[TV NEWS] American Horror Story – Apocalypse

AU PROGRAMME DU JOUR

American Horror Story - Apocalypse
Titre : American Horror Story – Apocalypse
Saison : 8
Création : Ryan Murphy & Brad Falchuk
Production : 20th Century Fox
Distribution : FX
Diffusion : Canal+
Origine : USA
Format : 10 épisodes de 42 minutes

Casting

Sarah Paulson : Wilhemina Venable / Cordelia Goode
Cody Fern : Michael Langdon
Kathy Bates : Miriam Meade
Billie Lourd : Mallory
Emma Roberts : Madison
Evan Peters : Mr Gallant / Jeff Pfister

Le pitch

Alors que l’apocalypse nucléaire a ravagé la Terre, des survivants, triés sur le volet, sont répartis en petits groupes dans plusieurs abris appartenant à la puissante et mystérieuse Coopérative.

L’abri n°3 est dirigé d’une main de fer par Wilhemina Venable et Miriam Meade. Leur autorité pourrait toutefois être remise en cause par l’arrivée de Michael Langdon ; un émissaire de la Coopérative chargé de sélectionner les survivants appelés à rejoindre le Sanctuaire qui sera l’ultime refuge des rescapés de l’Apocalypse…

Ma chronique

J’espérais beaucoup de cette huitième saison d’American Horror Story ; après une sixième saison (Roanoke) insipide et une septième (Cult) à peine plus convaincante, il était plus que temps que AHS retrouve tout son panache.

Au fil des saisons la série alterne entre les intrigues fortement teintées de fantastique et celles plus ancrées dans le réel. Place au fantastique donc pour cette huitième saison, et un programme pour le moins prometteur puisqu’il est question de l’Apocalypse.

Point de zombies ou de méchants aliens à l’origine de la fin de l’humanité, la connerie du genre humain se suffit a elle-même quand il s’agit de nuire à l’espèce. Ils ont donc appuyé sur le bouton rouge, ils ont tout fait péter, la série peut commencer…

Si la série commence bel et bien par l’Apocalypse annoncée, nous aurons le droit à une rétrospective des événements antérieurs et notamment la confrontation entre Michael Langdon, l’Antéchrist, et ses alliés sorciers et les sorcières de Cordelia Goode.

Cordelia Goode ? Mais si souvenez-vous, Coven, la troisième saison d’AHS. Les sorcières (et leurs interprètes cela va de soi) reprennent donc service pour tenter de contrecarrer les plans de l’Antéchrist. Au fil des épisodes vous aurez aussi le droit à un bref retour à l’Hotel (saison 5) et même un retour aux sources (saison 1) avec un passage à Murder House (et par la même occasion on retrouve Jessica Lange dans le rôle de Constance).

La plupart des acteurs historiques reprennent d’ailleurs du service dans cette huitième saison, certains interprétant même plusieurs rôles ; mais cela ne ferme pas pour autant la porte à de nouveaux venus, puisque c’est la première apparition de Cody Fern (qui interprète Michael Langdon) dans la série.

Pour ma part j’estime que cette huitième saison est plutôt réussie, bien plus aboutie (cela n’engage que moi) en tout cas que les deux précédentes.

Mais l’Apocalypse façon AHS n’est toutefois pas exempte de défauts ; à commencer par un Antéchrist qui semble endosser le costume un peu à l’insu de son plein gré, en perpétuelle recherche d’un mode d’emploi, genre Apocalypse pour les Nuls, que lui aurait laissé son infernal paternel.

De même j’aurai préféré davantage d’épisodes se consacrant au côté post-apocalyptique de l’intrigue (quitte à en rajouter deux ou trois à la série, l’intrigue pré apocalyptique étant quant à elle parfaitement traitée) ; comme dirait l’autre : vous pouviez pas les faire un p’tit peu plus long ?

Il n’en reste pas moins que cette huitième saison est plutôt encourageante pour la suite, AHS ayant été renouvelée pour deux saisons à ce jour. Comme d’hab très peu d’infos filtrent autour de la prochaine saison, si des noms sont cités pour figurer au casting, le thème de la saison reste quant à lui secret.

♥♥♥♥

[BRD] World War Z

World War ZAu départ je voulais inscrire ma chronique du film de Marc Forster, World War Z, au coeur d’un post groupé mais finalement j’estime qu’il mérite bien un sujet rien qu’à lui.
Un jour comme les autres, Gerry Lane (Brad Pitt) et sa famille (sa femme et leurs deux filles) se retrouvent coincés dans un embouteillage monstre sur leur trajet quotidien. Ancien enquêteur des Nations Unies, Lane comprend immédiatement que la situation est inhabituelle. Tandis que les hélicoptères de la police sillonnent le ciel et que les motards quadrillent les rues, la ville bascule dans le chaos…
Dans sa forme initiale (un recueil de divers témoignages visant à retracer l’historique de la WWZ) le roman est totalement inadaptable, le choix du réalisateur de nous proposer un point de vue unique est des plus judicieux afin de miser au maximum sur le rythme et le spectaculaire. De ce point de vue (l’attaque de la ville fortifiée de Jérusalem est un morceau d’anthologie), et à bien d’autres égards, le film remplit parfaitement son rôle, plus de deux heures durant (version longue oblige) j’ai été scotché. Pour ne rien gâcher les effets spéciaux sont superbes, tant dans la création des zombies (juste ce qu’il faut de maquillage) que dans l’esthétique générale du film. Enfin Brad Pitt se donne à fond dans le rôle (il a assuré lui même ses nombreuses cascades) et le résultat n’en est que plus convainquant.
L’accouchement du film fut douloureux du fait de nombreuses tensions pendant la phase de production mais le résultat final (sorti avec plus de six mois de retard sur la date annoncée) vaut le détour. Suffit d’un coup d’oeil sur les chiffres pour s’en convaincre, avec un budget de 190 millions de dollars le film en a déjà engrangé 537 au box office mondial. Du coup les studios, qui avaient promis une trilogie en cas de succès, se frottent déjà les mains ; pour ma part je suis plus que sceptique quant à la nécessité d’une suite (et plus encore de deux suites), les aspects les plus intéressants ont été abordés dans ce film, si c’est pour voir deux heures durant les survivants dézinguer du zombie à tour de bras j’avoue que je ne vois pas trop l’intérêt de la chose.
Je suis resté sourd aux critiques dénonçant une prise de position clairement pro israélienne et même après avoir vu le film ça me fait d’avantage sourire qu’autre chose. C’est vrai qu’en l’espace de quelques minutes on passe d’une cité fortifiée hyper sécurisée à un foutoir monumentale où les zombies croquent la vie à pleines dents ; et tout ça pourquoi ? Parce qu’Israel a ouvert ses portes aux réfugiés palestiniens, qui avec leurs braillements chants traditionnels ont attiré les hordes de zombies sur Jérusalem. Pas de quoi en faire tout un plat, ça reste du cinéma de divertissement pas un manifeste politique…
Bref un film que j’achèterai avec plaisir en BRD afin de bénéficier pleinement de la HD. Quant à ceux qui voudraient découvrir le roman, l’éditeur Orbit propose, à l’occasion de la sortie du film, une Intégrale Z de Max Brooks, regroupant les titres World War Z et Le Guide De Survie En Territoire Zombie ainsi que quatre nouvelles inédites.

[BOUQUINS] Richard Matheson – Je Suis Une Légende

R. Matheson - Je Suis Une LégendeInvité surprise (et surtout un oubli) de mon challenge 100% SF, considéré par beaucoup comme un classique du genre et lecture hommage (l’auteur étant décédé, à l’âge de 87 ans, le 23 juin 2013), rien que ça ! Tout ça pour vous dire que je me suis enfin (le bouquin date tout de même de 1954) lancé dans la lecture de Je Suis Une Légende de Richard Matheson.
1976, Robert Neville est le dernier humain sur Terre suite à une pandémie mondiale, ceux qui n’ont pas été tués par le virus sont devenus des vampires. Le jour Robert Neville organise sa survie (entretien et protection de sa maison, récupération des denrées et matériels dont il a besoin), la nuit il se terre chez lui en se protégeant tant bien que mal des vampires qui le harcélent. Parmi euix son ancien voisin et ami, Ben Cortman.
Ma première surprise est venue de la taille du bouquin (à peine 200 pages), allez savoir pourquoi je l’imaginais plus épais. Il semblerait que Richard Matheson ait été le premier à imaginer une métamorphose vampirique provoquée par une bactérie ou un virus (idée reprise par Guillermo Del Toro et Justin Cronin, entre autres) ; par contre les moyens de combattre ces sales bestioles restent bien ancrées dans le folklore vampire (soleil, ail, crucifix et pieu en bois). Il faut attendre les dernières pages du roman pour en apprendre d’avantage sur ces vampires.
On partage donc le quotidien, les pensées et les souvenirs de Robert Neville, ainsi que sa quête pour comprendre rationnellement les vampires, non pour faire copain-copain avec les suceurs de sang mais pour pouvoir les éliminer le plus efficacement possible. C’est bien écrit, pas forcément palpitant d’action mais jamais ennuyeux, du coup le bouquin se lit d’une traite.
Encore un récit totalement intemporel, il suffit de déplacer cette uchronie de quelques années pour se prendre à imaginer que c’est ce qui nous attend dans quelques années. Si certains appareils utilisés par l’auteur paraissent aujourd’hui totalement dépassés on peut les remplacer par des ustensiles plus contemporain (un lecteur CD ou un lecteur MP3 remplace ainsi le vieux tourne-disque de Neville). Je crois que c’est là l’une des marques de fabrique d’un bon roman de SF, et sans doute même d’un bon roman tout court : une histoire qui ne prend pas une ride au fil du temps.
Cette histoire a  fait l’objet de trois versions pour le cinéma, Robert Neville ayant été interprété successivement par Vincent Price (1964), Charlton Heston (1971) et Will Smith (2007), toutefois il s’agit d’adaptations très libres ; je n’ai vu que les deux dernières mais il est clair qu’elles dénaturent l’original, le roman est en effet nettement plus sombre et pessimiste quant à la survie de l’humanité ; en reprenant les théories darwiniennes on peut résumer la chose ainsi : les plus forts s’adaptent, les autres meurent… Et en l’occurence les plus forts ne sont pas forcément les humains, qui plus est quand il ne reste qu’un seul et unique représentant de l’espèce.
Je vais certainement me pencher sur les autres titres de Richard Matheson, il n’est jamais trop tard pour élargir ses horizons…

[BOUQUINS] Paolo Bacigalupi – La Fille Automate

P. Bacigalupi - La Fille AutomateC’est d’abord la couverture qui m’a attiré (en l’occurence la couv’ originale francisée par Les Hérétiques, ô combien plus réussie que la couv’ française officielle), la quatrième de couv’ étant plutôt sympa, il n’en fallait pas moins pour que La Fille Automate de Paolo Bacigalupi finisse dans mon Stock à Lire ;  quelques critiques enthousiastes (dont celle de Gruz) et un challenge 100% SF remettront le titre à l’ordre du jour.
Quatrième de couv’ : « Dans un futur proche où le tarissement des énergies fossiles a radicalement modifié la géopolitique mondiale, la maîtrise de la bio-ingénierie est devenue le nerf d’une guerre industrielle sans merci. Anderson Lake travaille à Bangkok pour le compte d’un géant américain de l’agroalimentaire. Il arpente les marchés à la recherche de souches locales au coeur de bien des enjeux. Son chemin croise celui d’Emiko, la fille automate, une créature étrange et belle, créée de toutes pièces pour satisfaire les caprices décadents des puissants qui la possèdent, mais désormais sans plus d’attaches. »
Si j’ai opté pour la solution de facilité en proposant un copier-coller ce n’est pas par fainéantise mais plutôt parce que ce bouquin est d’une incroyable richesse de part les multiples thèmes qu’il aborde (politique, écologie, génétique, religion, corruption, tolérance…). Par contre pour entrer dans l’univers de l’auteur il falloir vous accrocher, les premiers chapitres pourront rebuter les moins tenaces mais, même si je reconnais que la prise en main est laborieuse au début, je vous invite à persévérer, le récit devient rapidement addictif et vous ne devriez pas le regretter.
La première surprise vient justement de l’univers du roman, une vision plutôt sombre de notre devenir, une Terre ravagée par les catastrophes naturelles, les épidémies et les guerres, le terrain est dorénavant franchement hostile ; on se retrouve au coeur d’un décor à la fois futuriste et passéiste (certaines technologies appartiennent clairement au futur alors que d’autres, de notre présent, semblent avoir disparues). D’autre part c’est plutôt original de choisir pour cadre la Thaïlande, devenue un avant poste de la biogénétique, seule chance de survie de l’humanité, mais instable sur le plan politique ; exotique certes mais en contrepartie ça complique un peu la donne pour retenir les noms propres ainsi que certains termes locaux.
La densité du bouquin tient autant dans le nombre de ses personnages que dans les différentes intrigues qui semblent, de prime abord, sans rapport les unes avec les autres mais finissent par se lier en un tout particulièrement soigné (même si certains personnages subissent l’intrigue plus qu’ils n’y prennent part activement). Si l’intrigue peine un peu à se mettre en branle je peux vous garantir que par la suite on a l’impression d’être au coeur d’un thriller tant le rythme est soutenu et les rebondissements ne manquent pas (jusqu’au dernier chapitre vous serez surpris).
Contrairement à ce que pourrait laisser supposer son nom l’auteur est américain, La Fille Automate est son premier roman, publié en 2009 aux USA (2012 en France) il a été récompensé des prix les plus prestigieux Nebula (meilleur roman en 2009), Hugo (meilleur roman en 2010) et Locus (meilleur premier roman en 2010) pour ne citer qu’eux ; pas mal pour un coup d’essai. Depuis l’auteur a publié deux autres titres, encore inédits en français, mais je suis curieux de les découvrir tant celui-ci m’aura mis l’eau à la bouche…