Direction la Belgique pour la nouvelle escale de mon Challenge retrouvailles, comme guide j’ai choisi Nadine Monfils et La Petite Fêlée Aux Allumettes, la seconde apparition de Mémé Cornemuse.
Une nana un peu paumée qui a des visions de meurtres quand elle craque une allumette. Un duo de flic totalement atypiques qui enquête sur lesdits meurtres. Et l’incontournable Mémé Cornemuse qui viendra leur prêter main forte… Quoique sur ce dernier point les choses soient discutables.
Difficile, pour ne pas dire impossible de vous proposer un pitch plus parlant tant la chose que j’ai eu entre les mains part dans tous les sens et n’a ni queue, ni tête ! Du grand portnawak à prendre pour ce que c’est : un voyage en absurdie qui vous détendra les zygomatiques.
Il faut dire qu’avec un personnage central un tantinet obsédée, fan d’Annie Cordy et amoureuse de Jean-Claude Van Damme on ne pouvait guère espèrer davantage que le ras des pâquerettes. Mais surtout n’allez pas lui répéter ça, la Mémé, malgrè les apparences, a toute sa tête, pas la langue dans sa poche et surtout elle a la gâchette facile !
Les situations sont tellement absurdes qu’elles en perdent souvent leur drôlerie, par contre les dialogues font mouche presque à tous les coups. Des retrouvailles en demi-teintes donc (j’ai largement préféré le précédent, Les Vacances D’Un Serial Killer) mais sans regret toutefois. Je continuerai le voyage / délire en compagnie de Mémé Cornemuse avec plaisir.
Le bouquin est court, il se lit tout seul (en une journée c’est expédié). On ne trouve pas vraiment d’effets dans le style, ça va droit au but (avec plus ou moins de succès).
En lisant le chapitre dans lequel Cooper (un des inspecteurs) pleure son chien, certains trouveront peut être que Nadine Monfils en fait des tonnes ; perso c’est à peu près exactement ce que j’ai ressenti en fin d’année dernière quand j’ai dû me résigner à faire piquer mon chat suite à sa chute du balcon (cinq étages en chute libre ça fait beaucoup de casse).
Étiquette : Humour absurde
MON VERDICT
[BOUQUINS] Tom Sharpe – Wilt 2
Encore une chronique littéraire pleine de légèreté au programme puisque j’ai opté pour Wilt 2 de Tom Sharpe, le titre complet et très prometteur de la chose étant : Wilt 2 Ou Comment Se Débarrasser D’Un Crocodile, De Terroristes Et D’Une Jeune Fille Au Pair… Tout un programme !
Depuis ses précédentes mésaventures la vie de Wilt a connu quelques bouleversements : une promotion en tant que Chef du Département Culture Générale au Tech, un déménagement dans une banlieue chic et surtout des quadruplées débordantes d’énergie. Et pour couronner le tout Eva, son épouse, lui annonce qu’ils vont avoir une colocataire allemande ! Connaissant le bonhomme vous vous doutez bien qu’il n’est pas franchement aux anges, mais le pire reste à venir…
Vous l’aurez compris le quotidien de Wilt n’est pas un long fleuve tranquille et la paternité n’arrange rien à son humeur massacrante. Il y a de l’ambiance chez les Wilt, les « mots doux » fusent entre Henry et Eva ! Et bien entendu notre brave Wilt a toujours le don extraordinaire de se mettre dans les situations les plus improbables, ce qui ne manque de donner lieu à quelques scènes hilarantes (le passage à l’hôpital aura été l’occasion d’une franche rigolade, idem pour toute la partie concernant la prise d’otages).
Au niveau des personnages on est en terrain connu, disons simplement que les enfants Wilt n’ont pas leur langue dans leur poche (pour notre plus grand plaisir), mais bon les chiens ne font des chats… On retrouve les collègues de Wilt, les voisins et même l’inspecteur Flint (pour son plus grand malheur). Et bien entendu quelques nouveaux venus dont les fameux terroristes (pas du genre futés) et la jeune fille au pair ; un cocktail détonnant !
L’auteur mixe toujours aussi habilement le comique de situation et celui-des dialogues, parfois on en arrive même à se demander si les dialogues ne sont pas encore plus irréalistes que les situations. Les zygomatiques sont mis à rude épreuve, surtout si vous le lisez en public et essayez de garder votre sérieux. Mais l’humour est aussi pour l’auteur un bon moyen de dénoncer les petits (et plus gros) travers de la société britannique, ici les tenants de l’écologie bien pensante et du tout humanitaire en prennent pour leur grade ; et encore en 1979 (date de sortie du roman) on devait moins nous bassiner qu’aujourd’hui avec le tout bio-écolo : « Tu penses pas écolo, tu bouffes pas bio ? Mais t’es malâââde ! ‘tain tu tues la planète à petit feu… » Quel ramassis de conneries !
Pour ma part ce deuxième opus ne fait que confirmer mon enthousiasme (je l’ai même trouvé encore plus jubilatoire)pour le style et l’imaginaire de Tom Sharpe, nul doute que je continuerai à suivre les mésaventures de Wilt (ça tombe bien j’ai les cinq tomes en stock). Après je peux concevoir que l’on puisse être hermétique à ce genre d’humour, comme toujours je ne prétends pas détenir une quelconque vérité universelle, j’aime l’humour façon absurde (d’autant que celui de Tom Sharpe ne fait pas dans le politiquement correct) et je le revendique sans complexe.