AU MENU DU JOUR
Titre : La Brigade Des Buses
Auteur : Ludovic Mélon
Éditeur : Éditions de L’Épée
Parution : 2023
Origine : Belgique
300 pages
De quoi ça cause ?
Tout frais élu à la mairie, Oliver Larnac nomme à la tête de la 10e division de police son vieil ami et complice Jack Lescrot, qui n’a pourtant vraiment rien d’un flic.
Sur place, Jack découvre une situation calamiteuse : l’équipe ne compte plus que trois enquêteurs un peu bras cassés et assez tire-au-flanc, heureusement secondés par Prosper, un formidable cochon renifleur de faux billets. On surnomme désormais cette division la brigade des buses.
La mission de Jack est double : rétablir la réputation de la brigade et accessoirement rester en vie. Car, il le découvre bien vite, ses prédécesseurs ont subi un sort peu réjouissant…
Pourquoi lui plutôt qu’un autre ?
Entre un titre qui annonce la couleur et une couv’ qui donne la vedette à un irrésistible cochon policier, impossible de résister à l’envie de plonger dans ce bouquin.
Ma Chronique
Connaissez-vous la ville de Maird ? Et sa célèbre rue de la Trique ? Mais si voyons, c’est la rue où le commissariat de la dixième division est situé à l’étage, juste au-dessus de la maison close du Croque-Madame.
Vous l’aurez compris Ludovic Mélon situe son intrigue dans une ville imaginaire. L’auteur étant lui-même Belge on peut supposer que cette ville de Maird se trouve en Belgique… Simple supposition, aucune indication géographique permettant de situer cette bourgade.
Nous ferons connaissance avec monsieur le maire, Oliver Larnac, qui vient de nommer à la tête du commissariat de la dixième division son complice Jack Lescrot. Des patronymes prédestinés quand on sait que si en journée les deux hommes mènent leurs affaires plus ou moins normalement (difficile de définir une quelconque normalité sous la plume de Ludoivic Mélon), à la nuit tombée le binôme devient Le Rossignol, un voleur qui prend un malin plaisir à ridiculiser les autorités, multipliant les forfaits au nez des enquêteurs.
J’avoue très honnêtement qu’il m’a fallu quelques pages pour m’adapter à l’univers complètement barré imaginé par l’auteur. Finalement j’ai accepté de mettre mon bon sens de côté et de me laisser embarquer sans poser de question. Un choix des plus judicieux, car peu à peu une véritable enquête de police va se mettre en place pour découvrir la vérité sur le meurtre non élucidé du commissaire Beagle, l’ancien chef de la dixième division.
La dixième division ce sont trois flics sur le retour et un cochon policier (si, si ça existe… il y a bien des cochons truffiers). Motiver ses troupes s’annonce être un défi de taille pour Jack, mais, contre toute attente, ils vont s’avérer bien plus perspicaces que l’on pouvait le supposer.
Il serait injuste de ne pas mentionner Mary parmi les personnages clés du roman, elle est la secrétaire très polyvalente de monsieur le maire et accessoirement complice du Rossignol.
L’intrigue alterne entre le rocambolesque et le burlesque, mais on se prend vite au jeu, on se régale des noms des lieux et des personnages qui donnent à l’ensemble un agréable parfum de vaste farce qui ne cherche pas à se prendre au sérieux. Ça fait du bien au moral et aux zygomatiques de lâcher prise sans se poser de questions.
Et pourtant, au-delà de l’humour, l’auteur, lui-même policier à Liège, pointe du doigt la situation de la police, tout particulièrement le mal-être des agents face à une administration sourde à leurs problèmes et de plus en plus pesante, mais aussi face à une population qui les méprise et à un système judiciaire bien souvent bancal.
La fin du roman ouvre la voie à une possible suite, si tel est le cas je serai fidèle au poste pour rejoindre les buses et le cochon !
MON VERDICT