s’agit de scènes violentes, ici on ne meurt pas tranquillement dans son sommeil ! Si l’intrigue se déroule sur un axe unique elle n’en est pas moins soignée, bien malin si vous découvrez le fin mot de l’histoire avant qu’il ne vous soit révélé.
J’avoue par contre avoir un peu de mal à comprendre le choix de la couverture et du titre français, rien ne saurait être plus éloigné du contenu du roman ; il eut été franchement plus judicieux de conserver le titre original : Fallen. L’intrigue évoque nettement plus la déchéance ou la chute que la séduction. Mais bon il faudra plus que ça pour gâcher mon plaisir !

MON VERDICT
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[BOUQUINS] Catharina Ingelman-Sundberg – Le Gang Des Dentiers Fait Sauter La Banque

Le Gang des Dentiers fait sauter la BanqueJe poursuis mon Challenge retrouvailles avec un nouvel invité surprise, c’est en effet avec plaisir que je retrouve les cinq braqueurs en déambulateur du Gang des Dentiers dans leur seconde aventure, Le Gang Des Dentiers Fait Sauter La Banque, avec bien entendu toujours Catharina Ingelman-Sundberg aux commandes.
Martha et ses acolytes s’offrent un séjour à Vegas, pas question de faire du tourisme pourtant, le Gang des Dentiers entend bien profiter de leur escapade américaine pour braquer un casino ! Mais de retour en Suède rien ne se passe comme prévu, les déboires s’accumulent. Cerise sur le gâteau nos Robin des Bois du troisième âge emménagent à côté d’un gang de bikers. Heureusement le Gang des Dentiers ne manque ni de ressources, ni de motivation…
Si vous avez aimé Comment Braquer Une Banque Sans Perdre Son Dentier alors vous ne pourrez qu’apprécier ce second volet des aventures de héros pas comme les autres ; dans le cas contraire passez votre chemin car cette suite est encore plus loufoque (le Gang des Dentiers réussit des coups totalement improbables avec une facilité déconcertante).
On retrouve avec plaisir nos cinq petits vieux dynamiques, dans la mesure du raisonnable compte tenu de leur âge avancé mais surtout toujours aussi complices et soudés ; mais aussi d’autres personnages déjà croisés dans le précédent roman (Blomberg, un flic pas très futé, ou encore Anders et Emma les enfants de Stina complices des frasques de leurs aînés presque malgré eux).
Il faudra aussi compter avec de nouveaux venus tout aussi haut en couleurs, dont Lillemor, une voyante qui va semer la zizanie et mettre en péril l’unité de nos héros, ou encore Jorgen et Tompa, des bikers tout en muscles au QI de moule avariée.
Des personnages mis au service d’une intrigue totalement déjantée, riche en rebondissements (mais en stress) et en situations qui vont du cocasse à l’absurde.
L’auteure profite de son intrigue et de diverses situations pour dénoncer les dysfonctionnements d’une société de plus en plus égoïste qui privilégie les riches et les puissants sans se soucier des plus démunis. Facile ? Peut être, mais ça ne coûte rien de le rappeler.
Sans être transcendant voilà un bouquin qui détend les zygomatiques avec des héros forts sympathiques, si jamais le Gang des Dentiers devait reprendre du service alors je serai fidèle au poste.

MON VERDICT
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[BOUQUINS] Serge Brussolo – Le Suaire Ecarlate

S. Brussolo - Le Suaire écarlatePour cette nouvelle étape de mon Challenge retrouvailles je continue à naviguer entre les genres, cette fois la fiction cotoie l’Histoire en compagnie de Serge Brussolo et Le Suaire Ecarlate, deuxième opus du Cycle de Wallah.
A la mort de la sorcière à l’origine du sort, le don de Wallah disparaît. Libérée de ses obligations d’assassin et protectrice du Baron de Ponserrat, elle rejoint le forain Bézélios. Eternel « honnête truand », Bézélios s’est mis dans l’idée de monter une arnaque religieuse. Un pari qui pourrait se révéler fatal s’il venait aux oreilles de l’inquisiteur Jome le Noir, l’homme d’église a en effet déclaré une guerre impitoyable aux trafiquants de fausses reliques…
Je ne suis pas particulièrement fan des romans historiques, ni même de la période du Moyen Age (une espérance vie qui ne dépasse guère les 30 ans et une Eglise toute puissante… pour moi ça ressemble plus à l’enfer qu’au paradis !) mais il est des auteurs, comme Jean Teulé ou Serge Brussolo, qui, par leur formidable talent de conteur, m’embarquent totalement dans leur récit, quel que soit le contexte.
Au fil des pages la fiction côtoie l’Histoire, on sent que l’auteur s’est bien documenté sur le Moyen-Âge, sans être trop didactique et sans lourdeur, il nous plonge au coeur de son intrigue, parsemant son récit de faits authentiques sur les us et coutumes de l’époque (une époque où l’ignorance populaire faisait les choux gras de l’Eglise).
Dans la première partie du récit Wallah donne un peu l’impression de subir les événements plutôt que d’en être l’actrice ; ça peut surprendre mais ça correspond plutôt bien à son état d’esprit du moment, elle est un peu larguée maintenant qu’elle se retrouve livrée à elle même. Mais elle se reprendra vite quand la troupe se retrouvera embarquées au coeur d’intrigues et complots visant à trouver un héritier légitime au trône de France (on est en pleine guerre de Cent Ans, la situation était pour le moins trouble).
Une intrigue menée sans temps mort, pleine de surprises et de belles trouvailles. Wallah y croisera, comme précédemment, des personnages hauts en couleur ; certains plutôt burlesques, d’autres au contraire qui font froid dans le dos. J’avoue avoir eu un faible pour Masaki, un samouraï maître des poisons plein de sagesse et de bon sens (une bouffée d’oxygène face à l’obscurantisme ambiant). Il pourrait sembler un tantinet déplacé dans le contexte mais grâce au talent de l’auteur sa présence s’intègre parfaitement à l’intrigue.
J’ai passé un trés agréable moment en compagnie de ce bouquin, je ne sais pas si l’auteur compte faire vivre d’autres aventures à Wallah, si tel était le cas je les suivrai avec plaisir. Quoi qu’il en soit ça ne fait que conforter mon envie de découvrir davantage l’univers littéraire de Serge Brussolo, d’autant que l’auteur est des plus prolifiques.

Pour l’indécrottable athée que je suis, les quelques piques que Serge Brussolo adresse à l’Eglise sont plutôt jouissives, il le fait tantôt avec humour, tantôt de façon plus acerbe, selon le personnage qui s’exprime. Je vous livre trois exemples parmi tant d’autres :
« Les paroles de la Bible lui traversent l’esprit : Mangez, ceci est mon corps, buvez, ceci est mon sang. Elle s’est toujours étonnée de ce que les chrétiens ne s’offusquent jamais du caractère cannibale de ce commandement, eux qui n’hésitent nullement à accuser les autres religions de « pratiques abominables ». » (Wallah)
« Il y a beau temps qu’il a compris que les hommes d’Église ont besoin du Diable pour exister. Sans lui, ils ne sont rien. La menace diabolique autorise la prolifération des bûchers. C’est utile quand on veut se débarrasser de ses ennemis politiques… et confisquer leurs biens ! » (Arno)
« Vous n’avez guère l’esprit scientifique, vous, les Occidentaux. La religion tient lieu d’explication commode à tout ce que vous refusez d’étudier. » (Masaki)

MON VERDICT
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[BOUQUINS] Nadine Monfils – La Petite Fêlée Aux Allumettes

N. Monfils - La petite fêlée aux allumettesDirection la Belgique pour la nouvelle escale de mon Challenge retrouvailles, comme guide j’ai choisi Nadine Monfils et La Petite Fêlée Aux Allumettes, la seconde apparition de Mémé Cornemuse.
Une nana un peu paumée qui a des visions de meurtres quand elle craque une allumette. Un duo de flic totalement atypiques qui enquête sur lesdits meurtres. Et l’incontournable Mémé Cornemuse qui viendra leur prêter main forte… Quoique sur ce dernier point les choses soient discutables.
Difficile, pour ne pas dire impossible de vous proposer un pitch plus parlant tant la chose que j’ai eu entre les mains part dans tous les sens et n’a ni queue, ni tête ! Du grand portnawak à prendre pour ce que c’est : un voyage en absurdie qui vous détendra les zygomatiques.
Il faut dire qu’avec un personnage central un tantinet obsédée, fan d’Annie Cordy et amoureuse de Jean-Claude Van Damme on ne pouvait guère espèrer davantage que le ras des pâquerettes. Mais surtout n’allez pas lui répéter ça, la Mémé, malgrè les apparences, a toute sa tête, pas la langue dans sa poche et surtout elle a la gâchette facile !
Les situations sont tellement absurdes qu’elles en perdent souvent leur drôlerie, par contre les dialogues font mouche presque à tous les coups. Des retrouvailles en demi-teintes donc (j’ai largement préféré le précédent, Les Vacances D’Un Serial Killer) mais sans regret toutefois. Je continuerai le voyage / délire en compagnie de Mémé Cornemuse avec plaisir.
Le bouquin est court, il se lit tout seul (en une journée c’est expédié). On ne trouve pas vraiment d’effets dans le style, ça va droit au but (avec plus ou moins de succès).
En lisant le chapitre dans lequel Cooper (un des inspecteurs) pleure son chien, certains trouveront peut être que Nadine Monfils en fait des tonnes ; perso c’est à peu près exactement ce que j’ai ressenti en fin d’année dernière quand j’ai dû me résigner à faire piquer mon chat suite à sa chute du balcon (cinq étages en chute libre ça fait beaucoup de casse).

MON VERDICT
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[BOUQUINS] Daniel Friedman – Ne Deviens Jamais Pauvre !

D. firedman - Ne deviens jamais pauvreDirection la maison de retraite pour la prochaine étape de mon Challenge retrouvailles puisque j’ai opté pour Ne Deviens Jamais Pauvre de Daniel Friedman, second opus consacré à Buck Schatz… Un inspecteur Harry retraité et décrépi ! Mais qui, à défaut d’avoir toute sa tête, ne manque pas de verve. Buck Schatz, 88 ans, se remet péniblement de ses blessures dans une maison de retraite médicalisée. Il va se retrouver, bien malgré lui, au coeur de l’action quand Elie, un braqueur dont il a croisé le chemin cinquante ans plus tôt, vient lui demander son aide… On retrouve un Buck Schatz fortement diminué, il a besoin d’un déambulateur pour se déplacer et a parfois des pertes de mémoire. Pas franchement l’idée que l’on se fait d’un héros de roman policier… Un état des lieux affligeant qui n’a rien pour améliorer son doux caractère de perpétuel râleur asocial. Un dernier détail concernant l’ami Buck, il est juif. On s’en fout me direz-vous ; et bien non car c’est un détail qui a toute son importance pour comprendre la partie du récit qui se déroule en 1965. Ah oui j’ai oublié de vous signaler qu’au fil des chapitres on voyage entre l’année 1965, celle de la première rencontre en Buck et Elie et 2009, l’instant présent de l’intrigue. Cinquante ont passé mais Buck à la rancune tenace quand il s’agit d’Elie : « Je vois trois trucs qui clochent dans ton raisonnement. Primo, j’ai 88 ans. Deuxio, je suis pratiquement grabataire. Et tertio, je ne t’aime pas. » Revenons au judaïsme de nos deux gugusses (Elie aussi est juif). Comme je l’ai signalé une partie de l’intrigue se déroule en 1965, cela fait à peine un an que la discrimination raciale contre les Noirs a été interdite. La pilule a encore du mal à passer chez certains. Cerise sur le gâteau l’intrigue se déroule à Memphis, Tennessee. Un état du Sud des Etats Unis où tout ce qui n’est pas WASP (White – Anglo-Saxon – Protestant) est suspect… Si le roman est porté par Buck et son fichu caractère il n’en est pas moins bâti autour d’une intrigue qui tient la route. La guerre des papys va faire rage ! Pour notre plus grand plaisir.
Ecrit à la première personne, on suit l’intrigue par les yeux (et les pensées) de Buck, le style est décapant mais efficace. Lire le précédent opus, Ne Deviens Jamais Vieux, ne s’impose pas mais ça permet de comprendre dans quelles circonstances Buck s’est retrouvé là où il est. Et puis ce serait dommage de s’en priver, c’est un très bon roman, à l’image de ce second volet (la surprise en plus).
Par certains aspects le personnage de Buck me fait penser à Dave Gurney de John Verdon, on pourrait sans mal imaginer que dans quelques années, Dave sera à l’image de Buck. Tous deux ont un besoin maladif et égoïste de se confronter au danger pour se sentir vivant (et les deux portent difficilement le deuil d’un fils perdu et peuvent compter sur le soutien de leur tendre moitié). Deux personnages que j’aurai plaisir à retrouver aussi longtemps que les auteurs voudront bien nous faire partager leurs aventures.

MON VERDICT jd4

[BOUQUINS] Sire Cédric – Le Premier Sang

Sire Cédric - Le Premier SangRetour en France pour la prochaine escale de mon Challenge retrouvailles puisque j’ai opté pour Le Premier Sang de Sire Cédric. L’occasion de retrouver le duo atypique et tourmenté formé par Alexandre Vauvert et Eva Svärta.
A Paris, alors que le commandant Svärta et un collègue sont en planque à proximité du domicile d’Ismaël Costantin, un caïd de la Cité ayant fait main basse sur le marché de la drogue, le domicile de ce dernier est la proie des flammes. Dans le même temps à Toulouse, le commandant Vauvert enquête sur la disparition d’un homme d’affaire. Ils l’ignorent encore mais leurs deux enquêtes sont étroitement liées…
C’est le second roman, après De Fièvre Et De Sang, à mettre en scène le tandem Alexandre Vauvert / Eva Svärta (même si dans le présent roman c’est surtout Eva qui est mise en avant), la lecture du premier opus ne s’impose pas mais permet de mieux comprendre le lien entre Eva et Alexandre. Cerise sur le gâteau c’est un très bon bouquin, dommage de se priver de ce plaisir.
Avec ses deux flics Sire Cédric nous plonge en immersion dans le thriller gothico-fantastique ; un univers où le réel côtoie le surnaturel pour nous proposer des intigues aux ambiances uniques (esprits cartésiens stricts passez votre chemin, il faut un minimum d’ouverture d’esprit ou d’imagination pour apprécier pleinement la chose).
Si dans un premier temps les deux flics mènent leur enquête chacun de son côté on se doute bien que tôt ou tard les affaires vont se télescoper et que ce sera l’occasion de retrouvailles (tardives) entre Alexandre et Eva. Deux flics tourmentés comme je l’ai dit plus haut, des personnalités sombres et complexes qui tour à tour se complètent ou se rejettent, en perpétuelle lutte avec leurs démons intérieurs.
L’intrigue est ponctuée de flash-back permettant de suivre le parcours d’Ismaël Costantin (trafiquant de drogue notoire qui régnait en maître absolu sur une cité de la banlieue parisienne) et de Madeleine Reich (brillante femme d’affaire au passé mystérieux). Une intrigue au rythme et au suspense parfaitement maîtrisés, l’auteur nous mène là où il veut à son rythme (un rythme de plus en plus infernal soit dit en passant). Laissez vous guider par le maître des lieux, le voyage n’en sera que plus agréable (mais pas de tout repos). Tout ce que je peux vous dire c’est que Alexandre et Eva vont devoir se frotter à de la magie, pas de magie blanche, ni de magie noire mais de magie rouge, la magie du sang et de la mort (pour la petite histoire le descriptif de cette magie et le son fameux Voile m’a fortement fait penser au jeu Dragon Age Origins).
Le prochain opus, La Mort En Tête, m’attend bien sagement dans mon Stock à Lire Numérique, à moi de faire en sorte de l’en extraire avant qu’il ne retombe dans l’oubli… Mais avec les multiples aléas de la PàL il ne faut jurer de rien !

MON VERDICT
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