[BOUQUINS] Sire Cédric – Le Premier Sang

Sire Cédric - Le Premier SangRetour en France pour la prochaine escale de mon Challenge retrouvailles puisque j’ai opté pour Le Premier Sang de Sire Cédric. L’occasion de retrouver le duo atypique et tourmenté formé par Alexandre Vauvert et Eva Svärta.
A Paris, alors que le commandant Svärta et un collègue sont en planque à proximité du domicile d’Ismaël Costantin, un caïd de la Cité ayant fait main basse sur le marché de la drogue, le domicile de ce dernier est la proie des flammes. Dans le même temps à Toulouse, le commandant Vauvert enquête sur la disparition d’un homme d’affaire. Ils l’ignorent encore mais leurs deux enquêtes sont étroitement liées…
C’est le second roman, après De Fièvre Et De Sang, à mettre en scène le tandem Alexandre Vauvert / Eva Svärta (même si dans le présent roman c’est surtout Eva qui est mise en avant), la lecture du premier opus ne s’impose pas mais permet de mieux comprendre le lien entre Eva et Alexandre. Cerise sur le gâteau c’est un très bon bouquin, dommage de se priver de ce plaisir.
Avec ses deux flics Sire Cédric nous plonge en immersion dans le thriller gothico-fantastique ; un univers où le réel côtoie le surnaturel pour nous proposer des intigues aux ambiances uniques (esprits cartésiens stricts passez votre chemin, il faut un minimum d’ouverture d’esprit ou d’imagination pour apprécier pleinement la chose).
Si dans un premier temps les deux flics mènent leur enquête chacun de son côté on se doute bien que tôt ou tard les affaires vont se télescoper et que ce sera l’occasion de retrouvailles (tardives) entre Alexandre et Eva. Deux flics tourmentés comme je l’ai dit plus haut, des personnalités sombres et complexes qui tour à tour se complètent ou se rejettent, en perpétuelle lutte avec leurs démons intérieurs.
L’intrigue est ponctuée de flash-back permettant de suivre le parcours d’Ismaël Costantin (trafiquant de drogue notoire qui régnait en maître absolu sur une cité de la banlieue parisienne) et de Madeleine Reich (brillante femme d’affaire au passé mystérieux). Une intrigue au rythme et au suspense parfaitement maîtrisés, l’auteur nous mène là où il veut à son rythme (un rythme de plus en plus infernal soit dit en passant). Laissez vous guider par le maître des lieux, le voyage n’en sera que plus agréable (mais pas de tout repos). Tout ce que je peux vous dire c’est que Alexandre et Eva vont devoir se frotter à de la magie, pas de magie blanche, ni de magie noire mais de magie rouge, la magie du sang et de la mort (pour la petite histoire le descriptif de cette magie et le son fameux Voile m’a fortement fait penser au jeu Dragon Age Origins).
Le prochain opus, La Mort En Tête, m’attend bien sagement dans mon Stock à Lire Numérique, à moi de faire en sorte de l’en extraire avant qu’il ne retombe dans l’oubli… Mais avec les multiples aléas de la PàL il ne faut jurer de rien !

MON VERDICT
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[BOUQUINS] Mathieu Gaborit – Chronique Du Soupir

M. Gaborit - Chronique Du SoupirUn peu de fantasy pour changer, trouver des titres isolés dans ce genre n’est pas une mince affaire, la saga est reine dans ce domaine ! De même les auteurs français ne sont pas légion à s’aventurer dans le genre. Voilà deux raisons qui m’ont poussé à me pencher sur Chronique Du Soupir de Mathieu Gaborit.
Lilas, une ancienne guerrière naine, s’occupe de l’auberge du Sycomore, depuis la mort de son époux. Même la présence d’Errence, un elfe devenu son amant, ne peux l’empêcher de ne pas se sentir à sa place dans cette vie trop calme pour son tempérament de feu. Quand son fils, Saule, franchit la porte de l’auberge avec Brune, une jeune humaine agonisante mais aussi et surtout fille adoptive de la Haute Fée de Médiane qu’il a enlevée pour la sauver ; Lilas prend le parti de se battre pour les siens.
L’auteur crée un univers totalement à part, où le coeur des individus (humains, nains, elfes et sirènes) a été remplacé par une fée qui leur insuffle le souffle de la vie. Et force est de reconnaître que ce monde n’est pas évident à appréhender avec tout ce qui l’entoure ; n’essayez pas de tout assimiler d’une traite vous n’y gagnerez qu’une migraine carabinée ; laissez plutôt les choses se mettre en place au fur et à mesure que l’auteur viendra étoffer son univers (tout ne sera pas forcément clair mais ça ne nuira pas à la compréhension du récit). Sachez juste que tout repose sur le souffle : la vie, la magie,  le combat et la mort.
Autre élément capital d’un récit de fantasy : les créatures fantastiques. Médiane est une cité régie par les fées puisqu’elles habitent chaque individu, la Haute Fée représente la plus haute autorité de la cité mais rapidement il sera aussi question d’une Fée Primordiale, la mère de toutes les fées. Comme je l’ai dit plus haut, les humains côtoient des elfes, des nains et des sirènes, ça peut paraître un peu léger comme bestiaire mais il se suffit à lui même (vous aurez le droit à quelques invités surprises… sauf qu’ils ne seront pas faits de chair et d’os).
L’intrigue peine à démarrer (en gros le premier quart du bouquin plante le décor), mais une fois lancée le rythme et les rebondissements parviennent à nous tenir en haleine, la lutte de Lilas semble vouée à l’échec face aux forces déployées par la Haute Fée mais on a envie de savoir comment cela se finira (enfin une surprise).
Dans l’ensemble les personnages manquent de profondeur, quelques paragraphes de plus auraient permis de leur donner plus de « vie ». Qui plus est le personnage de Lilas est aussi charismatique qu’une méduse sur une autoroute en plein été ; la nana est aussi froide que arrogante, même s’il semblerait qu’elle soit devenue comme ça après la mort de son époux. Quant au « mystère » qui entoure Brune on en devine rapidement la véritable nature (toutefois ses motivations réussiront sans doute à vous surprendre). Les autres ? Juste des coquilles vides.
Déjà en soi l’univers créé par Mathieu Gaborit est très féérique, mais si en plus dans son style il s’autorise des envolées lyriques alors là ça devient franchement too much. Incontestablement un roman de fantasy des plus original mais toutefois je n’ai que moyennement adhéré (je l’ai lu dans la journée je mentirai donc en disant que je n’ai pas aimé).
Il semblerait que le titre du bouquin ait aussi été sujet à une bien étrange magie, Chronique Du Soupir (le titre officiel dans le catalogue de l’éditeur) devient parfois Les Chroniques Du Soupir, couverture à l’appui (c’est le cas notamment sur Babelio). J’avoue que j’ai un peu de mal à comprendre le comment du pourquoi de la chose, mais je vous rassure ça ne m’empêchera pas de dormir !