Adieu mon Zeb

Zebulon

Mauvaise surprise ce matin au réveil, Zebulon manquait à l’appel.
Ces derniers temps, malgré les grillages surélevés tout autour de la terrasse, il avait tendance à essayer de passer chez les voisins coûte que coûte. A priori sa dernière tentative a mal tourné.
Un coup d’oeil par dessus le balcon et je l’ai vu roulé en boule au rez de chaussée, comme Sumi un an et demi plus tôt, il nous a fait le grand saut (5 étages).
Je descends en trombe avec un sac de courses, histoires de m’en servir comme d’une civière improvisée afin d’éviter au maximum de manipuler le chat blessé. Beaucoup de sang, détresse respiratoire, une patte cassée… Je le pose délicatement sur sa « civière », le transporte à la clinique située à peine à une centaine de mètres de l’appartement.
Bouton d’appel d’urgence pour faire venir le vétérinaire. Moins de 5 minutes après le gars arrive… pour m’annoncer que Zébulon est mort.

Putain de weekend, il pouvait difficilement plus mal commencer.

ZebulonToujours le premier au garde à vous quand on sortait de la viande…

[BOUQUINS] Frédérique Deghelt – La Grand-Mère De Jade

F. Deghelt - La Grand-Mère De JadeAu programme de cette chronique un titre lu dans le cadre du Book Club de la Team AlexandriZ, un roman vers lequel je ne me serai pas naturellement porté mais étant ouvert à tout et au vu des nombreuses critiques positives j’ai décidé de jouer le jeu. L’heureux élu du mois de juillet 2013 est La Grand-Mère De Jade de Frédérique Deghlet.
Pour éviter que sa grand-mère, Mamoune, ne soit placée en maison de retraite, Jade, journaliste-pigiste, a « kidnappe » pour l’installer dans son appartement parisien. Au fur et à mesure qu’elles apprennent à se connaître et partagent leurs souvenirs, une véritable complicité nait entre les deux femmes. Un lien renforcé par l’amour des livres : tandis que Jade ambitionne de devenir écrivain, Mamoune s’avère être passionnée de littérature…
De prime abord, hormis l’amour des livres, je ne trouve rien de bien folichon là-dedans. Oui ce roman est une ode à la lecture et aux mots, ne serait-ce que pour ça il mérite largement que l’on s’y intéresse. Mais en plus il nous offre un formidable tourbillon d’émotions que l’on partage avec Jade et Mamoune, d’abord deux femmes qui se connaissent sans vraiment se connaître, puis qui se découvrent et tissent entre elles des liens qui vont bien au-delà des liens du sang. Impossible de rester de marbre face à la complicité qui unit ces deux femmes, avec elle on passe, du rire aux larmes sans aucune mièvrerie, des émotions vraies garanties sans guimauve ajoutée. C’est justement cette vérité dans les émotions qui fait que la sauce prend aussi bien et aussi vite.
Au fil des courts chapitres on passe d’un récit à la troisième personne pour suivre, vu de l’extérieur, le quotidien et les pensées de Jade, à un récit à la première personne, intime et direct, quand Mamoune nous livre ses impressions et ses souvenirs. Si la complicité entre ces deux femmes est touchante, leurs différences le sont tout autant, on assiste simultanément à deux visions de la vie, des sentiments, du temps qui passe et de l’avenir…
Pour couronner le tout la fin est des plus déconcertante, jamais je n’aurai imaginé un pareil baisser de rideau. Mais comme vous le savez déjà je ne vous en dirai pas plus. Lisez ce bouquin, quel que soient vos styles de lectures habituels je suis convaincu qu’il ne vous laissera pas indifférent.
J’ai abordé ce bouquin avec certaines réserves mais finalement il m’a profondément touché et totalement conquis (lu d’une traite dans la journée). Peut être en partie parce qu’il me renvoie l’image des échanges que j’aurai voulu avoir avec mon père avant qu’il ne « parte » (emporté par une longue maladie comme ils disent) plutôt que de me contenter du minimum syndical pour tout un tas de mauvaises raisons, aujourd’hui les non-dits sont condamnés à rester aux oubliettes (sans pouvoir être oubliés, ça serait trop simple) et même plus de 10 ans après son décès, j’ai encore du mal à me pardonner mon égoïsme et ma lâcheté de n’avoir osé faire le premier pas vers un « vrai »- dialogue…
Je ne me suis jamais fixé aucune limite quant à l’élargissement de mes horizons littéraires, j’ai mes genres de prédilection (et ils le resteront) mais reste ouvert à toute découverte, il faut juste le déclic pour me pousser vers ces « terres inconnues » ; merci aux Alexandriens et au Book Club de m’avoir permis de vivre une lecture qui met ud baume au coeur et à l’âme. Ne connaissant pas l’auteure il faudrait que je me penche sur ses autres titres, avec le même esprit de découverte, afin de voir si certains sont susceptibles de m’inspirer…