[BOUQUINS] Gilles Legardinier – Mardi Soir, 19h

AU MENU DU JOUR


Titre : Mardi Soir, 19h
Auteur : Gilles Legardinier
Éditeur : Flammarion
Parution : 2021
Origine : France
380 pages

De quoi ça cause ?

A l’approche de la trentaine, Elynn a l’impression de s’enliser dans sa vie. Entre sa vie de couple à l’état végétatif et son quotidien professionnel presque routinier, elle est convaincue de faire du sur-place.

Pour briser cette routine, elle s’inscrit à un cours de gym hebdomadaire… une occasion rêvée pour faire de nouvelles rencontres.

Pourquoi lui plutôt qu’un autre ?

Parce que c’est Gilles Legardinier tout simplement. Ce gars à un talent fou pour vous donner une pêche d’enfer et activer vos zygomatiques. En ces temps de crise sanitaire, c’est le remède idéal !

Ma Chronique

Ah que voilà un rendez-vous annuel que je ne manquerai sous aucun prétexte. C’est toujours une joie de retrouver Gilles Legardinier… ou plus exactement son dernier roman. Une certitude de passer un agréable moment et d’oublier la morosité ambiante. Au risque de paraître un peu con (voire franchement niais), c’est le rayon de soleil qui fait éclater la chape nuageuse sur notre quotidien.

Promis je n’ai fumé ni consommé la moindre substance illicite… même pas encore commencé l’apéro. C’est juste mon état post-Legardinier.

Ce n’est certainement pas un hasard si, en cette période de crise sanitaire majeure, Gilles Legardinier a choisi la profession d’infirmière pour son personnage principal. Plus que jamais le personnel soignant mérite un hommage appuyé pour leurs efforts (et parfois même leurs sacrifices) ; ils se donnent sans compter pour soulager la souffrance des patients et de leurs proches. Un hommage amplement mérité doublé d’une piqûre de rappel sur la situation du milieu hospitalier en général… saigné à blanc par des réformes iniques !

Je vous rassure de suite l’auteur opte résolument pour un ton feel good pour son nouveau roman. Une fois encore il aborde des sujets sérieux avec une légèreté qui s’avère redoutablement efficace pour nous pousser – l’air de rien – à la réflexion. Et bien entendu il le fait en mettant en avant l’humain dans tout ce qu’il a de meilleur (on oublie parfois qu’il y a du bon dans l’humain… ça fait de mal de nous rappeler que tout espoir n’est pas perdu).

Au fil des pages il sera beaucoup question d’amitiés (oui au pluriel, la relation d’Elynn avec ses collègues de travail n’est pas la même que celle qu’elle a avec ses copines de gym) et d’amours (il n’y a pas qu’une forme d’amour… et encore moins un chemin tout tracé pour le trouver). Une fois de plus les relations humaines sont au cœur de l’intrigue, avec Elynn on s’interrogera, on doutera, on partagera sa peine… mais le plus souvent on sourira et plus si affinités (les zygomatiques sont mis à rude épreuve… attention aux regards étonnés ou méfiants si vous lisez dans un lieu public).

Elynn qualifie son lieu de travail (le service orthopédique d’un hôpital) de zoo, et force est de reconnaître que certaines rencontres seront tout sauf ordinaires ! Pour notre plus grand plaisir.

Elynn se sent seule (et la solitude est l’un des pivots du récit) mais elle est entourée de gens formidables, que ce soit à l’hôpital ou à ses cours de gym, elle peut compter sur des amitiés indéfectibles. Au fond elle le sait, même si sa nature la pousse d’abord à réparer les peines et les doutes des autres, avant de s’occuper de sa petite personne.

Une fois de plus l’effet feel good est immédiat… il ne vous quittera pas de la première à la dernière page du roman. Dommage que l’effet s’estompe avec le temps.

MON VERDICT

(BOUQUINS] Gérard Jugnot – C’Est L’Heure Des Contes

AU MENU DU JOUR

G. Jugnot - C'est l'heure des contes
Titre : C’Est L’Heure Des Contes
Auteur : Gérard Jugnot
Éditeur : Flammarion
Parution : 2020
Origine : France
155 pages

De quoi ça cause ?

Gérard Jugnot revisite avec une pointe d’humour caustique une quinzaine de contes et fables connus de tous les petits et les grands.

Pourquoi lui plutôt qu’un autre ?

C’est en regardant un Sept À Huit qui se terminait par une interview de Gérard Jugnot que j’ai entendu parler de ce bouquin ; ça a tout de suite fait tilt ! Je le veux… et je l’ai eu.

Ma Chronique

En ces temps troublés et moroses il est des livres qui font du bien à l’âme et au cœur, incontestablement cette réécriture de contes et fables connus de tous par Gérard Jugnot est de ceux-là. Une redécouverte qui donne la banane et booste les zygomatiques.

Comme tout le monde je connais (et apprécie énormément) Gérard Jugnot l’acteur, mais pour ma part j’ignorais qu’il maniait aussi la plume. Une belle surprise, d’autant que sa plume a plus d’un atout pour séduire les lecteurs.

Un grand méchant loup végan, une Cindy qui surfe sur la vague #BalanceTonPorc, une grenouille anorexique, une Cendrillon qui oublie un petit détail avant d’aller au bal princier, un Petit Poucet et ses frangins qui font une mauvaise rencontre, trois petits cochons exilés en Thaïlande… tout ceci n’est qu’un avant-goût de ce que vous trouverez dans ces pages.

Chaque conte s’ouvre sur un titre illustré, suivi d’une phrase d’introduction au format image, puis le texte agrémenté d’une ou plusieurs illustrations. Une mise en page plutôt agréable mais malheureusement pas vraiment optimisée pour un affichage sur liseuse. Un petit souci technique d’autant moins compréhensible qu’il se règle très facilement via Sigil, dommage que Flammarion n’ait pas fait l’effort de mieux finaliser la version numérique du bouquin.

Rien à redire concernant la revisite des contes et fables, l’humour et l’irrévérence de Gérard Jugnot font mouche et se rient du politiquement correct (en la matière mention spéciale au Petit Poucet).

Il n’en reste pas moins que j’ai refermé ce bouquin avec un léger sentiment de frustration, c’est court, trop court. Beaucoup trop court même. Je suis convaincu que Gérard Jugnot aurait pu revisiter davantage de contes. Mais aurait-il pu le faire avant les fêtes de fin d’année ?

Quinze contes répartis sur 155 pages dont 150 consacré aux contes à proprement parler (je ne compte pas la couverture, la page titre, la page de copyright, la page de présentation et la postface). À cela vous retirez les 15 pages de titre et les 15 pages rouges qui concluent le conte, il vous reste 130 pages. Si on vire les illustrations et qu’on opte pour une mise en page un peu moins aérée je pense qu’on devrait arriver à plus ou moins 120 pages de texte. A 15€ la version papier et 11€ la version numérique, je trouve la note un peu salée.

Cela dit, il n’en reste pas moins que ce bouquin fait du bien, surtout en ce moment. Si le rapport quantité / prix n’est pas optimal, la qualité est toutefois au rendez-vous. Et pour rester dans l’air du temps, c’est une belle idée cadeau.

Pour rester dans la revisite des contes mais dans un tout autre genre (nettement plus hardcore et trash), il faudrait que je songe à me lancer dans les Contes Interdits des éditions AdA (Québec).

MON VERDICT

[BOUQUINS] Gilles Legardinier – Une Chance Sur Un Milliard

AU MENU DU JOUR

G. Legardinier - Une chance sur un milliard
Titre : Une Chance Sur Un Milliard
Auteur : Gilles Legardinier
Éditeur : Flammarion
Parution : 2020
Origine : France
432 pages

De quoi ça cause ?

Hormis une récente rupture dont il peine à se remettre, Adrien est un trentenaire épanoui qui a toute la vie devant lui. Jusqu’au jour où son médecin et ami, Darshan, lui annonce qu’il souffre d’une pathologie cardiaque aussi rare qu’irréversible…

Pourquoi lui plutôt qu’un autre ?

Parce que c’est Gilles Legardinier, un auteur qui a un véritable don pour transformer en or tout ce qu’il touche.

Avec ce nouveau roman, il revient à un genre dans lequel il excelle, la littérature feel good. Gilles est un véritable virtuose quand il s’agit faire jaillir des émotions de sa partition.

Ma Chronique

Avec ce roman Gilles Legardinier signe son douzième titre « adulte » et célèbre ses dix ans de carrière littéraire (même si je devine que ce terme lui ferait horreur). Une carrière commencée chez Fleuve Éditions sous le signe du thriller (avec L’Exil Des Anges et Nous Étions Les Hommes) avant d’enchaîner avec cinq titres résolument feel good (et leurs incontournables couv’ félines).

Puis Gilles change de crèmerie pour gagner en liberté, chez Flammarion il revient au thriller en alternance avec des titres feel good. Quel que soit le domaine qu’il décide d’explorer, il ne se contente pas d’exploiter des recettes déjà éprouvées, chaque titre apporte une réelle touche d’originalité par rapport aux précédents.

Une Chance Sur Un Milliard ne déroge pas à la règle, même avec un postulat de départ qui ne semble pas vraiment adapté à un traitement léger – et encore moins comique – Gilles Legardinier réussit à faire sourire (et même rire) ses lecteurs, sans jamais tourner son thème en ridicule.

Son secret ? Une plume et un style profondément (viscéralement oserai-je même dire) empreints d’humanité. Ca peut sembler bizarre à dire mais on une réelle sensation de proximité entre l’auteur et ses personnages, et par extension entre ses personnages et nous. En l’occurrence n’importe quel quidam peut s’identifier à Adrien ou à une personne de son entourage ; pas forcément par leur personnalité, mais parce que l’on pourrait très bien, un jour ou l’autre, se retrouver confronté à une situation identique (quand ça n’a pas déjà été le cas).

Il faut bien avouer que la bande de potes qui entoure Adrien est tellement hétéroclite qu’il est aisé de s’identifier à l’un(e) ou l’autre. Une bande de potes unie par une complicité indéfectible qui résiste aussi bien au temps et qu’à la distance.

L’entourage d’Adrien ne se limite pas à ses ami(e)s, il est aussi présent pour sa famille, surtout son grand-père, Papilau, qui, malgré son âge et quelques fuites au niveau de sa mémoire, demeure d’une grande sagesse et peu même parfois se montrer particulièrement alerte.

Mais Adrien doit aussi composer avec son milieu professionnel, un domaine dans lequel, malgré son évidente réussite, il s’est laissé dépasser par certains aspects. Une bonne occasion pour lui de reprendre les choses en mains et de remettre les pendules à l’heure.

Si Gilles Legardinier sait incontestablement y faire pour faire sourire (et même rire) ses lecteurs, il ne se cantonne pas au rôle de clown de service. Avec ce roman il prouve une fois de plus, et peut-être même encore plus que dans ses précédents titres, qu’il est à même de faire naître tout un panel d’émotions à travers ses mots. Des mots toujours simples, sans figure de style alambiquée, mais qui vont droit au cœur, à l’âme et à l’esprit. Des mots qui, au fil des situations, vous feront passer du rire aux larmes (oui j’avoue, j’ai versé quelques larmiches çà et là).

Comme il a coutume de le faire, Gilles Legardinier termine son roman par un aparté avec ses lecteurs (le fameux « Et pour finir… »). L’occasion de nous questionner sur ce que nous aurions fait des dessins retrouvés (exhumés serait un terme plus approprié) par Adrien à sa place. Personnellement, si je devais me retrouver confronté à la même situation qu’Adrien, la véritable question serait de savoir avec qui j’aimerai renouer pour solde de tout compte et surtout pour partir l’esprit léger et libéré.

MON VERDICT

[BOUQUINS] Cyril Massarotto – Les Dédicaces

AU MENU DU JOUR

C. Massarotto - Les Dédicaces
Titre : Les Dédicaces
Auteur : Cyril Massarotto
Éditeur : Flammarion
Parution : 2020
Origine : France
263 pages

De quoi ça cause ?

Claire collectionne les livres dédicacés, que le signataire soit l’auteur ou un anonyme, elle recherche avant tout les dédicaces qui racontent une histoire (réelle ou imaginée).

Quand elle tombe sur un roman de Frédéric Hermelage, elle est surprise par l’audace (voire l’outrecuidance) de la dédicace que l’auteur adresse à une certaine Salomé. En lisant le roman elle découvre une écriture à l’opposé de la dédicace, tout en finesse et subtilité.

Claire va lors tout mettre en œuvre afin de rencontrer « incognito » Frédéric Hermelage afin d’essayer de mieux cerner le personnage.

Pourquoi lui plutôt qu’un autre ?

Parce que j’ai beaucoup aimé Dieu Est Un Pote A Moi et sa « suite », Le Petit Mensonge De Dieu, de Cyril Massarotto. D’autres romans de l’auteur sont depuis venus grossir les rangs de mon Stock A Lire Numérique sans toutefois s’extraire du lot. Il était donc temps pour moi de le découvrir dans un autre registre…

Ma Chronique

Si, comme moi, l’intégrisme culturel vous fout la gerbe, si les auteurs, critiques et lecteurs qui tirent à boulets rouges sur la littérature populaire (et ses auteurs) vous donnent des envies de meurtres, pris au premier degré ce roman ne manquera pas de vous piquer les yeux et de vous brûler les mains !

À travers les jugements sans appels émis par Claire (lectrice), Frédéric (auteur) et Marc (éditeur), les auteurs populaires tels Guillaume Musso, Marc Lévy, Amélie Nothomb ou encore Anna Gavalda (pour ne citer qu’eux) se font dézinguer sans qu’ils aient l’ombre d’une chance de se défendre. Et je ne vous parle même pas de tout le mal qu’ils pensent de la littérature feel-good (à leurs yeux littérature et feel-good sont deux notions impossibles à associer, c’est tout juste si ces bouquins méritent un méprisant feel-good books pour les qualifier).

Et pourtant je me suis régalé en parcourant ces quelques pages ! Pourquoi ? Tout simplement parce qu’il m’apparaît impossible de ne pas prendre de tels propos au second degré, deux raisons à cela :

1 – il faudrait vraiment être un connard prétentieux pour défendre noir sur blanc cette position, et je ne pense pas que Cyril Massoratto entre dans cette catégorie (les mêmes mots écrits par une tête à tarte comme BHL ne m’auraient certainement pas fait sourire) ;

2 – sans vouloir le vexer, Cyril Massoratto ne peut décemment pas affirmer être le fils spirituel de Céline, Sartre, Camus, Balzac ou Zola. Pour autant que je sache son œuvre s’inscrit davantage dans la littérature populaire que dans la « grande littérature » (les guillemets viennent juste souligner le dégoût que m’inspire ce terme).

Vous l’aurez compris, Les Dédicaces est un roman qui place la littérature au premier plan. Qu’il s’agisse du livre en tant qu’objet (le numérique n’a pas sa place dans le cœur de Claire), du rapport entre le lecteur et le livre, du lecteur et de l’auteur et inversement, de l’auteur et de ses lecteurs…

Au fil des pages il sera aussi question de la relation homme-femme dans le couple, là encore Claire n’est pas vraiment le parfait exemple de la nana épanouie… même si, au vu de son ex, le contraire eut été étonnant ! Une relation qui doit se construire autour d’un juste équilibre entre l’idéal fantasmé et le réel.

N’en déplaise à Cyril Massarotto, son roman est un bouquin qui fait du bien à lire, qui vous donne le sourire et la pêche pour la journée (vous noterez que je ne l’ai pas qualifié de feel-good). Le style épuré et direct de l’auteur (ainsi que l’épaisseur du bouquin) permet de le lire quasiment d’une traite.

MON VERDICT

[BOUQUINS] Xavier De Moulins – Le Petit Chat Est Mort

AU MENU DU JOUR

X. De Moulns - Le petit chat est mort

Titre : Le Petit Chat Est Mort
Auteur : Xavier De Moulins
Éditeur : Flammarion
Parution : 2020
Origine : France
128 pages

De quoi ça cause ?

« Le petit chat est mort », il n’y a pas de bonne ou de mauvaise manière d’annoncer à ses enfants que l’animal de compagnie du foyer est mort. C’est quand il n’est plus là que l’on réalise alors toute la place qu’il occupait et tout le bonheur qu’il apportait…

Pourquoi lui plutôt qu’un autre ?

Parce que j’ai connu trop de ces « petits chats » partis trop tôt.

Pour dire un gros merde à ceux et celles qui disent ou pensent  « ce n’était qu’un chat » !

Ma Chronique

Je vais faire court et aller à l’essentiel avec cette chronique. Non parce qu’il n’y a  pas grand-chose à dire sur le bouquin de Xavier De Moulins, mais plutôt parce qu’au travers de ces quelques pages, l’auteur dit tout ce qu’il y a dire sur le sujet. Et il le dit mieux que je ne pourrai jamais le faire.

Si le bouquin s’ouvre sur la mort du chat et l’annonce de la triste nouvelle à ses filles, au fil des pages Xavier De Moulins revient sur les jours heureux qui ont suivi l’arrivée du chaton à la maison, sur tout le bonheur qu’il a apporté à chacun des membres de la famille et bien entendu sur le terrible vide que sa disparition laisse.

Qu’il s’agisse du choix des mots ou du ton employé par l’auteur, tout est d’une incroyable justesse. Inévitablement cette lecture réveille de vieilles douleurs jamais totalement oubliées, mais surtout le texte nous prend véritablement au coeur et aux tripes.

Ce récit n’est aucunement un mode d’emploi pour faire le deuil de son animal de compagnie ni un guide pour apprendre à en parler avec ses enfants ; chacun réagira à la perte de son petit compagnon avec plus ou moins d’intensité en fonction de son propre vécu et de son ressenti.

Tout n’est pas noir dans ces pages, l’auteur partage aussi les bons souvenirs liés au passage du « petit chat » de leur famille, les moments de tendresse partagés, les rires et fous rires, les colères que l’on n’arrive finalement pas à avoir quand il fait une connerie… bref, tout ce qui fait que la perte d’un animal de compagnie peut être un véritable déchirement.

Un livre hommage au « petit chat » et à tous les petits chats partis trop vite, qu’ils aient été emportés par la maladie ou victimes d’un accident. Un hommage aussi brillant que vibrant qui se lit d’une traite.

MON VERDICT

[BOUQUINS] Gilles Legardinier – Pour Un Instant D’Éternité

AU MENU DU JOUR

G. Legardinier - Pour un instant d'éternité
Titre : Pour Un Instant D’Éternité
Auteur : Gilles Legardinier
Éditeur : Flammarion
Parution : 2019
Origine : France
576 pages

De quoi ça cause ?

Paris, 1889. La capitale est en effervescence alors que se prépare l’Exposition Universelle. Loin de toute cette agitation Vincent Cavel et son équipe se sont spécialisés dans la conception de passages secrets et autres caches en tout genre.

Deux événements vont bousculer le quotidien de la fine équipe. D’une part un mystérieux agresseur semble les prendre pour cible. D’autre part Vincent va faire une rencontre qui changera à jamais sa façon de voir les choses…

Pourquoi lui plutôt qu’un autre ?

Parce que c’est Gilles Legardinier, une raison qui se suffirait à elle seule. Mais comme avec ce roman il semble ajouter une nouvelle corde à son arc (déjà bien rempli), ça ne pouvait que titiller davantage ma curiosité… et mon impatience !

Ma Chronique

Pour son nouveau roman Gilles Legardinier s’essaye au roman d’aventures sur fond historico-ésotérique. Historique puisque son intrigue démarre en 1889, à quelques jours de l’Exposition Universelle qui verra l’inauguration de la Tour Eiffel (construction conçue à l’origine pour ne durer que le temps de l’événement). Ésotérique n’est peut-être pas le terme le plus judicieux, pour Vincent ce récit sera l’occasion d’un parcours initiatique et spirituel… mais aussi et surtout profondément humain (un élément indissociable de l’œuvre de Gilles Legardinier, quel que soit le genre auquel il s’essaye).

Un fond historique impose un important travail de documentation, heureusement l’auteur a pu compter sur l’aide de sa fille, Chloé, qui s’est dévouée corps et âme (oui bon, peut-être pas autant… mais elle tout de même fait un boulot monstre) à sa tâche… et tout ça bénévolement je parie !

Le résultat est bluffant, on est en totale immersion dans la ville de Paris à l’aube du XXe siècle. Une période charnière riche en progrès technologiques, notamment grâce à l’expansion de l’activité industrielle.

Maintenant que le décor est posé, il est temps de parler des acteurs. Une sympathique troupe d’artisans spécialisée dans la confection de passages secrets, portes dérobées et autres caches. Des hommes (et une jeune femme qui est arrivée là un peu par hasard) qui se complètent, tant par leur domaine d’activité que par leur personnalité ; une équipe soudée par une amitié inaltérable.

Une sympathique troupe menée par Vincent ; même s’il ne se considère pas comme un chef, il ne peut toutefois s’empêcher de se sentir responsable de ses amis. Du coup quand des inconnus commencent à s’en prendre à eux, Vincent va tout faire pour identifier la menace et mettre les siens à l’abri.

Comme si cela ne suffisait pas à le tourmenter et à lui occuper l’esprit, Vincent va faire une rencontre qui va complètement changer sa façon de voir et d’appréhender les choses et la vie en général.

Comme à l’accoutumée, l’auteur peaufine ses personnages afin de leur conférer une personnalité et un caractère propre à chacun. Impossible de ne pas tomber sous le charme de cette fine équipe. C’est volontairement que je ne m’attarde pas davantage sur les personnages, il serait dommage de vous priver d’une partie du plaisir de la découverte.

De même je ne dirai pas grand chose de l’intrigue, si ce n’est que celle-ci entraînera souvent le lecteur dans les profondeurs souterraines de Paris. L’auteur vous invite à une chasse au trésor rondement menée… on en viendrait presque à regretter que ce fameux sanctuaire ne soit pas une réalité (à moins qu’il soit bien réel mais n’ait pas encore été découvert).

Gilles Legardinier s’offre deux apartés à la fin de son roman. Dans le premier, Entre nous, il partage avec ses lecteurs quelques faits historiques en lien avec son intrigue (même si celle-ci reste 100% fictionnelle). Suivra l’incontournable Et pour finir, dans lequel il nous expose la genèse de son roman. Comme ses personnages on devine un auteur profondément attaché à l’humain et proche de ses lecteurs.

Vous l’aurez compris, une fois de plus j’ai été sous le charme de l’histoire imaginée par l’auteur. Après la littérature jeunesse, les thrillers et la littérature feel good (je fais volontairement l’impasse sur la romance sauce guimauve), l’auteur peut accrocher le roman d’aventures à son tableau de chasse (il faut dire qu’il avait déjà bien défriché le terrain avec Le Premier Miracle qui flirtait plus ou moins avec le genre).

MON VERDICT

[BOUQUINS] Gilles Legardinier – J’Ai Encore Menti !

AU MENU DU JOUR

G. Legardinier - J'ai encore menti !

Titre : J’Ai Encore Menti !
Auteur : Gilles Legardinier
Éditeur : Flammarion
Parution : 2018
Origine : France
400 pages

De quoi ça cause ?

Laura est une jeune femme qui se pose beaucoup de questions sur son avenir et la vie en général. Jusqu’à sa rencontre avec Tartiflette, un poney sournois ; rencontre qui se soldera par un violent choc frontal avec une branche tout aussi sournoise.

Laura reprend connaissance à l’hôpital, totalement amnésique ! Une âme d’enfant enfermée dans un corps de femme. Elle va devoir tout réapprendre, de l’usage des objets du quotidien à ses relations avec les autres en passant par toutes les règles, dites et non dites, qui régentent notre vie, voire nos sentiments…

Pourquoi lui plutôt qu’un autre ?

Parce que c’est Gilles Legardinier, et pis c’est tout !

Ma chronique

Il y en a qui réclament à leur Père leur pain quotidien (c’est tellement plus simple d’aller le chercher à la boulangerie… mais bon, chacun son truc), moi j’attends toujours avec la même impatience mon rendez-vous annuel avec Gilles Legardinier… à défaut de l’auteur, je me contenterai de son nouveau roman.

Et le voilà justement qui m’arrive entre les mains comme du pain bénit tombé du ciel… bon OK ça ne c’est pas vraiment fait comme ça, mais je suis en phase lyrico-mystique, vous n’allez quand même pas me coupez dans mon élan.

En parlant du pain bénit (ça va finir par me donner faim tous ces pains) vous imaginez sans mal que cette histoire de perte de mémoire totale offre un terrain de jeu aux possibilités quasiment infinies à Gilles Legardinier. Et le bougre ne s’en prive pas, il s’en donne même à cœur joie pour nous réjouir.

Visuellement déjà la couv’ donne le ton : sérieux s’abstenir ! La chanson de Henri Salvador, Faut Rigoler, pourrait être la devise de l’auteur. Difficile en effet de garder son sérieux en lisant ce bouquin, plus difficile encore d’éviter de pouffer de rire en public tant certaines scènes sont déjantées. Un condensé de bonne humeur, de sourires et de rires qui fait un bien fou.

Vous le savez sûrement si vous me lisez depuis déjà quelque temps et plus encore si vous êtes un lecteur assidu de Gilles Legardinier, l’auteur se sert du rire pour mettre en avant les valeurs humaines qui lui tiennent à coeur. Et il le fait avec beaucoup d’intelligence et d’humanité sans jamais sombrer dans le sentimentalisme sauce guimauve ou la mièvrerie.

Au fil des chapitres il sera question, entre autres, de famille, d’amitié, d’amour et de solidarité, avec quelques belles réflexions pleines de bon sens. L’occasion aussi de pointer du doigt une triste vérité : enfant on nous inculque de nombreuses valeurs morales à respecter (pour ceux et celles qui ont eu la chance de bénéficier d’une véritable éducation), on nous apprend à discerner ce qui est bien de ce qui est mal ; mais arrivé à l’âge adulte on a tendance à tout oublier pour se conformer à ce que le système attend de nous…

Chaque jour, des illusions qui volent en éclats et chaque jour, de nouveaux espoirs. J’ai l’impression de me recevoir une avalanche en permanence. Ensevelie sous les protocoles, les devoirs, les usages, les bienséances, les principes, sans parler de tout ce que l’on découvre qui se cache derrière… J’ai l’impression que toutes les règles qu’on nous impose ne sont là que pour étouffer notre nature, pour faire taire nos élans. Il faudrait ne rien dire, ne rien changer, se conformer, et jouer un jeu qui n’est pas le nôtre.

J’ai bien entendu beaucoup aimé le personnage de Laura qui redécouvre la vie et se (re)construit, mais j’avoue avoir eu un véritable coup de cœur pour Lucie, son amie un tantinet barrée. Et bien entendu, impossible pour ma part de ne pas succomber au charme irrésistible de Cubix…

J’aurai aimé, en refermant ce roman, connaître le fin mot de l’histoire relative à l’abject Monsieur D. ; sur ce coup je reste sur ma faim, mais il faudra plus que ça pour m’ôter ce sourire béat.

J’ai déjà eu l’occasion de le dire, mais je le répète avec le même plaisir, Gilles Legardinier a inventé l’OLIG (Objet Littéraire d’Intérêt Général), ses romans sont un élixir face à la morosité ambiante, ils devraient être déclarés d’utilité publique et remboursés par la Sécurité Sociale… Comment ça je m’emballe ?

Décidément ce Legardinier cuvée 2018 a tout du grand cru.

MON VERDICT

[BOUQUINS] C.J. Tudor – L’Homme Craie

AU MENU DU JOUR

CJ Tudor - L'homme craie

Titre : L’Homme Craie
Auteur : C.J. Tudor
Éditeur : Pygmalion (France) / Flammarion (Québec)
Parution : 2018
Origine : Angleterre
384 pages

De quoi ça cause ?

Anderbury, 1986. Cinq ados, amis inséparables, Eddie, Gros Gav, Hoppo, Mickey et Nicky, vont vivre quelques mois ponctués d’événements dramatiques qui vont les changer à jamais. Le fil rouge de ces drames, des bonshommes grossièrement dessinés à la craie.

Anderbury, 2016. A quelques jours d’intervalles reçoit une lettre anonyme contenant un dessin à la craie d’un pendu et un morceau de craie, ainsi qu’un appel de Mickey qui souhaite le rencontrer alors que ça fait des années qu’ils ne se parlent plus.

Pourquoi lui plutôt qu’un autre ?

Incontestablement le déclencheur a été la couv’, à la fois so(m)bre et intrigante. Le pitch proposé en quatrième de couv’ s’annonçant prometteur, il n’en fallait pas plus pour que je craque.

Pourquoi ne pas l’avoir laissé prendre la poussière dans l’immensité de mon Stock à Lire Numérique (comme bon nombre de ses congénères injustement oubliés) ? C’est internet (blogosphère, Babelio, Facebook…) qui l’a boosté en pole position.

Ma chronique

En signant ce premier roman, un polar noir à souhait, l’auteure, CJ Tudor, semble s’être appuyée sur l’adage populaire qui affirme que « C’est dans les vieux pots qu’on fait la meilleure soupe« . En effet, si le bouquin reste plutôt classique tant par son intrigue que par sa structure, il n’en est pas moins réussi, parfaitement abouti et redoutablement efficace.

Que demande le lecteur ? Un bouquin original raté ou plutôt un classique réussi ? Je ne sais pas pour vous, mais perso j’opte sans hésitation pour le second choix. Bon OK, dans l’idéal je pencherai pour un bouquin original ET réussi, mais à défaut un bouquin « juste » réussi me convient parfaitement (surtout après la déception ressentie à la lecture de Sleeping Beauties). A ce titre L’Homme Craie remplit pleinement sa mission.

Si CJ Tudor ne s’écarte guère des sentiers battus, ça n’empêche pas son intrigue d’être hautement addictive. On est happé dès les premières pages et la découverte d’un corps démembré auquel il manque la tête, ensuite plus moyen de lâcher le bouquin avant de connaître le fin mot de l’histoire. A chaque fois que je refermais le roman, je n’avais qu’une hâte, m’y remettre ! Mais bon faut bien manger et dormir de temps en temps (et accessoirement profiter d’un apéro).

L’histoire est écrite à la première personne, c’est Eddie qui nous fait partager ses souvenirs et son périple à la recherche de la vérité. Les chapitres, courts et percutants, alternent donc entre 1986 et 2016, on sent une réelle volonté de l’auteure d’aller à l’essentiel sans égarer le lecteur en digressions (inutiles ajouterai-je) de forme et de fond.

Le groupe d’ados qui se retrouve, des années plus tard, confronté au passé qui refait brusquement surface n’est sans doute pas sans vous rappeler Ça, le cultissime roman de Stephen King. Je n’irai pas jusqu’à dire que c’est totalement fortuit, l’auteure revendiquant le fait d’être une grande fan de Stephen King. Histoire de boucler la boucle, j’ajouterai que Stephen King a avoué avoir été impressionné par le roman de CJ Tudor.

Si l’auteure soigne son intrigue (qui vous réservera, je n’ai aucun doute là-dessus, quelques surprises de taille), elle ne néglige pas pour autant ses personnages. A commencer par notre fameux quintet adolescent, et plus tard, adulte ; chacun à sa propre personnalité et son parcours qui le rend unique. Les personnages secondaires bénéficient du même soin, selon le bon vouloir de l’auteure vous les trouverez sympathiques ou les prendrez en grippe.

Ce qu’il y a de frustrant dans le fait de rédiger la chronique d’un polar ou d’un thriller réussi c’est de devoir se retenir. On voudrait partager son enthousiasme sur des biens points, mais il faut savoir se refréner au risque d’en dire trop.

Aussi me contenterai-je dire que CJ Tudor répond à l’essentiel des questions soulevées au fil des chapitres, s’il reste quelques zones d’ombres non résolues, je ne pense qu’il s’agisse d’une négligence de l’auteure. Comme dans la vraie vie, on ne peut toujours avoir réponse à tout. Qui plus est en aucun cas ces absences de réponses ne nuisent à la compréhension de l’intrigue.

Un premier roman qui place la barre haut, et aussi un sacré tour de force pour CJ Tudor puisque son roman bénéficie d’une publication internationale quasi immédiate. Comme quoi les vieux dictons populaires ne disent pas toujours des conneries sans queue, ni tête…

MON VERDICT

[BOUQUINS] Gilles Legardinier – Une Fois Dans Ma Vie

AU MENU DU JOUR

G. Legardinier - Une fois dans ma vie
Titre : Une Fois Dans Ma Vie
Auteur : Gilles Legardinier
Editeur : Flammarion
Parution : 2017
Origine : France
430 pages

De quoi ça cause ?

Eugénie, Céline et Juliette sont trois amies inséparables. Trois âges différents, chacune leur parcours et chacune leur façon d’appréhender l’avenir. Ensemble, elles vont affronter les épreuves, les doutes et les questionnements du quotidien, mais aussi partager les petits et grands bonheurs qu’offre ce même quotidien…

Pourquoi lui plutôt qu’un autre ?

Parce que c’est Gilles Legardinier et que cet auteur, quel que soit le genre qu’il aborde, ne m’a jamais déçu.
Parce que, pour son nouveau roman, il a décidé de renouer avec la comédie façon feel good ; par les temps qui courent un peu de bonne humeur fait du bien.

Ma chronique

Comme vous pouvez le constater point de chat en couverture. Je suppose que c’est pour Gilles Legardinier une façon d’affirmer le changement d’éditeur. Comme dirait l’autre : « Qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse« …

Dès les premières phrases, on retrouve le style profondément humain de l’auteur, on sent qu’il aime ses personnages et veut nous faire partager cette empathie. Et ça fonctionne toujours aussi bien !

Commençons justement par faire les présentations avec ce trio de choc 100% féminin. Eugénie est, avec son mari, Victor, en charge du gardiennage du théâtre. Elle est à un tournant de sa vie, se demandant si quelles traces son passage aura laissé et surtout si ça vaut la peine de continuer en l’absence de but existentiel.

Céline élève seule son fils, Ulysse, depuis son divorce. Son ex n’honorant ni ses responsabilités, ni ses obligations, elle passe son temps à compter et recompter son argent, espérant boucler le mois en limitant les dégâts. Au théâtre, elle est costumière.

Juliette a l’insouciance de la jeunesse, elle butine la vie et papillonne entre les aventures sans lendemain. Mais quand elle croise enfin le bon, l’homme de sa vie (elle en est intimement convaincue), elle perd tous ses moyens. C’est la chorégraphe de la troupe.

Au fil des pages, vous croiserez de nombreux personnages secondaires, à commencer par ceux qui font vivre et vibrer ce modeste théâtre (une belle brochette de personnages, tous plus attachants les uns que les autres, avec leurs qualités et leurs défauts), puis il y a ceux qui gravitent autour de nos trois héroïnes (parfois pour embellir le quotidien, d’autres, au contraire, pour leur pourrir la vie). Je n’en dirai pas davantage afin de laisser entier le plaisir de la découverte.

Si, dans les premiers chapitres, j’ai été un peu décontenancé par l’aspect saynètes du récit, Gilles Legardinier a rapidement su balayer mes a priori et c’est avec beaucoup de plaisir que je me suis laissé embarquer dans son récit.

Il faut dire que l’auteur a le don de confronter ses personnages à des situations pour le moins déroutantes, on est parfois en plein de vaudeville, mais la magie opère encore et toujours. Les sourires, les rires et les fous rires sont au rendez-vous… pour notre plus grand plaisir !

Fidèle à son habitude l’auteur ne se contente pas de jouer avec un seul registre de l’humour, le comique de situation cède la place ou se combine avec un comique de dialogues et / ou un comique de caractère. C’est un véritable concentré de bonne humeur que l’on a entre les mains.

De fait c’est avec un sourire béat, mais aussi un léger pincement au coeur, que nous quittons ce roman et ses personnages… Mais on se rassure en se disant que le prochain sera tout aussi bon, voire encore meilleur.

Je laisse le mot de la fin à Gilles Legardinier, après tout c’est encore lui le mieux placé pour nous parler de son roman :

« Je souhaite dédier ce livre à ceux – musiciens, auteurs, réalisateurs, peintres, sculpteurs… – qui vivent pour partager des émotions, et à ceux qui ont envie de les recevoir. Je vous vois déjà sourire. Vous vous dites qu’en cumulant ces deux catégories, je touche la totalité de la population du monde. Détrompez-vous. Certains n’ont que faire de partager, et d’autres n’ont pas envie de ressentir. Observez autour de vous. Bien qu’étant théoriquement l’apanage de notre espèce, l’empathie et l’élan ne sont pas universels. C’est donc aux rêveurs que je rends un hommage affectueux, ainsi qu’à ceux qui les croient. »

MON VERDICT

[BOUQUINS] Gilles Legardinier – le Premier Miracle

G. Legardinier - Le Premier MiracleDepuis que j’ai « découvert » Gilles Legardinier avec Demain J’Arrête (en 2011), j’attends, tout les ans avec la même impatience, son nouveau roman… un rendez-vous feel good incontournable ! Enfin, la chose vient grossir les rangs de mon Stock à Lire Numérique, son titre : Le Premier Miracle. Avant même de l’ouvrir on a le droit à de nombreuses surprises ; d’une part point de chat sur la couv’ (à force c’est devenu la marque de fabrique du feel good façon Legardinier), normal en fait puisque point non plus de feel good au menu, le roman se présente comme « un miracle de suspense et d’humour » (je suis confiant, j’avais été conquis par Nous Etions Les Hommes, son dernier thriller en date), enfin l’auteur a quitté Fleuve pour rejoindre Flammarion (pour pouvoir bénéficier davantage plus de liberté nous explique-t-il à la fin du roman, dans son habituel mot aux lecteurs). Et puisque nous sommes (presque) en aparté Gilles, je vais commencer par répondre à votre question : « Accepterez-vous de me prendre la main les yeux fermés pour que je vous emmène ?« . OUI !!! Sans la moindre hésitation.
Ben Horwood, un historien au British Museum est brusquement tiré de ses vacances en France par Karen Holt, agent secret d’une agence encore plus secrète. C’est presque à l’insu de son plein gré qu’il se retrouve enrôlé dans une enquête sur une série de vols ayant pour objet soit des artefacts plus ou moins à vocation ésotérique, soit du matériel scientifique très haut de gamme. En essayant de découvrir le fil rouge qui relie ces différents vols, Ben et Karen sont loin de se douter qu’ils s’engagent dans une affaire qui dépassera de loin tout ce qu’ils pouvaient imaginer…
Après cette longue introduction et une présentation bavarde mais pas trop, il est temps pour moi d’entrer dans le vif du sujet. Avec ce roman Gilles Legardinier s’essaye au thriller ésotérique, le résultat est un mix entre la tétralogie Robert Langdon de Dan Brown et le diptyque Le Premier Jour / La Première Nuit de Marc Levy. Ca mérite quelques explications, n’est-il pas ?
Pour être crédible c’est un genre qui nécessite un énorme travail de documentation et de recherche, mais pas que… Il faut aussi savoir faire en sorte que les faits avérés, les théories non démontrées et les éléments purement fictionnels, s’imbriquent pour donner un tout cohérent. Ca c’est pour le côté Dan Brown (j’aurai sans doute pu citer un autre auteur spécialisé dans ce genre mais il s’avère que c’est le seul dont j’ai lu plus d’un roman). Sur ce coup Gilles Legardinier remporte haut la main son challenge, son intrigue est bien ficelée et ne manquera pas de vous surprendre. Avec en prime quelques moments de tension propres au genre.
Et Marc Levy alors ? Deux éléments essentiels que l’on retrouve aussi chez Gilles Legardinier. D’une part la place primordiale de l’humain dans son intrigue, pour se faire rien de tel qu’un duo improbable, dans le genre on peut difficilement trouver plus dissemblables que Ben et Karen. D’autre part, malgré une intrigue des plus périlleuses, l’humour reste omniprésent durant tout le récit (les joutes verbales opposant, gentiment, Ben et Karen sont excellentes).
Ces deux aspects sont parfaitement dosés, ajoutez-y un soupçon de romance et vous obtiendrez un roman captivant à plus d’un titre… et instructif. J’aime ces romans qui donnent envie d’aller fouiner sur Internet pour aller plus loin dans le contexte, quel qu’il soit : historique, géographique, artistique, symbolique…
Avec ce Premier Miracle Gilles Legardinier démontre qu’il peut encore surprendre ses lecteurs, ceux qui le connaissaient pour ses thrillers retrouveront avec plaisir une intrigue rythmée à souhait, quant aux amateurs de feel good, nul doute qu’ils suivront avec plaisir cette aventure pleine d’humanité et d’humour. Cerise sur le gâteau, ce récit vous fera voyager aux quatre coins du monde, avec à la clé des découvertes pour le moins étonnantes. Pour ma part ce fut une belle surprise, je partais confiant, je suis arrivé conquis ! Et donc un coup coeur aussi légitime que mérité.

MON VERDICT
jd5Coup de Coeur

PS : il y aurait beaucoup à dire sur ce roman mais je reste volontairement dans le vague afin de laisser intact le plaisir des nombreuses découvertes qui vous attendent au fil des pages.