[BOUQUINS] George R.R. Martin – Le Trône De Fer : Intégrale 5

GRR Martin - Le Trône De Fer 5J’avais misé sur un Challenge retrouvailles 100% numérique mais finalement il faudra compter avec un hôte papier : Le Trône De Fer : Intégrale 5 de George R.R. Martin. A vrai dire j’ai lu ce bouquin en alternance entre la version papier (80%) et la version numérique (20%) ; ce n’est donc qu’une entorse partielle à mon projet initial.
Sur le Mur Jon Snow doit composer avec les armées de Stannis et les prisonniers sauvageons. Devant la menace de l’arrivée des Autres et d’une possible nouvelle attaque sauvageonne, le commandant de la Garde de Nuit va tout faire pour grossir les rangs de ses troupes et fortifier leurs positions. Tyrion, en fuite, navigue vers les Cités Libres où il espère rencontrer Daenerys Targaryen. Mais à Meereen la situation est compliquée pour Daenerys, elle doit faire face à de nombreux ennemis, à l’intérieur de la ville, comme à l’extérieur…
Ce cinquième opus de l’intégrale regroupe les volumes 13 à 15 de la série, soit, Le Bûcher D’un Roi, Les Dragons De Meereen et Une Danse Avec Les Dragons. Il ne s’inscrit pas complètement comme une suite directe du volume précédent ; la majeure partie du récit se déroule en parallèle des événements décrits dans l’Intégrale 4, se concentrant sur Le Mur et les Cités Libres (les grands absents du précédent opus). Il faut attendre les derniers chapitres pour connaître la suite directe de l’intrigue.
Ce cinquième volume se caractérise aussi par un changement de traducteur, Patrick Marcel succède ainsi à Jean Sola. Le style de Patrick Marcel serait plus proche de l’original… p’t’êt’ bin qu’oui, p’t’êt’ bin qu’non, une chose est certaine je préfère la traduction de Jean Sola, mais je pense que c’est surtout une question d’habitude.
Même si la majeure partie de bouquin se concentre uniquement sur le Mur et Meereen cela n’empêche pas l’auteur de nous proposer une intrigue toujours aussi dense et riche en rebondissements (et complots divers et variés). Par contre nous ne croisons que peu de nouveaux visages, du moins pas parmi les personnages jouant un rôle décisif dans le déroulement de l’intrigue.
Par contre au niveau des disparitions attendez vous à un choc au moins aussi violent que le fut la mort de Ned Stark à la fin du premier opus. Un personnage majeur de la saga va connaître une fin brutale (Il ne sentit jamais le quatrième poignard. Rien que le froid…) dans les derniers chapitres du bouquin. Je n’en dirai pas plus mais ça a déjà fait un tel buzz sur le Net (même Barrack Obama s’en est indigné) que peu de monde doit encore ignorer l’identité du mort.
C’est toujours aussi jouissif (et parfois rageant) à lire même si le dénouement semble encore lointain. On avance (lentement) souvent mais parfois on recule… Bref on n’en finit pas de se poser des questions, mais ça n’a rien de frustrant, loin s’en faut.
La frustration viendrait plutôt de l’attente pour connaître la suite ; d’autant plus que globalement, à la fin de ce volume, de nombreux personnages se retrouvent soit en fâcheuse posture, soit à un tournant décisif de leur parcours. Le sixième opus devrait sortir courant 2016 aux Etats-Unis, on peut espérer les trois volumes en français entre 2017 et 2018, quant à l’intégrale J’ai Lu faudrait plutôt compter sur l’horizon 2020. Quant à l’ultime (je l’espère vivement) opus on peut se livrer au même type de calcul en misant sur une sortie américaine entre 2021 et 2022…
Mais je crois que le plus frustrant reste de savoir que la série TV prendra naturellement de l’avance sur les romans. Le tournage de la saison 6 devrait débuter prochainement, à raison d’une saison annuelle pour un total de 9 saisons, le clap de fin devrait être pour 2018 avec une diffusion en France en 2019. Il est vrai que la série prend quelques libertés avec les romans, mais étant donné que GRR Martin a déjà indiqué aux showrunners les grandes lignes du scénario, il ne devrait pas y avoir de différences majeures quant à l’évolution de l’intrigue.
Je m’étais engagé à lire ce cinquième opus avant de visionner la cinquième saison de la série (qui repose bien au chaud sur mon disque dur depuis déjà un moment), je vais donc pouvoir m’y mettre très prochainement. Par contre pour les saisons suivantes je doute fort de prendre le même engagement…

MON VERDICT
jd4

[BOUQUINS] Brandon Sanderson – Elantris

B. Sanderson - ElantrisComme vous le savez peut être il m’arrive de participer à des Book Club (ou lectures communes en français), à vrai dire j’anime même la rubrique sur un forum dédié aux livres et à la littérature ; chaque mois on vote pour un genre puis pour un titre parmi ceux proposés par les participants. Bref, tout ça pour vous dire que l’heureux élu du mois d’août fut le roman Elantris de Robert Sanderson.
Sarène, princesse du Téod, arrive dans la cité de Kaë afin d’y épouser Raoden, prince d’Arélon. Sauf qu’à son arrivée on lui annonce que le prince vient de mourir suite à une maladie fulgurante. Sarène refuse de croire en la version officielle et décide de mener sa propre enquête. Et si la réponse se trouvait à Elantris, jadis cité mystique, aujourd’hui maudite…
Avant de commencer ma chronique à proprement parler je vais essayer de poser le contexte ne quelques lignes. Les provinces d’Opélon tombent une à une sous le joug du fanatisme religieux et de la tyrannie impériale de Fjorden ; seule Arélon résiste encore à l’invasion. D’où l’idée de ce mariage princier qui forgerait par la même occase une alliance avec la province du Téod, capitale de Sycla… Comme vous pouvez fort justement le supposer complots politiques et religieux seront de la partie !
Plutôt que de nous assommer de notions géopolitiques et religieuses propres à l’univers qu’il a créé, Brandon Sanderson prend son temps pour les exposer tout en les intégrant directement à son intrigue. De fait je reconnais volontiers que le début du roman est lent mais il n’est en rien indigeste ; ce qui est plutôt un point positif.
Considérez ce bouquin comme un moteur turbo diesel. Dans la première partie il lui faut un temps de chauffe avant de monter en régime progressivement. La seconde partie se déroule à plein régime. Quant à la troisième, le turbo s’enclenche…
L’intrigue se construit du point de trois personnages qui alternent au fil des chapitres :
– Le prince héritier Raoden, frappé par la malédiction du Shaod et contraint à l’exil éternel au coeur d’Elantris. Prisonnier de son état mais bien décidé à ne pas baisser les bras, ni à se résigner à son sort.
– La princesse Sarène qui reste liée à Arélon malgré le « décès » de son époux. Déterminée à protéger Arélon des menaces (externes et internes) qui planent sur la province.
– Le grand prêtre Hrathen, un fjordell arrivé à Kaë le même jour que Sarène. Sa mission est de convertir Arélon à la foi déréthie par tous les moyens.
Je profite de l’occasion pour signaler que les personnages sont traités avec une réelle profondeur, chacun ayant sa propre personnalité et ses propres objectifs (avérés ou secrets). Il en va de même avec les nombreux personnages secondaires. De fait le monde d’Elantris semble prendre vie sous nos yeux pendant la lecture du roman… et je vous garanti que cette escapade ne sera pas de tout repos !
L’intrigue en elle même est suffisamment riche en surprises pour tenir le lecteur en haleine (et même jouer avec ses nerfs dans les dernières pages), certes pas aussi complexe que certaines dans sagas mais il me semble logique de ne pas pouvoir faire, en un seul volume, autant que des séries de dix tomes, voire plus (en inconditionnel du Trône de Fer je sais de quoi je parle) ! Cerise sur le gâteau, l’auteur se permet quelques touches d’humour bienvenues.
Pas de créatures imaginaires, toutes les races présentes semblent humanoïdes et n’avoir comme signe distinctifs que ceux propre à l’humain (couleur de la peau, langue…). La magie est bien présente quant à elle, d’accord elle n’est pas au top de sa forme mais qui sait, peut être n’est-ce que temporaire.
L’auteur a visiblement pris le parti de proposer un roman fantasy destiné davantage aux profanes qu’aux adeptes chevronnés du genre. Son écriture répond à la même exigence, il va droit au but sans s’appesantir sur de trop longues descriptions aussi bien des personnages que des lieux. Toutefois ne vous fiez pas aux apparences, le récit est peut être moins manichéen qu’il ne le laisse paraître de prime abord.
Pour un premier roman je trouve qu’il s’en sort plus qu’honorablement. D’autant qu’il sort des sentiers battus en proposant un univers totalement original (mention spéciale aux aons) alors qu’il aurait pu se contenter de s’inspirer des classiques de l’heroic fantasy sauce Tolkien ou AD&D. Une bonne introduction à la fantasy pour les curieux.
Depuis des années Brandon Sanderson répète qu’il n’exclut pas d’écrire une suite à Elantris, avant de reconnaître sur la lancée qu’il n’en a, à ce jour, pas encore couché la moindre ligne… Pour souligner mon propos j’ajouterai que le roman fête, cette année, ses dix ans (en VO, la VF est sortie en 2009 chez Orbit, puis en poche en 2011). Et pourtant il est vrai qu’il y aurait matière pour une suite…

MON VERDICT
jd4d

[BRD] Le Hobbit – La Bataille Des Cinq Armées

La Bataille Des Cinq ArméesUne pause cinéphile sous le signe de la Terre du Milieu puisque nous avons visionné Le Hobbit – La Bataille Des Cinq Armées, ultime hommage à l’oeuvre de Tolkien signé Peter Jackson.
Alors que les réfugiés de Lacville, menés par Bard (Luke Evans) et les elfes de Thranduil (Lee Pace) viennent demander à Thorin (Richard Armitage) d’honorer sa promesse, le nain leur oppose une fin de non recevoir. Bilbon Sacquet (Martin Freeman) va tout mettre en oeuvre pour éviter une guerre entre elfes et nains ; d’autant que de son côté Azog (Manu Bennett) prépare les armées orques à l’attaque…
Ce troisième volet est de loin le plus sombre de la trilogie (la guerre menace c’est inévitable, la question est surtout de savoir qui va affronter qui) mais c’est aussi celui qui donne le plus d’importance à la psychologie des personnages (notamment avec Bilbon qui va faire le maximum pour ramener Thorin à la raison, n’hésitant pas à se mettre en danger). A ce titre c’est aussi le plus éprouvant pour les nerfs de spectateur.
Visuellement la magie fonctionne toujours aussi bien, on est en totale immersion dans la Terre du Milieu et ses intrigues avec un habile mélange de paysages naturels magnifiques et d’effets spéciaux toujours aussi fabuleux. Sans oublier bien entendus les combats parfaitement chorégraphiés.
La scène d’ouverture met d’office la barre très haut avec l’assaut dévastateur de Smaug sur Lacville (ce n’est pas un scoop puisque le film précédent se termine par l’envol du dragon vers le village de pêcheurs… on se doute bien qu’il ne va pas s’acheter un kilo de crevettes). Le rythme ne baisse pas ‘au contraire) pendant pas loin de 2h30 de pur bonheur. Heureusement on retrouve çà et là quelques notes d’humour permettant de faire baisser (temporairement) la tension d’un cran.
La transition entre Le Hobbit et Le Seigneur Des Anneaux est impeccablement menée même si c’est avec regrets que je dis au revoir à la Terre du Milieu. Et oui c’est juste un au revoir, dès que le coffret de la trilogie sort en version longue je vais me refaire les six films… Je ne m’en lasserai jamais tant Peter Jackson a su sublimer l’oeuvre de JRR Tolkien !

♥♥♥♥♥

[BOUQUINS] Sosthène Desanges – Les Guerriers Du Lézard

S. Desanges - Les Guerriers du LézardUne chronique chère à mon coeur au menu du jour, d’une part parce qu’il s’agit d’un auteur calédonien qui nous propose son premier roman (le premier tome d’une saga prévue en cinq volumes), ensuite parce que ledit roman est une oeuvre de fantasy qui puise ses sources dans l’Océanie et enfin parce que l’auteur est abordable et vraiment sympa. Longue introduction pour vous annoncer Les Guerriers Du Lézard de Sosthène Desanges, premier opus des aventures de Ash & Vanille.
Rien ne va plus au sein du Clan des Chefs, une terrible malédiction fait qu’il ne naît que des garçons. Selon la légende seul le mythique Guerrier Rouge peut lever cette malédiction. De son propre chef, Ash, un jeune guerrier de 15 ans, décide de braver les dangers et d’explorer l’Île du Lézard afin de trouver le Guerrier Rouge… et éventuellement une femme !
Comme souvent quand on aborde une série de fantasy il faut un peu de temps (et donc de pages) pour s’imprégner de l’univers et des personnages. Un univers qui ne m’est pourtant pas totalement inconnu puisqu’il puise certains de ses éléments dans les cultures mélanésiennes et polynésiennes. Je vous rassure il y a aussi des nombreux apports totalement imaginaires, le challenge étant de bâtir un univers alternatif crédible (à défaut d’être réaliste, fantasy oblige). Un premier challenge parfaitement réussi par l’auteur.
Du fait du cadre choisi n’espérez pas non plus croiser des nains, des elfes ou des orques. Mais là encore l’auteur parvient à jouer sur la mixité de ses personnages, que ce soit en terme de races (certains frémiront à l’évocation de ce mot mais en fantasy c’est pourtant une étape incontournable) ou de classes (en l’occurrence il s’agit d’avantage de mettre en avant les compétences de chacun).
Non seulement Ash ne sera pas seul au cours de son périple, pour faire simple on va dire que si vous regardez la couverture vous aurez un aperçu des cinq « valeureux aventuriers » qui traverseront l’Île du Lézard. Et bien entendu ils ne manqueront pas de faire diverses rencontres, certaines amicales, d’autres nettement plus hostiles. Là encore on retrouve un mix réussi entre crédibilité et imaginaire.
Passé le temps d’immersion évoqué plus haut, je vous assure que vous vivrez une aventure pleine de surprises et d’émotions. De nombreuses touches d’humour permettent de relâcher la pression sans casser le rythme. L’auteur a un style très visuel sans pour autant nous noyer dans d’interminables descriptions, en même temps que l’on lit le bouquin, on visualise l’intrigue.
Pour un premier roman, Sosthène Desanges, qui reconnaît lui même être novice en fantasy, réussit à proposer un bouquin totalement original qui ne devrait toutefois pas complètement désarçonner les adeptes du genre. C’est certes moins tordu et complexe que Le Trône de Fer mais pour ma part j’estime que l’essai a été largement transformé. J’ai hâte de découvrir la suite, nul doute que l’univers est appelé à s’étendre, certains personnages ont encore bien des facettes mystérieuses et les relations entre les personnages devraient évoluer).
J’avoue que je serai curieux de lire les impressions de lecteurs de l’hémisphère Nord, qu’ils soient ou non adeptes de fantasy.

Petit bonus anecdotique.
Par curiosité et après achat de la version papier, j’ai commandé la version epub du roman. Très vite j’ai constaté de gros problèmes d’affichage (images superposées, multiplication inutile des styles…), du coup j’ai décidé de reprendre le code de A à Z (avec un peu de méthode ça va très vite).
J’ai ensuite contacté l’auteur afin de lui proposer la version corrigée du fichier epub (à vrai dire il y a au moins eu trois versions différentes avant d’arriver à un résultat qui me satisfasse pleinement), à titre gratuit cela va de soi. En remerciement Sosthène tenait à m’offrir une version dédicacée de son roman.
L’occasion de se rencontrer s’est présentée fin février. Je remercie à nouveau Sosthène pour le temps qu’il a bien voulu me consacrer et pour sa gentille dédicace. J’en profite aussi pour renouveler mes remerciements à JAR, pour son illustration qui personnalise encore d’avantage cet exemplaire du roman.

[BOUQUINS] Elspeth Cooper – Les Chants De La Terre (La Chasse Sauvage 1)

E. Cooper - Les Chants De La TerreCela fait un moment que je n’ai pas tâté un peu de fantasy, rien de tel qu’un Book Club pour y remédier puisque l’heureux élu du mois d’août a été Les Chants de La Terre, premier opus de la tétralogie La Chasse Sauvage d’Elspeth Cooper.
Gair est condamné à mort pour sorcellerie mais sa peine est commué, il sera marqué au fer et banni de la Ville Sainte. Il pourra compter sur l’aide d’Alderan, un mystérieux vieillard qui semble en savoir bien plus qu’il ne veut le dire. Ensemble ils rejoindront l’Ordre du Voile où Alderan et ses pairs apprendront à Gair à maîtriser ses talents magiques…
De prime abord ce bouquin avait tout pour me tenter, un éditeur qui fait référence dans le genre (Bragelonne), une couv’ sublime et un pitch alléchant ; alors comment se fait-ce que je sois passé à côté ? Hmmm sans doute parce que les libraires de la place sont plutôt frileux en matière de fantasy, ils ne misent que sur les valeurs n’ayant plus rien à prouver (Le Trône de Fer ou L’Epée de Vérité par exemple). Reste à savoir maintenant si le contenu va tenir toutes ses promesses.
D’ores et déjà il faut savoir que le propre de la fantasy est de proposer une intrigue qui se déroule univers imaginaire, ce qui implique de poser les bases de ce monde (pas seulement sa géographie mais aussi son organisation politique et religieuse et les différents peuples qui y vivent). Ca peut être fastidieux (pour ne pas dire franchement chiant) à moins que les infos ne soient disposées çà et là dans le récit, avec une parcimonie étudiée. C’est le cas présentement, on découvre cet univers régi par ses propres lois au fil des pages et de l’intrigue, ça passe comme une lettre à la poste.
On découvre donc un monde où l’Eglise impose sa loi ce qui implique bien entendu une bonne dose d’obscurantisme et d’hypocrisie (ce n’est pas forcément de la fiction d’accorder religion avec obscurantisme et hypocrisie), de fait la magie n’est pas vraiment vue d’un bon oeil par ces grenouilles de bénitier. Mais bon comme on est dans le domaine de la fantasy il faut bien qu’il y ait magie et sortilèges.
Tout est à l’image de l’univers imaginé par Elspeth Cooper, l’auteure joue la carte de la simplicité (vous n’aurez pas une ribambelle de personnages à mémoriser, ni alliances entre races et/ou factions). Une simplicité qui n’a rien de superficiel, servie par une intrigue qui, à défaut d’être totalement originale, tient bien la route avec son lot de surprises et d’émotions, mais aussi et surtout par une écriture enchanteresse (un grand merci à Caroline Nicolas, pour la qualité de sa traduction).
Peut être que l’adepte forcené de fantasy restera quelque peu sur sa faim (on est loin de la complexité et de la richesse du Trône de Fer par exemple), nul doute que le profane et le fan moins exigeant y trouvera son bonheur. Personnellement ça a été mon cas (alors que je me revendique fan absolu de la saga de George R.R. Martin) ; ce premier tome pose les bases d’une intrigue qui ne peut que se développer par la suite (on devine qu’il reste beaucoup à découvrir avec notamment le Royaume Caché), une très bonne mise en bouche qui donne envie de poursuivre l’aventure en compagnie de Gair.
Si vous vous demandez d’où vient le titre sachez que les Chants de la Terre désigne la source de la magie (une musique et des couleurs que l’utilisateur tisse selon ses besoins), quant à la Chasse Sauvage il vous faudra attendre la dernière partie du bouquin pour savoir ce à quoi elle se rapporte.
Un bémol ? Une fin peut être un peu trop abrupte mais je vous laisse vous faire votre propre opinion de la chose. Globalement une totale réussite, je sais que je me répète mais pourquoi devrai-je me montrer avare en compliments ?
A ce jour seul les deux premiers volumes de la série sont disponibles chez Bragelonne (et accessoirement dans mon Stock à Lire Numérique), le troisième devrait faire son apparition dans les prochains mois. Concernant le quatrième et dernier, il faudra se montrer patient, celui-ci n’étant pas encore publié en anglais. C’est là que le bât blesse avec les sagas de fantasy, à un moment ou à un autre on se retrouve confronté à la frustration de l’attente… Mais bon ça reste raisonnable d’espérer une sortie courant 2015/2016, à titre de comparaison et avec une bonne dose d’optimisme, on peut envisager le livre 6 du Trône de Fer sur la même période et il faudra encore prendre son mal en patience avant d’ouvrir le septième et dernier (?) volume.

[BRD] Le Hobbit – La Désolation De Smaug

La Désolation De SmaugCa fait un moment que je ne vous ai pas fait une chronique cinéphile, non que je boude le genre mais disons que les programmes de CanalSat ne sont pas vraiment transcendants en ce moment. Heureusement les sorties blu-ray permettent de compenser cette pauvreté télévisuelle, et rien de tel pour s’évader qu’une incursion en Terre du Milieu en compagnie de Peter Jackson, en l’occurrence pour le second volet de la trilogie du Hobbit, La Désolation De Smaug.
On retrouve Bilbon (Martin Freeman), Gandalf (Ian McKellen) et les nains menés par Thorin (Richard Armitage) en route vers la reconquête du Mont Solitaire, devenu la tanière du dragon Smaug. Mais la route des aventuriers est peuplée d’embuches qui peuvent s’avérer mortelles, D’autant qu’un mystérieux nécromant regroupe les armées orcs sous le commandement d’Azog Le Profanateur (Manu Bennett)…
Sans surprise cette nouvelle aventure en Terre du Milieu nous offre un grand moment de cinéma, de l’action, de l’humour, de l’évasion… Bref toute la magie du cinéma réunie dans un seul film ! Une fois de plus Peter Jackson nous fait vivre et vibrer au sein de l’univers imaginé par JRR Tolkien, il réussit même  sublimer l’original en lui donnant la même dimension épique que Le Seigneur Des Anneaux.
Outre la beauté naturelle des extérieurs, on a le droit  des décors aussi divers et variès que somptueux, qu’il s’agisse de la magnificence de la cité des elfes de la Forêt Noire ou des ténébreuses ruines de Gol Dulgur, le repaire du nécromant. Pendant 160 minutes on en prend plein les yeux, et on en redemande !
Au niveau des personnages on reste en terrain connu avec toutefois quelques nouvelles têtes, les plus remarquées étant l’elfe Tauriel (Evangeline Lilly) et Bard (Luke Evans), l’archer de Lacville. La plus attendue et la plus remarquable étant le dragon Smaug,qui cette fois intervient activement dans la dernière partie du film. Sans parler du Nécromant que Gandalf finira par identifier, un beau début de transition entre les deux trilogies.
Inutile de préciser que les effets spéciaux sont de toute beauté, les scènes de combat parfaitement chorégraphiées (j’adore  celles confrontant Legolas et Tauriel aux orcs). Rien à jeter dans ce film, comme dans le cochon, tout est bon !
Le plus pénible va être de devoir attendre la fin de l’année pour connaître le fin mot de l’histoire, quant  moi qui suis adepte du home-cinema plus que du cinéma en salle je vais devoir prendre mon mal en patience jusqu’au second trimestre 2015… Avant de m’offrir la trilogie en version longue (la machine commerciale est bien huilée, mais pour des films de cette qualité je craque volontiers).

[BOUQUINS] Maxime Chattam – Autre-Monde : Neverland

M. Chattam - NeverlandAh que voilà un titre que j’attendais avec impatience, d’autant que le tome précédent laissait nos héros dans une situation plus que critique, retour à la saga de Maxime Chattam, Autre-Monde avec son sixième opus, Neverland.
Après le naufrage du Vaisseau-Vie, la situation des Pans venus d’Eden est plus que compromise, d’autant que l’Alliance des Trois n’est plus. Tobias est porté disparu, nul ne sait s’il a survécu à l’incendie. Ambre est prisonnière du Maester Morkovin qui compte l’utiliser pour servir ses propres ambitions. Matt, escorté par les Pans rebelles, est en route pour Neverland. Et pendant ce temps là la menace d’Entropia se renforce de jour en jour…
L’auteur nous plonge directement dans le coeur de l’action, reprenant son récit exactement là où se terminait Oz. Pendant une partie du roman nous suivrons l’action selon deux points de vue : celui de Matt et celui d’Ambre, le jeune couple ayant été séparé. Alors quid de l’Alliance des Trois ? Si vous voulez le savoir il va falloir lire le bouquin.
Comme toujours depuis le début de la saga Autre-Monde l’auteur réussit encore à nous surprendre, l’univers qu’il a créé s’enrichit au fil des tomes, l’intrigue est dense, pleine de surprises et de rebondissements mais jamais inutilement complexe. Et bien entendu l’auteur introduit de nouveaux lieux (les plus marquants de ce sixième opus étant Neverland et la cité de Mangroz) et de nouveaux personnages (mention spéciale à Gaspar, le leader charismatique de Neverland et à coup de coeur à Lili).
Vous l’aurez compris ce volume ne dépareille pas dans la saga, on est tenu en haleine du début à la fin (une fin nerveusement très éprouvante). Au cours de la lecture on passe pour toutes les gammes de l’émotion, du rire aux larmes. Petit plus de ce roman, on découvre les similitudes et les différences qu’il existe entre les conséquences de la Tempête sur les USA et l’Europe ; notamment au travers des personnages de Matt et Gaspar.
Même si le suspense final est moins stressant que dans le précédent opus, j’ai vraiment hâte de lire le septième tome, avec toutefois un petit pincement au coeur en sachant que ce sera aussi le chapitre final de la saga. Nul doute que Maxime Chattam nous offrira un bouquet final digne de ce nom. Une lueur d’espoir dans les remerciements, l’auteur n’exclut pas la possibilité d’un spin-off consacré à Gaspar…
Nouveau clin d’oeil à Peter Pan avec Neverland, si ici c’est le fief des Pans européens, dans Peter Pan c’est le nom original du Pays Imaginaire. je doute fort qu’il s’agisse d’une coïncidence…

[BOUQUINS] Mathieu Gaborit – Chronique Du Soupir

M. Gaborit - Chronique Du SoupirUn peu de fantasy pour changer, trouver des titres isolés dans ce genre n’est pas une mince affaire, la saga est reine dans ce domaine ! De même les auteurs français ne sont pas légion à s’aventurer dans le genre. Voilà deux raisons qui m’ont poussé à me pencher sur Chronique Du Soupir de Mathieu Gaborit.
Lilas, une ancienne guerrière naine, s’occupe de l’auberge du Sycomore, depuis la mort de son époux. Même la présence d’Errence, un elfe devenu son amant, ne peux l’empêcher de ne pas se sentir à sa place dans cette vie trop calme pour son tempérament de feu. Quand son fils, Saule, franchit la porte de l’auberge avec Brune, une jeune humaine agonisante mais aussi et surtout fille adoptive de la Haute Fée de Médiane qu’il a enlevée pour la sauver ; Lilas prend le parti de se battre pour les siens.
L’auteur crée un univers totalement à part, où le coeur des individus (humains, nains, elfes et sirènes) a été remplacé par une fée qui leur insuffle le souffle de la vie. Et force est de reconnaître que ce monde n’est pas évident à appréhender avec tout ce qui l’entoure ; n’essayez pas de tout assimiler d’une traite vous n’y gagnerez qu’une migraine carabinée ; laissez plutôt les choses se mettre en place au fur et à mesure que l’auteur viendra étoffer son univers (tout ne sera pas forcément clair mais ça ne nuira pas à la compréhension du récit). Sachez juste que tout repose sur le souffle : la vie, la magie,  le combat et la mort.
Autre élément capital d’un récit de fantasy : les créatures fantastiques. Médiane est une cité régie par les fées puisqu’elles habitent chaque individu, la Haute Fée représente la plus haute autorité de la cité mais rapidement il sera aussi question d’une Fée Primordiale, la mère de toutes les fées. Comme je l’ai dit plus haut, les humains côtoient des elfes, des nains et des sirènes, ça peut paraître un peu léger comme bestiaire mais il se suffit à lui même (vous aurez le droit à quelques invités surprises… sauf qu’ils ne seront pas faits de chair et d’os).
L’intrigue peine à démarrer (en gros le premier quart du bouquin plante le décor), mais une fois lancée le rythme et les rebondissements parviennent à nous tenir en haleine, la lutte de Lilas semble vouée à l’échec face aux forces déployées par la Haute Fée mais on a envie de savoir comment cela se finira (enfin une surprise).
Dans l’ensemble les personnages manquent de profondeur, quelques paragraphes de plus auraient permis de leur donner plus de « vie ». Qui plus est le personnage de Lilas est aussi charismatique qu’une méduse sur une autoroute en plein été ; la nana est aussi froide que arrogante, même s’il semblerait qu’elle soit devenue comme ça après la mort de son époux. Quant au « mystère » qui entoure Brune on en devine rapidement la véritable nature (toutefois ses motivations réussiront sans doute à vous surprendre). Les autres ? Juste des coquilles vides.
Déjà en soi l’univers créé par Mathieu Gaborit est très féérique, mais si en plus dans son style il s’autorise des envolées lyriques alors là ça devient franchement too much. Incontestablement un roman de fantasy des plus original mais toutefois je n’ai que moyennement adhéré (je l’ai lu dans la journée je mentirai donc en disant que je n’ai pas aimé).
Il semblerait que le titre du bouquin ait aussi été sujet à une bien étrange magie, Chronique Du Soupir (le titre officiel dans le catalogue de l’éditeur) devient parfois Les Chroniques Du Soupir, couverture à l’appui (c’est le cas notamment sur Babelio). J’avoue que j’ai un peu de mal à comprendre le comment du pourquoi de la chose, mais je vous rassure ça ne m’empêchera pas de dormir !

[BOUQUINS] Anthelme Hauchecorne – Baroque ‘n’ Roll

A. Hauchecorne - Baroque 'n' RollVoilà un bouquin dont le visuel aura fait le plus gros du travail, ne connaissant pas l’auteur je serai passé à côté sans cette couv’, le titre et la quatrième de couverture ont fait le reste et me voilà en train de chroniquer Baroque ‘n’ Roll, un recueil de nouvelles, ou plutôt devrais-je dire un cercueil de nouvelles pour reprendre les mots de l’auteur, Anthelme Hauchecorne.
Ce cercueil/recueil propose quinze nouvelles piochant allégrement dans le vaste genre SFFF ou S3F (Science-Fiction, Fantasy et Fantastique), l’auteur nous propose un vaste éventail du bestiaire du genre puisque l’on croisera au fil des pages : des diablotins, un vampire, des zombies, une fée, des extra-terrestres, et autres bestioles exotiques, même des superhéros ! L’auteur joue aussi sur les ambiances, on passe sans transition de l’humour (noir forcément) à quelque chose de plus brut, voire angoissant. Seule l’écriture reste la même (heureusement sinon on pourrait se demander si notre gars ne souffrirait pas de schizophrénie avancée), le ton est léger, ponctué de quelques remarques acidulées (voire franchement acides) de l’auteur. Si le genre est connu je peux toutefois vous assurer toutefois que l’originalité est belle et bien au rendez-vous, certaines trouvailles ne manqueront pas de vous surprendre…
L’auteur annonce la couleur dans son prologue avec deux définitions (que j’abrège ici) :
– Baroque : se dit de quelque chose d’irrégulier, de bizarre.
– Rock ‘n’ Roll : apologie de la transgression.
Prenez une dose de chacun de ces ingrédients, mélangez bien le tout et régalez-vous !
Avant d’entrer dans le vif du sujet l’auteur nous propose un rapide « historique » de chacune des nouvelles constituant ce recueil, quasiment toutes (il y en a une d’inédite dans le lot) sont issues d’anthologies, de fanzines ou webzines, publiées ici dans leur version d’origine ou retouchée pour l’occasion. La touche d’originalité de cette présentation tient au fait que l’auteur nous indique aussi l’ambiance musicale qui l’a inspiré au cours de la phase d’écriture (d’où le titre je suppose).
Je ne vais pas vous faire un topo sur chacune des quinze nouvelles, ça prendrait des plombes et ça n’avancerait pas à grand chose au final. Comme pour tout recueil de ce genre les différents récits sont inégaux, chacun appréciera plus ou moins, selon son propre ressenti. Pour ma part je n’ai relevé aucune fausse note, j’ai bien entendu mes préférences mais aucune nouvelle du présent volume ne m’a ennuyé ou déçu ; le choix de l’originalité et la variété dans la façon de traiter les divers thèmes abordés y sont sans doute pour beaucoup, le fait est que je me dois de tirer mon chapeau à Anthelme Hauchecorne, moi qui ne suis pas vraiment un amateur de recueil de nouvelles je me suis bien éclaté avec celui-ci.
Un second recueil/cercueil, Punk’s Not Dead, est annoncé pour le quatrième trimestre 2013, je m’en vais donc guetter les rayonnages de mes cimetières/librairies favoris afin de ne pas rater sa sortie, ensuite il sera toujours temps pour moi de me pencher sur ses romans si l’occasion se présente…