AU MENU DU JOUR
Titre : Son Vrai Visage
Auteur : Karin Slaughter
Éditeur : Harper Collins
Parution : 2019
Origine : USA (2018)
576 pages
De quoi ça cause ?
Laura Oliver est une orthophoniste renommée dans le quartier chic de Belle Isle, une femme sans histoire qui mène une vie ordinaire.
Un midi, alors qu’elle déjeune avec sa fille, Andrea, un jeune homme débarque dans le snack et commence à ouvrir le feu sur les clients. Laura s’interpose entre le tireur et sa fille, quand l’homme cherche à lui porter un coup de poignard, elle détourne son geste et le tue.
Légitime défense ou meurtre de sang-froid ? Andrea ne peut s’empêcher de se poser la question, mais elle n’aura guère l’occasion d’y réfléchir avant de s’engager, bien malgré elle, dans un road trip à haut risque sur les traces du passé de sa mère…
Pourquoi lui plutôt qu’un autre ?
Parce que c’est Karin Slaughter, une auteure que je connais surtout pour ses romans consacrés à Sara Linton et Will Trent. C’est le premier thriller one shot de l’auteure que je lis (j’avais lu et apprécié sa nouvelle comico-policière Pas De Pitié Pour Martin). Je pars donc curieux, mais confiant.
Ma Chronique
Karin Slaughter plonge le lecteur au cœur de l’action dès le premier chapitre. On comprend rapidement le fossé qui sépare la mère et la fille. D’un côté Laura, quinquagénaire dynamique à qui tout semble réussir, vie professionnelle brillante, connue et respectée de tous. De l’autre Andrea, une trentenaire indécise, en proie au doute quant à sa vie personnelle et son avenir. Des personnalités opposées que l’on sent toutefois liées par un lien indéfectible qui va bien au-delà de la relation classique mère-fille ; un lien qui a beaucoup à voir avec une période difficile que Laura a traversée avec le soutien sans faille de sa fille.
Justement ce déjeuner mère/fille était l’occasion d’aborder la question de l’avenir d’Andrea ; sauf qu’il a fallu qu’un petit con vienne tout foutre en l’air en faisant irruption dans le snack, tirant sur tout ce qui bouge. La tranquille Laura se transforme alors en louve pour protéger sa fille et game over pour le petit con flingueur (aucun lien de parenté avec les célèbres Tontons Flingueurs). Je vous laisse imaginer la surprise pour Andrea…
Mais la pauvre Andrea n’est pas au bout de ses surprises, le soir même elle va se retrouver confrontée à un nouveau danger. Ce sera pour elle, suivant les consignes de Laura, le début d’une cavale mouvementée… Et encore plus de questions concernant le passé de sa mère.
Vous l’aurez compris, avec Son Vrai Visage l’auteure joue à fond la carte du thriller au féminin. Les hommes n’en sont pas absents, mais sont plutôt relégués au second plan, à part celui qui sert de fil rouge à l’ensemble de l’intrigue.
Pour nous aider à y voir plus clair dans cet embrouillamini, les chapitres alternent entre l’intrigue présente (en 2018) et des flashbacks qui nous renvoient en 1986. Dès le premier flashback on devine qui était la femme aujourd’hui connue comme étant Laura Oliver, à la fin du suivant j’ai compris qu’il ne fallait sans doute pas se fier aux apparences et un début d’explication alternative a fait son bonhomme de chemin dans mon esprit (raisonnement qui s’avérera exact par la suite).
Karin Slaughter, fidèle à son habitude, maîtrise son intrigue sur le bout des doigts et sait y faire pour nous rendre accro. Les personnages sont mitonnés aux petits oignons, le rythme est bien dosé… tout est fait pour que l’on ait du mal à lâcher le bouquin une fois que l’on a mordu à l’hameçon.
À chaud on aurait tendance à maudire Andrea qui prend parfois (souvent) de mauvaises décisions, mais rétrospectivement difficile, pour ne pas dire impossible, d’affirmer à 100% que l’on n’aurait pas fait les mêmes erreurs, voire même pire encore ! Ces faux pas contribuent grandement à donner une dimension humaine à une jeune femme ordinaire qui se retrouve confrontée à une situation qui la dépasse totalement (on le serait à moins).
Pour ma part j’ai tendance à préférer les bouquins avec des chapitres courts (pas par flemme, juste parce que c’est plus facile de m’y retrouver quand je passe du PC à la liseuse, ou inversement). Ceci dit (et c’est dit juste histoire de chercher la petite bête… non merci, cette fois je fous la paix aux postérieurs des mouches) force est de reconnaître que l’ensemble tient parfaitement la route, sans longueurs ni temps morts.
À l’avenir je pense que j’alternerai entre les enquêtes de Sara Linton et Will Trent et les romans one shot (voire one and a half) de l’auteure.