[BOUQUINS] Guillaume Musso – Quelqu’un D’Autre

Côte d’Azur – Printemps 2023.
Au large de Cannes, un yacht dérive entre les îles de Lérins. À son bord repose Oriana Di Pietro, éditrice italienne et héritière d’une célèbre famille milanaise. Agressée sauvagement, elle succombera après dix jours de coma.

Qui a tué Oriana ?
Un homme et trois femmes livrent leur version de l’histoire : Adrien, le mari de la victime, pianiste de jazz séduisant et mystérieux ; l’insaisissable Adèle, sa jeune maîtresse ; Justine, la policière locale chargée de l’enquête et Oriana enfin, à travers le récit bouleversant des dernières semaines de sa vie.
Personne ne ment.
Mais personne n’est d’accord sur la vérité…

Parce que c’est Guillaume Musso et qu’il fait partie de mes auteurs incontournables, d’autant plus qu’il s’est fait désirer pour ce nouveau roman (occupé sur d’autres projets, dont l’excellente adaptation en roman graphique de La Vie Secrète Des Écrivains).

Pour tout vous dire, il a même grillé la priorité à Stephen King dans mon Stock à Lire Numérique ! Peu d’auteurs peuvent se targuer d’un tel exploit…

Retour sur les côtes méditerranéennes pour le nouveau roman de Guillaume Musso. Semblerait que les terres françaises l’inspirent davantage ces dernières années.

La première partie s’ouvre sur l’agression d’Oriana Di Pietro, suivront différents articles de presse relatant l’évolution de l’affaire jusqu’au décès de la victime une dizaine de jours plus tard. Cette première partie se clôt sur un ultime rebondissement, plus d’un an après les faits qui pourrait bien constituer un tournant décisif dans l’avancée de l’enquête.

Le temps d’une garde à vue le lecteur découvrira le déroulé des évènements ayant conduit au drame selon trois protagonistes. Avec Oriana Di Pietro nous verrons défiler les dix-huit derniers mois de son existence et la mise en place d’un plan un brin insensé afin d’assurer un avenir des plus radieux pour son mari et ses deux enfants. Adrien Delaunay, propulsé suspect n°1 par un revirement de l’enquête, va nous livrer sa propre version des faits. Enfin Adèle Keller, la mystérieuse maîtresse d’Adrien, aura, elle aussi, sa propre vérité à partager.

Au fil des interrogatoires, des indices et des découvertes, Justine Taillandier, la policière en charge de l’affaire va devoir démêler le vrai du faux afin d’essayer d’avoir une vision la plus objective possible de la vérité. Problème : si les différents sons de cloche ne s’accordent pas toujours, aucun ne semble totalement dissonant…

Et voilà ami lecteur, tu as mordu à l’hameçon. C’est foutu, tu auras bien du mal à lâcher prise avant d’avoir le fin mot de l’histoire. C’est en tout cas ce qui s’est passé avec moi, commencé un matin juste pour voir… Je n’ai pas pu lâcher l’affaire de connaître toute la vérité et rien que la vérité. Une lecture dévorée en une journée !

Au fil des pages Guillaume Musso nous balade au rythme de ses revirements de situation, coupable ou innocent le mari ? Parfois vous serez-convaincu qu’il a tout manigancé, d’autres fois vous aurez l’absolue certitude qu’il est lui aussi une victime dans cette histoire. Je peux juste vous assurer que le final dépassera tout ce que vous avez pu imaginer !

Certains diront que c’est un peu tiré par les cheveux, pour ma part je trouve que cela s’accorde parfaitement à l’intrigue, à tel point que l’on aurait presque envie de revenir en arrière afin de découvrir les indices que l’auteur a disséminé çà et là.

Je n’entrerai pas dans les détails afin de ne pas spoiler la fin mais vérification faite les explications données à Justine Taillandier sont tout à fait plausibles d’un point de vue purement « technique » (le terme n’est pas forcément le plus adapté, mais si j’employais une formule plus juste je lâcherai un indice majeur).

Il n’y a pas que le personnage d’Adrien Delaunay qui suscitera des sentiments contradictoires au fur et à mesure de la lecture. Ce sont quasiment tous les acteurs de cette intrigue qui souffleront le chaud et le froid.

Un micro bémol sur la toute fin du roman (après la résolution du meurtre d’Oriana) qui ne s’imposait pas vraiment. D’un autre côté ce serait malhonnête de prétendre que ça gâche tout le reste.

Une fois de plus Guillaume Musso a fait mouche en osant jouer avec les codes du thriller. Il manque toutefois un soupçon d’adrénaline pour égaler les maîtres du genre (même si je doute fort que ce soit l’objectif que vise l’auteur).

[BOUQUINS] Guillaume Musso & Miles Hyman – La Vie Secrète Des Écrivains

Après avoir publié trois romans devenus cultes, le célèbre écrivain Nathan Fawles annonce qu’il arrête d’écrire et se retire à Beaumont, une île sauvage et sublime au large des côtes de la Méditerranée.

Vingt ans après, alors que ses romans continuent de captiver les lecteurs, Mathilde Monney, une jeune journaliste, débarque sur l’île, bien décidée à percer son secret. Commence entre eux un dangereux face-à-face, où se heurtent vérités et mensonges, où se frôlent l’amour et la peur…

Je n’ai pas pour habitude de relire un bouquin déjà lu, d’une part parce que je n’en vois pas forcément l’intérêt, d’autre part parce que mon Stock à lire Numérique ne cesse d’enfler plus vite que je ne lis.

Bien qu’ayant déjà lu La Vie Secrète Des Écrivains (lien vers ma chronique), j’étais curieux de découvrir ce que pouvait donner son adaptation graphique. Raconter la même histoire sur moins de 200 pages (le roman compte tout de même 352 pages) sans la dénaturer me semblait être un sacré challenge.

Autre challenge, plus personnel cette fois : comment écrire la chronique d’un roman déjà chroniqué sans radoter ? En relisant mon billet concernant le roman de Guillaume Musso j’ai constaté que j’avais fait l’impasse sur le personnage de Mathilde, me concentrant sur le binôme Nathan / Raphaël. Du coup la réponse s’est imposée d’elle-même, non seulement rendre à Mathilde la place qui lui appartient, mais aussi me centrer davantage sur l’aspect policier du bouquin.

Force est de reconnaître une première impression des plus positives, d’emblée j’ai retrouvé l’ambiance du roman, avec en bonus un visuel du plus bel effet.

Nathan Fawles était un écrivain à succès qui a mis fin à sa carrière du jour au lendemain il y a une vingtaine d’années. Depuis il s’est retiré sur l’île de Beaumont où il coule des jours heureux. Mais ça, c’était avant…

Coup sur coup il va recevoir la visite de Raphaël Bataille, un écrivain en herbe qui veut à tout prix lui soumettre son manuscrit et de Mathilde Monney, une jeune et séduisante journaliste suisse sans pas si innocente qu’elle ne le laisse à penser. Pour essayer de percer les secrets de Mathilde, Nathan va devoir, à son grand désarroi, faire appel à Raphaël.

Cerise sur le gâteau, v’là t’y pas qu’un cadavre est retrouvé, le corps exposé dans une mise en scène macabre. Du coup les autorités décrètent un blocus de l’île.

Dans le roman chaque chapitre s’ouvre sur une citation d’un auteur (Umberto Eco, Margaret Atwood, Agatha Christie, Milan Kundera…), le principe est repris et magnifié ici puisque ladite citation est enrichie d’une illustration mettant en avant son auteur.

On retrouve bien les ingrédients du thriller psychologique dans le face-à-face entre Mathilde et Nathan. Il a beau soupçonner que cette femme peut être dangereuse, voire lui être fatale, il va entrer dans son jeu de séduction sans toutefois baisser totalement sa garde.

Chacun cherche la vérité, mais laquelle ? Comme le dit Nathan : « La vérité n’existe pas. Ou plutôt si, elle existe, mais elle est toujours en mouvement, toujours vivante, toujours changeante. » Une affirmation qui va prendre tout son sens dans la dernière partie du roman.

Le lecteur va quant à lui se balader au cœur d’une intrigue riche en rebondissements, certes si vous avez déjà lu le roman vous n’apprendrez rien de nouveau, mais cela ne m’a pas dérangé outre mesure. À vrai dire je n’ai pas eu l’impression d’une relecture, mais plus de la lecture d’une réécriture, à la fois fidèle à l’original tout en proposant une construction différente.

Le trait et le choix des couleurs de Miles Hyman collent parfaitement au récit. On en viendrait presque à regretter que cette île de Beaumont soit fictive, les illustrations nous donnent vraiment envie d’y passer des vacances… et plus si affinités.

Résultat des courses, j’ai dévoré cette lecture d’une traite. Revenant même parfois en arrière pour le seul plaisir de profiter pleinement des illustrations. Une belle (re)découverte qui pourrait bien me pousser vers d’autres adaptations graphiques de romans déjà lus.

[BOUQUINS] Guillaume Musso – Angélique

AU MENU DU JOUR


Titre : Angélique
Auteur : Guillaume Musso
Éditeur : Calmann-Lévy
Parution : 2022
Origine : France
320 pages

De quoi ça cause ?

Hospitalisé à la suite d’un malaise cardiaque Mathias Taillefer est surpris – et irrité – de découvrir une jeune inconnue dans sa chambre. Louise Collange est une étudiante en médecine qui joue bénévolement de la musique auprès des patients hospitalisés.

Quand Louise apprend que Mathias était flic elle lui demande d’enquêter sur la mort de sa mère. Officiellement elle est décédée par suite d’une chute (Accident ? Suicide ?) depuis son balcon du cinquième étage. Mais Louise doute de la version officielle.

D’abord réticent – et irrité –, Mathias accepte de jeter un œil au dossier…

Pourquoi lui plutôt qu’un autre ?

Je ne vais pas vous refaire le coup du « What else ? » même si ce serait parfaitement adapté à ce roman et à son auteur.

Cela fait plus de 10 ans que je suis fidèle au rendez-vous littéraire avec Guillaume Musso, aucune de ces « rencontres » ne m’ayant déçu, je ne vois de raison de déroger à la règle en cette année 2022.

Ma Chronique

En France Guillaume Musso est souvent cité comme le plus gros vendeur de livres (même si en 2021 il termine sur la troisième marche du podium derrière le dernier album d’Astérix et L’Anomalie de Hervé Le Tellier), mais au-delà des chiffres c’est surtout un auteur qui a su imposer sa griffe dans le monde du polar/thriller. Un succès qui lui vaut d’être nommé chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres en 2012.

Un succès qui dépasse largement les frontières hexagonales (ses romans sont traduits en quarante-deux langues… excusez du peu) reconnu aussi bien par la presse internationale que par ses pairs. En 2021, en Italie, il remporte le prix Raymond Chandler qui couronne la carrière d’un maître du thriller et du roman noir (parmi les précédents titulaires de cette récompense on peut citer John Grisham, Michael Connelly, Don Winslow, Henning Mankell, Margaret Atwood ou encore Jo Nesbo).

Je sais bien que ces quelques rappels ne suffiront pas à rabattre le caquet aux mussophobes de tout poil… même si je dois bien reconnaître que ceux-ci sont moins vindicatifs depuis quelques années. Tout ça pour vous dire que Guillaume Musso a une totale maîtrise des règles du polar et du roman noir doublé d’un incontestable talent de conteur.

Pour son nouveau roman Guillaume Musso décide de jouer la carte du duo atypique. Dans le coin droit, Mathias, ex flic bourru et un tantinet dépressif. À 45 ans, il a passé l’âge de jouer les héros surtout après avoir subi une greffe du cœur. Dans le coin gauche, Louise, 17 ans, étudiante en deuxième année de médecine. Une collaboration imposée à mi-chemin entre alliance et méfiance réciproque.

Et Angélique alors ? Il faudra attendre la seconde partie du récit pour faire sa connaissance et découvrir son parcours. Ne vous fiez surtout pas à son prénom, sous une apparence angélique peut se cacher une personnalité démoniaque, prête à tout pour arriver à ses fins. Si elle n’est pas le personnage central de l’intrigue, tout le scénario imaginé par l’auteur va se construire autour d’elle.

Il faudra aussi compter avec les morts, à commencer par Stella Petrenko (la mère de Louise), mais aussi Marco Sabatini, un peintre voisin et ami de Stella, décédé quelques jours plus tôt. Deux macchabées dans le même immeuble, voilà de quoi mettre la puce à l’oreille à notre ex flic grincheux.

Une intrigue ancrée dans son temps, en 2021 la crise du Covid est encore au cœur de l’actualité. L’occasion pour Guillaume Musso de se moquer gentiment (pas tant que ça finalement) des complotistes antivax. Il faudra toutefois faire quelques retours dans le passé pour comprendre les tenants et les aboutissants du récit.

Une intrigue riche en rebondissements qui tiendra le lecteur en haleine jusqu’à son dénouement. Si le noir reste de rigueur au niveau de l’ambiance générale, il n’interdit pas quelques touches d’humour.

Si l’essentiel du récit se déroule à Paris, un voyage à Venise s’imposera pour connaître la conclusion de l’intrigue principale. La dernière partie du récit apporte un complément d’information sur le déroulé des événements avant et une conclusion bienvenue – et méritée – à l’histoire.

Chaque partie du récit (4 au total) s’ouvre sur une illustration de Matthieu Forichon. Un bonus visuel fort sympathique qui n’est pas sans rappeler les romans de Marc Levy (j’dis ça, j’dis rien… j’voudrais pas foutre la merde).

La qualité narrative de Guillaume Musso nous fait facilement accepter quelques situations peu crédibles, voire carrément too much ; on se laisse porter par une intrigue qui ne révolutionnera certes pas le genre mais n’en pas moins très bien construite. Sans doute pas le meilleur (ni le plus inspiré) roman de Guillaume Musso mais un page-turner d’une redoutable efficacité (dévoré en une journée pour ma part).

MON VERDICT

Palmarès du classico Marc Levy vs Guillaume Musso depuis 2012

2022 : Marc Levy (Noa)
2021 : Marc Levy (Le Crépuscule Des Fauves)
2020 : Marc Levy (C’Est Arrivé La Nuit)
2019 : Guillaume Musso (La Vie Secrète Des Écrivains)
2018 : Guillaume Musso (La Jeune Fille Et La Nuit)
2017 : Marc Levy (La Dernière Des Stanfield)
2016 : Marc Levy (L’Horizon A L’Envers)
2015 : Guillaume Musso (L’Instant Présent)
2014 : Guillaume Musso (Central Park)
2013 : Guillaume Musso (Demain)
2012 : Marc Levy (Si C’Était À Refaire)

Marc Levy : 6 – Guillaume Musso : 5
Avantage Levy

[BOUQUINS] Guillaume Musso – L’Inconnue De La Seine

AU MENU DU JOUR


Titre : L’Inconnue De La Seine
Auteur : Guillaume Musso
Éditeur : Calmann-Lévy
Parution : 2021
Origine : France
432 pages

De quoi ça cause ?

Roxane Montchrestien, capitaine de police se retrouve mise au placard à la Brigade des Affaires Non Conventionnelles ; une brigade fantôme dont elle sera le seul élément, hormis une stagiaire embauchée par son prédécesseur.

À peine installée, Roxane se retrouve confrontée à une affaire hors norme. À quelques jours de Noël, une inconnue est repêchée nue et amnésique dans la Seine avant de disparaitre au cours de son transfert vers un établissement hospitalier.

Les résultats des analyses ADN sont formels, l’inconnue est Milena Bergmann, une célèbre pianiste allemande… décédée dans un crash aérien survenu un an plus tôt.

Pourquoi lui plutôt qu’un autre ?

Parce que c’est Guillaume Musso, cela fait maintenant 10 ans que je le suis de façon inconditionnelle et je ne compte pas m’arrêter en si bon chemin.

Ma Chronique

Guillaume Musso a déjà largement démontré qu’il n’avait plus rien à prouver quant à sa maîtrise des règles du polar, des règles qu’il prend même plaisir à tordre et distordre au fil de ses romans afin qu’aucun ne ressemble aux précédents. Et c’est précisément à ce petit jeu qu’il se livre à l’occasion de ce nouvel opus.

Pour la petite histoire c’est le quatrième roman consécutif de l’auteur dont l’intrigue tourne autour ou implique un écrivain. Sans forcément décortiquer le processus créatif de l’écrivain, force est de constater que bien souvent les auteurs mis en scène par Guillaume Musso ont des personnalités complexes avec un côté obscur plus ou moins affirmé.

Cette fois l’auteur en question, Raphaël Batailley, va se retrouver bien malgré lui impliqué dans une intrigue qui dépasse l’entendement.

Il faut bien reconnaître que si l’affaire commence comme un fait divers assez banal (une nana sauvée de la noyade par la brigade fluviale), les choses vont rapidement se corser et prendre un tour totalement inattendu. À tel point que l’on en viendra même à se demander si Guillaume Musso n’aurait pas été aspiré dans la quatrième dimension pour nous livrer sa nouvelle intrigue. Que nenni ! Restons terre à terre et cartésiens… la réalité (littéraire) dépasse parfois les frontières de l’imaginaire, pour se révéler bien plus complexe et machiavélique que ce à quoi on pouvait s’attendre.

Point de fantastique donc mais un polar pur et dur mené par Roxane Montchrestien, une policière mise au placard mais déterminée à rebondir bien que largement désabusée et désillusionnée par le métier de flic (il faut bien avouer que quand une foule de connards décérébrés gueule aux flics « SUICIDEZ VOUS ! », ça donne envie de sortir l’artillerie lourde et de tirer dans ce tas de merde). Une enquête qui va rapidement s’avérer addictive tant elle est riche en surprises et rebondissements.

Une intrigue chorale qui donnera aussi voix à Raphaël Batailley, un écrivain brillant torturé par un passé douloureux, qui va se retrouver bien malgré lui (même si, à l’insu de son plein gré, c’est lui qui a mis en branle cette mécanique infernale) entraîné dans une mise en scène perverse et implacable. Aura aussi voix au chapitre, son père, Marc Batailley, un flic qui a connu son heure de gloire au sein de la Crim’ marseillaise avant de se retrouver placardisé à la tête de cette fameuse Brigade des Affaires Non Conventionnelle, aujourd’hui dans le coma à la suite d’une mauvaise chute (?).

Même si le bouquin est prenant de bout en bout, il m’a laissé un amer sentiment d’inachevé quand je l’ai refermé.

Concernant le personnage de Roxanne, j’aurai aimé comprendre les raisons de cette soudaine mise au placard. De même elle semble faire état d’un événement survenu pendant son année d’hypokhâgne (1ère année de prépa à Normale sup section littéraire) qui aurait justifié ce brusque changement d’orientation professionnelle, mais le lecteur est condamné à rester dans l’ignorance.

Quid de la chute de Marc Batailley ? Son enquête personnelle était pas loin d’aboutir, de là à penser que sa chute ne serait pas si accidentelle que l’on veut bien nous le faire croire il n’y a qu’un pas. Rien de vient confirmer ou infirmer cette impression.

Dommage que le personnage de Valentine, qui apporte une touche de fraîcheur et de dynamisme au récit, n’ait pas été davantage mis en valeur.

Dernier bémol, et non des moindre, la fin, un peu trop ouverte à mon goût, me laisse sur ma faim. D’où le sentiment d’inachevé en refermant le bouquin.

Une intrigue maîtrisée avec des personnages forts mais qui manque de profondeur sur certains aspects… Dommage ça aurait pu être un gros WAOW ! Ce sera finalement un simple Hmouais, pas mal mais peut mieux faire.

Le point de départ de son intrigue – tout comme le titre de son roman – s’inspire d’une noyade qui serait survenue à la fin du XIXe siècle, l’employé de la morgue, subjugué par la beauté de la victime, aurait alors réalisé un moulage en plâtre de son visage. Ainsi naquit la légende de l’Inconnue de la Seine… où s’arrête la réalité, où commence la légende ? Nul ne le saura jamais.

MON VERDICT

 Palmarès du classico Marc Levy vs Guillaume Musso depuis 2012

2021 : Marc Levy (Le Crépuscule Des Fauves)
2020 : Marc Levy (C’Est Arrivé La Nuit)
2019 : Guillaume Musso (La Vie Secrète Des Écrivains)
2018 : Guillaume Musso (La Jeune Fille Et La Nuit)
2017 : Marc Levy (La Dernière Des Stanfield)
2016 : Marc Levy (L’Horizon A L’Envers)
2015 : Guillaume Musso (L’Instant Présent)
2014 : Guillaume Musso (Central Park)
2013 : Guillaume Musso (Demain)
2012 : Marc Levy (Si C’Était À Refaire)

Marc Levy : 5 – Guillaume Musso : 5
Égalité

[BOUQUINS] Guillaume Musso – La Vie Est Un Roman

AU MENU DU JOUR

G. Musso - La vie est un roman
Titre : La Vie Est Un Roman
Auteur : Guillaume Musso
Éditeur : Calmann-Lévy
Parution : 2020
Origine : France
304 pages

De quoi ça cause ?

La vie de Flora Conway, une auteure aussi brillante que discrète bascule le jour où sa fille disparaît alors qu’elles jouaient à cache-cache dans l’appartement fermé de l’intérieur de Flora.

Tandis que l’enquête de police piétine, Flora Conway commence à envisager une approche qui pourrait paraître insensée, tout en étant fidèle à la célèbre règle de Sherlock Holmes : « quand on a éliminé l’impossible, la réponse, aussi improbable qu’elle soit, est ce qui reste. » (Arthur Conan Doyle)

Pourquoi lui plutôt qu’un autre ?

Parce que c’est Guillaume Musso, un auteur que j’ai découvert sur le tard mais qui a su me plonger en totale immersion dans son univers littéraire et réussi encore à me surprendre.

Parce que lire le dernier Musso devient presque devenu un acte militant, un doigt d’honneur brandi haut et fort à l’intention de ces intégristes culturels ras-du-bulbe qui dénigrent cette littérature de seconde zone et ne jurent que par la grande littérature. Le simple fait d’oser cette distinction est une parfaite illustration de leur obscurantisme culturel et du vide abyssal qui habite leur neurone en état végétatif depuis bien longtemps.

Ma Chronique

Alors que je me faisais une joie de dévorer, dans les plus brefs délais, le dernier roman de Guillaume Musso, il a fallu que je compose avec les aléas et les obligations du quotidien, aussi bien sur le plan professionnel que sur celui personnel. Cinq longues journées (oui, je sais, c’est énooorme) à regarder avec envie ma liseuse sans jamais trouver un créneau me permettant une réelle pause lecture. Autant vous dire que quand j’ai enfin pu me plonger dans le bouquin, je ne l’ai quasiment plus lâché avant de connaître le fin mot de l’histoire.

Ah que voilà un bouquin qui devrait rabattre le clapet de ceux et celles qui affirment (à mon avis sans jamais avoir ouvert un roman de l’auteur) que Guillaume Musso ne s’écarte jamais de sa zone de confort en proposant plus ou moins toujours la même chose à ses lecteurs.

Alors que ces derniers temps l’auteur affûtait sa plume dans le registre policier, osant même (enfin) jouer avec les règles du genre, ce nouvel opus sera bien difficile à classer dans un genre spécifique. Ça commence en effet comme un polar avec une enquête autour d’une disparition en « chambre close », mais Guillaume Musso entraînera peu à peu le lecteur aux frontières de la quatrième dimension. Et ce ne sont là que les prémices d’une intrigue qui vous réservera bien des surprises, une intrigue ou fictions et réalités (le choix des pluriels est volontaire) se mêlent…

Je ne vous cacherai pas qu’au début c’est plutôt déconcertant, on se demande si l’ami Guillaume n’aurait pas abusé de substances illicites avant de prendre la plume, mais d’un autre côté force est de reconnaître que c’est aussi un traquenard d’une redoutable efficacité ; il fois qu’il vous aura pris dans ses filets (à moins que vous ne passiez entre les mailles, ce que je peux parfaitement concevoir) vous aurez bien du mal à décrocher !

Comme ce fut le cas dans son précédent opus, La Vie Secrète Des Écrivains, Guillaume Musso s’interroge (et nous interroge par la même occasion) sur le rapport entre l’écrivain et son œuvre mais aussi entre l’écrivain et son public. Sans vouloir entrer dans les détails (je resterai volontairement dans le flou artistique durant la rédaction de cette chronique), il est plus que tentant de faire le rapprochement entre le personnage de Romain Ozorski (écrivain « grand public » à succès) et l’auteur lui-même. Analogie avec laquelle il ne se prive pas de jouer (d’autant plus aisément que le personnage de Flora Conway serait plutôt la représentante idéale de la « grande littérature ») pour tacler ses propres détracteurs (mes copains les intégristes culturels).

Pour appuyer son propos Guillaume Musso parsème son récit de références à d’autres auteurs, qu’ils soient classiques ou contemporains, français ou internationaux, et quels que soit leur genre de prédilection. Un éclectisme qui fait un nouveau pied de nez à un certain public qui s’autoproclame « élitiste » dans ses choix littéraires.

Chapeau bas à Guillaume Musso pour cette intrigue construite avec beaucoup d’audace mais toujours gardée sous contrôle (malgré les apparences parfois trompeuses) ; que les plus cartésiens se rassurent : « tout s’explique à la fin ! ».

Un pari osé qui ne plaira sans doute pas à tout le monde – même parmi les inconditionnels de Guillaume Musso – mais pour lequel j’ai été bon public. Je me suis en effet rapidement pris au jeu et du coup la curiosité a très vite pris le pas sur le léger doute qui pouvait subsister.

Certes pas le meilleur des Musso pour moi, mais sans aucun doute l’un des plus audacieux. Juste pour ça, je dis respect.

MON VERDICT

[BOUQUINS] Guillaume Musso – La Vie Secrète Des Ecrivains

AU MENU DU JOUR

G. Musso - La vie secrète des écrivains
Titre : La Vie Secrète Des Écrivains
Auteur : Guillaume Musso
Éditeur : Calmann-Lévy
Parution : 2019
Origine : France
352 pages

De quoi ça cause ?

Raphaël Bataille débarque sur l’île de Beaumont dans l’espoir de rencontrer son idole, l’écrivain Nathan Fawles.

Fawles a cessé d’écrire il y a plus de vingt ans, alors qu’il était au faîte du succès. Depuis il vit reclus sur l’île, limitant au strict minimum tout contact avec les autres résidents.

Quand le cadavre d’une femme, victime d’un meurtre, est découvert, les autorités décident d’imposer un blocus maritime à Beaumont. Un fait-divers tragique qui, contre toute attente, va rapprocher Raphaël et Nathan. Pour le meilleur et pour le pire…

Pourquoi lui plutôt qu’un autre ?

Parce que c’est Guillaume Musso. Je le suis avec intérêt depuis 2012, surtout depuis qu’il a décidé de se frotter à la littérature policière. Si ses premiers pas dans le genre furent un peu hésitants, on l’a vu gagner en assurance au fil des romans, tout en restant fidèle à lui même.

J’ai trouvé la couv’ très bien foutue, à la fois sobre et percutante. Comme dirait ce brave Jeannot, reste à savoir si le ramage se rapporte au plumage

Ma Chronique

Comme pour son précédent roman, La Jeune Fille Et la Nuit, Guillaume Musso nous livre une intrigue 100% franco-française (enfin presque… mais je ne m’épancherai point davantage sur ce point). Ce n’est certes pas un élément déterminant, mais ça reste tout de même un petit plus non négligeable (même si en l’occurrence l’île de Beaumont n’existe que dans l’imagination de l’auteur).

Avec ce roman Guillaume Musso ose enfin jouer avec les codes de la littérature policière, même s’il ne révolutionne pas le genre (faut pas pousser non plus) on ne peut que se satisfaire de ce regain de confiance en soi et, n’ayons pas peur des mots, de cette audace qui faisait parfois défaut dans ses précédents romans.

Un constat d’autant plus jouissif que l’auteur reste fidèle à son écriture simple et décomplexée ; résultat des courses on prend autant de plaisir à lire ce roman qu’il semble en avoir pris à l’écrire. Un style d’une grande fluidité qui ne l’empêche pas de brouiller les pistes de son intrigue qui, plus d’une fois, nous surprendra par ses rebondissements.

Un thriller qui met l’écriture et la lecture à l’honneur. Outre le fait que ses héros soient écrivains (confirmé pour Nathan, aspirant pour Raphaël), et qu’un de ses personnages soit un libraire plutôt old-style, on trouve disséminées dans le roman de nombreuses citations toujours placées à bon escient.

Il sera aussi question des nouvelles habitudes des lecteurs, avec notamment la montée en puissance du numérique que le libraire voit comme une menace pour son avenir :

Et puis, soyons réalistes : pourquoi s’emmerder à venir dans une librairie quand vous pouvez vous faire livrer un bouquin en trois clics sur votre iPhone !

Ce même libraire qui se place en défenseur de la « vraie littérature » (vous savez déjà tout le bien que je pense de cet intégrisme culturel), au grand dam de Raphaël (un avis certainement partagé par Guillaume Musso) :

Bien sûr, la fameuse « vraie littérature »… Il y avait toujours un moment avec les gens comme Audibert où cette expression – ou celle de « vrai écrivain » – revenait sur le tapis. Or je n’avais jamais laissé à personne le droit de me dire ce que je devais lire ou pas. Et cette façon de s’ériger en juge pour décider ce qui était de la littérature et ce qui n’en était pas me paraissait d’une prétention sans bornes.

Le top revenant à Nathan Fawles qui porte un regard désabusé sur la profession d’écrivain :

— Pour le même prix, je vais pourtant te donner un autre conseil : fais autre chose de ta vie que de vouloir devenir écrivain.
— C’est ce que me disent tout le temps mes parents.
— Eh bien, ça prouve qu’ils sont moins cons que toi.

Ou encore :

Si tu crois que les écrivains possèdent les vertus morales qu’ils prêtent à leurs personnages, tu es vraiment naïf. Et même un peu con.

Et une dernière (ma préférée) pour la route :

Comme Margaret Atwood, je pense que vouloir rencontrer un écrivain parce qu’on aime son livre, c’est comme vouloir rencontrer un canard parce qu’on aime le foie gras.

Que ce soit au niveau de ses personnages ou de son intrigue, l’auteur nous livre un sans-faute que vous aurez bien du mal à lâcher (pour ma part je l’ai lu quasiment d’une traite). Du plaisir à l’état brut, c’est à regret que l’on voit apparaître le mot fin (après un épilogue en forme de clin d’œil uchronique à la hauteur du roman).

MON VERDICT

En addenda à cette chronique, je n’ai pu résister à l’envie de partager le propos de Gérard Collard, libraire, mais aussi éminent chroniqueur littéraire, sur sa page Facebook (merci à Aude, c’est grâce à son partage que j’ai pu prendre connaissance de ce message) :

J’adore les retournements de veste, l’hypocrisie, l’opportunisme, ce sens de la flatterie qui sonne faux de ce monde de l’édition 2019 !!! Une vraie comédie humaine, un mix des précieux ridicules et des tartufes de Molière ! Un concentré d’hypocrisie assez impressionnant. Que n’ai je pas entendu, quand il y a quelques années, je vantais les mérites d’un roman de Guillaume Musso ! Vendu, démago, manque de goût, provocateur, populaire… j’en passe et des pires ! Ce qui n’était pas pour me déplaire, je l’avoue. Et depuis quelques jours, ne sont-ce pas les mêmes qui maintenant louent la qualité de ce Musso qui aurait changé… et bien non , Musso n’a pas changé ! Il a toujours été un excellent raconteur d’histoire, avec des personnages bien dans notre époque et qui la vivent avec tous ses problèmes et dans lesquels on peut se retrouver ! Un écrivain qui a le sens du rythme, du suspense, qui nous fait passer souvent un bon moment, sans prétention, mais efficacement. Si avoir du talent, c’est ennuyer le lecteur, alors c’est certain cet homme n’en n’a aucun ! Ne vous méprenez pas, le genre groupie ou fan inconditionnel n’est pas mon genre, je n’apprécie pas tout dans ce qu’il a écrit, mais il y a quelque chose de commun à beaucoup de ses romans, c’est cette impression qu’il prend un immense plaisir à nous raconter ses histoires et qu’IL n’est pas comme certains de ces écrivains pleurnichards de métier qui ne cessent de nous gaver a longueur d’émissions dites littéraires avec la difficulté, le calvaire d’écrire, le sacerdoce, le sacrifice à propos de romans faussement profonds qui sentent la sueur, destinés à un petit cénacle qui ne cesse de se lamenter sur la médiocrité des lecteurs, de certains critiques ou libraires… au moins cet homme a la pudeur et la politesse de nous éviter ce genre de clichés. Cerise sur le gâteau, il n’a pas ce melon qui oblige certains à passer par les portes-fenêtre tellement leur tête a gonflé… on peut aimer certains livres de Musso et Stendhal, il n’y a pas de petits et de grands plaisirs, il y a d’abord le plaisir, la vie est trop courte pour s’en priver et basta pour ceux qui ne sont pas d’accord !!!

[BOUQUINS] Guillaume Musso – La Jeune Fille Et La Nuit

AU MENU DU JOUR

G. Musso - La jeune fille et la nuit

Titre : La Jeune Fille Et La Nuit
Auteur : Guillaume Musso
Éditeur : Calmann-Lévy
Parution : 2018
Origine : France
440 pages

De quoi ça cause ?

Si Thomas Degalais, écrivain à succès résidant à Manhattan, revient sur la Côte d’Azur pour les 50 ans de Saint Ex, l’établissement scolaire élitiste où il a suivi sa scolarité, ce n’est pas par nostalgie. La destruction annoncée de l’ancien gymnase, au profit d’un complexe plus moderne, pourrait bien faire remonter un terrible secret lié à la disparition, 25 ans plus tôt, de Vinca Rockwell, une étudiante charismatique, et d’Alexis Clément, un jeune prof de philo.

Un secret qui pourrait bien les conduire, lui et Maxime, son fidèle ami qui vise un poste de député, directement un prison. D’autant que quelqu’un semble être au courant de leur secret et réclame vengeance…

Pourquoi lui plutôt qu’un autre ?

Parce que c’est Guillaume Musso et que j’assume à 200% le fait d’aimer cet auteur. Et j’emmerde ses détracteurs systématiques (avec une pensée particulière pour ceux qui dénigrent sans jamais avoir ouvert un bouquin de l’auteur), oui, je sais, c’est gratuit comme remarque…

Ma chronique

Avec ce nouveau roman Guillaume Musso quitte son éditeur historique (XO Edirions) au profit de Calmann-Lévy, officiellement c’est une volonté de plus grande liberté éditoriale qui est évoquée, officieusement il s’agirait d’une affaire de gros sous plus qu’autre chose… Comme dirait l’autre : « cela ne nous regarde pas« .

En refermant ce bouquin, je me dis que finalement Guillaume Musso n’a pas vraiment changé son fusil d’épaule par rapport à ses précédents romans. Il nous propose un polar grand public (bin oui, on ne va pas demander à Musso de nous pondre du Chatttam, du Thilliez ou du Grangé), plutôt bien ficelé, avec juste ce qu’il faut de rebondissements (pas forcément totalement imprévisibles) et surtout un page-turner efficace et addictif.

Point de renouveau avec ce roman, d’un autre côté pourquoi l’auteur sortirait-il de sa zone de confort ? Ce qu’il fait, il le fait bien et le public répond présent systématiquement. N’empêche que je garde espoir, qu’au détour d’un prochain roman, Guillaume Musso parvienne à me surprendre.

Je ne qualifierai pas l’intrigue de bateau, mais il est vrai qu’elle est relativement linéaire, ce qui ne l’empêche de nous réserver quelques surprises. Par contre, contrairement à ces précédents romans, celui-ci se déroule intégralement en France. Hormis cette particularité géographique, la mécanique est bien rodée…

Le récit, à la première personne, est porté par Thomas, navigant entre ses souvenirs et le présent il va essayer de résoudre deux énigmes : identifier leur adversaire avant qu’il ne s’en prenne à lui et découvrir la vérité sur la disparition de Vinca Rockwell. Lui et Maxime sont en effet bien placé pour savoir que la thèse officielle, qui affirme que l’étudiante et le jeune prof de philo étaient amants et ont pris la fuite ensemble, ne tient pas la route.

Il est loin de se douter qu’en remuant ainsi le passé, de nombreux autres secrets, pas toujours agréables à entendre, vont refaire surface.

Comme d’hab Guillaume Musso mise beaucoup sur l’empathie du lecteur à l’encontre de ses personnages. Ce n’était pas forcément gagné d’avance avec Thomas, mais on finit par tout lui pardonner et espérer qu’il sortira indemne de ce merdier.

Les autres personnages ne sont pas laissés sur le bas-côté, il y a bien entendu Maxime, l’ami de toujours, étoile montante de la vie politique locale sous l’étiquette LREM, mais aussi Fanny, une autre amie devenue cardiologue, et Stéphane un journaliste fouille-merde militant de la France Insoumise (vous comprendrez sans doute que j’ai eu beaucoup de mal à trouver le gusse sympathique… d’ailleurs je n’y suis pas arrivé).

Et bien entendu il y a Vinca, absente, mais omniprésente, un peu à l’image de Sean Lorentz dans son précédent roman, Un Appartement A Paris.

Un page-turner efficace bouclé en deux jours (il faut dire que je suis en congés, ça aide), pas de quoi faire virer de bord les détracteurs de Guillaume Musso, mais qui saura séduire les lecteurs déjà acquis à sa cause.

Comme tous les ans, j’attends maintenant la sortie du dernier Marc Lévy, Une Fille Comme Elle, dans quelques jours afin de désigner le vainqueur du classico littéraire 2018.

MON VERDICT

[BOUQUINS] Guillaume Musso – La Fille De Brooklyn

G. Musso - La Fille de BrooklynFidèle à mes habitudes il n’était pas question pour moi de rater mon rendez-vous annuel avec Guillaume Musso ; surtout en sachant que Marc Levy avait placé la barre très haut pour ce classico littéraire version 2016. C’est donc plutôt enthousiaste que je me suis lancé dans la lecture de La Fille De Brooklyn, le résultat fut-il à la hauteur de mes espérances ?
A quelques jours de leur mariage, alors que Raphaël tanne sa fiancée, Anna, à propos de l’absence totale de secrets dans leur couple, elle finit par lui montrer une photo de trois corps calcinés en avouant froidement : « C’est moi qui ai fait ça ». Surpris et choqué par ce qu’il vient d’apprendre, Raphaël quitte la maison ; quand il revient plus tard, décidé à donne une chance à Anna de s’expliquer, la jeune femme a disparu. Avec son ami, Marc, un ex-flic, Raphaël va essayer de découvrir le passé d’Anna afin de la retrouver tout en protégeant son secret…
Je ne vous ferai pas languir plus longtemps avant de répondre à la question posée en intro de cette chronique. Pari réussi pour Guillaume Musso, qui nous offre une intrigue menée de bain de maître et pleine de rebondissements (quand y’en a plus, y’en a encore comme dirait la pub pour Paic). Sans surprise l’auteur sait y faire pour que l’on reste accroché à son récit, plus on avance dans le scénario, plus la lecture se fait fébrile.
Une enquête qui mènera nos enquêteurs en herbe, Raphaël et Marc, de la France aux Etats Unis. Un voyage dans le passé d’Anna pour essayer de comprendre le présent. Deux personnages aux caractères (et aux méthodes) opposés mais qui se complètent efficacement. Et bien sûr en toile de fond on n’en finit pas de se poser des questions sur le passé d’Anna. Alors Anna, ange ou démon ? Ne comptez pas sur moi pour répondre à cette question.
La sauce prend, le roman est efficace et hautement addictif, mais il manque un je-ne-sais-quoi qui ne provoque pas le feu d’artifices attendu, peut être un final US un peu rapide à mon goût. Une faiblesse partiellement rachetée par l’ultime chapitre.
De fait le classico Levy vs Musso version 2016, donne l’avantage à Marc Levy. Ces trois dernières années j’avais donné la balle de matcch à Guillaume Musso, voilà qui devrait rétablir l’équilibre. Quoi qu’il en soit je serai présent pour le classico 2017 !

MON VERDICT
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Et dire que tout démarre par une dispute plutôt classique :
– Je suis sérieux, Anna : je ne veux pas vivre dans le mensonge.
– Ça tombe bien : moi non plus. Mais ne pas vivre dans le mensonge ne signifie pas n’avoir aucun secret.
– Donc tu l’admets : tu as des secrets !
– Mais tout le monde a des secrets, Raphaël ! Et c’est très bien comme ça. Nos secrets nous définissent. Ils déterminent une partie de notre identité, de notre histoire, de notre mystère.
Sans vouloir faire dans la philosophie à deux balles, pour ma part je partage l’avis d’Anna, il est de secrets qui doivent le rester, ils font partie de nous et n’appartiennent qu’à nous, inutile de remuer la merde du passé. Vivons plutôt l’instant présent pour nous construire des lendemains qui chantent…

Pour la petite histoire la partie qui se déroule aux USA a lieu en pleine course à la Maison Blanche, avec notamment les primaires des républicains. Dans le roman les américains sont des gens sensés : Donald Trump n’est pas le grand favori !

[BOUQUINS] Guillaume Musso – L’Instant Présent

G. Musso - L'Instant PrésentUne fois de plus les aléas de mon Stock à Lire Numérique m’éloignent temporairement de mon challenge retrouvailles. Cette fois le coupable est Guillaume Musso, dont le dernier roman, L’Instant Présent, s’est invité dans mon stock à croissance exponentielle !
Arhtur Costello, hérite d’un phare et de la maison attenante, son père lui laisse toutefois deux consignes : ne jamais vendre le bien et ne jamais essayer d’accéder à la pièce du sous-sol dont l’accès a été muré. La tentation et la curiosité seront trop fortes, à peine son paternel parti, Arthur entreprend de découvrir le secret de cette fameuse pièce cachée. Commence alors pour lui une aventure défiant toutes les lois de la logique et du possible…
Avec son nouveau roman Guillaume Musso joue sur un habile mélange des genres avec une nette dominante du fantastique (pour tout ce qui concerne la malédiction du phare) qui laisse aussi la part belle à la romance (avec une belle et surtout originale histoire d’amour impossible), le tout se lit comme un thriller par le rythme imposé. Au fur et à mesure que l’échéance approche on se demande si Arthur va parvenir à briser la malédiction et surtout comment il va s’y prendre. A l’instar de son précédent roman, Central Park, l’auteur nous offre un final en forme de pied de nez qui remet en cause toute notre perception du récit. Et une fois de plus on se laisse surprendre avec plaisir.
Le récit repose pour beaucoup sur le personnage d’Arthur, on se doute bien qu’il va ouvrir cette foutue pièce interdite (mettez vous à sa place, le meilleur moyen de vous faire faire quelque chose c’est de vous dire de ne surtout pas faire ça), parfois le gars est un peu tête à claques même si ce qu’il vit n’est pas évident il a un peu tendance à oublier que pour les autres aussi la situation est compliquée à gérer. Mais il faudra aussi compter avec Lisa, la femme dont Arthur va tomber amoureux, qui va justement devoir s’adapter à une situation hors du commun, parfois ça passe, parfois ça casse… Difficile de lui jeter la pierre. Indéniablement mon coup de coeur va à Sullivan Costello, le grand père d’Arthur, qui fut lui aussi victime de la malédiction du phare.
Une écriture agréable, une intrigue prenante à souhait, résultat des courses le bouquin se lit d’une traite. Vautré dans le canapé je l’ai dévoré en un après-midi pour ma part. Pour le classico 2015, Levy vs Musso la victoire va de nouveau, et incontestablement, à Guillaume Musso !

MON VERDICT
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Collectif au profit des Restos du Coeur – 13 A Table

13 à table13 A Table c’est un collectif de treize auteurs parmi les grands noms de la littérature française contemporaine et treize nouvelles autour d’un thème commun : le repas. Et en prime une bonne action, pour chaque livre acheté ce sont trois repas distribués par les Restos du Coeur ; quoique en Nouvelle-Calédonie je me demande comment ça se passe à ce niveau, je suppose que ça se joue au niveau de l’éditeur (pas de Restos du Coeur en NC).
Commençons par le début avec les treize auteurs qui ont accepté de jouer le jeu : Françoise Bourdin, Maxime Chattam, Agnés Ledig, Gilles Legardinier, Pierre Lemaitre, Marc Levy, Guillaume Musso, Jean-Marie Périer, Tatiana De Rosnay, Eric-Emmanuel Schmitt, Franck Thilliez et Bernard Werber. Sept auteurs que je suis assidûment, un dont j’ai à peine effleuré l’univers et les autres que je ne connais que de nom (ou pas du tout).
Treize à table ça porte malheur me direz-vous. Rassurez-vous point de repas au menu de Marc Levy et de Guillaume Musso (ce qui n’empêche pas leurs nouvelles de mériter le détour). Chez Franck Thilliez, qui nous offre une nouvelle pour le moins surprenante, le repas reste en arrière plan. Les superstitieux n’ont pas besoin de quitter la table !
Ceci dit aucune fausse note dans cette sélection, on se régale du début à la fin du recueil avec des approches diverses et variées. Du dîner familial traditionnel (avec son lot de tensions) au thriller sombre (voire glauque) ; du roman noir à l’humour, en passant par la confidence et la tendresse. Le fin du fin revient à Bernard Werber qui nous fait vivre une intrigue vue du plat principal…
Je n’entrerai pas dans le détail des treize nouvelles mais soyez assuré qu’au-delà de la bonne action vous passerez un excellent moment en compagnie de ce recueil. Toutes ne vous procureront pas la même dose d’émotion et/ou de satisfaction, mais aucune ne devrait vous laisser indifférent.