[BOUQUINS] Patrick Senécal – Faims

P. Senécal - FaimsCa faisait un moment que l’envie de me frotter à l’univers littéraire de Patrick Senécal me titillait, pour une fois j’ai décidé de commencer par la fin avec son dernier titre en date, Faims, publié en 2015 par l’éditeur québécois Alire. Tant qu’à lire un auteur Québécois autant le faire avec une édition locale et s’offrir ainsi une immersion 100% Made in Québec, ne manque que l’accent caribou.
Kadpidi est une bourgade paisible du Québec. L’arrivée d’une troupe de cirque, le Humanus Circus, qui propose un spectacle pour le moins inhabituel réservé aux adultes, risque de troubler la quiétude des lieux. D’autant que quelques jours après l’arrivée des forains, un habitant est retrouvé mort, assassiné. Etrange coïncidence ou pas ? C’est l’une des réponses que devra trouver Joël, un sergent-enquêteur de la Sûreté du Québec (SQ)…
Comme je l’ai mentionné en introduction de cette chronique c’est le premier roman de Patrick Sénécal que je lis, je n’ai donc aucun élément de comparaison avec ses titres précédents (tels que Le Vide ou Hell.Com, qui ont intégré le catalogue de Fleuve Editions respectivement en 2015 et 2016). C’est donc avec un regard complètement neutre que j’aborde cette chronique.
Inutile de vous ruer sur Google Maps pour tenter de localiser Kadpidi, l’auteur prévient d’entrée de jeu que c’est une bourgade fictive. Mais il la situe à une trentaine de kilomètres de Sorel-Tracy, sur les berges de la rivière Yamaska ; pour les curieux qui voudrait situer l’action dans la province de Québec. On ne rit pas, ça m’arrive souvent de me ruer sur Google Maps pour situer, même approximativement, l’intrigue d’un roman.
Je ne peux décemment pas commencer ma chronique par quelques mots sur l’écriture de Patrick Sénécal. Rien à redire sur son style que j’ai trouvé tout de suite accrocheur, simple, direct mais jamais simpliste. Et il faut bien avouer que cette écriture en québécois ajoute une touche d’authencité au récit, ça n’aurait pas eu le même rendu (ni le même charme) avec une écriture franco-française. Je reconnais toutefois que j’ai dû faire appel à Internet pour comprendre certains termes (plus par curiosité qu’autre chose, on pige facilement le sens général de la phrase).
Le bouquin est divisé en trois parties. La première plante le décor et les personnages, de l’arrivée du cirque au premier meurtre. La seconde constitue vraiment le coeur de l’intrigue (et de l’enquête de police), quelques apartés permettent aussi de découvrir le parcours des membres de la troupe du cirque. Alors qu’on pensait que plus rien ne pouvait arriver, la troisième partie nous en met plein la gueule jusqu’au final en apothéose.
L’intrigue comme les personnages sont particulièrement soignés. Il faut dire qu’avec la troupe du Humanus Circus l’auteur a de quoi se faire plaisir avec des personnages hauts en couleurs. Il en va de même pour l’équipe de la SQ, chacun a sa propre personnalité. Bien entendu la famille et l’entourage de Joël ne sont pas laissés pour compte. A vrai dire à la lecture de ce bouquin, rien ne semble avoir été laissé au hasard ; tout est sous contrôle.
J’ai lu çà et là que ce roman n’était pas le top du top de Patrick Senécal, pour ma part je dirai qu’il fait office de mise en bouche fort appétissante. De quoi me donner envie d’aller plus avant dans l’univers littéraire de l’auteur, à commencer par les trois titres qui suivent le parcours mouvementé de Michelle Robineau ,la Reine Rouge.
On a tous une fringale cachée, plus ou moins inavouable, faut il ou non chercher à la satisfaire ? A chacun de trouver sa réponse…

Si vous souhaitez vous familiariser avec le parler québécois (ou par simple curiosité) je vous invite à consulter le site suivant : du français au français.

MON VERDICT
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Morceau choisi

Vous avez faim.
Vous avez une vie en apparence comblée, vous êtes l’image de l’homme honorable, mais une étrange faim s’est installée en vous. Depuis quand la ressentez-vous ? Difficile à dire. Au début, elle se manifestait sans prévenir, modeste et temporaire. Une petite fringale occasionnelle que vous réussissiez à satisfaire de manière convenable et raisonnable, rassuré par votre statut qui vous convainquait qu’au fond vous n’aviez besoin de rien. Mais depuis quelque temps, depuis quelques années, cette faim revient de plus en plus souvent. Elle a même tendance à demeurer en vous, à vous ronger. À tel point que parfois, vous êtes littéralement affamé. Parce que cette faim ne se contente plus de repas discrets et équilibrés. Elle en veut plus. Elle réclame des aliments nouveaux.
Comment la calmer, alors ? Peut-être que vous avez une idée du genre de nourriture qu’elle sollicite, mais vous n’osez pas. Car cela viendrait perturber un régime sain que vous suivez depuis si longtemps, depuis toujours… Un régime qui, pourtant, vous frustre de plus en plus…
Je vous vois dans plusieurs années, je vous vois vieillard… Vous aurez continué à suivre votre régime raisonnable durant toute votre vie, mais votre âme sera rachitique, presque morte d’inanition. Votre faim vous aura bouffé de l’intérieur. Vous serez vide. Vivant mais vide.
Et vous comprendrez que vous avez eu peur toute votre vie… Peur non pas de vous rassasier complètement, ce qui est impossible, mais de contrôler cette faim, de la satisfaire à l’occasion… Mais une fois vieux, il sera trop tard, car vous n’aurez plus accès à la nourriture nécessaire…

[TV News] Stranger Things

Stranger ThingsQuoi de neuf dans la petite lucarne ? Si je devais compter sur les programmes TV j’aurai tendance à répondre que nous n’avons pas grand chose de croustillant à nous mettre sous la dent compte tenu des vacances en Métropole. Heureusement il est toujours possible de dégoter de belles surprises en fouinant un peu, telle que la série TV Stranger Things produite par The Duffer Brothers (Matt & Ross) pour Netflix.
1983, Hawkins, Indiana. Mike (Finn Wolhard), Lucas (Caleb McLaughlin), Dustin (Gaten Matarazo) et Will (Noah Schnapp) sont les meilleurs amis du monde même s’ils font figure de losers dans leur collège. Quand Will disparaît mystérieusement un soir, ses trois copains n’hésitent pas à se lancer à sa recherche. Au cours d’une de leur escapade nocturne, ils croisent Onze (Millie Brown), une gamine énigmatique qui semble perdue au milieu des bois. Rapidement leur nouvelle amie va s’avérer être une alliée de poids dans leur recherche…
Pour sa nouvelle série événement Netflix opte pour un format relativement court (huit épisodes de 50 minutes chacun). Le succès est immédiat, à tel point que même la chaîne semble pris de court par l’engouement du public.
Il faut dire que la série est addictive dès le premier épisode, on fait un bond en arrière, en totale immersion dans les eighties. Mais Stranger Things est avant tout une belle histoire d’amitié et d’aventure avec un apport d’éléments fantastiques. Imaginez un mix entre Les Goonies (par la bande de pré-ados qui se lance à l’aventure), Poltergeist (pour les manifestations paranormales dans la maison des Byers) et Alien (pour certains aspects de la créature). Le tout savamment dosé, vous obtiendrez alors une intrigue qui flirte avec le sans faute et saura jouer avec une large palette d’émotions.
Comme toute série qui souhaite assurer dans la durée, il faut que les personnages soient particulièrement soignés. Et c’est le cas ici, là encore on frôle la perfection absolue. Evidemment Mike et ses potes seront au centre de la série, des pré-ados qui vivent dans leur monde, unis par une passion commune pour le cinéma et les jeux de rôles. C’est au nom de leur amitié qu’ils se lanceront dans une aventure qui les dépasse.
Puis il y a Onze, de loin le personnage le plus charismatique (et le plus énigmatique) de la série. Elle doit son nom au chiffre 11 (Eleven en anglais) tatoué sur son bras. Ses nouveaux amis n’hésiteront pas à la surnomme Elfe (Elven en anglais). Au découvre ses origines et son histoire au fil des épisodes.
Leurs aînés ne sont pas en reste. On croisera notamment Jonathan (Charlie Heaton), le frère de Will, un ado introverti, passionné de photo ; Nancy (Natalia Dyer), la soeur de Mike, apprentie rebelle en quête d’identité et son petit ami Steve (Joe Kerry), un petit con prétentieux de prime abord, mais peut être mérite-t-il une seconde chance.
Enfin quelques adultes veillent au grain… quoique, rien n’est moins sûr. Joyce Byers (Winona Ryder), la mère de Will, convaincue que son fils est vivant et essaye de communiquer avec elle via les ondes électriques. Jim Hopper (David Harbour) le chef de la police de Hawkins, souvent borderline il ne s’est jamais remis de la mort de sa fille. Sans oublier le Dr Martin Brenner (Matthew Modine), dans le rôle du chercheur fou qui semble à l’origine de tout ce bordel.
Que vous soyez nostalgique des eighties ou pas, intéressés, intrigués ou simple curieux, je vous invite à vous ruer sur cette série qui n’en finira pas de vous surprendre et saura certainement vous séduire en titillant la bonne corde sensible.
Une deuxième saison est d’ores et déjà en chantier, mais pour le moment le mystère reste entier quant à son contenu. Le même mystère entourait cette première saison, on ne peut qu’espèrer que la seconde soit au même niveau, voire encore plus intense…

[BOUQUINS] Camille Bouchard – Cartel

C. Bouchard - CartelHistoire de varier mes sources d’inspiration j’ai décidé de m’offrir un petit détour par le Québec, en compagnie de Camille Bouchard et son roman, Cartel. Roman ? Pas vraiment, il s’agit davantage de cinq nouvelles qui s’articulent autour d’un même thème.
El Turco est le chef d’un puissant cartel mexicain, entre les affaires internes à régler, les alliances, anciennes (à entretenir) et nouvelles (à consolider), et les guerres des gangs, son emploi du temps n’est pas de tout repos…
Cinq nouvelles et cinq styles narratifs distincts, c’est le principal (le seul ?) tour de force de ce recueil. Sur ce point en effet l’auteur tire plutôt bien son épingle du jeu, même si, sur le fond, lesdites nouvelles ne viennent pas révolutionner les règles du genre.
Camille Bouchard est donc un auteur québécois qui a décidé de situer son intrigue au Mexique, pourquoi pas me direz-vous ? Comme de juste l’intrigue étant mexicaine, on y croise de nombreux personnages Mexicains, qui ont donc comme langue natale l’espagnol. Jusque là ça semble plutôt logique comme situation, sauf que nos Mexicains multiplient les expressions 100% québécoises… Dépaysant, c’est le moins que l’on puisse dire.
Comme souvent avec les recueils de nouvelles, tous les récits ne se valent pas, il y a du bon et du moins bon mais globalement j’ai passé un bon moment avec ce bouquin, même si, je le répète, il reste relativement conventionnel (voire parfois simpliste) dans sa forme. N’espérez pas le grand frisson, vous seriez cruellement désabusé. Ce ne pas vraiment ce à quoi je m’attendais… Un divertissement moyen de gamme sauvé de l’oubli par la qualité du travail narratif.

MON VERDICT
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Comme vous pouvez le constater si vous zieuter les vignettes de mes prochaines lectures je reste au Québec avec le même éditeur mais je change d’auteur pour m’offrir mon baptême de Patrick Sénécal !

[BOUQUINS] Walter Van Tilburg Clark – L’Etrange Incident

wvtcleiJe reste en compagnie des éditions Actes Sud mais je change de registre et d’époque, place au western pur jus avec L’Etrange Incident de Walter Van Tilburg Clark.
1885, Nevada. La petite ville de Bridger’s Well est depuis quelques temps la cible de voleurs de bétails, quand un jeune cow-boy est tué par des voleurs c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Aussitôt une milice se met en place, un groupe d’hommes bien décidés à faire justice eux-mêmes. En face, d’autres, moins nombreux, tentent de les convaincre que les voleurs doivent être livrés à la justice et avoir un procès équitable…
Je vous avais bien dit que je reviendrai rapidement au western, le truc c’est de réussir à trouver des titres qui sortent du lot quant on ne connait pas grand chose au genre (en littérature je précise, au cinéma je n’ai pas trop de lacune sur la question). Pour moi la solution s’est imposée d’elle même, faire confiance aux éditeurs qui m’ont fait forte impression. De prime abord j’ai pensé à Gallmeister et j’ai en effet trouvé quelques titres prometteurs. J’ai été surpris de découvrir que Actes Sud proposait aussi une collection dédiée au western, « L’Ouest, le vrai », qui reprend les classiques du genre ; de quoi alimenter quelques futures chroniques.
Si vous cherchez un western où ça pétarade à tout va, passez votre chemin. L’Etrange Incident est avant tout un western psychologique. Dès l’annonce du meurtre une chape de plomb vient plomber l’ambiance, la tension monte crescendo. Une tension entretenue par les personnages qui s’opposent, à ce titre l’auteur brosse des portraits sans concessions des différents protagonistes.
Du côté des partisans du lynchage, on trouve un leader charismatique, le Major Tetley, un ancien officier de cavalerie, déterminé et autoritaire. A ses côtés le shérif adjoint Mapes, une brute épaisse mais qui s’écrase face au major. Suivent quelques cow-boys qui crient vengeance pour l’un des leurs, le poivrot du village et d’autres aux motivations plus incertaines.
En face d’eux, malheureusement, l’opposition n’est pas de taille. Certes Davies, le commerçant, est motivé et persuadé de son bon droit, mais il n’a ni le charisme, ni la verve du major. Le pasteur Osgood ne lui sera pas d’un grand secours, nul ne l’écoute. Quant au juge Tyler, il n’est bon qu’à brasser du vent et s’écouter parler.
Par certains aspects le roman de Walter Clark m’a fait penser à Mangez-Le, Si Vous Voulez de Jean Teulé. On y retrouve le même « effet de meute » qui entraîne, sur la base d’une simple rumeur, une foule assoiffée de haine et de violence du fait d’un contexte particulier (ici les vols à répétition qui exaspèrent cow-boys et ranchers). Mais Walter Clark va beaucoup plus loin dans l’analyse psychologique des faits et des personnages.
Le roman, relativement court (272 pages), écrit à la première personne (le narrateur est Art Croft, un des cow-boys qui participe à l’excursion), est divisé en cinq chapitres, chacun représentant une étape décisive de l’intrigue. Au départ le découpage m’a paru un peu léger mais au final, une fois embarqué dans le récit, on ne peut plus le lâcher.
La présente édition est enrichie d’une postface signée Bertrand Tavernier qui apporte un éclairage nouveau sur le contexte au moment de la parution du roman ; il faut en effet savoir que le lynchage en 1940 était encore légal, il faudra attendre 1946 pour le Président Truman décide de l’abolir.
Sorti en 1940, le roman fera l’objet d’une première traduction française par Gallimard en 1947 sous le titre Le Drame D’Ox-Bow, Actes Sud nous propose aujourd’hui de le (re)découvrir dans une nouvelle traduction. L’Etrange Incident est surtout connu pour être un film réalisé par William Wellman en 1941 (il ne sera diffusé qu’en 1943), avec Henry Fonda dans le rôle de Gil Carter.

MON VERDICT
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Morceau choisi :

Un échange entre Art Croft, le narrateur, et Gerald Tytley, le fils du major.

— C’est beaucoup plus que du vent, dit-il, comme si je l’avais contredit. On ne chasse pas les hommes, ajouta-t-il, comme les coyotes chassent les lapins, sans éprouver une drôle de sensation, sans se sentir soi-même un animal, le pire des animaux.
— Il y a une différence : nous avons des raisons.
— C’est la même chose, dit-il durement. Cela nous rend-il meilleurs ? Pires, dirais-je. Les coyotes, du moins, ne se donnent pas d’excuses. Nous nous imaginons vivre d’une façon supérieure, mais comme eux nous continuons à chasser en bandes comme les loups, à nous terrer tels des lapins. Tous leurs plus vilains traits.
— Il y a une différence, dis-je. C’est nous qui soumettons les loups et les lapins.
— Vous parlez de pouvoir, dit-il amèrement.
— Sur vos loups, et sur les ours aussi.
— Oh ! Nous sommes intelligents, fit-il du même ton. Nous ne les soumettons que pour exercer notre pouvoir. Oui, nous avons su leur inspirer la crainte à tous, excepté à ces pauvres choses domestiquées que l’on a privées d’âme. Nous sommes les coqs des tas de fumier, les brutes de ce monde.
— Nous n’allons pas chasser le lapin ce soir, lui rappelai-je.
— Non, mais notre propre espèce. Un loup ne le ferait pas, pas même un coyote galeux. C’est ça que nous faisons maintenant, chasser notre propre espèce. Le gibier a cessé de nous exciter.

[TV NEWS] The Walking Dead – Saison 6

The Walking Dead - S06Nous avons mis à profit ces dernières soirées pour visionner la sixième saison de The Walking Dead.
Rick (Andrew Lincoln) et ses amis sont désormais membres à part entière de la communauté d’Alexandria, mais rien n’est gagné pour autant. Les habitants de la communauté ne sont pas habitués à être confrontés aux multiples dangers qui es guettent, ils vont devoir apprendre à combattre pour survivre. Leur priorité, éloigner une horde de rôdeurs qui menace les portes de la ville. La mission ne se déroulera pas comme prévu, en l’absence des équipes chargées d’attirer les rôdeurs loin de la ville, Alexandria est attaquée par les Wolves…
Vous le savez sans doute, je suis un inconditionnel de cette série ; mais je dois avouer que cette sixième saison ne m’a pas autant emballé que les précédentes. Je ne dirai pas que je me suis ennuyé ou que l’ai trouvé mauvaise (nous avons commencé en douceur avec 2 soirées de 3 épisodes chacune, avant d’enchaîner sur 2 soirées de 5 épisodes chacune), disons plutôt qu’elle me laisse un sentiment mitigé à tendance positive.
Contrairement à l’habitude la sauce n’a pas prise immédiatement, sans doute parce que les différents personnages principaux étaient éparpillés dans divers endroits. Difficile du coup d’accrocher à une intrigue qui part un peu dans tous les sens sans fil conducteur apparent, même si on se doute bien que finira par se mettre en place progressivement.
J’ai trouvé certains personnages exaspérants, ils m’ont parfois donné l’impression de relâcher leur vigilance. Je passerai sur Morgan qui s’évertue à prôner la non-violence dans un monde qui part en vrille (il est d’ailleurs en partie responsable de l’attaque des Wolves puisqu’il les a épargné au cours de la saison précédente). Daryl (Norman Reedus), qui est l’un de mes personnages préférés, se fait piéger à plusieurs reprises comme un bleu ; une fois ça passe, deux ça commence à faire beaucoup, trois ça frôle le foutage de gueule… Et que dire la crise existentielle de Carol en fin de saison ? Pas grand chose, sinon que ça manque totalement de crédibilité quand on connaît le personnage.
Heureusement la saison bénéficie quand même de quelques moments intenses (Alexandria attaquée par les Wolves, puis envahie par les rôdeurs), de découvertes plus ou moins positives pour nos survivants (deux nouvelles communautés font leur apparition, et donc de nouveaux personnages), des disparitions brutales et inattendues de certains personnages (sur ce point je ne dirai rien de plus), et surtout, d’un final percutant (c’est le moins que l’on puisse dire) avec l’apparition tant attendue de Negan (Jeffrey Dean Morgan).
Malgré une saison en demi-teintes, je ne serai pas aussi négativement virulent que ce que l’on peut lire çà et là sur le Net ; au contraire, je pars confiant pour la saison 7. Tout est en place pour donner un nouveau souffle à la série… Wait and see.

[BOUQUINS] Oystein Stene – Zombie Nostalgie

O. Stene - Zombie NostalgieNouvelle escapade à Zombieland, mais avec Zombie Nostalgie, Oystein Stene vous propose une approche totalement inédite de l’univers zombie.
Johannes, qui n’est pour le moment qu’un matricule, se reprend connaissance dans un entrepôt sur l’île de Labofnia. Non seulement il ne sait pas absolument pas où il se trouve et pourquoi ; mais en plus il n’a aucuns souvenirs relatifs à son identité, sa personnalité et son passé. Il va devoir se résigner à sa nouvelle condition de non-humain…
La quatrième de couverture annonce la couleur : « Roman existentiel, fable sensorielle et conte morbide tout à la fois, Zombie Nostalgie est un véritable OVNI du genre. » Je ne saurai faire plus juste comme entrée en la matière, succincte et efficace.
Si cette mise en bouche et ma chronique ne parvenait à convaincre les plus rétifs à la culture Z., j’ajouterai simplement, en gage de qualité, que le bouquin est édité par Actes Sud dans sa collection exofictions (inaugurée avec l’excellentissime Silo de James Howey).
Le récit est écrit à la première personne, c’est le journal de Johannes que nous lisons. Et oui car à Labofnia les zombies, heu non… les labofniens, sont capable de s’exprimer, ils sont doués d’une certaine forme d’intelligence, ont un travail et un semblant de vie sociale. Ne leur manque « que » leur humanité : « Tout ce qui vous singularise en tant que personne – traits de caractère, souvenirs intimes, préférences affectives, caractéristiques physiques – semble effacé. On se réveille donc dans la peau d’une sorte de personnage général, dépourvu de tout ce qu’on associe au mot “personnalité”. Et vous vous réveillez en ignorant tout de Labofnia. À part sa langue. »
Les chapitres alternent d’une part entre l’Histoire de Labofnia (Johannes travaille aux Archives, ça aide pour mettre la main sur les renseignements qui lui manquent), au cours de ces chapitres il n’est pas rare que Histoire et fiction cohabitent, ce qui donne lieu à quelques belles trouvailles.
D’autre part, Johannes nous raconte son expérience de labofnien, de son réveil à maintenant, un parcours pour le moins atypique (et mouvementé) à Labofnia car notre héros a beaucoup de mal à accepter, sans se poser de questions, la perte de son humanité :
« — Vous ressentez quelque chose ? demandai-je.
— Si je ressens quelque chose ?
— Oui, ça ne vous semble pas étrange qu’on ne ressente aucune émotion ?
— Il y a des cours pour apprendre à ne pas être gêné par les émotions.
— Ce ne sont pas les émotions qui me gênent. C’est leur absence.
— C’est pareil, non ?
— Non, ce n’est pas pareil. »
Avant même de lire le pitch j’avoue avoir craqué pour la couverture, ce zombie en chemise/cravate qui mange des quartiers de mandarine ne pouvait que m’interpeller ! Le pitch n’a fait que confirmer mon intérêt pour ce bouquin. Et après la lecture je n’ai aucun regret, ce fut vraiment une expérience unique qui mêle les émotions avec une grande intelligence.
L’auteur opte pour un style simple et direct (n’oublions pas que c’est à la base sensé être écrit par un labofnien). Il nous plonge au coeur de son intrigue, restituant à merveille l’ambiance si particulière qui règne à Labofnia et les états d’âmes de Johannes.
Je rassure les puristes, nos labofniens se laissent parfois aller à quelques écarts de conduite en boulottant de la chair humaine ; mais je ne m’étendrai pas sur la question, à vous de découvrir le pourquoi du comment de la chose.
Avec Zombie Nostalgie, Oystein Stene, auteur et réalisateur norvégien, signe son quatrième roman ; c’est la première fois qu’il est publié en français, un grand merci à Actes Sud pour cette belle découverte.

MON VERDICT
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[BOUQUINS] Elizabeth McNeill – 9 Semaines ½

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E. McNeill - 9 semaines ½Petite escapade érotique en compagnie d’Elizabeth McNeill et son fameux et sulfureux récit autobiographique 9 Semaines ½.
Elizabeth, la narratrice, rencontre un inconnu lors d’un marché en plein air, ils sympathisent, dînent ensemble et, une chose en entraînant une autre, finissent par coucher ensemble. Leur relation durera neuf semaines et demi, période pendant laquelle il lui fera découvrir des facettes qu’elle ignorait de sa propre personnalité, poussant toujours plus loin leurs jeux sexuels…
Le texte est paru en 1978 mais reste intemporel, il faudra toutefois attendre 1983 pour apprendre que sous le pseudo d’Elizabeth McNeill se cache Ingeborg Day. Mais jamais l’auteure n’évoquera son pseudonyme ou ce texte, ni même l’adaptation cinématographique d’Adrian Lyne sorti en 1986. Elle n’aura d’ailleurs jamais l’occasion de lever le voile du mystère qui entoure ces fameuse 9 semaines ½ puisqu’elle s’est suicidée en 2011, à l’âge de 70 ans.
Peut être avez vous eu l’occasion de voir la version cinéma avec Mickey Rourke et Kim Basinger dans les rôles principaux (avant que le Botox ne les transforme en mutants bogdanoviens). Un film à l’esthétique visuelle irréprochable mais très kitch dans l’ensemble, et surtout très soft. Si oui, alors oubliez tout ce que vous savez, le récit d’Elizabeth McNeill est en effet beaucoup plus cru dans la description de la relation qu’elle a entretenu avec ce mystérieux amant (il n’est jamais nommé, encore un secret qu’elle a emporté dans la tombe).
Au fil de son récit Elizabeth McNeill alterne les chapitres racontant par le détail sa courte mais intense relation avec son amant, et ceux, plus court, où elle essaye de comprendre et d’analyser ce qu’elle est devenue pendant cette liaison. Une relation qui monte crescendo dans le sado-maso, avec lui dans le rôle du dominant et elle dans celui de la soumise. Malgré les humiliations qu’il lui fait subir elle développera une véritable dépendance physique et psychologique vis à vis de son amant ; elle même d’ailleurs ne peut s’expliquer le pourquoi du comment d’un tel niveau d’abandon.
Un récit court, brut de décoffrage mais aussi avec une certaine retenue dans les descriptions, l’auteure ne joue pas la carte de la surenchère, nous n’avons aucun mal à imaginer ce qui n’est pas écrit. Je ne dirai pas que j’ai été choqué mais je suis sorti de cette lecture avec un sentiment de malaise diffus… Sans doute parce que je ne conçois pas la notion de soumission dans un couple, le temps d’un jeu éventuellement mais pas en permanence et surtout avec modération.
Si l’envie vous prenait de lire ce témoignage, privilégiez l’édition parue Au Diable Vauvert, elle est en effet enrichie d’une préface qui nous en dit plus sur l’auteure et son récit. C’est la version que j’ai lue, même si en l’occurrence j’ai illustré cette article avec la couv’ de France Loisirs (il faut dire que celle du Diable Vauvert ne donne vraiment pas envie).

MON VERDICT
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[BOUQUINS] Ingar Johnsrud – Les Adeptes

I. Johnsrud - Les AdeptesCa faisait quelque temps déjà que je ne m’étais pas penché sur la collection La Bête Noire de Robert Laffont, direction la Norvège pour ma chronique de leur dernier opus en date, Les Adeptes signé Ingar Johnsrud.
L’inspecteur Fredrik Beier est chargé d’enquêter sur la disparition d’Anette Wetre et son fils. Selon sa mère, Kari Lise Wetre, une femme politique d’influence en pleine campagne électorale, ils auraient été embrigadés par une secte de fondamentalistes chrétiens : la Lumière de Dieu. L’affaire prend une toute autre tournure quand l’un des sites de la Lumière de Dieu fait l’objet d’une attaque à l’arme lourde. Sur place tout semble privilégier la piste islamiste…
Premier opus d’une trilogie annoncée, Les Adeptes peut d’ores et déjà revendiquer le statut de thriller haut de gamme. Ne serait-ce que par la richesse et la complexité de son intrigue qui n’en finira pas de nous surprendre. Une lecture qui demandera un gros investissement neuronal, les personnages et les lieux sont nombreux et portent souvent des noms à coucher dehors. Gare à ne pas perdre le fil sinon vous devrez revenir quelques pages en arrière pour recadrer le contexte. Une intrigue construite et menée avec beaucoup d’intelligence et de talent.
Pour ma part j’ai plutôt bien accroché au personnage de Fredrik Beier, un flic comme seul les auteurs nordiques savent les faire. Bon enquêteur mais pas pour autant infaillible. Une personnalité d’apparence bourrue qui doit composer avec un passé tragique. Je peux comprendre que sa misogynie puisse déranger le lectorat féminin, surtout quant à la façon dont il traite sa compagne, Bettina.
Son collègue, Andreas Figueras, est encore plus asocial que lui. Pas franchement adepte de la finesse, son humour est plutôt gras et basique. Mais le duo fonctionne plutôt bien, c’est l’essentiel.
Sauf que les besoins de l’enquête le duo va se voir imposer une troisième personne. Kafa Iqbal, une enquêtrice du renseignement intérieur. Et oui, une femme… et une musulmane qui plus est ! Mais la nana ne manquera pas de surprendre nos deux machos de service, elle ne manque en effet ni de ressources, ni de répartie.
Pour les besoins de son intrigue Ingar Johnsrud n’hésite pas à appuyer là où ça fait mal, notamment dans le passé peu glorieux de la Norvège au cours de la seconde guerre mondiale, en l’occurrence concernant la question de la politique de l’hygiène raciale chère à l’Allemagne nazie.
Difficile de parler des différents aspects de l’intrigue sans prendre le risque d’en dire trop, et franchement ce serait dommage de gâcher les effets d’un bouquin qui mettra vos neurones à rude épreuve. Pour les nerfs ça va, le rythme est relativement posé, sauf quand la situation exige une brusque montée en puissance. Là encore l’auteur fait montre d’une totale maîtrise dans les changements de régime.
A la fermeture du roman des questions restent en suspens, c’est toujours un peu frustrant ce genre de situation mais je me console en me disant qu’il y a encore deux volumes de prévu… peut être que les réponses viendront en temps et en heure. En tout cas avec ce premier roman l’auteur place la barre haut.
Au final un titre qui fait honneur à la collection La Bête Noire. A ce jour avec six titres lus la bestiole peut se targuer d’une jolie moyenne de 4/5. Avec Les Adeptes la moyenne ne devrait pas changer, il me reste Baad de Cédric Bannel à lire mais avant il faut que je passe par L’Homme De Kaboul (la première affaire mettant en scène le Commandant Kandar). Bref je confirme mon attachement à cette collection, j’ai hâte de découvrir les prochains titres.

MON VERDICT
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[BOUQUINS] Kenneth Cook – A Toute Berzingue

K. Cook - A toute berzingueKenneth Cook fait partie de ces auteurs que je souhaitais découvrir, je ne saurai dire exactement pourquoi, sans doute parce qu’il est originaire d’Australie, notre grand voisin. Restait à trouver LE roman par lequel j’allais commencer mon immersion dans son univers. la réflexion fut de courte durée, j’ai opté pour le dernier sorti en France : A Toute Berzingue.
Shaw et Katie se rencontrent par hasard dans un bar paumé au milieu de désert australien, ils sympathisent puis leur chemin se séparent. Deux jours plus tard, alors que Shaw roule sur une piste au coeur de l’outback, Katie surgit devant la voiture, effrayée ; elle affirme être poursuivi par un homme qui cherche à la tuer. S’engage alors une impitoyable course poursuite entre les deux jeunes gens et le tueur…
Vous connaissez sûrement le film Duel de Steven Spielberg. Non ? Et bin tant pis pour vous, je poursuis mon raisonnement… fallait réviser vos classiques avant de venir ! Dans ce film, sorti en 1971, un représentant de commerce est traqué par un routier qui cherche à le tuer à tout prix. On ne sait rien des personnages, ni des motivations du routier, de lui nous ne verrons d’ailleurs qu’une paire de jambes et un bras. Prenez les mêmes ingrédients (à peu de choses près) et transposez tout ça au fin fond de l’outback australien, vous obtiendrez A Toute Berzingue.
Un roman publié en 2016 à titre posthume (Kenneth Cook est décédé en 1987) à l’initiative de la fille de l’auteur ; initiative dont on ne peut que la remercier chaleureusement. Comme je le disais plus haut, en référence au film Duel, nous apprendrons le strict minimum sur Katie et Shaw, et encore moins sur leur poursuivant (si ce n’est qu’il est entouré d’un remugle de pourriture, de mort et de crasse… sympa comme parfum). De fait l’auteur nous plonge directement au coeur de l’intrigue, oubliez les préliminaires. Et une fois engagé sur les chapeaux de roues dans le roman le rythme ne faiblit jamais, heureusement que le bouquin est relativement court (230 pages dans sa version papier) sinon j’aurai fini sous perfusion !
Si l’on ne sait pas grand chose des personnages, l’auteur ne manque pas de nous rappeler à tout moment à quel point l’outback australien est un milieu hostile, ainsi à l’entrée de la piste d’Obiri, où se concentrera l’essentiel de l’intrigue, peut on lire l’avertissement suivant : « Piste d’Obiri. Danger. D’ici à Obiri, la chaleur, les sables mouvants, soaks et autres dangers rendent la traversée extrêmement périlleuse. En cas de panne, n’abandonnez jamais votre voiture. Avant de partir, signalez-vous au poste de police de Yogabilla. Ni eau potable ni essence avant 600 kilomètres. »
Dans sa préface Douglas Kennedy, qui connait bien l’outback, confirme la dangerosité du coin, mentionnant en plus de sympathiques bestioles tels que les crocodiles ou les serpents venimeux qui vous font passer de vie à trépas en moins de deux heures. Le terrain de jeu idéal pour deux jeunes citadins poursuivis par un psychopathe ! Pour définir le roman en quelques mots, voilà ce que Douglas Kennedy en dit : « A toute berzingue est un roman d’action pur et dur. Une action effrénée qui tient en haleine du début à la fin : un page-turner torride au sens noble du terme. »
Je ne voudrai pas faire dans la surenchère mais voilà ce qu’indique l’auteur dans une note rédigée en 1982 : « Selon la police, plus de trois cents personnes sont portées disparues en Australie chaque année, et ne sont jamais retrouvées. » Et l’éditeur d’enfoncer le clou en actualisant ce chiffre : « En 2015, ce nombre s’élève désormais à mille six cents portés disparus annuels. »
Un récit cru, brut de décoffrage certes mais totalement addictif, une fois que vous serez lancé vous ne pourrez plus décrocher avant de connaître le fin mot de l’histoire. Une récit écrit en un seul bloc (aucun chapitrage, jusque des sauts de ligne çà et là) qui se lit certes en quelques heures, mais ne manquera pas de soumettre vos nerfs à rude épreuve.
Inutile de préciser qu’après cette première lecture de Kenneth Cook il me tarde de plonger plus avant dans son univers littéraire, d’autant que celui-ci semble revêtir de multiples facettes si j’en crois la note de la traductrice en fin d’ouvrage.

MON VERDICT
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[BOUQUINS] Boyd Morrison – La Vague

B. Morrison - La vagueCa faisait déjà un moment que cet auteur me faisait de l’oeil avec sa tétralogie Tyler Locke mais j’ai pensé qu’un one-shot serait un bon moyen de faire connaissance, le hasard (et la carte bleue) faisant bien les choses, La Vague vient tout juste de sortir chez Bragelonne.
L’archipel d’Hawaï est menacé par un méga-tsunami. Kai Tanaka, directeur du Centre d’Alerte Tsunami du Pacifique basé à Honolulu dispose de peu de temps pour donner l’alerte et sauver un maximum de vies. L’Île Christmas ne répond plus, sans doute rasée par une vague que rien ne semble pouvoir arrêter. En plus de la population de l’archipel, Tanaka doit aussi s’assurer que sa famille est hors de danger…
Pfft j’suis trop vieux pour ces conneries ! Non mais c’est vrai quoi, mon palpitant n’est plus de première fraîcheur. Et je ne vous parle même pas de ma tension. Et l’autre là, le Boyd Morrison, se permet de malmener tout ce petit monde sur plus de 400 pages sans jamais leur accorder le moindre répit. Histoire d’enfoncer le clou, ce petit saligaud ne nous fait même pas grâce d’un happy end… Sadique !
J’ai abordé ce bouquin comme un divertissement rythmé mais hautement improbable, quelle erreur ! On est dans le même registre que Extinction de Matthew Matter (chez Bragelonne aussi, chroniqué ici), à savoir un scénario catastrophe certes extrême mais malgré tout possible. Le tout servi par une intrigue richement documentée (sans jamais sombrer dans le didactique soporifique) menée à un rythme ahurissant. Il faut dire que l’action se joue en moins de 4 heures, pas le temps de souffler entre deux chapitres, ni même entre deux pages. Quand j’vous dis qu’il vous mettra les nerfs en pelote, ce n’est pas du bluff.
Avec le personnage de Kai Tanaka on trouve un personnage ordinaire confronté à une situation extraordinaire, et pour couronner le tout il va se retrouver déchiré entre sa conscience professionnelle (dont dépend la vie des habitants de l’archipel) et ses sentiments personnels (sa femme et sa fille sont directement exposées au tsunami), déchirement qui s’achèvera sur un choix cornélien des plus déchirant.
Au cours de son périple au milieu d’un Honololu dévasté par la nature en furie, il croisera des alliés, des victimes dépassées par les événements, mais aussi des connards de première qui ne pensent qu’à sauver leur petite gueule de minable et des inconscients qui se fichent éperdument de l’alerte. Des rencontres qui malheureusement ne que trop vraies dans ce genre de situation, il y en a toujours qui vont se persuadés d’être plus important que les autres ou pire, invulnérables face aux éléments déchaînés.
Je ne sais pas si tout est scientifiquement rigoureusement exact, ni si tout est humainement réalisable mais honnêtement je m’en fous, l’essentiel étant que l’ensemble passe comme une lettre à la poste et sur ce point le challenge est relevé haut la main.
Pas étonnant qu’un bouquin basant son intrigue sur un tsunami face souvent référence à celui qui a frappé l’Asie du Sud Est en 2004, avec 225 000 victimes il s’agit du phénomène le plus meurtrier de tous les temps. Par contre j’ai été surpris que celui de 2011, au Japon (18 000 victimes mais aussi et surtout à l’origine d’un accident nucléaire de niveau 7) ne soit jamais mentionné. Un coup d’oeil à la page du copyright répond à la question, le roman a été publié en version originale en 2009, puis réédité en 2010 (c’est le second roman de l’auteur, le premier étant encore inédit en français) ; il aura fallu attendre 2016 et le succès de la série Tyler Locke (du même auteur, chez Bragelonne) pour qu’une version française voit enfin le jour.
J’adore ces bouquins qui vous laissent groggy une fois la dernière page tournée, à ce titre La Vague fait vraiment très fort, tellement addictif que je l’ai dévoré d’une traite. Il ne me reste plus qu’à dépoussiérer mon Stock à Lire Numérique afin de me pencher sur le cas Tyler Locke.

MON VERDICT
jd5Coup double