AU MENU DU JOUR
Titre : Angélique
Auteur : Guillaume Musso
Éditeur : Calmann-Lévy
Parution : 2022
Origine : France
320 pages
De quoi ça cause ?
Hospitalisé à la suite d’un malaise cardiaque Mathias Taillefer est surpris – et irrité – de découvrir une jeune inconnue dans sa chambre. Louise Collange est une étudiante en médecine qui joue bénévolement de la musique auprès des patients hospitalisés.
Quand Louise apprend que Mathias était flic elle lui demande d’enquêter sur la mort de sa mère. Officiellement elle est décédée par suite d’une chute (Accident ? Suicide ?) depuis son balcon du cinquième étage. Mais Louise doute de la version officielle.
D’abord réticent – et irrité –, Mathias accepte de jeter un œil au dossier…
Pourquoi lui plutôt qu’un autre ?
Je ne vais pas vous refaire le coup du « What else ? » même si ce serait parfaitement adapté à ce roman et à son auteur.
Cela fait plus de 10 ans que je suis fidèle au rendez-vous littéraire avec Guillaume Musso, aucune de ces « rencontres » ne m’ayant déçu, je ne vois de raison de déroger à la règle en cette année 2022.
Ma Chronique
En France Guillaume Musso est souvent cité comme le plus gros vendeur de livres (même si en 2021 il termine sur la troisième marche du podium derrière le dernier album d’Astérix et L’Anomalie de Hervé Le Tellier), mais au-delà des chiffres c’est surtout un auteur qui a su imposer sa griffe dans le monde du polar/thriller. Un succès qui lui vaut d’être nommé chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres en 2012.
Un succès qui dépasse largement les frontières hexagonales (ses romans sont traduits en quarante-deux langues… excusez du peu) reconnu aussi bien par la presse internationale que par ses pairs. En 2021, en Italie, il remporte le prix Raymond Chandler qui couronne la carrière d’un maître du thriller et du roman noir (parmi les précédents titulaires de cette récompense on peut citer John Grisham, Michael Connelly, Don Winslow, Henning Mankell, Margaret Atwood ou encore Jo Nesbo).
Je sais bien que ces quelques rappels ne suffiront pas à rabattre le caquet aux mussophobes de tout poil… même si je dois bien reconnaître que ceux-ci sont moins vindicatifs depuis quelques années. Tout ça pour vous dire que Guillaume Musso a une totale maîtrise des règles du polar et du roman noir doublé d’un incontestable talent de conteur.
Pour son nouveau roman Guillaume Musso décide de jouer la carte du duo atypique. Dans le coin droit, Mathias, ex flic bourru et un tantinet dépressif. À 45 ans, il a passé l’âge de jouer les héros surtout après avoir subi une greffe du cœur. Dans le coin gauche, Louise, 17 ans, étudiante en deuxième année de médecine. Une collaboration imposée à mi-chemin entre alliance et méfiance réciproque.
Et Angélique alors ? Il faudra attendre la seconde partie du récit pour faire sa connaissance et découvrir son parcours. Ne vous fiez surtout pas à son prénom, sous une apparence angélique peut se cacher une personnalité démoniaque, prête à tout pour arriver à ses fins. Si elle n’est pas le personnage central de l’intrigue, tout le scénario imaginé par l’auteur va se construire autour d’elle.
Il faudra aussi compter avec les morts, à commencer par Stella Petrenko (la mère de Louise), mais aussi Marco Sabatini, un peintre voisin et ami de Stella, décédé quelques jours plus tôt. Deux macchabées dans le même immeuble, voilà de quoi mettre la puce à l’oreille à notre ex flic grincheux.
Une intrigue ancrée dans son temps, en 2021 la crise du Covid est encore au cœur de l’actualité. L’occasion pour Guillaume Musso de se moquer gentiment (pas tant que ça finalement) des complotistes antivax. Il faudra toutefois faire quelques retours dans le passé pour comprendre les tenants et les aboutissants du récit.
Une intrigue riche en rebondissements qui tiendra le lecteur en haleine jusqu’à son dénouement. Si le noir reste de rigueur au niveau de l’ambiance générale, il n’interdit pas quelques touches d’humour.
Si l’essentiel du récit se déroule à Paris, un voyage à Venise s’imposera pour connaître la conclusion de l’intrigue principale. La dernière partie du récit apporte un complément d’information sur le déroulé des événements avant et une conclusion bienvenue – et méritée – à l’histoire.
Chaque partie du récit (4 au total) s’ouvre sur une illustration de Matthieu Forichon. Un bonus visuel fort sympathique qui n’est pas sans rappeler les romans de Marc Levy (j’dis ça, j’dis rien… j’voudrais pas foutre la merde).
La qualité narrative de Guillaume Musso nous fait facilement accepter quelques situations peu crédibles, voire carrément too much ; on se laisse porter par une intrigue qui ne révolutionnera certes pas le genre mais n’en pas moins très bien construite. Sans doute pas le meilleur (ni le plus inspiré) roman de Guillaume Musso mais un page-turner d’une redoutable efficacité (dévoré en une journée pour ma part).
MON VERDICT
Palmarès du classico Marc Levy vs Guillaume Musso depuis 2012
2022 : Marc Levy (Noa)
2021 : Marc Levy (Le Crépuscule Des Fauves)
2020 : Marc Levy (C’Est Arrivé La Nuit)
2019 : Guillaume Musso (La Vie Secrète Des Écrivains)
2018 : Guillaume Musso (La Jeune Fille Et La Nuit)
2017 : Marc Levy (La Dernière Des Stanfield)
2016 : Marc Levy (L’Horizon A L’Envers)
2015 : Guillaume Musso (L’Instant Présent)
2014 : Guillaume Musso (Central Park)
2013 : Guillaume Musso (Demain)
2012 : Marc Levy (Si C’Était À Refaire)
Marc Levy : 6 – Guillaume Musso : 5
Avantage Levy