[BOUQUINS] Didier Van Cauwelaert – Jules

D. Van Cauwelaert - JulesCa faisait déjà un long moment que Jules, le roman de Didier Van Cauwelaert, me faisait de l’oeil des tréfonds de mon Stock à Lire Numérique, mais à chaque fois j’ai reporté à plus tard, priorisant d’autres lectures. Comme tout vient à point à qui sait attendre parait-il, ce « plus tard » est enfin devenu maintenant.
Quatrième de couv’ : À trente ans, Alice recouvre la vue. Pour Jules, son chien guide, c’est une catastrophe. Et en plus on les sépare. Alors, il se raccroche à moi. En moins de vingt-quatre heures, ce labrador en déroute me fait perdre mon emploi, mon logement, tous mes repères. Il ne me reste plus qu’une obsession – la sienne : retrouver la jeune femme qui nous a brisé le cœur.
Jules fait partie de ces romans qui font du bien par où ils passent, c’est un véritable concentré de bonne humeur qui réchauffe le coeur et l’âme. Qui plus est pour moi ça tombe pile poil quand j’avais justement besoin de ça. Je me suis régalé en compagnie de Jules, un chien qui ne manque pas de ressources, ni de roublardise.
Les chapitres alternent entre les points de vue de Zibal et d’Alice avec bien entendu l’omniprésence du labrador (même quand il n’est pas physiquement présent, il reste au coeur du récit). Deux personnages attachants même si de prime abord j’ai eu un peu de mal à trouver Alice sympathique, je l’ai trouvé quelque peu hautaine avant de réaliser que le rempart qu’elle dresse autour d’elle était sa façon de se protéger. Un récit plein de légèreté certes, mais aussi profondément humain, qui se lit quasiment d’une traite (288 pages dans sa version papier), un sourire béat aux lèvres.
Pour le suspense on repassera, on se doute bien vite de ce qu’il va advenir de Zibal et Alice, la romance tendance fleur bleue est de toutes façon accessoire dans ce bouquin ; sous cette apparente légèreté l’auteur rend un brillant hommage aux chiens guides d’aveugle. Du coup on pardonne tout à Jules, même la totale improbabilité de certaines de ses réactions. On s’en fout, on est là pour faire le plein de bonne humeur et à ce titre le contrat est rempli.
Au risque d’enfoncer des portes ouvertes je tiens à signaler que c’est bien Jules le véritable héros de cette histoire, sans lui le bouquin ne vaudrait pas tripette. Grâce à lui ce qui pourrait n’être qu’une comédie romantique un peu mièvre gagne en profondeur (et en bonne humeur). Au final j’ai trouvé en ce bouquin un agréable divertissement ; entre deux thrillers ça fait parfois du bien de faire un break plus léger.

MON VERDICT
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Adieu mon Zeb

Zebulon

Mauvaise surprise ce matin au réveil, Zebulon manquait à l’appel.
Ces derniers temps, malgré les grillages surélevés tout autour de la terrasse, il avait tendance à essayer de passer chez les voisins coûte que coûte. A priori sa dernière tentative a mal tourné.
Un coup d’oeil par dessus le balcon et je l’ai vu roulé en boule au rez de chaussée, comme Sumi un an et demi plus tôt, il nous a fait le grand saut (5 étages).
Je descends en trombe avec un sac de courses, histoires de m’en servir comme d’une civière improvisée afin d’éviter au maximum de manipuler le chat blessé. Beaucoup de sang, détresse respiratoire, une patte cassée… Je le pose délicatement sur sa « civière », le transporte à la clinique située à peine à une centaine de mètres de l’appartement.
Bouton d’appel d’urgence pour faire venir le vétérinaire. Moins de 5 minutes après le gars arrive… pour m’annoncer que Zébulon est mort.

Putain de weekend, il pouvait difficilement plus mal commencer.

ZebulonToujours le premier au garde à vous quand on sortait de la viande…

[BOUQUINS] Ellen Urbani – Landfall

E. Urbani - LandfallIl aura fallu un Book Club pour qu’enfin je me décide à extraire ce Landfall des tréfonds de mon Stock à Lire Numérique. Et pourtant ça faisait quelque temps déjà que le roman d’Ellen Urbani avait rejoint ledit stock, mais je reviendrai plus tard sur le sujet.
Un matin de septembre 2005, Rose fait route vers La Nouvelle-Orléans avec sa mère, Gertrude. Elles vont porter secours aux sinistrés de Katrina. Mais sur la route, leur voiture quitte la chaussée et percute une jeune fille. Cette inconnue, tuée sur le coup, seule et sans le moindre papier d’identité, ne tarde pas à obséder Rose, unique rescapée après l’accident…
De Gallmeister je connais surtout les bouquins de type nature writing mais je n’ai aucun a priori contre l’éditeur, d’autant je n’ai jamais été déçu par les titres que j’ai lu. Et pourtant je n’aurai de prime abord pas accordé un regard à Landfall. Un titre abstrait voire abscons, une auteure dont je n’avais jamais entendu parler et surtout une couv’ qui tire sur le rose fuchsia. De quoi mettre tous mes signaux d’alarme en alerte maximale !
Mais alors comment a-t-il atterri dans mon Stock à Lire Numérique me demanderez-vous ? Ca a commencé par un billet élogieux d’une fée nommée Stelphique, créature bloguesque je suis depuis déjà un moment avec plaisir. Puis il y a eu le coup de coeur d’une certaine Belette Cannibale dont je suis un fidèle suiveur. Enfin le roman a été l’heureux élu du Book Club de juin 2016 (je n’en dirai pas plus, vous connaissez la règle n°1 : on ne parle du Fight Club). Et voilà comment j’en suis arrivé à le lire.
Alors, heureux ? Et comment ! Totalement sous le charme de ce bouquin. C’est la deuxième fois ce mois-ci (après Les Maraudeurs) que je m’aventure dans l’après Katrina et à chaque fois j’en sors complètement boulversifié ! Un roman plein d’humanité qui parvient à éviter tout sentimentalisme mièvre pour nous prendre aux tripes et au coeur ; à ce titre l’écriture est d’une incroyable justesse.
J’avoue sans complexe que dans les premières pages j’ai été plutôt sceptique, ne comprenant pas vraiment où l’auteure voulait nous emmener. Mais rapidement on se prend au jeu, on est sous le charme de ses deux jeunes filles finalement pas si différentes que ça (si ce n’est que l’une est morte alors que l’autre respire la santé… on va pas pinailler pour un détail aussi insignifiant).
Au fil des chapitres on alterne entre Rose et Rosy (la jeune victime). On découvre peu à peu leur parcours réciproque au sein de deux univers diamétralement opposés. Deux jeunes filles qui partagent comme point commun le fait d’avoir été élevées par des mères célibataires, de fait on partage aussi les relations mères-filles unissant Rose/Gertrude et Rosy/Cilla. Quatre personnages haut en couleurs et deux relations différentes.
Tout n’a pas été rose pour Rosy, avant, pendant et après Katrina, elle a dû, avec puis sans Cilla, traverser des heures sombres, puis l’enfer. Difficile de rester de marbre face au courage et à la détermination dont elle fait preuve, on lui pardonnera aisément d’avoir envie baisser les bras dans les moments les plus difficiles. Il faut dire aussi que la description des conditions de survie au coeur et après l’ouragan sont d’un réalisme glaçant, pas surprenant venant d’une auteure ayant une spécialisation dans les traumatismes liés à la survie (en plus de deux années au sein des Peace Corps).

MON VERDICT
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[BOUQUINS] Michèle Rowe – Les Enfants Du Cap

M. Rowe - Les enfants du CapDirection l’Afrique du Sud pour la prochaine étape de ma Coupe d’Europe des Livres ; avec Les Enfants Du Cap Michèle Rowe signe son premier roman et opte pour un thriller ancré dans la sombre réalité de l’omniprésence de l’insécurité et de la violence dans les grandes métropoles sud africaines.
Alors qu’elle promène son chien, la psychologue et ex criminologue Marge Labuschagne découvre un cadavre, le crâne fracassé. C’est le sergent Persy Jonas, une jeune flic métisse qui ne demande qu’à faire ses preuves, qui est dépêchée sur les lieux. Entre les deux femmes, que tout oppose, la tension est palpable. Et pourtant elles vont devoir unir leurs efforts pour résoudre cette affaire…
Je ne sais pas si l’Afrique du Sud vous fait rêver mais pour ma part c’est un des rares pays du continent africain qu’il me plairait de visiter. Quoique, après avoir lu le roman de Michèle Rowe, mes élans touristiques ont été quelque peu douchés. On y découvre un pays qui peine à panser les cicatrices laissées par des années d’apartheid, un pays où la fracture sociale (et ethnique) semble impossible à réduire. Résultat des courses la délinquance y trouve un terrain propice à son expansion, violences en tout genre, trafics de drogues… Mais aussi corruption à tous les niveaux, expansionnisme immobilier au détriment de l’environnement. Bref pas vraiment un décor de carte postale.
Mais le récit et l’intrigue sont surtout portés par le duo Persy / Marge. Persy, jeune inspectrice qui doit encore faire ses preuves, métisse issue des township, elle galère pour joindre les deux bouts. Marge, psychologue (et criminologue) reconnue, la cinquantaine, une femme blanche qui vit dans les quartiers chics du Cap. Le jour et la nuit. Et pourtant toutes les deux ont bien plus en commun qu’il n’y paraît, à commencer par leur solitude et leur asociabilité chronique, mais aussi et surtout un passé douloureux refoulé (Marge) ou oublié (Persy). On comprend bien avant qu’elles ne le découvrent que ce passé est justement ce qui va les réunir.
Le bouquin nous plonge aussi au coeur d’un commissariat de quartier. Une cahute dans la quelle un effectif réduit s’efforce de faire leur boulot au mieux malgré les moyens de misère mis à leur disposition. Pas étonnant que certains se laissent tenter par l’appât de la corruption et son argent facile (ce qui ne rend pas pour autant le personnage plus sympathique, ça demeure une pourriture finie). Pas étonnant non plus que face à un tel manque de moyens, la racaille s’en donne à coeur joie.
Pour un premier roman, Michèle Rowe tire bien son épingle du jeu avec une intrigue rondement menée et rapidement addictive (et quelques surprises à la clé) et une belle galerie de personnages bien travaillés. En refermant ce bouquin je n’ai pu m’empêcher de penser que j’aimerai bien retrouver le duo Marge/Persy dans de nouvelles enquêtes ; vérification faite sur le site de l’auteure, un second roman est d’ores et déjà disponible en VO, reste à espérer que Albin Michel se penchera sérieusement sur la question.

MON VERDICT
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[BRD] Zootopie

ZootopieUn film d’animation estampillé Walt Disney (avec ou sans Pixar, en l’occurrence sans) est généralement la garantie de passer un excellent moment cinéma. C’est donc confiant que j’ai pris mon billet pour Zootopie avec un trio (expérimenté) aux commandes : Byron Howard, Rich Moore et Jared Bush.
Lorsque Judy Hopps fait son entrée dans la police, elle découvre qu’il est bien difficile de s’imposer chez les gros durs en uniforme, surtout quand on est une jeune lapine. Bien décidée à faire ses preuves, Judy s’attaque à une épineuse affaire, même si cela l’oblige à faire équipe avec Nick Wilde, un renard à la langue bien pendue et véritable virtuose de l’arnaque…
Vous l’aurez compris cette fois Disney lorgne du côté des comédies policières, et plus particulièrement vers les buddy movies ; ces films qui reposent sur la collaboration entre deux personnages que tout oppose. L’Arme Fatale ou encore Bad Boys, ça vous parle je suppose ? Les studios Disney confirment leur immense talent en matière d’animation, on est tout de suite happé par le film, on en viendrait presque à oublier qu’il s’agit d’images de synthèses pour ne se consacrer qu’à l’intrigue…
Il faut dire que Zootopie est l’endroit de tous les possibles à plus d’un titre. Imaginez une ville peuplée uniquement par des animaux dans laquelle prédateurs et proies cohabitent sans accroc. Une ville découpée en différents secteurs ayant chacun leur ambiance visuelle en fonction de ses résidents (de la Place du Sahara à Toundraville… c’est le jour et la nuit).
Le duo de personnages fonctionne impeccablement, avec, comme il se doit, des hauts et des bas dans leurs relations. Sans surprise c’est en apprenant à se connaître et en s’acceptant que leur coopération fera des étincelles.
Les autres personnages ne sont pas laissés pour compte, ils nous offrent une galerie impressionnante par sa diversité. J’ai eu un faible pour le chef de la police, un buffle bourru genre sévère mais juste, le réceptionniste, ou encore, cerise sur le gâteau, Flash, le fonctionnaire paresseux (l’animal, pas le trait de caractère… enfin si, aussi quand même).
L’histoire est prenante, les plus petits se contenteront du divertissement brut de décoffrage alors que les plus âgés se laisseront peut être aller à quelques réflexions… sans pour autant se lancer dans un débat philosophique. Quoi qu’il en soit, les studios Disney nous offrent à nouveau un spectacle familial dont ils ont le secret. Et nous aurions bien tort de nous en priver.

♥♥♥♥

[BOUQUINS] Marc Elsberg – Zero

M. Elsberg - ZeroCe titre va s’inscrire comme défenseur de dernière minute (en remplacement du bouquin de Donato Carrisi qui ne sortira que fin août) dans le cadre de mon challenge Coupe d’Europe des Livres, il m’est en effet tombé entre les mains par le plus grand des hasards, alors que j’avais fini par renoncer à croiser son chemin. So, is Big Brother watching you ? Réponse dans ma chronique de Zero de Marc Elsberg.
Alors qu’elle enquête sur Zero, un groupe d’activiste du Net qui milite pour la protection des données individuelles, Cynthia Bonsant est amenée, après la mort d’un ami de sa fille, à s’intéresser aux activités de la société Freeme, spécialisée justement dans la valorisation et le partage de ces mêmes données. A force de creuser elle va s’attirer les foudres de puissants et dangereux adversaires…
En guise de préambule à son roman, Marc Elsberg rappelle que ce texte est une fiction qui peut se lire comme une dystopie, sachant toutefois que certains outils et certaines procédures, décrits dans le roman existent bel et bien. Pour ma part c’est surtout un bouquin que j’ai lu comme un thriller, une intrigue menée tambour battant, bourrée de suspense et totalement addictive.
Ca fait du bien de lire un roman qui soit à la fois un divertissement (parfois nerveusement éprouvant), une source d’information (on sent que l’auteur s’est richement documenté sur le sujet) et quelque part un appel à la réflexion (pour ne pas dire une mise en garde). Fiction certes, mais pour combien de temps ?
J’ai beaucoup aimé le personnage de Cynthia Bonsant, pas franchement branchée technologie et soudainement confrontée à un monde qu’elle ne connaît pas (heureusement elle pourra compter sur le soutien de sa fille), mais déterminée à découvrir, et révéler, la vérité.
Les nombreux personnages secondaires, aux intérêts divers et variés, ne sont pas laissés pour compte. J’aurai toutefois aimé une présence plus active de Zero, toujours au centre du récit mais finalement assez peu présent. J’ai aimé détester le personnage de Carl Montik, le développeur de Freeme, un mec abject, incapable de la moindre empathie ; pour lui le monde extérieur se résume à des lignes de code qu’il peut manipuler selon son bon vouloir.
Fiction ou prémonition ? On est en droit de se poser la question dans notre société hyper-connectée. Certes les Act Apps de Freeme n’existent pas encore mais quand on voit le succès des applis d’aide au développement personnel ou à la prise de décision (à croire que certains ne sont pas foutus d’aller pisser si leur appli ne leur signale pas que c’est l’heure de la pause pipi), on y arrive lentement mais sûrement.
Et je ne vous parle même pas des accros à FB qui jugent intéressant de renseigner leur profil 796 fois par jour (« je me cure le nez », « je me gratte les couilles », « je mange », « je vais me coucher »… comme si on en avait quelque chose à foutre). La même logique s’applique aussi à Twitter, Instagram, YouTube…
Qui peut dire : « pas moi, pas moi », parmi vous ? Personne, la preuve vous êtes en ce moment même connecté à Internet. Mais ne sombrons pas non plus dans la paranoïa (n’est-ce pas Cynthia ?), inutile de vous vêtir de votre toute nouvelle combi intégrale 100% aluminium ; il y a connecté et cyber-dépendant. Je pense qu’avec un minimum de bon sens et un soupçon d’intelligence on peut limiter au strict minimum notre empreinte numérique.
Je découvre Marc Elsberg avec ce second roman, inutile de préciser qu’il me tarde de lire son premier opus (disponible en français devrai(je préciser) Black Out – Demain Il Sera Trop Tard (tout un programme) ; ça tombe bien il est justement dans mon Stock à Lire Numérique depuis un temps certain.
So, is Big Brother watching you ? Yes, indeed.But…

MON VERDICT
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[BOUQUINS] Franck Thilliez – Rêver

F. Thilliez - RêverSans surprise j’ai jeté mon dévolu sur le dernier roman de Franck Thilliez, à peine celui de Maxime Chattam refermé (après une petite journée de transition, le temps de faire le vide dans mon esprit). Place donc à mes impressions de lectures après avoir refermé Rêver.
Entre l’accident de voiture qui a coûté la vie à son père et à sa fille, et une enquête d’enlèvements d’enfants qui piétine, la psycho-criminologue Abigaël Durnan est au bord du gouffre. Victimes de cataplexie, les crises se multiplient ; au point qu’elle même en vient à s’embrouiller entre le monde réel et le monde des rêves…
D’entrée de jeu Franck Thilliez nous prévient qu’il va nous proposer un récit déstructuré, chronologiquement parlant ; l’essentiel de l’intrigue va se dérouler entre le 6 décembre 2014 (l’accident) et le 23 juin 2015 (le lavoir en feu), mais les chapitres ne seront pas présentés dans l’ordre chronologique. Une échelle temporelle vous permettra toutefois de vous situer au fil de la lecture. Ah oui j’oubliais, cerise sur le gâteau, il manque volontairement un chapitre (explication à la fin du roman).
Je sais, vues comme ça les choses peuvent paraître un peu embrouillées mais je vous rassure d’entrée de jeu, tout est parfaitement limpide ; il faut juste ne pas perdre de vue cette fameuse échelle temporelle. Libre à vous par la suite, comme le suggère l’auteur, de reprendre le bouquin dans l’ordre chronologique réel, histoire de voir si la pêche aux indices est plus aisée.
Fidèle à ses habitudes Franck Thilliez nous offre une intrigue parfaitement maîtrisée, riche en rebondissements et autres surprises. Plus d’une fois Abigaël sera amenée à se demander où se trouve la vérité : dans la réalité ou dans les rêves, sachant que sa perception de la réalité peut être altérée par ses rêves et par son traitement contre la cataplexie. Pour nous aussi, lecteur, les questions ne manqueront pas, il va falloir être vigilant pour ne laisser échapper aucun indice. Mais je suis convaincu que même le plus perspicace des lecteurs ne découvrira pas le fin mot de l’histoire avant qu’il ne nous soit révélé.
Pour ma part j’ai rapidement soupçonné certaines de ces vérités mais sans réussir à découvrir le pourquoi du comment de la chose, de simples intuitions, sans l’ombre d’une preuve. Et la vérité s’est révélée encore plus machiavélique que tout ce que j’avais pu imaginer. Il y a toutefois une question que je me suis instantanément posée, avant même que l’accident ne se produise, il faudra toutefois attendre le chapitre 37 pour que Abigaël se la pose à son tour (je n’en dirai pas plus à ce stade de l’enquête).
Pour Abigaël (et nous autres, lecteurs) il va falloir pister deux lièvres à la fois. D’une part la piste de Freddy, le kidnappeur qui détient quatre jeunes victimes et a toujours une longueur d’avance sur les enquêteurs. D’autre part celle du père d’Abigaël qui semble lui avoir caché bien des secrets. Deux pistes qui finiront par se croiser… presque par hasard.
Un récit totalement addictif, impossible de lâcher le bouquin une fois que vous aurez mordu à l’hameçon (et en la matière Franck Thilliez est un maître de l’art quant il s’agit de ferrer ses lecteurs). Du fait de la déstructuration chronologique le rythme est saccadé, mais ça participe justement à l’ambiance unique que se bouquin va distiller dans votre esprit. Dans les derniers chapitres attendez vous toutefois à une brusque montée d’adrénaline.
Bon alors quid du chapitre manquant ? Un gadget plus qu’autre chose, à lire uniquement si vous avez l’impression d’être passé à côté de quelque chose. Pour ma part j’avais compris l’essentiel et deviné le reste, si le chapitre avait intégré au récit il n’aurait fait que confirmer ce que bon nombre de lecteurs thriller-addicts supposaient depuis un moment déjà… c’eut été dommage pour les autres. De la même manière je ne me relancerai pas une lecture chronologique du récit, je referme en effet le bouquin sans que la moindre question n’ait été laissée sans réponse.

MON VERDICT
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[BRD] Les Tuche 2 – Le Rêve Américain

Les Tuche 2Pause cinéphile sous le signe de la comédie avec Les Tuche 2 – Le Rêve Américain, réalisé par Olivier Barroux.
Donald Tuche (Theo Fernandez) poursuit un stage de perfectionnement aux Etats-Unis, amoureux, il s’invente une vie et une famille afin de plaire à sa belle-famille. Sauf que ses parents (Jean-Paul Rouve et Isabelle Nanty), sa soeur (Sarah Stern), son frère (Pierre Lottin) et mamie Tuche (Claire Nadeau) décident de lui rendre une visite surprise pour son anniversaire. Ca pour une surprise, ça va être une sacrée surprise…
On pouvait craindre une resucée de gags déjà testés et éprouvés dans le premier volet avec une simple transposition aux States, mais je vous rassure il n’en est rien. Quant il s’agit d’être à côté de la plaque les Tuche ne manquent pas d’imagination, pour notre plus grand plaisir.
Une comédie bourrée de bonne humeur et de gags qui assume pleinement son côté grand guignol à tendance burlesque. Evidemment que les situations sont des plus improbables, les clichés ne manquent pas mais d’un autre côté nous ne sommes pas face à un film d’auteur visant à décortiquer les us et coutumes des Etats-Unis. Je me fais fort de respecter les avis de tout à chacun mais en parcourant certaines critiques j’me dis qu’il y en a qui auraient bien besoin de péter un bon coup pour expulser le manche à balai qu’ils ont dans le cul.
S’agissant d’une suite l’effet de surprise n’est plus au rendez-vous, on connait les personnages, on sait plus ou moins à quoi s’attendre de leur part… même si je suis convaincu qu’ils ne manqueront pas de surprendre et d’amuser ceux qui choisissent ce film pour se dérider les zygomatiques sans prise de tête.
C’est peut être moi qui suis bon public, peut être que j’ai regardé ce film à un moment où j’avais justement besoin d’une tranche de rigolade facile. Le fait est que j’ai passé un bon moment avec la famille Tuche, ils m’ont fait sourire et même rire, le contrat est rempli.

♥♥♥½

[BOUQUINS] Maxime Chattam – Le Coma Des Mortels

EUROBUTDifficile de faire un choix quand, à quelques jours d’intervalle, débarquent dans mon Stock à Lire Numérique le dernier roman de Franck Thilliez, Rêver, talonné par celui de Maxime Chattam, Le Coma Des Mortels. Comme bien souvent mon choix aura été instinctif, compulsif, impulsif… et guidé par ma curiosité. Place donc à ma chronique du Coma Des Mortels.
4ème de couv’ : Qui est Pierre ? Et d’ailleurs, se nomme-t-il vraiment Pierre ? Un rêveur ? Un affabulateur ? Un assassin ? Une chose est certaine, on meurt beaucoup autour de lui. Et rarement de mort naturelle.
Pourquoi pas de présentation personnalisée ? Juste parce que je trouve cette quatrième de couv’ géniale, elle suscite l’intérêt du lecteur sans rien dévoiler du contenu du roman.
Vous êtes incollable sur Maxime Chattam, sa vie, son oeuvre. Oubliez tout ! Avec Que Ta Volonté Soit Faite l’auteur avait déjà délaissé le thriller pur et dur pour une incursion dans le roman noir ; ça avait surpris certains de ses inconditionnels et totalement convaincus d’autres. Je me classe sans hésitation dans la deuxième catégorie. Avec Le Coma Des Mortels l’auteur va encore plus loin dans le roman noir et surtout y ajoute une bonne dose d’humour (noir forcément) et de cynisme.
Le récit est à la première personne, c’est Pierre qui vous raconte son histoire. En commençant par la fin mais pas en allant complètement à rebours, disons que la chronologie est un peu décousue. Comme le chapitrage qui est inversé (on commence par le chapitre 39 pour terminer par le premier chapitre). A la lecture on constate rapidement que le chaos apparent est parfaitement organisé, à aucun moment le lecteur n’est largué, tout s’imbrique à la perfection.
Comme narrateur, et comme individu, Pierre est un personnage hors norme. Son regard sur la société, l’amour, l’humanité et la vie en général est au mieux désabusé ou ironique, au pire franchement cynique. L’occasion d’ailleurs pour l’auteur d’aborder des thèmes multiples et variés de façon pour le moins décalée. Un florilège de bons mots, parfois je me demandais si le fantôme de Raymond Devos ne dictait son texte à Maxime Chattam.
Décalé. C’est d’ailleurs le mot qui définirait le mieux ce roman tant il sort des sentiers battus. Je peux comprendre que ça puisse passer ou casser, pour moi c’est passé haut la main. J’ai adoré, tout simplement ! J’espère que nous serons nombreux à faire remonter sa note sur Babelio (2,94 sur 17 notes), il faut dire que les premières critiques étaient impitoyables.
J’ai aimé la lecture à plusieurs niveaux du récit de Pierre. On peut soit se contenter du premier degré, considérer qu’il relate les faits bruts de décoffrage. Soit creusez plus avant, et Pierre lui même donne une piste allant en ce sens. Une piste parmi d’autres serai-je tenté de dire. D’un autre côté on ne pourra pas reprocher à Pierre / Maxime de ne pas nous avoir prévenu.
Dès le préambule il annonce la couleur : « La vérité est bien là, elle glissera sous vos yeux par moments, mais je ne vous la servirai pas sur un plateau. Je ne peux pas. »
Plus tard quand il parle à la police : « Vous devez d’abord entendre toute l’histoire, pour comprendre. »
Et enfin, ultime pied de nez : « Peut-on réellement faire confiance à ce qui sort de l’ordinateur d’un romancier ? »
Et de fait même après avoir refermé le bouquin je ne serai pas surpris qu’il vou prenne l’envie de revenir en arrière vérifier/confirmer certains doutes. Rares sont les bouquins qui font encore mouliner les neurones à plein régime après leur lecture, Le Coma Des Mortels est de ceux-là. On s’interroge, on dépèce, on triture, on tourne et retourne le récit pour essayer de découvrir tous les non-dits.
Vous constaterez que je n’ai pas abordé l’intrigue du roman dans cette chronique, c’est là un choix délibéré de ma part afin de laisser intacte la surprise et la découverte de ce bouquin hors norme.
Un pari courageux de la part de Maxime Chattam de se remettre ainsi en question et de nous proposer des romans qui sortent des sentiers battus. Ceux qui comme moi ont pris un pied d’enfer en lisant ce bouquin seront ravis d’apprendre qu’une suite est en projet (annonce faite par l’auteur sur l’excellent fan-site Les Chattamistes)… mais il faudra se montrer patient, d’autres chantiers sont déjà engagés (dont la suite et fin de la saga Autre-Monde).
Merci Monsieur Chattam pour ce moment de lecture égal à nul autre, les mots me manquent pour définir exactement mon ressenti : génial, jouissif, excellent, un orgasme littéraire ! Bref j’ai adoré, et j’en redemande !

MON VERDICT
jd5Coup de Coeur

[CHALLENGE] Coupe d’Europe des Livres

EURO2016

A l’occasion de l’Euro 2016, qui démarre le 10 juin, Cajou lance le challenge Coupe d’Europe des Livres (elle était déjà à l’initiative du Challenge Coupe du Monde des Livres). Les règles sont simples, je cède ma place à Cajou pour vous les exposer.

Ils sont 11 joueurs par équipe alors ce « challenge-qui-n’en-est-pas-vraiment-un » consiste tout simplement à créer votre équipe parfaite de 11 livres pour ce mois de Coupe d’Europe :

  • Le gardien de but : THE roman que vous voulez à tout prix lire, celui qui n’a pas le droit de passer à travers les mailles du filet des profondeurs de votre PAL.
  • Les attaquants : les 4 romans de votre PAL que vous voulez ABSOLUMENT lire.
  • Les milieux de terrain : les 3 romans de votre PAL qu’il serait temps de sortir de là.
  • Les défenseurs : les 3 romans que vous n’avez pas encore dans votre PAL mais que vous voudriez vous offrir -sans attendre le Mercato- pour parfaire votre équipe.
  • Les réservistes : pour celles/ceux qui pensent que 11 ce ne sera pas assez (coucou Mylène), voici encore 4 places sur le banc, pour porter votre équipe à 15.

Remarque : les livres, du monde entier (pas seulement d’Europe) peuvent intégrer votre équipe. Je sais que c’est la Coupe d’Europe, mais puisque le monde du foot importe/exporte/achète/naturalise à tour de bras, nous allons nous aussi garder toutes les frontières bien ouvertes.

Equipe Lord Arsenik

Le gardien de but
EUROBUT

Les attaquants
EUROATT

Les milieux de terrain
EUROMT

Les défenseurs
EURODEF

Les réservistes
EURORES

Je doute fort d’avoir le temps de lire tout ça d’ici la finale de l’Euro (le 10 juillet), je vais plutôt miser avec certitude sur le triangle Gardien / Attaquants. Si le temps me le permet, et histoire de donner puiser dans chaque groupe on va ajouter un milieu de terrain (je privilégie Jules) et un défenseur (mon coeur balance entre Hortense et Runner).