C’est d’abord la couverture qui m’a attiré (en l’occurence la couv’ originale francisée par Les Hérétiques, ô combien plus réussie que la couv’ française officielle), la quatrième de couv’ étant plutôt sympa, il n’en fallait pas moins pour que La Fille Automate de Paolo Bacigalupi finisse dans mon Stock à Lire ; quelques critiques enthousiastes (dont celle de Gruz) et un challenge 100% SF remettront le titre à l’ordre du jour.
Quatrième de couv’ : « Dans un futur proche où le tarissement des énergies fossiles a radicalement modifié la géopolitique mondiale, la maîtrise de la bio-ingénierie est devenue le nerf d’une guerre industrielle sans merci. Anderson Lake travaille à Bangkok pour le compte d’un géant américain de l’agroalimentaire. Il arpente les marchés à la recherche de souches locales au coeur de bien des enjeux. Son chemin croise celui d’Emiko, la fille automate, une créature étrange et belle, créée de toutes pièces pour satisfaire les caprices décadents des puissants qui la possèdent, mais désormais sans plus d’attaches. »
Si j’ai opté pour la solution de facilité en proposant un copier-coller ce n’est pas par fainéantise mais plutôt parce que ce bouquin est d’une incroyable richesse de part les multiples thèmes qu’il aborde (politique, écologie, génétique, religion, corruption, tolérance…). Par contre pour entrer dans l’univers de l’auteur il falloir vous accrocher, les premiers chapitres pourront rebuter les moins tenaces mais, même si je reconnais que la prise en main est laborieuse au début, je vous invite à persévérer, le récit devient rapidement addictif et vous ne devriez pas le regretter.
La première surprise vient justement de l’univers du roman, une vision plutôt sombre de notre devenir, une Terre ravagée par les catastrophes naturelles, les épidémies et les guerres, le terrain est dorénavant franchement hostile ; on se retrouve au coeur d’un décor à la fois futuriste et passéiste (certaines technologies appartiennent clairement au futur alors que d’autres, de notre présent, semblent avoir disparues). D’autre part c’est plutôt original de choisir pour cadre la Thaïlande, devenue un avant poste de la biogénétique, seule chance de survie de l’humanité, mais instable sur le plan politique ; exotique certes mais en contrepartie ça complique un peu la donne pour retenir les noms propres ainsi que certains termes locaux.
La densité du bouquin tient autant dans le nombre de ses personnages que dans les différentes intrigues qui semblent, de prime abord, sans rapport les unes avec les autres mais finissent par se lier en un tout particulièrement soigné (même si certains personnages subissent l’intrigue plus qu’ils n’y prennent part activement). Si l’intrigue peine un peu à se mettre en branle je peux vous garantir que par la suite on a l’impression d’être au coeur d’un thriller tant le rythme est soutenu et les rebondissements ne manquent pas (jusqu’au dernier chapitre vous serez surpris).
Contrairement à ce que pourrait laisser supposer son nom l’auteur est américain, La Fille Automate est son premier roman, publié en 2009 aux USA (2012 en France) il a été récompensé des prix les plus prestigieux Nebula (meilleur roman en 2009), Hugo (meilleur roman en 2010) et Locus (meilleur premier roman en 2010) pour ne citer qu’eux ; pas mal pour un coup d’essai. Depuis l’auteur a publié deux autres titres, encore inédits en français, mais je suis curieux de les découvrir tant celui-ci m’aura mis l’eau à la bouche…
Que ca me fait plaisir de lire que tu a apprécié ce bouquin ;-). oui, il faut arriver à prendre ses marques au début, mais après c’est que du bonheur !
C’est clair qu’une fois embarqué tu ne peux plus le lâcher. Pour le moment c’est un parcours sans faute pour mon challenge SF
vu les titres retenus, c’est que du plaisir ;-).
Bonne continuation dans ton voyage vers d’autres contrées et espaces
Petite pause thriller et après je reprends la SF, reste à savoir lequel sera l’heureux élu 🙂