[BOUQUINS] Bernard Minier – Une Putain D’Histoire

B. Minier - Une putain d'histoireEt oui comme vous pouvez le constater j’ai choisi de rester en compagnie de Bernard Minier pour ma prochaine chronique, mais exit Servaz et la France, direction les USA pour un rendez-vous avec un ado qui va vous raconter Une Putain D’Histoire. Difficile de résister à un titre pareil !
Une fois n’est pas coutume je vous balance la quatrième de couv’ en guise de pitch… parce qu’elle est juste excellente. « Au commencement est la peur. La peur de se noyer. La peur des autres, ceux qui me détestent, ceux qui veulent ma peau. Autant vous le dire tout de suite : ce n’est pas une histoire banale. Ça non. C’est une putain d’histoire. Ouais, une putain d’histoire… »
Vous l’aurez compris exit (temporairement je suppose) la France et Servaz, direction les Etats-Unis et une île fictive en compagnie d’une bande d’ados sur qui le sort s’acharne… Faut dire aussi qu’ils font ce qu’il faut pour aller au devant des emmerdes.
Pour une putain d’histoire, c’est une putain d’histoire et une histoire sans l’ombre d’un putain de défaut ! La quatrième de couv’ est un parfait appât pour attirer les curieux, dès les premières pages Bernard Minier vous ferre, distillant les informations au compte gouttes histoire d’assurer son emprise sur le lecteur. Ce roman c’est aussi un putain de diesel, il démarre lentement mais quand il se met en branle plus rien ne l’arrête. On se laisse entraîner avec Henry dans un tourbillon d’événements, incapable de lâcher prise avant d’avoir le fin mot de l’histoire. Mais avant d’en arriver là vous emprunterez bien des chemins détournés et des fausses pistes. Une seule certitude toutefois : la fin vous laissera sur le cul !
Au niveau des personnages je n’ai eu que peu d’empathie pour Henri, mais ça ne m’a pas empêché de vivre à fond son aventure. Certes son contexte familial (il est élevé par deux lesbiennes) sort de l’ordinaire mais à part ça j’aurai tendance à dire que c’est un ado ordinaire du XXIème siècle.
Le plus difficile à cerner reste Grant Augustine, longtemps je me suis demandé quelles étaient ses véritables intentions… Il faut dire que l’auteur fait ce qu’il faut pour entretenir l’incertitude à son sujet, mais bon déjà la base, un politicien ambitieux, ne joue pas en sa faveur.
Le bouquin alterne entre le récit à la première personne, l’intrigue racontée par Henri et les autres points de vue, rédigés à la troisième personne. Comme à son habitude Bernard Minier ne s’encombre pas de fioritures de style, ce qui ne l’empêche pas de recourir à un vocabulaire riche mais sans lourdeur.
En toile de fond l’auteur s’interroge sur les conséquence du tout numérique et les portes ouvertes qu’offre internet et les réseaux sociaux à une surveillance électronique renforcée. De plus en plus la notion de vie privée n’est qu’illusion… Je ne sais pas si les possibilités de surveillance sont aussi étendues que celles déployées par WatchCorp dans le bouquin mais ça fait froid dans le dos (même si je ne suis pas du genre à étaler mon quotidien sur la fesse du bouc).
« La révolution numérique était en train de bâtir brique par brique le rêve millénaire de toutes les dictatures – des citoyens sans vie privée, qui renonçaient d’eux-mêmes à leur liberté… »
Un putain de coup de coeur !

MON VERDICT
jd5Coup de Coeur

[BOUQUINS] Bernard Minier – Le Cercle

B. Minier - Le CercleRetour en France pour la prochaine étape de mon Challenge retrouvailles, j’ai en effet décidé de me plonger dans Le Cercle de Bernard Minier, seconde enquête du commandant Martin Servaz.
Martin Servaz est appelée par une amie qu’il n’a pas revu depuis plus de vingt ans, elle l’implore de l’aider à prouver que son fils, Hugo, n’est pas l’assassin de sa professeur et probable amante, même si tout semble l’accuser…
C’est avec un réel plaisir que j ‘ai retrouvé Martin Servaz et son équipe, Vincent Espérandieu et Samira Cheung ; un trio pour le moins atypique. Servaz c’est un peu la rencontre entre Sherlock Holmes et l’Inspecteur La Bavure. Un flic brillant et intelligent mais aussi redoutablement maladroit, très mauvais tireur et en proie à un vertige maladif. C’est ce côté profondément humain qui fait que l’on ne peut que s’attacher au personnage et vivre pleinement son enquête.
A la traditionnelle question de savoir s’il est impératif d’avoir lu Glacé avant de se lancer dans ce second roman, je répondrai par le tout aussi traditionnel « ça n’ s’impose pas mais c’est préférable ».
Si vous connaissez déjà Servaz et son univers sans doute vous demandez-vous si Irène Ziegler interviendra dans cette intrigue ; je ne répondrai pas à cette interrogation afin de laisser intact le plaisir de la découverte. De même l’on peut légitimement se demander si Martin Servaz va de nouveau croiser le chemin de Julian Hirtmann, là encore je serai muet comme une tombe de carpe.
Dans cette affaire la fille de Martin, Margot, tient une place nettement plus importante et joue même un rôle actif dans le déroulement de l’intrigue. De l’autre côté de la barrière on ne retrouve pas de personnalité aussi forte que Julian Hirtmann, même Paul Lacaze fait figure de poids plume.
L’intrigue est toujours aussi bien soignée, l’accent est mis sur la psychologie autant que sur l’action, des rebondissements mais moins de véritables surprises que dans le premier opus ; ce qui n’empêche nullement ce roman de mettre la barre très haut. D’autant que cette fois l’enquête prendra rapidement une tournure très personnelle pour Martin Servaz.
Pour la petite histoire l’intrigue se déroule en juin 2010, alors que tous les regards sont tournés vers l’Afrique du Sud et la Coupe du Monde de foot ; compétition au cours de laquelle s’est ridiculisée à tous points de vue. En fait ce n’est pas seulement anecdotique, le contexte a son importance, je vous laisse découvrir le pourquoi du comment de la chose.
De nouveau Bernard Minier utilise son intrigue pour tirer à boulets rouges sur certains dysfonctionnements de la société française…
J’aurai plaisir à me plonger dans N’éteins pas la lumière, la troisième intrigue mettant en scène Martin Servaz… mais pas tout de suite, mon programme à venir est déjà bien chargé.

MON VERDICT
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[BOUQUINS] Guillaume Musso – L’Instant Présent

G. Musso - L'Instant PrésentUne fois de plus les aléas de mon Stock à Lire Numérique m’éloignent temporairement de mon challenge retrouvailles. Cette fois le coupable est Guillaume Musso, dont le dernier roman, L’Instant Présent, s’est invité dans mon stock à croissance exponentielle !
Arhtur Costello, hérite d’un phare et de la maison attenante, son père lui laisse toutefois deux consignes : ne jamais vendre le bien et ne jamais essayer d’accéder à la pièce du sous-sol dont l’accès a été muré. La tentation et la curiosité seront trop fortes, à peine son paternel parti, Arthur entreprend de découvrir le secret de cette fameuse pièce cachée. Commence alors pour lui une aventure défiant toutes les lois de la logique et du possible…
Avec son nouveau roman Guillaume Musso joue sur un habile mélange des genres avec une nette dominante du fantastique (pour tout ce qui concerne la malédiction du phare) qui laisse aussi la part belle à la romance (avec une belle et surtout originale histoire d’amour impossible), le tout se lit comme un thriller par le rythme imposé. Au fur et à mesure que l’échéance approche on se demande si Arthur va parvenir à briser la malédiction et surtout comment il va s’y prendre. A l’instar de son précédent roman, Central Park, l’auteur nous offre un final en forme de pied de nez qui remet en cause toute notre perception du récit. Et une fois de plus on se laisse surprendre avec plaisir.
Le récit repose pour beaucoup sur le personnage d’Arthur, on se doute bien qu’il va ouvrir cette foutue pièce interdite (mettez vous à sa place, le meilleur moyen de vous faire faire quelque chose c’est de vous dire de ne surtout pas faire ça), parfois le gars est un peu tête à claques même si ce qu’il vit n’est pas évident il a un peu tendance à oublier que pour les autres aussi la situation est compliquée à gérer. Mais il faudra aussi compter avec Lisa, la femme dont Arthur va tomber amoureux, qui va justement devoir s’adapter à une situation hors du commun, parfois ça passe, parfois ça casse… Difficile de lui jeter la pierre. Indéniablement mon coup de coeur va à Sullivan Costello, le grand père d’Arthur, qui fut lui aussi victime de la malédiction du phare.
Une écriture agréable, une intrigue prenante à souhait, résultat des courses le bouquin se lit d’une traite. Vautré dans le canapé je l’ai dévoré en un après-midi pour ma part. Pour le classico 2015, Levy vs Musso la victoire va de nouveau, et incontestablement, à Guillaume Musso !

MON VERDICT
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[BOUQUINS] Bernard Minier – Glacé

B. Minier - GlacéIl aura fallu un Book Club pour que je me lance enfin dans un roman de Bernard Minier, ses trois titres tournant autour du personnage de Martin Servaz autant commencer par le début. Place donc à ma chronique de Glacé.
Le commandant Martin Servaz de la SRPJ de Toulouse est appelé sur une scène de crime peu ordinaire. En effet la « victime » est un jeune pur-sang appartenant à un influent homme d’affaire de la région. Le cheval a été décapité, sa carcasse dépecée exhibée, à 2000 mètres d’altitude, sur le portique du téléphérique d’une centrale hydroélectrique appartenant au propriétaire…
Avant d’aller plus loin je tiens à préciser que ma présentation n’aborde qu’un aspect de l’intrigue. En parallèle à l’enquête de Servaz, on suit l’arrivée de Diane Berg, nouvellement embauchée comme psychologue au centre psychiatrique pénitentiaire du Dr Wargnier, un établissement proche de la scène de crime. Du coup forcément on peut supposer que tôt ou tard ces deux intrigues vont se télescoper.
Je vous rassure l’intrigue ne va pas tourner uniquement autour d’un canasson mort, l’auteur s’en sert comme d’une mise en bouche annonciatrice d’une affaire bien plus complexe que l’on pourrait le supposer. Bernard Minier sait y faire pour nous tenir en haleine, son arme n’est pas l’action mais plutôt l’ambiance et la tension psychologique. Il mène sa barque à son rythme, brouille parfois les pistes et ménage les imprévus.
L’autre force de l’auteur réside dans ses personnages, à commencer par Martin Servaz. La quarantaine, un brin hypocondriaque, empâté, maladroit et très mauvais tireur ; ce n’est pas vraiment un clone de l’inspecteur Harry, du coup on s’identifie plus facilement à lui et ses faiblesses nous le rendent encore plus sympathique. Le personnage le plus intrigant et le plus difficile à cerner est incontestablement Julian Hirtmann.
Le cadre, les Pyrénées au coeur de l’hiver, neige et brume, blanc et glacé, joue aussi beaucoup dans l’ambiance que l’auteur nous impose.
Ce qui m’a le plus frappé dans ce bouquin est le portrait sans concession, et visiblement bien documenté, de la prise en charge psychiatrique en France. Ca fait froid dans le dos.
Pour un premier roman l’auteur réussi un coup de maître, j’aurai beaucoup de plaisir à retrouver ses personnages dans les romans suivants, surtout s’ils sont du même gabarit que celui ci.
Petit bémol qui n’est peut être pas du fait de l’auteur, l’usage abusif des tirets demi-cadratins, notamment dans les dialogues, alors que de simples virgules auraient été plus adaptées d’un point de vue typographique. Idem avec une multiplication pas forcément souhaitable des mots en majuscules, là encore c’est surtout dans les dialogues que le bât blesse.

[BOUQUINS] Guillaume Musso – Central Park

G. Musso - Central ParkJ’ai pris mon temps pour me familiariser avec l’univers littéraire de Guillaume Musso mais depuis que j’ai lu 7 Ans Après je suis tombé sous le charme, pas encore eu le temps de découvrir ses précédents titres mais je ne rate aucun de ses bouquins. C’est donc tout naturellement que son dernier opus, Central Park, a intégré mon Stock à Lire Numérique dès sa sortie (sans même prendre connaissance du pitch).
Alice et Gabriel ne se connaissent pas et pourtant ils émergent sur un banc au coeur de Central Park, menottés ensembles et incapables d’expliquer leur présence à Manhattan. La veille au soir elle faisait la fête avec des copines sur les Champs Elysées, lui jouait du jazz dans un pub de Dublin. Ensemble ils vont essayer de comprendre le pourquoi du comment de cette situation…
Si je devais vous faire part de mon ressenti en un mot (oui rien qu’un… mission impossible pour les pipelettes) je dirai simplement WAOW ! (en majuscules et avec le point d’exclamation siou-plê). Ouais je sais que c’est vachement parlant comme mot… Rassurez vous ce ne sera pas le mot de la fin, les mots qui suivent vont me permettre d’étayer quelque peu mon WAOW !
Avec ce roman Guillaume Musso signe un véritable petit bijou du thriller. Certes ce n’est pas aussi stressant que du Chattam ou du Grangé mais je vous garanti que ça mérite le détour. L’intrigue est originale, soignée (bichonnée même), rythmée (l’essentiel de l’histoire se déroule sur 24 heures) riche en rebondissements et surprises en tout genre (j’ai été baladé de la première à la dernière page). L’auteur vous plonge dans son histoire dès les premières lignes et je vous promets que vous ne pourrez pas lâcher le bouquin avant la fin. Lu sur deux jours mais sans le taf je l’aurai avalé en une journée.
La recette maintes fois éprouvée du duo improbable fonctionne une fois de plus. Le personnage de Gabriel est de loin le plus attachant des deux, Alice est du genre tête à claques, son passé douloureux (expliqué par quelques flashbacks glissés dans l’intrigue) ne suffit pas à justifier son comportement autoritaire et quasiment déshumanisé.
Je ne perdrais pas mon temps, ni le votre, à dire que c’est bien écrit, l’auteur n’a plus à faire ses preuves quoi que puissent en penser ses détracteurs. J’avais trouvé Demain mieux ficelé que 7 Ans Après, avec Central Park il monte encore d’un cran (voire de dix crans d’un coup) et toujours en innovant. Le cru Musso 2014 est digne d’un véritable grand cru AOC, du coup j’ai hâte de découvrir la cuvée 2015.
Donc voilà le pourquoi du comment de mon WAOW ! initial, sur le cul qu’il m’a laissé l’ami Guillaume. Bluffé, sonné, j’en passe et des meilleures… Un sans faute qui tient parfaitement la route qui plus est.

[BOUQUINS] Cyril Massarotto – Le Petit Mensonge De Dieu

C. Massarotto - Le Petit Mensonge De DieuAprès avoir longtemps (et vainement) espéré une sortie numérique j’ai fini par craquer pour le format papier du dernier roman de Cyril Massarotto, Le Petit Mensonge De Dieu, qui fait office de suite à Dieu Est Un Pote A Moi. Une suite qui ne s’imposait peut être pas, mais qui, six ans après le premier opus, avait intérêt à être à  la hauteur de son brillant aïeul.
Au moment de sa mort le narrateur est surpris de découvrir que son meilleur ami, Dieu, lui a menti. Il y a bel et bien quelque chose après la mort et surtout il y a encore Dieu. Ce pieux mensonge n’entachera pas longtemps leur solide amitié, du coup Dieu va donc servir de guide à son pote dans le royaume de la mort…
Ceux et celles qui ont lu Dieu Est Un Pote A Moi ne seront pas surpris, on retrouve le même cocktail d’humour (beaucoup) et d’émotions (juste ce qu’il faut) aussi bien dans les dialogues entre nos deux comparses que dans les situations. Pour ma part la recette fonctionne toujours aussi bien même si l’effet de surprise est moindre dans cette suite.
Le personnage de Dieu est toujours aussi jouissif et farceur, franchement avec un Dieu comme ça je me convertis de suite, montre moi où on signe et je te confie mon âme mec. Quant au narrateur (toujours anonyme) on le retrouve avec son caractère de jeune homme, parfois un brin trop impulsif et colérique. Il fallait ce contraste pour que les retrouvailles fassent des étincelles et là encore l’auteur réussit son pari.
L’écriture et le style sont toujours aussi agréable, la lecture est d’une remarquable fluidité. On en revient même à regretter le moment (pourtant inévitable) où l’on doit se séparer du bouquin et abandonner nos deux potes (bin oui à force on se sent liés aux personnages) à leur destin.
Faut-il avoir lu Dieu Est Un Pote A Moi avant d’attaquer ce roman ? Ca ne s’impose pas mais c’est toujours dommage de passer à côté d’un tel concentré d’émotions et puis ça permet de mieux appréhender le lien qui unit le narrateur et Dieu.
Pour ma part j’ai pris ce bouquin sans l’ombre d’une hésitation, je savais que je serai sous le charme et je n’ai pas été déçu par le résultat. Toutefois force est de reconnaitre que si je n’avais pas lu Dieu Est Un Pote A Moi je serai passé à côté de cette suite, la couverture m’incitant plus à prendre mes jambes à mon cou qu’à me pencher sur la question…
Mon principal bémol, qui n’en est pas vraiment un, est de n’avoir pu trouver ce bouquin au format numérique, je ne pense pas que ce soit un choix de l’éditeur (je viens d’acheter le dernier Musso chez XO Editions) mais plutôt une volonté de l’auteur. Sans pour crainte du grand méchant pirate… Ceci ne m’empêchera pas de continuer à explorer l’univers littéraire de Cyril Massarotto.

[BOUQUINS] Cyril Massarotto – Dieu est Un Pote A Moi

C. Massarotto - Dieu Est Un Pote A MoiMalgré mon aversion pour la religion j’ai été irrésistiblement attiré par le titre de ce bouquin, Dieu Est Un Pote A Moi, ça m’inspirait sans que je puisse vraiment me l’expliquer (non non ne mettez pas ça sur le compte d’une soudaine crise de foi, je suis toujours aussi athée) ; du coup je me suis laissé tenter quand il est apparu au catalogue de France Loisirs, j’ai acheté les yeux fermés sans rien savoir ni de son contenu, ni de son auteur, Cyril Massarotto.
Le narrateur, un trentenaire des plus ordinaire, vendeur de nuit dans un sex-shop, est, du jour au lendemain, choisit par Dieu pour tailler un brin de bavette avec lui. Ensemble ils parleront de tout et de rien, Dieu n’hésitera pas à lui filer un coup de main pour l’aider à conclure avec Alice, une étudiante en psychologie croisée au magasin. Deux rencontres qui bouleverseront sa vie…
Un pitch plutôt plaisant à condition que les causeries divines ne tournent pas autour de la religion et sur ce point je n’ai pas été déçu, au contraire le Dieu en question ne semble pas très porté sur les églises et leurs dogmes. Son message est universel et peut séduire tout croyant, quelle que soit sa religion, et même les athées les plus irréductibles. Amour, amitié, famille, deuil, souffrance… les thèmes abordés sont divers et variés, bien traités sans jamais sombrer dans un didactisme ou un moralisme soûlant.
On suit le quotidien du narrateur sur plusieurs années, on partage avec lui une large palette d’émotions, du rire (souvent) aux larmes (quelques moments forts en réserve). On partage ses moments de bonheur mais aussi ses peines et ses colères. Le véritable coup de force de l’auteur, outre une écriture très agréable à parcourir, est de nous proposer un héros auquel n’importe quel quidam peut s’identifier (il n’est d’ailleurs jamais nommé), hormis sa rencontre avec Dieu on peut vivre sa vie, avec ses hauts et ses bas. Du coup forcément on vit aussi plus intensément ses émotions.
Tout au long du roman il est question d’une question divine que Dieu pose aux hommes et aux femmes juste après leur mort ; je peux juste vous dire que votre curiosité à ce sujet sera satisfaite. Par contre ne comptez pas sur moi pour vous dire dans quelles circonstances et encore moins vous révéler ladite question (un indice d’importance toutefois : la réponse n’est pas 42).
Le roman est court (trop court, c’est à regret que l’on le referme), on plonge de suite au coeur de son histoire et une fois ferré, on ne le lâche plus avant la fin (lu en une journée). Une petite perle littéraire comme on n’en croise trop rarement. Un véritable coup de force de la part de l’auteur qui signe là son premier roman (paru en 2008 chez XO Editions) dont le succès sera international. Pas mal pour un coup d’essai ! Incontestablement ça donne envie de se plonger dans les romans suivants de l’auteur, à commencer par la « suite », Le Petit Mensonge De Dieu, publiée en début d’année.