AU MENU DU JOUR
Titre : L’Armée D’Edward
Auteur : Christophe Agnus
Éditeur : Robert Laffont
Parution : 2022
Origine : France
514 pages
De quoi ça cause ?
Le même jour, vingt personnalités de premier plan – politiciens, hommes et femmes d’affaires, stars du rap ou de la télé – disparaissent subitement et de manière inexpliquée.
Qui se cache derrière ces enlèvements ? Quelles sont les revendications de cette secrète « Armée d’Edward » ? Et que va-t-il advenir des disparus ?
Pourquoi lui plutôt qu’un autre ?
Parce qu’à force de lire des critiques très positives, voire franchement dithyrambiques, il fallait bien que je me fasse ma propre idée sur ce bouquin qui était passé entre les mailles de mes vigilances.
Et forcément quand Yvan, Aude et The Cannibal Lecteur sont emballés, je ne vois pas comment je pourrai résister plus longtemps !
Ma Chronique
Alerte générale ! POTUS a été enlevé !!! Non POTUS n’est pas mon doudou favori (je vous rassure, je n’ai pas de doudou). Ce n’est pas non plus le caniche de tata Odette (je n’ai pas non plus de tata Odette… ni de caniche). POTUS n’est autre que Mick Faeker, le président des États-Unis (President Of The United States).
Ainsi commence le roman de Christophe Agnus. Pour un premier roman l’auteur place la barre haut et s’attaque à un genre assez peu répandu au sein de la sphère littéraire francophone : le techno-thriller. Un défi doublement couillu pour se lancer dans l’arène, mais un défi remporté haut la main !
Il faut dire que ce brave (pas si brave que ça) POTUS n’est pas le seul à s’être mystérieusement volatilisé. Dix-neuf autres personnalités de différents milieux (politique, économie, spectacle) ont disparu par le monde. Qui se cache derrière une opération d’une telle envergure ? Et quelles seront ses revendications ?
Ces actions chocs sont revendiquées par l’Armée d’Edward (que les midinettes en rut dégoulinantes de guimauve renfilent leurs culottes à fleurs, rien à voir avec le vampirique Edward Cullen), une organisation jusqu’alors inconnue dirigée par un certain Omen et disposant de moyens quasiment illimités.
D’entrée de jeu Christophe Agnus redistribue les cartes, les méchants terroristes / kidnappeurs sont les vrais gentils de l’histoire, leurs victimes, les autorités et les agences de renseignements endossent (une fois n’est pas coutume) le costume des méchants. Et le pire c’est que ce tour de passe-passe ne choque pas outre mesure, on se prend au jeu, pour une fois on a vraiment envie que ce soient les supposés terroristes qui gagnent la partie.
Dans le même ordre d’idée, si tout ne semble pas toujours crédible, la plume de l’auteur sait y faire pour que l’on ait juste envie de se laisser guider par l’intrigue, sans chercher à creuser la faisabilité ou non de tel ou tel point de détail.
Si l’Armée d’Edward réserve un traitement spécial à Mick Faeker, c’est surtout pour qu’il prenne conscience des inepties de sa politique. Il faut dire que le gars est très inspiré par un certain Donald ‘Cheezel‘ Trump, qui a lui aussi occupé la Mason Blanche le temps d’une mandature qui n’a pas laissé que des bons souvenirs aux américains (et accessoirement aux autres aussi).
Les autres kidnappés seront regroupés sur une île du Pacifique avec le strict minimum pour assurer leur survie : des abris rudimentaires, de l’eau, du riz et les ressources naturelles à disposition. Ça ne vous rappelle pas vaguement quelque chose ? Bon sang, mais c’est bien sûr ! Koh Lanta, le jeu de survie diffusé par TF1 et animé par Denis Brogniart. Et effectivement nos apprentis survivants vont être filmés H24, à l’insu de leur plein gré. Comme dans le jeu télévisé, confrontés à la survie, ce sont bien leurs instincts les plus primaires qu’ils laisseront s’exprimer.
Une intrigue qui fait la part belle aux nouvelles technologies, que ce soit l’Armée d’Edward ou les autorités et agences de renseignements, ils ne lésineront pas sur les moyens. Les uns pour espionner et anticiper les réactions de leurs adversaires, les autres pour essayer de comprendre tout ce qui se cache derrière une opération d’une pareille envergure.
Au-delà de l’action pure et dure (qui ne manque pas), il y aussi le message que porte cette fameuse Armée d’Edward, un appel au respect des lois en vigueur qu’il s’agisse de lutte contre la corruption ou de protection de l’environnement. Un message à portée écologique au sens noble du terme (loin de ses perversions politiques). Un message qui pousse le lecteur a encore plus d’empathie pour ces terroristes.
Il faut bien reconnaître que le traitement des personnages est un tantinet manichéen ; là où ça complote dans l’ombre à l’abri du Bureau Ovale, où les kidnappés se tirent dans les pattes (et plus si affinités), les rangs de l’Armée d’Edward opposent une solidarité à toute éprouve. Mais une fois encore, ce n’est pas grave, on accepte le topo les yeux fermés !
Alors oui ça a indéniablement quelque chose de jouissif de voir la plus puissante administration du monde et ses agences de renseignement tournées en ridicule, se faire égarer sur de fausses pistes parfois grosses comme une maison et avoir toujours un coup de retard sur leur adversaire.
Certes le roman n’est pas exempt de défauts mineurs, mais on les oublie rapidement pour se laisser porter par l’intrigue, sans doute parce qu’on a tout simplement envie d’y croire. Il n’en reste pas moins que pour un premier roman, Christophe Agnus réussi un véritable tour de force en imposant, de la première à la dernière page, un rythme de folie qui ne faiblira jamais. Du coup on enchaine les chapitres (un chapitre, une journée) pour en savoir toujours plus, et on dévore inlassablement les 500 pages du bouquin.
MON VERDICT
Je ne doutais pas une seule seconde que ce livre allait te plaire :-).
Voilà une chronique qui va convaincre définitivement !
Bienvenue dans l’armée des fans d’Edward 😉
Impossible de rester de marbre face à l’appel d’Edward ! Edwaaaard !!! (en mode Patrick Bruel)
Merci de la critique! et au plaisir d’en discuter un jour de vive voix 😉
Si un jour vous passez par Nouméa, ce sera avec plaisir 🙂