[BOUQUINS] Donato Carrisi – Tenebra Roma

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Titre : Tenebra Roma
Série : Marcus & Sandra – Tome 3
Auteur : Donato Carrisi
Éditeur : Calmann-Lévy
Parution : 2017
Origine : Italie
304 pages

De quoi ça cause ?

Une violente tempête s’abat sur Rome, par sécurité les autorités décident de couper l’alimentation électrique de la ville pour une durée de 24 heures. Black-out total et couvre-feu imposé aux habitants. Les ténèbres offrent un terrain propice à ceux qui veulent laisser libre cours à leurs instincts les plus primaires…

C’est dans ce contexte que Marcus, le pénitencier du Tribunal des Âmes, et Sandra, la photographe de la police scientifique, vont de nouveau faire équipe pour identifier et neutraliser un tueur en série. Sauf que ledit tueur semble toujours avoir une longueur d’avance sur les enquêteurs…

Pourquoi lui plutôt qu’un autre ?

Parce que c’est Donato Carrisi et qu’il ne m’a jamais réellement déçu (même s’il y a des titres que j’ai moins aimé que d’autres).

L’occasion de retrouver Marcus et Sandra après un Tribunal Des Âmes moyennement apprécié et un très bon Malefico. Autant dire que je plaçais beaucoup d’espoir dans ce troisième opus…

Ma chronique

En guise d’introduction à cette chronique, je laisse la parole à Donato Carrisi :

« Un proverbe employé dans le monde entier mais dont on ignore l’origine dit que « Rome ne s’est pas faite en un jour ». Toutefois, j’ai découvert qu’il en faut moins que cela pour la détruire. »

Dans ce nouvel opus, l’auteur envisage donc la destruction de Rome, mais comment y parvenir tout en restant crédible ? C’est un de ses amis, le professeur Masimo Parisi, qui lui apportera la réponse :

« C’est simple, tu fais pleuvoir sans cesse pendant deux jours et tu fais couper une centrale électrique : en quelques heures, ce sera le chaos. »

Plongez l’humanité dans les ténèbres et privez-la de toute forme de technologie et vous obtiendrez l’Apocalypse 2.0. Voilà le décor est posé. Histoire de pimenter le tout, ajoutez-y une bande d’illuminés sous influence et un tueur en série aussi implacable qu’insaisissable.

Sans oublier bien entendu un duo d’enquêteurs pour le moins atypique. Lui, c’est Marcus, un pénitencier du Tribunal des Âmes, son job ? Traquer le Mal sous toutes ses formes. Elle, c’est Sandra, une photographe de la police scientifique qui a demandé sa mutation afin de ne plus côtoyer de macchabées et autres scènes de crimes sordides.

Quelle est la nature de leur relation ? Une solide amitié, un grand respect réciproque, et peut être bien un petit quelque chose d’autre auquel ni l’un ni l’autre, pour diverses raisons, ne veulent trop y réfléchir.

Comme souvent l’intrigue démarre avec deux affaires distinctes, chacun suit sa propre voie, puis le lien entre les enquêtes devient évident et le duo se reforme. Pour notre plus grand plaisir.

Le moins que l’on puisse dire c’est que Donato Carrisi ne ménage pas ses personnages, qu’il s’agisse de les plonger au coeur de l’action ou de les confronter à la trahison, leur nuit romaine, au coeur des ténèbres, tiendra davantage du parcours du combattant que du parcours de santé.

Rome plongée dans les ténèbres nous donne l’occasion de découvrir la ville sous un autre jour (même si l’essentiel du roman se déroule sur une nuit), d’autant que l’auteur n’hésite pas à nous entraîner dans les profondeurs de la « ville éternelle ».

L’auteur fait de la ville de Rome et des ténèbres qui l’enveloppe des entités à part entière.

C’est rythmé, riche en rebondissements (dont une révélation finale à couper le souffle), il n’y a pas à dire Donato Carrisi sait y faire pour rendre son intrigue hautement addictive ; vous aurez bien du mal à lâcher ce roman une fois commencé.

Malgré d’indéniables qualités, il manque un petit je ne sais quoi pour que ce soit un véritable coup de coeur. J’ai passé un très bon moment de lecture mais ça n’a pas été l’extase tant espérée…

MON VERDICT

[BOUQUINS] Donato Carrisi – La Fille Dans Le Brouillard

D. Carrisi - La fille dans le brouillardUne fois n’est pas coutume j’ai été dans les profondeurs de mon Stock à Lire Numérique afin de dénicher ma lecture du moment, l’heureux élu fut Donato Carrisi et son dernier roman, La Fille Dans Le Brouillard, paru l’année dernière (bon OK dans le genre profondeurs on peut mieux faire… et ce n’est pas la matière qui manque !).
Avechot est un paisible village des Alpes du moins jusqu’à ce qu’une jeune fille disparaisse mystérieusement quelques jours avant Noël. C’est le commandant Vogel qui est chargé de l’affaire, un homme connu pour son amour média. Et justement il a bien des raisons de vouloir redorer son image médiatique et publique ; pas question d’échouer, il lui faut un coupable, et le plus tôt sera le mieux…
Je vois déjà certains lecteurs blasés soupirer : « pfff… encore une histoire de disparition » ; c’est vrai que niveau originalité on peut trouver mieux comme idée de base pour un thriller. Je puis pourtant vous assurer que ce roman mérite que l’on s’y attarde, vous pouvez compter sur le talent de Donato Carrisi pour revisiter un thème en apparence classique.
Si vous connaissez les autres romans de l’auteur vous serez surpris par le changement de registre, s’il reste bel et bien fidèle au thriller, il opte en effet pour une approche beaucoup moins abrupte, et surtout beaucoup plus humaine et sociale.
Humaine par l’approche psychologique de l’intrigue, on la vit au travers le regard et les émotions des personnages que Donato Carrisi met en scène. Outre les points de vue de Vogel et de Martini (le fameux coupable idéal), nous aurons aussi le droit à ceux de Borghi, l’adjoint de Vogel, et du Dr Flores, le psychiatre chargé d’auditionner Vogel. Chacun aborde les événements selon sa situation personnelle et son degré d’implication.
Sociale par le poids des médias dans une enquête de police, qu’il s’agisse des médias traditionnels (presse, radio et télévision) ou d’internet (sites web et réseaux sociaux). La question de leur impact est clairement soulevé par ce roman, sous leur pression les enquêteurs peuvent être tentés de leur jeter en pâture un coupable idéal plutôt que de chercher la vérité sur les faits. Il en va de même pour le public de ces médias, prêt à tout prendre pour argent comptant sans vraiment chercher à se forger une réelle opinion personnelle.
Si vous cherchez un thriller brutal, mené à un train d’enfer et bourré de rebondissements, alors passez votre chemin. Donato Carrisi donne à son roman une toute autre dimension, et c’est foutrement efficace ! Et, cerise sur le gâteau, c’est redoutablement crédible.
Peut être (prés)sentirez vous la fin se profiler comme ce fut mon cas, mais je doute fort que vous ayez tout découvert avant que l’auteur ne vous le révèle. Même si j’avais deviné certains éléments je n’avais pas les tenants et les aboutissants, c’était davantage une présomption qu’une certitude. Cela ne m’a nullement empêché d’apprécier pleinement ce roman.

MON VERDICT
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[BOUQUINS] Carrisi, Donato – Malefico

D. Carrisi - MaleficoEt encore un invité surprise qui vient perturber mon Challenge retrouvailles, en effet dans son dernier roman, Malefico, Donato Carrisi nous invite à partager une nouvelle enquête de Marcus et Sandra, déjà croisés dans Le Tribunal Des Ames.
Quand un jeune couple est retrouvé mort la police déploie les grands moyens pour neutraliser le coupable. Sandra enquêtrice photo est intégrée à l’équipe chargée d’identifier le Monstre de Rome. De son côté, Marcus, poursuit la même démarche à la demande de son mentor. En mettant en commun leurs ressources, Marcus et Sandra, découvriront que le Mal peut prendre bien des visages. Même les plus inattendus…
Le Tribunal Des Ames m’ayant laissé une sensation plutôt mitigée, je reconnais bien volontiers avoir abordé ce roman avec un soupçon d’appréhension. Fort heureusement mon inquiétude s’est envolée dès les premières pages, l’auteur nous plonge directement dans le vif du sujet. Le parcours des personnages principaux (Marcus et Sandra) étant désormais connu, l’immersion dans le récit n’en a été que plus intense.
Cette fois l’auteur ne se disperse pas sur une intrigue à voies multiples, les deux personnages sont d’emblée lancés sur la même enquête. Le lecteur peut donc se concentrer sur l’essentiel et profiter pleinement d’une intrigue dense, complexe et richement documentée.
A travers quelques flashbacks on découvre les premiers pas de Marcus au sein de l’ordre des pénitenciers. C’est aussi l’occasion d’en apprendre davantage sur les rouages de cet ordre et du fameux Tribunal des âmes. Une interview de l’auteur à la fin du roman, et quelques recherches sur Internet confirment que tout ceci est bien réel et encore d’actualité aujourd’hui.
Je disais plus haut que le Mal pouvait avoir bien des visages, si comme moi vous êtes amateur de thrillers, vous pensez peut être avoir fait le tour de la question… Et bien détrompez vous ! Nul doute que Donato Carrisi saura vous surprendre, sous sa plume le tueur n’est pas la seule, et peut être même pas la pire, incarnation du Mal.
Au fil des pages vous serez peut être amené à vous poser des questions concernant le prologue, certes il a son utilité au niveau des relations entre Marcus et Clemente, son mentor, mais on reste un peu sur notre faim sur ce coup… Rassurez-vous les réponses viendront en temps et en heure ; décidément l’auteur n’a rien laissé au hasard !
L’épilogue en question nous offre une fin ouverte susceptible de nous laisser supposer un éventuel retour littéraire de Marcus et Sandra… S’il est du même acabit que Malefico alors je m’en réjouis d’avance. Quoi qu’il en soit je le lirai… sans la moindre appréhension cette fois !

MON VERDICT
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