[DVD] Films en vrac

Films en vrac

Star Trek – Into Darkness
Alors qu’il rentre à sa base, l’équipage de l’Enterprise doit faire face à des forces terroristes implacables au sein même de son organisation. L’ennemi a fait exploser la flotte et tout ce qu’elle représentait, plongeant notre monde dans le chaos… Dans un monde en guerre, le Capitaine Kirk (Chris Pine), animé par la vengeance, se lance dans une véritable chasse à l’homme, pour neutraliser celui qui représente à lui seul une arme de destruction massive, John Harrison (Benedict Cumberbatch), un ancien membre d’élite de la flotte.
Je n’ai jamais accroché à l’univers de Star Trek toutefois la curiosité m’a poussé à voir ce que ça pouvait donner entre les mains de JJ Abrams. Pourquoi dans ce cas commencer par le second film de la saga remaniée par le réalisateur ? Et pourquoi pas ma foi ? Le premier film n’a pas été suffisamment alléchant pour me faire franchir le cap de mes réticences… Il semblerait que la volonté de JJ Abrams ait été de proposer une nouvelle vision de la saga en la situant dans un univers parallèle de son modèle ; on y voit notamment le nouveau Spock (Zachary Quinto) en contact avec l’ancien Spock (Leonard Nimoy) afin d’avoir des informations sur leur ennemi. Compliqué ? Un peu oui, finalement voir le premier film aurait peut être aidé à comprendre.
Même si je reconnais que le film est plutôt bien ficelé, il manque un petit quelque chose pour que la sauce prenne vraiment… A moins que je ne sois définitivement pas un trekkie. Vivement le prochain Star Wars, ah tiens c’est encore JJ Abrams qui sera aux commandes…

Hansel & Gretel – Witch Hunters
Liés par le sang, Hansel (Jeremy Renner) et Gretel (Gemma Arterton) sont aujourd’hui des chasseurs de sorcières réputés. Le maire d’Ausbourg (Rainer Bock) fait appel à eux pour délivrer la ville des assauts de sorcières qui kidnappent les enfants ; rapidement les deux mercenaires se mettent à dos le sheriff Beringer (Peter Stormare). Mais une menace plus grande pése sur la ville et ses habitants, Muriel (Famke Janssen), une puissante sorcière prépare un rituel qui donnera l’immortalité aux sorcières…
Le film de Tommy Wirkola (c’est son premier film réalisé aux States) se situe 15 ans après le conte des Frères Grimm (sauf qu’ils ne retrouveront jamais leurs parents, ceux ci étant décédés). Je pense être plutôt « bon public », quand je décide de mater un film je sais grosso modo à quoi m’attendre aussi je base mes critiques sur ses attentes. En l’occurrence je m’attendais à un divertissement bourré d’action mais avec tout de même une trame solide ; pour les deux premiers points je ne trouve rien à redire par contre au niveau scénario on est proche du néant absolu, idem pour la profondeur des personnages. A oublier au plus vite…

Les Gamins
Tout juste fiancé, Thomas (Max Boublil) rencontre son futur beau-père Gilbert (Alain Chabat), marié depuis 30 ans à Suzanne (Sandrine Kiberlain). Gilbert, désabusé, est convaincu d’être passé à côté de sa vie à cause de son couple. Il dissuade Thomas d’épouser sa fille Lola (Mélanie Bernier) et le pousse à tout plaquer à ses côtés. Ils se lancent alors dans une nouvelle vie de gamins pleine de péripéties, persuadés que la liberté est ailleurs. Mais à quel prix retrouve t-on ses rêves d’ado ?
C’est la comédie familiale par excellence, le réalisateur, Anthony Marciano, joue à fond sur le burlesque mais sans en faire des tonnes ; du coup ça passe comme une lettre à la poste. Autant comme humoriste Max Boublil n’est pas du genre à faire dans la finesse, autant ici il est nettement plus « sage » ; quant à Alain Chabat il est… égal à lui même (c’est un compliment). On sourit et on rit sans retenue. La scène à l’Unesco vers la fin du film est à mourir de rire, mais je n’en dirai pas plus afin de laisser intact l’effet de surprise.

Mohamed Dubois
Héritier de la banque Berthier, Arnaud Dubois (Eric Judor) a plutôt une tête à se prénommer… Mohamed. D’ailleurs ne serait-il pas plutôt le fils de Saïd, l’ex-prof de tennis de sa mère à Djerba ? Suite à une dispute avec son père, il décide de quitter le nid douillet du Vésinet. Il croise alors le chemin de Mustafa (Youssef Hajdi), qui lui présente sa sœur Sabrina (Sabrina Ouazani) dont Arnaud tombe immédiatement amoureux. Mais il réalise très vite que le seul moyen de la séduire est de lui laisser croire qu’il est un beur comme elle et qu’il s’appelle… Mohamed. Il s’installe alors dans la cité de Sabrina, où il fera tout pour s’intégrer.
Pour son premier long métrage Ernesto Ona décide de jouer la carte « choc des cultures », pas vraiment une idée nouvelle et difficile de passer après Intouchables ou encore De L’Autre Côté du Périph’. Si Eric Judor tient là son premier rôle principal sans son inséparable complice Ramzy Bedia, il reste dans un registre où il surjoue, au risque de lasser le spectateur. Et c’est exactement l’effet qu’il a eu sur moi, heureusement que l’histoire s’enrichit au fur et à mesure sinon je pense que j’aurai abandonné la côté comédie romantique avant la fin…

Very Bad Trip 3
Deux ans ont passé. Phil (Bradley Cooper), Stu (Ed Helms) et Doug (Justin Bartha) mènent des existences tranquilles et heureuses. Aux dernières nouvelles, Leslie Chow (Ken Jeong), qui attirait les catastrophes, a échoué dans une prison en Thaïlande. Le seul de la Meute à ne pas avoir trouvé son équilibre est Alan (Zach Galifianakis). Se cherchant toujours, la brebis galeuse du groupe a arrêté les médocs et donné libre cours à ses impulsions, ce qui, dans son cas, revient à ne reculer devant rien et à ne se fixer aucune limite…
Todd Phillips clôt sa trilogie acoolisée avec un volet un peu moins déjanté que les précédents. Pas de lendemains difficiles, ni d’amnésie passagère mais une mission pour la survie de Doug, retenu en otage par Marshall (John Goodman)un maffieux que Chow a arnaqué. Je vous rassure le film reste dans l’esprit de ses aînés, avec un humour décalé et des situations toujours aussi improbables.
Juste pour info, ne coupez pas quand le générique de fin démarre, vous passeriez à côté d’un final plus barré que jamais. Incontestablement je suis fan de cette trilogie !

American Nightmare
Dans une Amérique prospère et quasiment débarrassée de la criminalité, les autorités ont instauré une Purge annuelle. Une nuit (de 19h à 7h) par an, les citoyens américains ont le droit de laisser libre cours à leurs pires instincts. Certains se prêtent au jeu, alors que d’autres se contentent de se protéger. C’est la cas de la famille Sandin, James (Ehtan Hawke), Mary (Lena Headey) et leurs enfants, Charlie (Max Burkolder) et Zoey (Adelaide Kane). Sauf que cette nuit là rien ne va se passer comme prévu…
James DeMonaco nous propose un thriller futuriste plutôt efficace et bien construit. Les acteurs sont convaincants. La tension monte crescendo, tandis que la famille Sandin se retrouve prise dans une spirale infernale. Difficile de se mettre à leur place et de dire comment on réagirait dans la même situation. Protéger sa famille : OK, mas à quel prix ?
Avec un budget de 3 millions de dollars, le film réussit un joli coup marketing puisqu’il a déjà engrangé plus de 86 millions au box office mondial (dont 34 sur le premier weekend).

[TV News] Adonis Stevenson vs Travoris Cloud

Stevenson vs CloudUne fois n’est pas coutume Canal+ proposait un après-midi boxe, direction le Bell Centre de Montréal pour trois rencontres en mi-lourds dont un titre mondial WBC opposant Adonis Stevenson à Travoris Cloud.
Pour une fois le décalage horaire joue en notre faveur, les grandes rencontres se déroulent en nocturne sur le continent nord-américain, l’amateur de boxe en Métropole doit se lever à 2h30 du matin alors qu’à Nouméa il suffit d’allumer la TV à 12h30.
Les stats des boxeurs sont celles d’avant les combats du jour, dans l’ordre : nombre de victoires, nombre de défaites, nombre de matchs nuls et nombre de victoires par KO.
Eleider Alvarez (12 – 0 / 7 KO) – Edison Miranda (35 – 8 / 30 KO)
La mise en bouche opposera ces deux boxeurs colombiens sur 10 rounds. Un match à sens unique, largement dominé par Alvarez ; la seule option pour Miranda était de chercher le KO, il ne l’a pas fait. Victoire d’Alvarez, qui reste donc invaincu, sur décision unanime des juges à l’issue de la rencontre. Victoire sans éclat et combat bien fade au final…
Jean Pascal (27 – 2 – 1 / 15 KO) – Georges Blades (23 – 4 / 16 KO)
Après sa défaite face à Bernard Hopkins en 2011 sur ce même ring du Bell Centre, le boxeur québécois se devait de signer un retour gagnant pour reconquérir son public. Les choses s’annoncaient plutôt bien puisqu’il enverra Georges Blades au tapis dès la seconde reprise. Mais au lieu de profiter de son avantage, jean Pascal nous proposera un troisième et un quatrième round particulièrement soporifique, provoquant même des huées dans le public. Ce devait être le signal qu’il attendait puisqu’il remportera le combat par KO dans la cinquième reprise.
Un boxeur assez étrange dans son style, pas encore assez mature pour affronter les grands de cette catégorie mi-lourds. En janvier prochain il doit rencontrer son compatriote, Lucian Bute, avec en jeu une ceinture WBC.
Adonis Stevenson (21 – 1 / 18 KO) – Travoris Cloud (24 – 1 / 19 KO)
Comme Jean Pascal, Adonis Stevenson est un québécois originaire de Haiti. Après une jeunesse plutôt houleuse eet un passage par la case prison, il se canalise à travers la boxe, au vu de ses stats ça lui réussit plutôt bien. Son tour de force étant une victoire fulgurante, par KO en 76 secondes contre Chad Dawson en juin 2014, victoire qui lui vaudra la ceinture mondiale WBC.
C’est donc ce titre qu’il défend en rencontrant Travoris Cloud (destitué de son titre mondial par Bernard Hopkins). D’entrée de jeu c’est Stevenson qui impose le rythme, les coups portés sont efficaces et marquent rapidement Cloud, Stevenson, travaille au corps et au visage, Cloud encaisse mais fatigue. Adonis Stevenson sera déclaré vainqueur sur arrêt de l’arbitre (Travoris Cloud a en effet les deux arcades, la pomette droite et le nez ouverts) à la septième reprise.
Un boxeur à suivre, qui peut certainement aller loin s’il ne brûle pas les étapes par excés de confiance. En novembre il va de nouveau devoir défendre son titre, cette fois c’est le britanique Tony Bellew qui tentera de lui piquer sa ceinture.

[BOUQUINS] Mathieu Gaborit – Chronique Du Soupir

M. Gaborit - Chronique Du SoupirUn peu de fantasy pour changer, trouver des titres isolés dans ce genre n’est pas une mince affaire, la saga est reine dans ce domaine ! De même les auteurs français ne sont pas légion à s’aventurer dans le genre. Voilà deux raisons qui m’ont poussé à me pencher sur Chronique Du Soupir de Mathieu Gaborit.
Lilas, une ancienne guerrière naine, s’occupe de l’auberge du Sycomore, depuis la mort de son époux. Même la présence d’Errence, un elfe devenu son amant, ne peux l’empêcher de ne pas se sentir à sa place dans cette vie trop calme pour son tempérament de feu. Quand son fils, Saule, franchit la porte de l’auberge avec Brune, une jeune humaine agonisante mais aussi et surtout fille adoptive de la Haute Fée de Médiane qu’il a enlevée pour la sauver ; Lilas prend le parti de se battre pour les siens.
L’auteur crée un univers totalement à part, où le coeur des individus (humains, nains, elfes et sirènes) a été remplacé par une fée qui leur insuffle le souffle de la vie. Et force est de reconnaître que ce monde n’est pas évident à appréhender avec tout ce qui l’entoure ; n’essayez pas de tout assimiler d’une traite vous n’y gagnerez qu’une migraine carabinée ; laissez plutôt les choses se mettre en place au fur et à mesure que l’auteur viendra étoffer son univers (tout ne sera pas forcément clair mais ça ne nuira pas à la compréhension du récit). Sachez juste que tout repose sur le souffle : la vie, la magie,  le combat et la mort.
Autre élément capital d’un récit de fantasy : les créatures fantastiques. Médiane est une cité régie par les fées puisqu’elles habitent chaque individu, la Haute Fée représente la plus haute autorité de la cité mais rapidement il sera aussi question d’une Fée Primordiale, la mère de toutes les fées. Comme je l’ai dit plus haut, les humains côtoient des elfes, des nains et des sirènes, ça peut paraître un peu léger comme bestiaire mais il se suffit à lui même (vous aurez le droit à quelques invités surprises… sauf qu’ils ne seront pas faits de chair et d’os).
L’intrigue peine à démarrer (en gros le premier quart du bouquin plante le décor), mais une fois lancée le rythme et les rebondissements parviennent à nous tenir en haleine, la lutte de Lilas semble vouée à l’échec face aux forces déployées par la Haute Fée mais on a envie de savoir comment cela se finira (enfin une surprise).
Dans l’ensemble les personnages manquent de profondeur, quelques paragraphes de plus auraient permis de leur donner plus de « vie ». Qui plus est le personnage de Lilas est aussi charismatique qu’une méduse sur une autoroute en plein été ; la nana est aussi froide que arrogante, même s’il semblerait qu’elle soit devenue comme ça après la mort de son époux. Quant au « mystère » qui entoure Brune on en devine rapidement la véritable nature (toutefois ses motivations réussiront sans doute à vous surprendre). Les autres ? Juste des coquilles vides.
Déjà en soi l’univers créé par Mathieu Gaborit est très féérique, mais si en plus dans son style il s’autorise des envolées lyriques alors là ça devient franchement too much. Incontestablement un roman de fantasy des plus original mais toutefois je n’ai que moyennement adhéré (je l’ai lu dans la journée je mentirai donc en disant que je n’ai pas aimé).
Il semblerait que le titre du bouquin ait aussi été sujet à une bien étrange magie, Chronique Du Soupir (le titre officiel dans le catalogue de l’éditeur) devient parfois Les Chroniques Du Soupir, couverture à l’appui (c’est le cas notamment sur Babelio). J’avoue que j’ai un peu de mal à comprendre le comment du pourquoi de la chose, mais je vous rassure ça ne m’empêchera pas de dormir !

[BOUQUINS] Koushun Takami – Battle Royale

K. Takami - Battle RoyaleCa faisait un moment que j’avais laissé en plan mon challenge 100% SF, j’y reviens donc avec un invité surprise : Battle Royale de Koushun Takami. En fait à la base je pensais m’attaquer à Hunger Games mais j’ai bifurqué sur l’auteur japonais qui a, semble-t-il, pas mal inspiré Suzanne Collins ; honneur aux anciens donc (le roman date de 1999 mais est sorti en français seulement en 2006) mais aussi et surtout à une intrigue que je suppose plus mature.
Tous les ans une classe de troisième de la République de Grande Asie est sélectionnée pour participer au programme. Les élèves sont lâchés, armés, sur une île où ils doivent s’entretuer jusqu’à ce qu’il ne reste qu’un seul survivant. En cette année 1997, c’est la 3ème B du collège Shiroiwa qui a été désignée. Shûya, l’un des 42 adolescents pris dans ce jeu macabre, espère convaincre un maximum d’élèves de refuser les règles imposées, de faire jouer leur solidarité afin de se soulever contre les militaires qui encadrent l’épreuve ; mais pour certains de ses camarades le « jeu » a déjà commencé…
Vous l’aurez compris on est en pleine uchronie (une autre « version » de notre monde), ce qui de fait justifie pleinement le  label SF. La République de Grande Asie est en fait le Japon, devenu un régime totalitaire d’inspiration fasciste régi d’une main de fer par le Reichsführer (si j’ai bien tout compris ça a dû se produire dans les années 20). En passant j’adore les noms données aux deux Corée : la Semi République de Corée pour le Sud et la République Impopulaire et Dictatoriale de Corée pour le Nord.
La longue intro qui présente certains des élèves, encore ignorants de leur triste sort, peut être décourageante au vu des nombreux noms japonais mais d’un autre côté elle s’impose car c’est la dernière fois que Shûya porte un regard d’ado sur le monde qui l’entoure. Pour le lecteur occidental il peut paraître difficile de ne pas s’emmêler les pinceaux entre tous les personnages mais au final il n’en est rien, on identifie vite les personnages principaux et les relations qui lient les uns aux autres. Une fois passée l’intro on est plongé au coeur de l’action, le rythme imposé par l’auteur nous scotche irrémédiablement à son intrigue pleine de surprises, d’autant que ce rythme ne faiblira jamais… Par contre c’est à réserver à un public averti, c’est violent et gore, pas gratuitement, c’est juste imposé par la nature même de l’intrigue.
Qui plus est le style de l’auteur rend la lecture aisée, on avale les 864 pages (en version poche) sans s’en rendre compte. Les chapitres sont courts, percutants, et tous s’achèvent par le sinistre décompte des survivants, [Reste : n]. Si l’essentiel du bouquin se concentre sur le groupe de Shûya, les autres personnages ne sont pas pour autant oublié, certains développent leur propre stratégie de survie (soit en s’engageant pleinement dans le jeu, soit en cherchant à éviter l’affrontement). D’ailleurs ce n’est pas Shûya qui a la plus forte personnalité dans le récit, deux noms s’imposent : Kawada et Kiriyama (mais je vous en dirai pas plus).
Visiblement l’univers de Battle Royale a pas mal inspiré les produits dérivés puisque l’on compte deux films (réalisés par Kinji Fukasaku) et une série de manga (avec Koushun Takami au scénario et Masayuki Taguchi au dessin). Je passe mon tour pour les mangas, par contre j’avoue que les films m’intriguent (je me demande s’ils réussiront à restituer la même ambiance oppressante que le bouquin, et surtout pourquoi une suite ?), à voir si l’occasion se présente.
A ce jour c’est le seul roman de l’auteur, un second serait en chantier mais je ne trouve aucune info quant à son contenu…
Comme le bouquin m’a vraiment plu je me suis dit naïvement que j’allais me l’offrir, sauf que aucune librairie de la place ne l’a en stock ; plutôt que de le commander avec des frais de transport en sus je vais plutôt passer par Amazon, qui plus est ça me permettra de choisir l’édition que je souhaite acheter. Par contre ça m’aurait arrangé de disposer d’une version papier pour corriger l’epub que j’ai récupéré, outre de nombreuses erreurs d’OCR facilement réparables, on tombe parfois (à quatre ou cinq reprises sur l’ensemble du bouquin) il manque des fins de phrase, à défaut j’ai complété les blancs à partir d’un epub en anglais (mise en page complétement pourrie mais bien utile pour le texte manquant).

[MUSIC] Lynda Lemay – Feutres & Pastels

Lynda Lemay - Feutres & PastelsSi vous me demandez de vous nommer la chanteuse francophone que je préfère je vous répondrais sans hésitation : Lynda Lemay. Je l’ai découverte en 2000 avec son album Du Coq A L’Ame, ça a été le coup de foudre musical instantané ! Depuis je ne rate aucun de ces albums, je me suis même procuré les cinq sortis avant 2000. C’est donc tout naturellement que je consacre ce post à son treizième album : Feutres & Pastels.
Avant d’entrer dans le vif du sujet laissez-moi vous expliquer les raisons de ce coup de foudre. J’ai tout de suite été sous le charme de cette voix à l’accent chantant du Québec, mais surtout c’est une chanteuse à textes : ses chansons méritent une écoute totale et non simplement de défiler en fond sonore. Au fil des titres elle vous parlera d’elle, jouera avec humour sur les mots ou abordera des sujets plus graves. C’est ce cocktail qui ne m’a jamais déçu, et son dernier album ne déroge pas à la règle.
Visuellement on retrouve toujours la même sobriété que dans les jaquettes précédentes. Musicalement j’ai l’impression que les arrangements musicaux sont plus travaillés. Et textuellement c’est toujours un régal pour les oreilles.
Je ne vais pas vous faire une critique piste par piste (la version collector en contient 23, contre 17 pour la version simple). Pour illustrer mon propos je vais simplement tirer quelques pistes de l’album.
A tout seigneur tout honneur commençons par le premier titre, qui est aussi le single de promotion de l’album : Je tourne, je tourne ; elle y raconte sa vie d’artiste en tournée, avec ses joies et ses doutes. Le second titre, Comment ça va, porte un regard désabusé sur sa vie personnelle. Elle enchaîne ensuite avec Cagoule, qui dénonce le racisme à Montréal.
On aurait pu « craindre » un album plus sombre que les précédents, mais Lynda Lemay nous rassure avec un thème qui lui est cher : le rôle de la mère. Dans Quand j’étais p’tit gars, elle se met à la place d’un enfant devenu adulte qui s’excuse auprès de sa mère pour toutes les conneries qu’il a fait gamin.
Et bien entendu on retrouve des touches d’humour plus ou moins léger : Doux doux le méchant loup aborde l’infidélité tandis que Les petits et les grands joue clairement la carte comique pur et dur.
Lynda Lemay ajoute même une nouvelle corde à son arc en se posant comme militante pour le Québec libre avec son titre Attendre son pays. Question sur laquelle je ne me positionnerai pas, c’est l’affaire des québécois.
Je vous laisse découvrir la suite… Moi en tout cas je suis toujours sous le charme !

Lynda Lemay – Je tourne, je tourne


[BRD] No Pain, No Gain

No Pain No GainEt hop encore un film qui j’écarte de mon prochain post groupé, il faut dire que ce No Pain, No Gain de Michael Bay, vaut son pesant de cacahuètes (ou de pop-corn comme vous préférez).
À Miami, Daniel Lugo (Mark Wahlberg), coach sportif, ferait n’importe quoi pour vivre le « rêve américain » et profiter, comme sa clientèle fortunée, de ce que la vie offre de meilleur : maisons de luxe, voitures de course et filles de rêve… Pour se donner toutes les chances d’y arriver, il dresse un plan simple et (presque) parfait : enlever un de ses plus riches clients (Tony Shalhoub ) et… lui voler sa vie. Il embarque avec lui deux complices, Paul Doyle (Dwayne Johnson) et Adrian Doorbal (Anthony Mackie), aussi influençables qu’ambitieux.
Aussi difficile à croire que cela puisse paraître après avoir vu le film, Michael Bay s’est inspiré d’un fait divers authentique (survenu en 1995 à Miami) pour nous offrir un show survitaminé mettant en scène un trio aussi bodybuildés-narcissiques que décérébrés. Dans le genre branquignoles il est difficile de faire pire que ces trois gugusses qui vont se laisser entrainer dans une histoire sur laquelle ils finiront par perdre tout contrôle, enchaînant les situations les plus improbables pour notre plus grand plaisir! Mais je crois que le plus épatant dans toute cette affaire reste la réaction de la police (à découvrir).
Impossible de vous dire du mal de ce film, tout est parfaitement maîtrisé, les acteurs sont bluffants (y compris Dwayne Johnson qui, pour une fois, abandonne son air de bovin constipé pour interpréter un « brave » couillon), l’intrigue est rondement menée, sans le moindre temps mort, même la bande son est accrocheuse. On a le droit à un cocktail d’humour (aussi bien dans les situations que dans les dialogues) et d’action mais aussi à plus que ça, c’est fait intelligemment (jusqu’où certains sont prêts à aller pour avoir leur part de « rêve américain » ?). Un pur régal à regarder !
Michael Bay nous avait plutôt habitué à blockbusters aux budgets faramineux (Pearl Harbour, la trilogie Transformers…), le moins qu’on puisse dire c’est qu’il prend un virage à 180° avec ce film. Pour ce film il a dû se « contenter » d’un budget de 26 millions de dollars, lui même ainsi que Mark Wahlberg et Dwayne Johnson ont renoncé à leur salaire pour opter à un pourcentage sur les recettes. Choix gagnant ou pas ? Il faut croire que oui puisque le box office US affiche déjà pas loin 50 millions de dollars (pas assez de recul pour avoir les chiffres à l’international).
Le film est sorti dernièrement en Métropole donc n’espèrez pas le voir en DVD/BRD avant quelques mois, à moins de vous laisser tenter par un doublage québécois ; c’est d’ailleurs cette version (téléchargée) que nous avons visionné, c’est toujours déconcertant d’entendre les noms propres prononcés à l’américaine alors que le reste de la phrase est en français… Il n’est pas exclu que je m’offre le blu-ray à sa sortie, les bonus pourront jouer un rôle décisif dans mon choix.

[BRD] World War Z

World War ZAu départ je voulais inscrire ma chronique du film de Marc Forster, World War Z, au coeur d’un post groupé mais finalement j’estime qu’il mérite bien un sujet rien qu’à lui.
Un jour comme les autres, Gerry Lane (Brad Pitt) et sa famille (sa femme et leurs deux filles) se retrouvent coincés dans un embouteillage monstre sur leur trajet quotidien. Ancien enquêteur des Nations Unies, Lane comprend immédiatement que la situation est inhabituelle. Tandis que les hélicoptères de la police sillonnent le ciel et que les motards quadrillent les rues, la ville bascule dans le chaos…
Dans sa forme initiale (un recueil de divers témoignages visant à retracer l’historique de la WWZ) le roman est totalement inadaptable, le choix du réalisateur de nous proposer un point de vue unique est des plus judicieux afin de miser au maximum sur le rythme et le spectaculaire. De ce point de vue (l’attaque de la ville fortifiée de Jérusalem est un morceau d’anthologie), et à bien d’autres égards, le film remplit parfaitement son rôle, plus de deux heures durant (version longue oblige) j’ai été scotché. Pour ne rien gâcher les effets spéciaux sont superbes, tant dans la création des zombies (juste ce qu’il faut de maquillage) que dans l’esthétique générale du film. Enfin Brad Pitt se donne à fond dans le rôle (il a assuré lui même ses nombreuses cascades) et le résultat n’en est que plus convainquant.
L’accouchement du film fut douloureux du fait de nombreuses tensions pendant la phase de production mais le résultat final (sorti avec plus de six mois de retard sur la date annoncée) vaut le détour. Suffit d’un coup d’oeil sur les chiffres pour s’en convaincre, avec un budget de 190 millions de dollars le film en a déjà engrangé 537 au box office mondial. Du coup les studios, qui avaient promis une trilogie en cas de succès, se frottent déjà les mains ; pour ma part je suis plus que sceptique quant à la nécessité d’une suite (et plus encore de deux suites), les aspects les plus intéressants ont été abordés dans ce film, si c’est pour voir deux heures durant les survivants dézinguer du zombie à tour de bras j’avoue que je ne vois pas trop l’intérêt de la chose.
Je suis resté sourd aux critiques dénonçant une prise de position clairement pro israélienne et même après avoir vu le film ça me fait d’avantage sourire qu’autre chose. C’est vrai qu’en l’espace de quelques minutes on passe d’une cité fortifiée hyper sécurisée à un foutoir monumentale où les zombies croquent la vie à pleines dents ; et tout ça pourquoi ? Parce qu’Israel a ouvert ses portes aux réfugiés palestiniens, qui avec leurs braillements chants traditionnels ont attiré les hordes de zombies sur Jérusalem. Pas de quoi en faire tout un plat, ça reste du cinéma de divertissement pas un manifeste politique…
Bref un film que j’achèterai avec plaisir en BRD afin de bénéficier pleinement de la HD. Quant à ceux qui voudraient découvrir le roman, l’éditeur Orbit propose, à l’occasion de la sortie du film, une Intégrale Z de Max Brooks, regroupant les titres World War Z et Le Guide De Survie En Territoire Zombie ainsi que quatre nouvelles inédites.

[BOUQUINS] J. Heska – Pourquoi Les Gentils Ne Se Feront Plus Avoir ?

SJ. Heska - Pourquoi Les Gentils...econde lecture pour les Editions Seconde Chance afin de promouvoir leur auteur, J. Heska, chronologiquement il s’agit en fait de son premier roman et la chose s’appelle Pourquoi Les Gentils Ne Se Feront Plus Avoir ?. Vous noterez au passage que ce bouquin s’inscrit bien dans mon cycle actuel spécial titres à rallonge.
Jérôme Laplace est un gentil ordinaire, trop ordinaire, transparent même, les autres ne font pas attention à lui et pour ne rien arranger il est quelque peu gaffeur. Il n’a qu’un véritable ami, tout aussi transparent que lui, et sa relation de couple est pour le moins bancale. Au mieux il est celui que l’on ignore, au pire celui dont on se moque. Jusqu’au jour où Jérôme décide qu’il ne se laissera plus marcher sur les pieds…
Le bouquin se présente comme le journal de notre brave Jérôme, divisé en cinq parties qui reflètent son état d’esprit du moment (Déni – Acceptation – Révolte – Adaptation – Intégration). Chaque chapitre (journée) commence par une référence à Forrest Gump, le film de Robert Zemeckis, en reprenant la célèbre phrase prononcée par Tom Hanks : « La vie, c’est comme une boite de chocolat... », sauf que c’est un peu plus brut de décoffrage sous la plume de J. Heska (le premier chapitre commence par : « La vie, c’est comme une grande tartine de merde. On en mange tous les jours un bout.« ).
Bien malin celui ou celle qui parviendra à cataloguer ce bouquin dans un genre précis, pour moi il fait partie de ces OLNI (Objets Littéraires Non Identifiés) que j’ai toujours plaisir à découvrir au fil de mes errances livresques… En l’occurrence c’est plutôt agréable à lire, tant dans son style que dans son intrigue, léger sans être superficiel, jouant parfois sur la touche de l’humour et d’autre dans un registre plus « sérieux » (sans jamais devenir pompeux). Au fil des pages on découvre comment un coup simple coup de gueule de Jérôme va donner naissance à un véritable mouvement populaire qui lui échappera totalement ; sur le fond et la forme le « cimondisme » (je vous laisse découvrir de quoi il retourne) semble être une idée prometteuse mais dans les faits je doute qu’il puisse connaître un engouement tel que décrit dans le bouquin de J. Heska.
Merci encore à Isabelle, chargée de communication, de m’avoir permis de découvrir un auteur qui semble avoir de multiples cordes à son arc. Vous retrouverez prochainement ma troisième et dernière chronique.

[BOUQUINS] Mark Haddon – Le Bizarre Incident Du Chien Pendant La Nuit

M. Haddon - Le Bizarre Incident...Restons dans les titres à rallonge avec Le Bizarre Incident Du Chien Pendant La Nuit de Mark Haddon, mais la longueur du titre et bien le seul point commun avec le roman de L.C. Tyler.
Wellington, le caniche géant de Mme Shears a été tué. Christopher Boone, 15 ans, décide de découvrir le pourquoi du comment de ce crime. Sauf que Christopher est atteint du syndrome d’Asperger, il ne s’est jamais aventuré plus loin que le bout de la rue et et le moindre élément susceptible de déranger son quotidien parfaitement ordonné s’imposera à lui comme un obstacle insurmontable…
Le livre est écrit à la première personne pour nous placer dans la peau de Christopher qui tient une sorte de journal intime ; les numéros de chapitre sont uniquement des nombres premiers, chaque chapitre est court (voire très court), rédigé dans un style est volontairement simple mais jamais enfantin et souvent illustrés ; le syndrome d’Asperger est une forme d’autisme qui n’implique pas un retard mental (pour plus d’info je vous invite à consulter la page Wikipedia ou les multiples ressources disponibles via le Net).
L’histoire principale est entrecoupée par des chapitres qui n’ont rien à voir avec elle, il s’agit juste des digressions de la pensée de Christopher ; cela contribue à nous plonger vraiment dans l’esprit d’un adolescent Asperger. La plupart de ces digressions nous font prendre conscience de la grande intelligence de Christopher qui est passionné par les maths (je n’ai pas cherché à me pencher sur les quelques problèmes qu’il présente, prise de tête assurée), la physique et l’astronomie. Christopher porte un regard très personnel sur son environnement (« Et pendant que je dormais, j’ai fait un de mes rêves préférés. (…) Dans ce rêve, presque tous les habitants de la terre sont morts, parce qu’ils ont attrapé un virus.« ) , pas toujours très tendres (par exemple quand ils pensent aux autres enfants de son école spécialisée : « Tous les autres enfants de mon école sont idiots.« ) mais jamais méchant (juste d’une sincérité totalement innocente).
L’auteur a parfaitement réussi son pari en abordant un sujet sensible sous un angle particulièrement audacieux, on se retrouve avec un mélange de sérieux et de légèreté qui passe par toute une gamme de sentiments (quasiment du rire aux larmes), mais sans auto-apitoiement, ni mièvrerie. Une lecture qui fait du bien…

[BOUQUINS] L.C. Tyler – Etrange Suicide Dans Une Fiat Rouge A Faible Kilométrage

L.C. Tyler - Etrange Suicide...J’ai eu beaucoup de raisons de me sentir attiré, presque aimanté, par ce bouquin. Déjà un titre à rallonge plus que bizarroïde, puis une couv’ sobre (faut dire que vu la longueur du titre la sobriété est obligatoire, ensuite l’éditeur (Sonatine) et enfin la quatrième de couv’ qui m’a paru être la cerise sur la cadeau. Et voilà mes chers lecteurs et amis comment je me retrouve à chroniquer Etrange Suicide Dans Une Fiat Rouge A Faible Kilométrage de L. C. Tyler.
Ethelred Tressider écrit sous trois pseudonymes différents trois types de romans différents, notamment des romans policiers. Un jour la police lui annonce que son ex-épouse a disparu en laissant une supposée lettre de suicide. Le lendemain le corps est retrouvé, il semblerait qu’elle ait été assassinée. Elsie Thirkettle, son agent littéraire, pousse son poulain à mener sa propre enquête mais notre écrivain n’est guère motivé à l’idée de jouer les détectives privé, pour lui une enquête de police est l’affaire des policiers…
Point de corps dans la Fiat rouge, point non plus de suicide à l’horizon. On se demande bien où le traducteur a été cherché un titre aussi tordu, seule la Fiat rouge est présente dans le récit. Il faut bien avouer que le titre original, The Herring Seller’s Apprentice, n’est guère plus évocateur du contenu puisque qu’il pourrait se traduire littéralement par L’Apprenti du Vendeur de Harengs (à moins que la subtilité d’un jeu de mot ne m’ait échappé).
La construction même du bouquin est plutôt originale, le plus souvent on suit la progression de l’intrigue à travers le personnage d’Ethelred, mais parfois Elsie vient y mettre son grain de sel (ces deux points de vue sont écrits à la première personne, différenciés par le choix de la police de caractère) ; plus tard on retrouve des premiers jets du prochain roman d’un Ethelred en mal d’inspiration. Ca peut paraitre chaotique mais tout s’emboite parfaitement (hormis les digressions littéraires d’Ethelred qui semblent être là juste pour le fun) au fur et à mesure que l’on suit l’enquête pas vraiment conventionnelle d’Ethelred et Elsie (des prénoms à coucher dehors vous en conviendrez avec moi).
N’espérez pas un thriller qui vous hérissera le poil des pieds à la tête (si vous frissonnez en lisant ce bouquin alors c’est qu’il doit y avoir un courant d’air quelque part chez vous), le ton est franchement léger, l’auteur joue plus la carte de l’humour que du suspense, toutefois l’enquête n’est pas totalement laissée en plan, elle est même plutôt bien ficelée et nous réservera quelques surprises (le final est grandiose). Un polar burlesque qui procure un réel plaisir de lecture.
Ethelred et Elsie sont des personnages récurrents de L. C. Tyler (ce qui est loin d’être une évidence à la fin de ce premier volet), à ce jour la série comporte quatre titres (celui-ci est le premier) ; le second roman de la série devrait sortir dans les prochains jours chez Sonatine, nul doute que les autres suivront. J’ai hâte de découvrir les prochaines péripéties d’Ethelred et Elsie…