Je ne vous cacherai pas que quand j’ai appris qu’un remake de Maniac était envisagé j’ai été plutôt sceptique. Le film de William Lustig sorti en 1980 avec Joe Spinell et Caroline Munro dans les rôles principaux est en effet considéré comme une oeuvre majeure du cinéma d’horreur ; d’ailleurs le film est toujours aussi efficace aujourd’hui encore. Apprendre que le rôle titre serait tenu par Elijah Wood n’aura pas été pour me rassurer. La curiosité étant plus forte que ces nombreux a priori il a tout de même fallu que je me penche sur cette production franco-américaine (William Lustig est producteur aux côtés d’Alexandre Aja et Thomas Langmann) réalisée par Franck Khalfoun.
Franck Zito (Elijah Wood) tient une petite boutique de restauration de mannequins (pas de la bouffe pour anorexique mais de réparation de mannequins de magasins) ; gueule d’ange et d’une timidité maladive il occupe pourtant ses soirées à silloner les rues de Los Angeles à la recherche de sa prochaine victime qu’il poignardera et scalpera. Sa rencontre avec Anna (Nora Arnezeder), une jeune photographe qui prépare une expo, va faire naître en lui des sentiments ambigus…
Force m’a été de reconnaître que le film est plutôt réussi, certes pas aussi glauque et oppressant que son modèle il réussit tout de même à installer un certain trouble. Intégralement filmé en caméra subjective (on vit le film par le regard du tueur) ça fout un peu le tournis au début mais au final ça contribue grandement à l’ambiance. Elijah Wood est plutôt convaincant, il joue sur son apparente fragilité là où Joe Spinell en imposait par son physique impressionnant. Pour ce qui est de la touche charme à vous de voir si vous préférez la brune Caroline Munro ou la blonde Nora Arzeneder…
La trame même du film respecte l’original même si dans le film de William Lustig le tueur faisait part de plus de variété dans ses mises à mort.
Un remake réussi donc, mais qui ne s’imposait pas, au pire il séduira sans doute un nouveau public n’ayant pas connu l’original, au mieux il donnera envie à ce même public de découvrir son aîné ; quant aux fans de la première heure nul doute qu’ils continuer de considérer le Maniac de William Lustig comme une référence.
En guise de bonus j’illustre ce post des affiches de 1980 et de 2012, avouez tout de même que le visuel de l’original en impose d’avantage par sa sobriété… Par contre au niveau de la bande son je donne l’avantage à la version 2012 qui abandonne les sonorités stridulantes propres aux films d’horreur des années 70/80.