[BOUQUINS] Frédéric Mars – Le Manuel Du Serial Killer

F. Mars - Le Manuel Du Serial KillerSon précédent thriller, Non-Stop, m’ayant fait forte impression il me tardait de lire le nouveau roman de Frédéric Mars, Le Manuel Du Serial Killer. Rien que le titre ça me met l’eau à la bouche, voyons maintenant si le ramage se rapporte au plumage…
Thomas Harris, brillant étudiant en littérature à Harvard mais complexé par un oeil aveugle, se voit confier la chronique judiciaire du journal interne tandis qu’un tueur en série semble prendre pour cible les enfants de Boston. Entre les autopsies et les scènes de crime le jeune homme se rend vite compte qu’il n’est pas fait pour ça, du coup ; il se voit donc affecté à une maison d’édition spécialisée dans la littérature policière. Là il est chargé de faire un premier tri parmi les manuscrits que l’éditeur reçoit afin d’isoler ceux susceptibles d’être publiés. C’est alors qu’il tombe sur un manuscrit qui le trouble au plus haut point : Le Manuel Du Serial Killer ; un contenu malsain qui semble faire référence aux meurtres actuels…
Au vu du titre du bouquin on est ne droit de se demander si on aura le droit à mode d’emploi façon Serial killer pour les nuls ? Vous n’avez qu’à lire le bouquin si votre curiosité s’est soudain mise en éveil ; franchement il mérite le détour. Encore une histoire de tueur en série mais cette fois dénuée de tout aspect fantastique et abordée d’une façon totalement originale (si si c’est encore possible).
Vous ne suivrez pas un profiler de génie lancé sur les traces d’un redoutable tueur en série, ni ne plongerez dans l’esprit tourmenté d’un serial killer (quoi que ? Allez savoir…). Dès la première phrase de l’intro on plongé dans le grand bassin : « Dans deux ou trois heures tout au plus, ce garçon sera mort. » ; tout au long du roman l’auteur joue avec nos certitudes et nos doutes : coupable ou non coupable ? Si coupable, schizophrène ou parfait comédien ? Si non coupable, pourquoi une telle machination et qui est aux commandes ? Et autant vous l’annoncer de suite il le fait à merveille, bien malin celui ou celle qui devinera la fin avant de l’avoir lue (on devine certains aspects mais je peux vous assurer que dans l’ensemble vous n’aurez pas fini de vous triturer les méninges). Toutefois le plus important n’est pas la fin en soi mais le cheminement pour y parvenir, par moment on aurait pu craindre un raccourci casse-gueule mais Frédéric  Marc nous offre un sans faute tout bonnement époustouflant et je suis convaincu que la fin vous laissera sur le cul.
L’essentiel de l’intrigue se joue entre le 24 octobre et le 1er novembre, huit jours particulièrement chargés pour Thomas Harris et Sophie Harris, son binôme sur le projet de rubrique judiciaire et meilleure (seule) alliée actuellement, homonyme mais sans lien de parenté. Ces deux personnages se complètent à merveille lors de leur enquête afin de trouver et comprendre la vérité.
Le bouquin se découpe en trois parties (portant les mêmes titres que le Manuel), à la fin de certains chapitres on trouve des compte rendus des séances de psychothérapie du Dr Adamson, qui suit Tom depuis son entrée à Harvard, ou encore des extraits du Manuel ; loin d’être purement décoratifs ces addendas permettent de lier ensemble certaines piéces du puzzle.
Dès que j’ai lu le nom du héros, Thomas Harris, homonyme du « père » d’un des serial killers littéraires les plus marquants (Hannibal Lecter du Silence Des Agneaux) je me suis demandé ce choix était un hasard ou un hommage ; je penchais pour la seconde option au vu des quelques références à Hannibal Lecter dans le récit, j’en ai eu confirmation par la suite.
Je reste intimement convaincu que si un tel manuel devait un jour être publié il connaîtrait un succès phénoménal, pas forcément en vue d’un prochain passage à l’acte mais par une curiosité morbide propre à l’être humain lambda, la même que celle qui pousse le quidam à s’arrêter après un accident dans l’espoir de voir la ou les victimes… Pour ma part je serai plutôt tenté de m’attaquer aux différents essais sur les tueurs en série écrits par Stéphane Bourgouin (le spécialiste incontesté sur le sujet en France) qui trainent depuis des lustres dans les méandres de ma bibliothèque numérique.
Visiblement l’éditeur (Black Moon du groupe Hachette) n’est vraiment au point quand il s’agit de produire des bouquins au format numérique, comme pour Non-Stop on retrouve trop d’images inutiles qui alourdissent le fichier final (4,9 Mo pour un bouquin n’ayant quasiment aucune véritable illustration c’est de la folie). Un peu de bricolage maison via Sigil et toutes les images pouvant être substituées par du texte (dont les extraits du fameux Manuel) ont l’ont été avant d’être virées de l’archive ; c’est certes un peu fastidieux mais au final le fichier ne pèse plus que 513 Ko, votre liseuse appréciera cette cure de minceur.

[BOUQUINS] Dan Wells – Nobody

D. Wells - NobodyEt une trilogie de plus bouclée avec ce troisième et dernier volet de la chasse aux démons façon John Cleaver, je me suis en effet rué sur Nobody de Dan Wells dès que je l’ai aperçu. Le tome précédent, Mr Monster, se terminait sur un cliffhanger prometteur j’avais donc hâte de découvrir la suite…
John W. Cleaver, plus que jamais convaincu d’être un potentiel tueur en série, se prépare à la confrontation avec Nobody, la démone qu’il a provoqué. Quand l’Homme de Main, un tueur en série, commence à sévir à Clayton le jeune chasseur de démon pense qu’il doit s’agir de Nobody ; reste à savoir qui trouvera l’autre en premier et pour John à éviter, autant que faire se peut, que les victimes ne se multiplient…
L’auteur continue de jouer habilement avec le mélange des genres : fantastique, thriller et humour (noir mais pas que). Le décor étant déjà planté on entre directement dans le vif du sujet, avec une chasse au démon pleine de surprises, de fausses pistes, et de rebondissements. Mais surtout on découvre un John Cleaver qui essaye de se sociabiliser aux côtés de Marci bien qu’il soit toujours incapable de mettre des mots sur ses sentiments pour elle. Un John tiraillé justement entre Marci et Brooke. Cette nouvelle dimension, plus empathique, du personnage, apporte un souffle de nouveauté à l’ensemble.
Plus encore que dans les deux précédents romans John se trouve personnellement impliqué dans son face à face démoniaque, à ce titre les derniers chapitres sont de loin les plus intense de la trilogie, John se trouve face à un dilemme auquel personne n’aimerait être confronté. Et nous heureux lecteurs restons suspendus au page, blindés d’adrénaline ! Alors happy end or not ? Puis quoi encore ! Si vous voulez le savoir il va falloir que vous lisiez le bouquin, et tant qu’à faire profitez-en pour lire la trilogie complète. Tout ce que je peux vous dire c’est que cette fin, heureuse ou non, est grandiose, un bouquet final totalement réussi.
Cet ultime opus est de loin le plus sombre des trois, mais aussi le plus intense au niveau de la charge émotionnelle (bin oui j’ai été à deux doigts de verser une petite larmiche). Franchement je ne peux que vous recommander cette trilogie aussi originale que riche. Les personnages, les situations, les dialogues, tout est parfaitement maîtrisé ; mine de rien l’auteur a dû sacrément se documenter sur les serial killers, ses réflexions sur le sujet ne semblent pas dénuées de bon sens.
Et maintenant Monsieur Wells ? Les deux premiers volumes d’une nouvelle trilogie ainsi qu’un roman « one-shot » sont d’ores et déjà sortis aux Etats-Unis, il n’y a plus qu’à croiser les doigts pour qu’un éditeur se rue dessus et nous les propose bientôt en français (la trilogie en question, Partials, semble jouer à fond la carte du fantastique post-apocalyptique donc je ne suis pas certain que les Editions Sonatine soient intéressées).

[BRD] Maniac (2012)

Maniac 1980-2012

Je ne vous cacherai pas que quand j’ai appris qu’un remake de Maniac était envisagé j’ai été plutôt sceptique. Le film de William Lustig sorti en 1980 avec Joe Spinell et Caroline Munro dans les rôles principaux est en effet considéré comme une oeuvre majeure du cinéma d’horreur ; d’ailleurs le film est toujours aussi efficace aujourd’hui encore. Apprendre que le rôle titre serait tenu par Elijah Wood n’aura pas été pour me rassurer. La curiosité étant plus forte que ces nombreux a priori il a tout de même fallu que je me penche sur cette production franco-américaine (William Lustig est producteur aux côtés d’Alexandre Aja et Thomas Langmann) réalisée par Franck Khalfoun.
Franck Zito (Elijah Wood) tient une petite boutique de restauration de mannequins (pas de la bouffe pour anorexique mais de réparation de mannequins de magasins) ; gueule d’ange et d’une timidité maladive il occupe pourtant ses soirées à silloner les rues de Los Angeles à la recherche de sa prochaine victime qu’il poignardera et scalpera. Sa rencontre avec Anna (Nora Arnezeder), une jeune photographe qui prépare une expo, va faire naître en lui des sentiments ambigus…
Force m’a été de reconnaître que le film est plutôt réussi, certes pas aussi glauque et oppressant que son modèle il réussit tout de même à installer un certain trouble. Intégralement filmé en caméra subjective (on vit le film par le regard du tueur) ça fout un peu le tournis au début mais au final ça contribue grandement à l’ambiance. Elijah Wood est plutôt convaincant, il joue sur son apparente fragilité là où Joe Spinell en imposait par son physique impressionnant. Pour ce qui est de la touche charme à vous de voir si vous préférez la brune Caroline Munro ou la blonde Nora Arzeneder…
La trame même du film respecte l’original même si dans le film de William Lustig le tueur faisait part de plus de variété dans ses mises à mort.
Un remake réussi donc, mais qui ne s’imposait pas, au pire il séduira sans doute un nouveau public n’ayant pas connu l’original, au mieux il donnera envie à ce même public de découvrir son aîné ; quant aux fans de la première heure nul doute qu’ils continuer de considérer le Maniac de William Lustig comme une référence.
En guise de bonus j’illustre ce post des affiches de 1980 et de 2012, avouez tout de même que le visuel de l’original en impose d’avantage par sa sobriété… Par contre au niveau de la bande son je donne l’avantage à la version 2012 qui abandonne les sonorités stridulantes propres aux films d’horreur des années 70/80.

[TV News] The Walking Dead – Saison 3

The Walking Dead - Saison 3Il nous aura fallu deux weekends pour boucler la saison 3 de The Walking Dead (16 épisodes de 42 minutes).
Rick (Andrew Lincoln) et son petit groupe de survivants trouvent refuge dans un ancien pénitencier qu’ils sécurisent tant bien que mal. De leur côté Andrea (Laurie Holden) et Michonne (Danai Gurira) trouvent refuge à Woodburry, une communauté de survivants dirigée par Le Gouverneur (David Morrissey). Les deux factions ne vont pas tarder à entrer en conflit avant de se livrer à une guerre sans merci ; tout en continuant à se protéger des zombies…
Vous l’aurez compris cette troisième saison se déroule simultanément en deux endroits : le pénitencier et Woodburry. De nouveaux personnages font leur apparition, les principaux étant Michonne (aperçue à la fin de la saison deux) et Le Gouverneur, d’autres sont de retour, essentiellement Merle Dixon (Michael Rooker), le frère de Daryl (Norman Reedus) et enfin d’autres encore disparaissent mais je ne donnerai aucun nom pour alimenter la rubrique nécrologique… La lutte acharnée entre les deux factions, ponctuée de nombreux coups bas de la part du Gouverneur et de ses troupes, apportent une dimension nouvelle à la série, du coup la menace des zombies semble venir en second plan.
Très axée sur le personnage de Rick, leader charismatique du groupe mais aussi avec les faiblesses d’un être humain, fortement éprouvé dans cette troisième saison ses décisions seront parfois discutables (voire même à la limite de la connerie) ; je ne spoilerai pas grand chose en vous annonçant qu’il parviendra toutefois à se reprendre en main à temps. Au sein du groupe de survivants le personnage de Hershel (Scott Wilson) gagne aussi du galon, il devient à la fois le confident et le conseiller de Rick.
La dimension humaine est donc toujours aussi présente, voire même peut être plus que jamais, mais les rebondissements en série, les scènes d’action et les zombies ne seront pas pour autant laisser en plan. Pas de temps morts, la série nous scotche à son intrigue avec la même efficacité que les deux saisons précédentes.
Inutile de vous dire que j’attends avec impatience la quatrième saison dont le tournage est en cours et la diffusion prévue à partir d’octobre sur AMC. Quant à la version française pour le moment on ne dispose d’aucune date. Idem pour l’intrigue, peu d’éléments filtrent, on sait qu’elle démarrera trente jours après la fin de cette troisième saison (le titre de l’épisode 1 étant 30 jours sans incidents).
Sinon je n’ai toujours pas pris le temps de me pencher sérieusement sur les comics… Mais c’est toujours au programme des trucs à faire.

[BOUQUINS] Richard Matheson – Je Suis Une Légende

R. Matheson - Je Suis Une LégendeInvité surprise (et surtout un oubli) de mon challenge 100% SF, considéré par beaucoup comme un classique du genre et lecture hommage (l’auteur étant décédé, à l’âge de 87 ans, le 23 juin 2013), rien que ça ! Tout ça pour vous dire que je me suis enfin (le bouquin date tout de même de 1954) lancé dans la lecture de Je Suis Une Légende de Richard Matheson.
1976, Robert Neville est le dernier humain sur Terre suite à une pandémie mondiale, ceux qui n’ont pas été tués par le virus sont devenus des vampires. Le jour Robert Neville organise sa survie (entretien et protection de sa maison, récupération des denrées et matériels dont il a besoin), la nuit il se terre chez lui en se protégeant tant bien que mal des vampires qui le harcélent. Parmi euix son ancien voisin et ami, Ben Cortman.
Ma première surprise est venue de la taille du bouquin (à peine 200 pages), allez savoir pourquoi je l’imaginais plus épais. Il semblerait que Richard Matheson ait été le premier à imaginer une métamorphose vampirique provoquée par une bactérie ou un virus (idée reprise par Guillermo Del Toro et Justin Cronin, entre autres) ; par contre les moyens de combattre ces sales bestioles restent bien ancrées dans le folklore vampire (soleil, ail, crucifix et pieu en bois). Il faut attendre les dernières pages du roman pour en apprendre d’avantage sur ces vampires.
On partage donc le quotidien, les pensées et les souvenirs de Robert Neville, ainsi que sa quête pour comprendre rationnellement les vampires, non pour faire copain-copain avec les suceurs de sang mais pour pouvoir les éliminer le plus efficacement possible. C’est bien écrit, pas forcément palpitant d’action mais jamais ennuyeux, du coup le bouquin se lit d’une traite.
Encore un récit totalement intemporel, il suffit de déplacer cette uchronie de quelques années pour se prendre à imaginer que c’est ce qui nous attend dans quelques années. Si certains appareils utilisés par l’auteur paraissent aujourd’hui totalement dépassés on peut les remplacer par des ustensiles plus contemporain (un lecteur CD ou un lecteur MP3 remplace ainsi le vieux tourne-disque de Neville). Je crois que c’est là l’une des marques de fabrique d’un bon roman de SF, et sans doute même d’un bon roman tout court : une histoire qui ne prend pas une ride au fil du temps.
Cette histoire a  fait l’objet de trois versions pour le cinéma, Robert Neville ayant été interprété successivement par Vincent Price (1964), Charlton Heston (1971) et Will Smith (2007), toutefois il s’agit d’adaptations très libres ; je n’ai vu que les deux dernières mais il est clair qu’elles dénaturent l’original, le roman est en effet nettement plus sombre et pessimiste quant à la survie de l’humanité ; en reprenant les théories darwiniennes on peut résumer la chose ainsi : les plus forts s’adaptent, les autres meurent… Et en l’occurence les plus forts ne sont pas forcément les humains, qui plus est quand il ne reste qu’un seul et unique représentant de l’espèce.
Je vais certainement me pencher sur les autres titres de Richard Matheson, il n’est jamais trop tard pour élargir ses horizons…

[BOUQUINS] Tir groupé sur les nouvelles…

D’habitude je ne chronique pas les nouvelles (hors recueil bien entendu) mais comme j’en avais trois sous le coude, et une quatrième que j’avais (in)justement passé sous silence, je me suis dit que ça valait peut être le coup de déroger à la règle en proposant un post groupé. Du coup je vous offre quatre courtes critiques (forcément s’agissant de nouvelles je suis moins prolixe que pour un roman).

4 nouvelles
Pierre Lemaitre – Les Grands Moyens

Lue dans le cadre de mon challenge 100% polar cette nouvelle nous propose de suivre le commandant Verhoeven et son équipe aux prises avec un poseur de bombe inhabituel, en effet l’homme se rend après son premier attentat, mais son arrestation n’est que le début d’une course contre la montre pour le moins explosive…
Chronologiquement cette nouvelle s’insère entre Alex et Sacrifices. Diffusée gratuitement sous forme de feuilleton (un épisode par jour) par Smartnovel j’ai attendu d’avoir l’intégrale avant de regrouper le tout en un seul fichier epub et de me plonger dans sa lecture. Si je devais résumer cette nouvelle en trois mots je dirai simplement : court mais efficace (comme quoi ce n’est pas la longueur qui importe mais la qualité… Bon OK long et bon c’est pas mal aussi). L’auteur parvient, en quelques pages, à nous scotcher et à nous surprendre (même si la fin est quelque peu prévisible).

Franck Thilliez – Le Grand Voyage

Proposée dans la collection Les Petits Polars Du Monde (le journal, Le Monde) cette courte nouvelle de Franck Thilliez démarre fort, Peter Anderson, citoyen américain sans histoire, se suicide après avoir buté sa femme et ses deux enfants ; comment et pourquoi en est-il arrivé là ? Tout a commencé 15 jours plus tôt sur un paquebot…
Franck Thilliez maîtrise à merveille les situations de huis-clos oppressants et cette fois encore, à bord d’un paquebot de croisière, il installe une ambiance aussi lourde que mortelle. On devine rapidement ce qui se passe à bord du navire à l’arrêt mais le lien avec le cas de Peter Anderson est plus complexe vu qu’il n’était pas à bord. Ce n’est qu’à la toute fin du récit que l’on apprend le pourquoi du comment de son acte ; et quelle fin magistrale ! Court mais intense.
Il va falloir que je commande le coffret proposé par Le Monde, regroupant treize nouvelles inédites écrites par de grands noms du polar français, à 29,5 € ce n’est pas donné mais la présentation est sympa et ça devrait promettre quelques heures de lectures captivantes (en plus de découvrir des auteurs que je ne connais pas).

Frédéric Mars – Le Livre Qui Rend Dingue

Des quatres nouvelles présentées ici c’est la seule qui ne soit pas un thriller, Frédéric Mars et les éditions StoryLab (dont le deal est de proposer des bouquins au format numérique qui se lisent en moins d’une heure) nous livrent un petit bijou du genre OLNI (Objet Littéraire Non Identifié). Imaginez que LE meilleur best-seller de tous les temps, unanimement salué par le public et la critique, provoque des effets secondaires plutôt inattendus chez bon nombre de lecteurs…
L’auteur ne se contente pas de nous offrir quelques pages drolatiques (pour ne pas dire totalement décalées), il balance sans vergogne sur le monde de l’édition, les auteurs et les éditeurs en prennent pour leur grade… Et aussi, un peu, les lecteurs. C’est parfois acide mais toujours traité avec humour et de façon intelligente. De fait la lecture est non seulement divertissante mais aussi franchement agréable. Pari réussi pour StoryLab et Frédéric Mars, ça se lit d’une traite en moins d’une heure, et on se régale du début à la fin. En trois mots : court et décapant !

Franck Thilliez & Laurent Scalese – L’Encre Et Le Sang

Encore Franck Thilliez mais cette fois Laurent Scalese s’est joint à lui pour nous proposer cette nouvelle qui mêle fantastique et thriller. William Sagnier, écrivain raté et volé, se rend à Hong Kong dans le but de tuer Cassandra Brandström et Jack Malcombe, respectivement éditrice et auteur à succès qui se sont appropriés son travail ; après avoir lamentablement foiré il erre dans les rues jusqu’à ce qu’il tombe sur une vieille machine à écrire. Il va rapidement se rendre compte que tout ce qu’il tape à la machine devient réalité, l’heure de sa vengeance a sonné…
A défaut d’être totalement originale l’intrigue est rondement menée, jusqu’au bout les deux auteurs nous scotchent à leur récit tant on a envie de savoir où tout ça va nous mener. Au fil de ces quelques pages je peux vous assurer que vous ne manquerez pas d’être surpris, jusqu’à la révélation finale qui est aussi bluffante que géniale. Pour être tout à fait franc j’ai par moment oublié que je lisais une nouvelle signée Thilliez et Scalese, j’avais l’impression d’avoir du Stephen King au sommet de son art entre les mains. Du grand art, donc pour résumer en trois mots : court mais génialissime !

[BOUQUINS] Jussi Adler-Olsen – Délivrance

J. Adler-Olsen - DélivranceDans la famille « je termine les séries en cours mais y’a du boulot », je demande le Département V. Présent mon général ! Vous l’aurez peut être compris (même si c’est loin d’être limpide) j’ai donc inscrit au programme de mes lectures la troisième enquête du fameux Département V, Délivrance de Jussi Adler Olsen, allez zou c’est parti pour une petite escale danoise…
Quand une bouteille à la mer récupérée en Ecosse arrive au Département V, l’inspecteur Carl Morck reste sceptique devant ce message devenu illisible ; mais devant l’insistance d’Assad et de Rose il accepte de se pencher, à temps perdu sur la question, tout en enquêtant sur un incendie de 1995 qui pourrait être lié à d’autres incendies survenus ces dernières semaines. Lentement mais surement le message de détresse prend forme et devient de plus en plus inquiétant. Mais Morck et son équipe ignorent que le prédateur rôde toujours et qu’il déjà repéré ses futures victimes…
Cette troisième enquête du Département V est l’occasion de faire connaissance avec Yrsa, la soeur jumelle (mais de caractère diamétralement opposée à sa frangine) de Rose, celle-ci ayant décidé de se barrer pour une durée indéterminée après une remarque de Carl Morck. Soit dit en passant on devine bien avant Carl le secret de Yrsa. On en apprend aussi un peu plus sur Assad, dont le rôle et la personnalité s’étoffent au fil des romans. Au niveau de l’intrigue c’est la première fois que le Département V se trouve impliqué à la fois dans une affaire en cours (les incendies) et à la poursuite d’un tueur qui sévit encore (même s’ils ne le découvriront que plus tard).
A part ça on retrouve les mêmes ingrédients que dans les deux précédents bouquins, l’intrigue n’est pas forcément menée tambour battant mais le rythme monte crescendo, l’enquête est bien ficelée, les échanges au sein du Département V apportent une touche d’humour et de légèreté, et on a toujours en toile de fond les soupçons de Carl Morck concernant l’affaire qui a coûté la vie à un de ses partenaires et cloué l’autre dans un lit sans espoir de remarcher un jour. Au final l’ensemble tient parfaitement la route, on ne s’ennuie pas une minute tout au long de ce polar nordique, les deux premiers opus m’avaient fait forte impression, celui-ci ne fait que confirmer la tendance.
Le kidnappeur/tueur choisit ses victimes au sein d’un milieu que j’exècre au plus haut point : les sectes qui prônent un intégrisme religieux ; sans approuver ses méthodes (loin s’en faut) je partage son ressenti vis-à-vis de ce type de communauté : « Le fanatisme religieux faisait toujours autant d’adeptes qui, à l’instar de ses parents, se montraient incapables de comprendre ce qu’aimer son prochain signifie vraiment. (…) Qu’ils aillent pourrir en enfer, tous ceux qui se croyaient meilleurs que les autres parce qu’ils étaient portés par leur foi. »
Reste plus qu’à espérer que le quatrième opus, Journal 64, soit prochainement traduit en français (il date quand même de 2010 et a été cette même année le livre le plus vendu au Danemark), vu le succès critique et commercial des trois premières affaires du Département V je ne serai pas surpris qu’il apparaisse dans les rayons de nos librairies préférées dans les prochains mois. Ca prendra le temps que ça prendra mais je compte bien l’attendre de pieds fermes !

[NO COMMENT] Allo Monsieur Météo ?

Alors qu’en Métropole l’été semble avoir bien du mal à prendre racine, ici c’est plutôt la saison fraîche qui peine à s’installer.

Plus de 24° en soirée et entre 26 et 28° la journée !
Et ce matin, cerise sur le gâteau : des orages d’été…

A part ça tout va bien, qui a dit que le climat déconnait grave ?