Hé oui ça va déjà faire 20 que je suis rentré à la CAFAT (le 8 mars 1994). Après trois années comme maître auxiliaire, combinant à la fois un boulot pour lequel je ne suis manifestement pas fait (prof) et des incertitudes quant aux lendemains. C’est presque par hasard que j’ai débarqué à la CAFAT, sans aucune certitude d’y faire carrière.
Ce n’est pas pour autant que j’ai passé 20 ans d’immobilisme, il m’en aura fallu presque 10 pour que je trouve ma place. Durant cette première décennie j’ai été aide-comptable, assistant gestionnaire au service retraite et gestionnaire aux accidents du travail ; chaque poste a duré un peu plus longtemps que le précédent mais finissait inévitablement par me lasser (sans parler de quelques anicroches çà et là).
Puis en octobre 2003 je suis arrivé, par voie de mutation, au contrôle médical comme gestionnaire ; je m’y suis senti comme un poisson dans l’eau (une équipe sympa, une hiérarchie qui ne nous foutait pas inutilement la pression et un boulot intéressant). Histoire d’ajouter une corde à mon arc j’ai accepté (et aussi une occasion de promotion) le poste d’assistant statistique attaché au contrôle médical en octobre 2007.
En mai 2009, la Direction a estimé que les tâches que me confiaient le contrôle médical n’était pas suffisamment en raccord avec mon poste, j’ai donc été muté au sein de la cellule statistiques. D’abord à mi-temps, le matin à la stat et l’après-midi au contrôle médical, puis à temps plein. J’étais quelque peu réticent à l’idée de quitter le contrôle médical mais il s’est rapidement avéré que c’était le meilleur choix aussi bien au niveau des opportunités de promotion, que de l’intérêt général du poste.
Il aura fallu attendre avril 2010 pour que je sois affecté comme statisticien au sein de l’équipe, en pleine période de transition, puisque Badia passait la main à Julie en tant que responsable statistiques. Finalement je n’ai jamais regretté cette mutation/promotion à la stat, il y a une super entente au sein de l’équipe (même si celle-ci a connu pas mal de mouvement, aussi bien en terme de personnel que de déménagements), avec Julie on bosse en totale confiance réciproque, si besoin elle est hyper réactive, et surtout le travail est aussi intéressant que varié ; je ne dirai pas que j’en apprends tous les jours mais presque.
Sauf gros imprévu ou immense héritage surprise (j’aime mon taf mais j’apprécie encore plus de glander), je pense finir ma carrière non seulement à la CAFAT mais aussi à la cellule statistiques ; je n’ai même pas l’ambition de devenir calife à la place du calife, je ne suis pas certain que les responsabilités (et emmerdements) d’une telle promotion soient à la hauteur du gain en terme de salaire.
A 46 ans j’ai encore le temps avant de penser à la retraite, surtout qu’au rythme où vont les réformes du régime retraite je suis bien barré pour rempiler pour 20 ans de plus ! Qui vivra verra (je n’ai pas l’intention de finir centenaire mais je ne suis pas non plus pressé de pousser les portes du crématorium).
Mois : mars 2014
[BOUQUINS] Nadine Monfils – Les Vacances D’Un Serial Killer
Inutile de vous préciser que la situation de mon Stock à Lire Numérique ne s’arrange pas, la lutte est rude pour se hisser sur la première marche du podium, d’autant qu’il y a du beau monde en lice (dont Mallock et Glenn Cooper pour ne citer que les petits nouveaux). Finalement, et contre toute attente, c’est un challenger (ou plutôt une challenger) venu(e) du plat pays qui sera l’heureux(se) élu(e). And the winner is… Nadine Monfils, avec Les Vacances D’Un Serial Killer, premier titre de l’auteure qui nous permet de découvrir les exploits de Mémé Cornemuse (comme j’ai aussi les trois suivants en stock ça aide, forcément). Qui plus est c’est aussi l’occasion d’apporter une touche d’exotisme à mon univers littéraire…
Pour Alfonse et Josette, le couple Destrooper, pas question de rater les incontournables vacances à la Mer du Nord ; leurs ados, Steven et Lourdes ne partagent pas le même enthousiasme vis-à-vis de ces vacances en famille. Puis il y a Mémé Cornemuse, la mère de Josette, qui les accompagne dans sa caravane, une grand-mère tout feu tout flamme qui n’a pas froid aux yeux. Les vacances commencent mal, Josette se fait piquer son sac par un motard ; plus tard, dans les toilettes d’une aire de repos, les gamins vont tomber sur le cadavre du voleur. Et les vacances ne font que commencer…
Bien que le bouquin soit estampillé polar ne vous attendez pas à des poussées d’adrénaline ou à une surchauffe neuronale face à une intrigue tarabiscotée, Nadine Monfils annonce la couleur dès les premières pages, c’est à vos zygomatiques qu’elle en veut ! Et la bougresse sait s’y prendre pour les muscler à tout bout de champs, qu’il s’agisse de ses personnages hauts en couleur ou des situations toutes plus improbables les unes que les autres, vous n’avez pas fini de vous marrer en lisant les tribulations de Mémé Cornemuse.
Il faut bien reconnaître que tout l’intérêt du bouquin réside dans les nombreuses péripéties de la mamie, le reste de la famille Destrooper ne mérite guère que l’on s’attarde sur leur cas ; le couple est un modèle de beauf-attiitude et les deux ados, des glandeurs-nés. La vieille est un personnage hors du commun, pas vraiment portée sur la morale et le politiquement correct. J’aurai plaisir à la retrouver afin d’en apprendre d’avantage sur ce curieux spécimen (pour le moment on sait essentiellement d’elle qu’elle est fan d’Annie Cordy).
Comme souvent quand un(e) auteur(e) veut jouer la carte de l’humour il ne doit pas s’encombrer de fioritures stylistiques, Nadine Monfils ne déroge pas à la règle, la lecture est d’une remarquable fluidité (lu dans la journée) et l’on quitte ce bouquin le coeur léger et un sourire presque béat aux lèvres. A défaut d’être un chef d’oeuvre ça n’en reste pas moins un agréable divertissement, ne serait-ce que pour ça j’en redemande !
Je pourrai même avancer comme argument de vente que le bouquin a aussi un rôle hautement instructif, il nous permet de nous familiariser avec le parler belge (il ne manque que l’accent). L’auteure en profite aussi pour lancer quelques piques vers les flamands, difficile d’affirmer si c’est uniquement le ressenti de certains de ses personnages ou si elle partage ces opinions ; de toute manière c’est bien là le cadet de mes soucis, comme tout à chacun, Nadine Monfils a le droit d’avoir ses opinions et de les exprimer.
[BOUQUINS] Joe Hill – Nosfera2
Comme je l’avais indiqué lors de ma chronique de la nouvelle Plein Gaz j’étais curieux de découvrir l’univers littéraire de Joe Hill, fils de l’illustre Stephen King. Pour se faire j’avais deux options, présentes dans mon Stock à Lire Numérique, soit me plonger dans son premier titre, Fantômes, un recueil de nouvelles, soit commencer par son dernier roman, Nosfera2 (NOS4A2 en VO, dans les deux cas prononcez Nosferatu). Comme vous pouvez le constater j’ai retenu la seconde option.
Il suffit à la jeune Vic McQueen d’enfourcher son vélo et de traverser le vieux pont couvert (le Raccourci) non loin de chez elle pour se retrouver à l’endroit auquel elle pensait avant de s’engager dans le tunnel. Quant à Charlie Manx, il embarque les enfants à bord de sa Rolls rutilante et les dépose au pays où c’est tous les jours Noël, Christmasland ; mais là-bas le bonheur se paie au prix fort. Quel est le lien Vic et de Charlie ?
Le prologue nous ramène à 2008 et nous met tout de suite dans le bain, attachez vos ceintures, âmes sensibles s’abstenir. Ensuite l’auteur nous offre un voyage dans le temps, entre 1986 et 2012, afin de suivre les parcours (parfois tumultueux) de Vic et de Charlie (et notamment leur première rencontre). La dernière partie (un peu moins de la moitié du bouquin) nous renvoie dans le présent, quelques jours de juillet 2012 ou tout, ou presque, va se jouer.
Si Joe Hill a décidé de prendre un nom de plume c’est pour éviter de se retrouver cataloguer au simple rang de fils de, un secret rapidement éventé face au succès quasi immédiat de ses écrits. Je peux vous assurer que l’auteur est le digne fils (successeur ?) de son père, d’autant qu’il officie lui aussi dans le fantastique horrifique et maîtrise déjà parfaitement toutes les ficelles du genre. A vrai dire par moment j’en arrivais presque à oublier que je ne lisais pas un titre de Stephen King mais bel et bien de son rejeton.
L’auteur nous offre un intrigue partagée entre le réel et l’imaginaire, mais Christmasland (que l’on ne découvre que dans les dernières pages du roman) est loin de ressembler au Pays des Bisounours, ce serait un peu comme si, sous des airs de fête, vous attiriez les gamins dans la gueule du Croque Mitaine. Et dans ce rôle le personnage de Charlie Manx est un cocktail de perversité déshumanisée et de folie. En face de lui Vic est loin d’incarner l’innocence, elle a connu un parcours plutôt agité et n’a pas toujours su faire les bons choix. Pour ma part j’ai un faible pour le personnage de Lou, un geek obèse qui vous fera craquer dès sa première apparition.
Une intrigue parfaitement menée, avec quelques moments de tension palpable qui mettront vos nerfs à rude épreuve. Des personnages bien travaillés, qu’il s’agisse des personnages principaux ou de ceux qui joueront un rôle plus secondaire (mais déterminant). L’auteur privilégie l’ambiance et le rythme aux envolées lyriques, le fantastique est revendiqué et assumé mais le rythme imposé est digne des meilleurs thrillers.
En bonus les pages de titre des différentes parties du bouquin sont superbement illustrées par Gabriel Rodriguez, d’autres illustrations viennent enrichir le roman (dont un dessin d’enfant qui dégage une aura malsaine superbement rendue).
Le traducteur est passé à côté d’un clin d’oeil au dernier roman de Stephen King, Docteur Sleep, en traduisant The True Knot par l’Echeveau au lieu du Noeud Vrai. Je ne sais pas si c’est volontaire ou juste maladroit mais en tout cas, avec une telle tournure, la phrase ne sonne plus comme un hommage à son illustre paternel : « Je connais aussi l’Écheveau, qui parcourt les routes et œuvre plus ou moins dans la même branche que moi. Je leur fiche la paix et réciproquement. » Pour l’anecdote en VO le roman de Joe Hill a été publié avant celui de Stephen King.
Après le père et le fils, il va maintenant falloir que je me penche sur l’univers littéraire de la mère, Tabitha King. Je n’en ai entendu que du bien et pourtant je n’ai jamais trouvé l’opportunité de plonger le nez dans un de ses romans, une lacune à réparer au plus vite ! Quant à Joe Hill, nul doute qu’il reviendra errer dans les colonnes de mon blog.