Comme vous le savez peut être il m’arrive de participer à des Book Club (ou lectures communes en français), à vrai dire j’anime même la rubrique sur un forum dédié aux livres et à la littérature ; chaque mois on vote pour un genre puis pour un titre parmi ceux proposés par les participants. Bref, tout ça pour vous dire que l’heureux élu du mois d’août fut le roman Elantris de Robert Sanderson.
Sarène, princesse du Téod, arrive dans la cité de Kaë afin d’y épouser Raoden, prince d’Arélon. Sauf qu’à son arrivée on lui annonce que le prince vient de mourir suite à une maladie fulgurante. Sarène refuse de croire en la version officielle et décide de mener sa propre enquête. Et si la réponse se trouvait à Elantris, jadis cité mystique, aujourd’hui maudite…
Avant de commencer ma chronique à proprement parler je vais essayer de poser le contexte ne quelques lignes. Les provinces d’Opélon tombent une à une sous le joug du fanatisme religieux et de la tyrannie impériale de Fjorden ; seule Arélon résiste encore à l’invasion. D’où l’idée de ce mariage princier qui forgerait par la même occase une alliance avec la province du Téod, capitale de Sycla… Comme vous pouvez fort justement le supposer complots politiques et religieux seront de la partie !
Plutôt que de nous assommer de notions géopolitiques et religieuses propres à l’univers qu’il a créé, Brandon Sanderson prend son temps pour les exposer tout en les intégrant directement à son intrigue. De fait je reconnais volontiers que le début du roman est lent mais il n’est en rien indigeste ; ce qui est plutôt un point positif.
Considérez ce bouquin comme un moteur turbo diesel. Dans la première partie il lui faut un temps de chauffe avant de monter en régime progressivement. La seconde partie se déroule à plein régime. Quant à la troisième, le turbo s’enclenche…
L’intrigue se construit du point de trois personnages qui alternent au fil des chapitres :
– Le prince héritier Raoden, frappé par la malédiction du Shaod et contraint à l’exil éternel au coeur d’Elantris. Prisonnier de son état mais bien décidé à ne pas baisser les bras, ni à se résigner à son sort.
– La princesse Sarène qui reste liée à Arélon malgré le « décès » de son époux. Déterminée à protéger Arélon des menaces (externes et internes) qui planent sur la province.
– Le grand prêtre Hrathen, un fjordell arrivé à Kaë le même jour que Sarène. Sa mission est de convertir Arélon à la foi déréthie par tous les moyens.
Je profite de l’occasion pour signaler que les personnages sont traités avec une réelle profondeur, chacun ayant sa propre personnalité et ses propres objectifs (avérés ou secrets). Il en va de même avec les nombreux personnages secondaires. De fait le monde d’Elantris semble prendre vie sous nos yeux pendant la lecture du roman… et je vous garanti que cette escapade ne sera pas de tout repos !
L’intrigue en elle même est suffisamment riche en surprises pour tenir le lecteur en haleine (et même jouer avec ses nerfs dans les dernières pages), certes pas aussi complexe que certaines dans sagas mais il me semble logique de ne pas pouvoir faire, en un seul volume, autant que des séries de dix tomes, voire plus (en inconditionnel du Trône de Fer je sais de quoi je parle) ! Cerise sur le gâteau, l’auteur se permet quelques touches d’humour bienvenues.
Pas de créatures imaginaires, toutes les races présentes semblent humanoïdes et n’avoir comme signe distinctifs que ceux propre à l’humain (couleur de la peau, langue…). La magie est bien présente quant à elle, d’accord elle n’est pas au top de sa forme mais qui sait, peut être n’est-ce que temporaire.
L’auteur a visiblement pris le parti de proposer un roman fantasy destiné davantage aux profanes qu’aux adeptes chevronnés du genre. Son écriture répond à la même exigence, il va droit au but sans s’appesantir sur de trop longues descriptions aussi bien des personnages que des lieux. Toutefois ne vous fiez pas aux apparences, le récit est peut être moins manichéen qu’il ne le laisse paraître de prime abord.
Pour un premier roman je trouve qu’il s’en sort plus qu’honorablement. D’autant qu’il sort des sentiers battus en proposant un univers totalement original (mention spéciale aux aons) alors qu’il aurait pu se contenter de s’inspirer des classiques de l’heroic fantasy sauce Tolkien ou AD&D. Une bonne introduction à la fantasy pour les curieux.
Depuis des années Brandon Sanderson répète qu’il n’exclut pas d’écrire une suite à Elantris, avant de reconnaître sur la lancée qu’il n’en a, à ce jour, pas encore couché la moindre ligne… Pour souligner mon propos j’ajouterai que le roman fête, cette année, ses dix ans (en VO, la VF est sortie en 2009 chez Orbit, puis en poche en 2011). Et pourtant il est vrai qu’il y aurait matière pour une suite…
Tout ce que tu dis e tente (prince, princesse, prêtre, fantasy) Je vais un peu plus me pencher sur cette affaire tiens!!!!
Merci du partage encore une fois!!!!!;)
Pour un one shot en fantasy il est vraiment bien finalisé.
Du coup je vais certainement me pencher sur d’autres titres de l’auteur.
Envie de noter… sais-tu que tu m’énerves lorsque tu me fais ajouter un roman à ma PAL dantesque ??? 😀
Ca va te changer un peu de fantasy 😉
Je dois continuer l’intégrale du pot de chambre en fer en version « livres » et pas que celle en version « série télé » ;-))
Je suis en plein dans l’Intégrale 5… Pour la suite va falloir patienter 😦
Je trouve dommage que la série TV prenne de l’avance sur les romans. D’un autre côté difficile de leur demander de patienter x années avant de pondre la suite
Obligé d’avancer par rapport au roman, Martin n’a même pas fini de les écrire, non mais !!
Bon, ça gâchera des surprises si on regarde plus vite qu’on ne lit… 😛