[BOUQUINS] Loiseau & Rambaud – L’Énorme Enquête

Un garde forestier est retrouvé mort dans la rue, un couteau planté dans la poitrine. Mais la rigidité cadavérique a été tellement rapide que le corps n’est pas tombé au sol. Et, si le couteau, qui s’est plié sous l’impact, a traversé le torse de la victime en y faisant des détours, il n’a touché aucun organe vital. Une bien mystérieuse enquête s’annonce pour Commissaire et Inspecteur.

Je remercie les éditions Delcourt et Net Galley pour leur confiance renouvelée.

D’emblée l’accroche des éditions Delcourt annonce la couleur : « Tous les éléments sont réunis pour une Énorme Enquête plongée dans l’absurde, dans la lignée des Nuls. » Et le moins que l’on puisse dire c’est que cette enquête ressemble effectivement davantage à La Cité De La Peur qu’à du polar pur jus façon Scorcese ou De Palma.

Adeptes d’intrigues tarabiscotées passez votre chemin, ici vous aurez surtout le droit à une succession de gags où l’improbable côtoie l’absurde, et ce aussi bien dans les situations que dans les dialogues. À commencer par les enquêteurs surnommés simplement Inspecteur et Commissaire (mais l’on croisera aussi FBI et bien sûr l’inévitable Tueur).

Autant je considère le film des Nuls, La Cité De La Peur, comme un joyau d’humour absurde et déjanté ; autant j’ai eu un peu plus de mal avec cette BD. Certes difficile de ne pas sourire devant l’imagination débridée de Lorrain Loiseau, mais force est de constater que l’ensemble manque cruellement de cohésion et de profondeur.

J’ai aussi eu du mal avec le dessin hyper simpliste de Yann Rambaud, notamment concernant le manque d’expressivité des personnages. Que le dessinateur joue sur les différentes teintes de gris n’a rien de rédhibitoire, en revanche j’aurai vraiment apprécié qu’il accorde plus de soins à ses personnages.

Nul doute que les auteurs ont dû s’éclater pour nous concocter cet album (jusqu’à la dernière page, ils jouent avec les codes). Merci à eux pour cet instant de bonne humeur mais je reste tout de même sur ma faim au niveau de l’intrigue épaisse comme une feuille de papier toilette bon marché.