AU MENU DU JOUR
Titre : Black Mamba
Auteur : Blanche Monah
Éditeur : Auto-édition
Parution : 2022
Origine : France
400 pages
De quoi ça cause ?
La famille Hawkins menait une vie bien tranquille jusqu’à ce les magouilles du père ne finissent par fâcher André Kwassi, plus connu comme étant le Black Mamba, chef impitoyable et redouté du gang BPS.
Pour obtenir réparation, Black Mamba va s’en prendre à ce que Richard Hawkins a du plus cher, sa fille de 17 ans, Rebecca…
Pourquoi lui plutôt qu’un autre ?
J’avais lu, il y a déjà quelques temps un précédent roman de l’auteure, La Cage Dorée, et j’avais apprécié son audace.
Ma Chronique
On va faire court – et j’en suis navré pour Blanche Monah – mais je n’ai pas du tout accroché à ce roman. Je n’irai pas jusqu’à dire que j’ai été choqué, il faut plus que ça pour que je le sois, mais clairement dérangé par ce récit qui devient très vite une vulgaire succession d’interminables scènes de viols et d’humiliations diverses et variées qu’une bête sauvage fait subir à sa victime.
Les histoires de soumission / domination ne me dérangent pas outre mesure, par contre il faut que chacun y trouve son compte… et donc un consentement. Une scène de viol peut avoir une raison d’être dans un récit, mais la répétition devient gerbante à la longue.
J’ai du mal à adhérer à l’étiquette black romance, pour que romance il y ait il faudrait encore qu’il y ait réciprocité des sentiments… ne serait-ce qu’un semblant de début de sentiments. Or il n’en est rien, au fil des chapitres Rebecca ne fait que subir les assauts d’un monstre qui n’a rien d’humain. Et même quand il essaye de faire semblant d’être humain il en devient encore plus pathétique et pitoyable. Son schéma de pensée s’avère être aussi primaire que bestial.
Je crois que jamais je n’ai éprouvé une telle haine pour un personnage de fiction, je rêvais de le voir longuement souffrir avant de qu’il ne crève… j’en ai été pour mes frais. C’est Rebecca, sa victime, qui a dû faire le seul choix lui permettant d’échapper à son bourreau (aucun remord à spoiler… c’est une première pour moi).
À ce titre je trouve que l’ultime paragraphe du roman n’aurait pas dû exister, comme indiqué sur la couverture « Pardonner est parfois impossible » ; une sous-merde comme ce Black Mamba ne mérite aucun pardon ni aucune forme de rédemption, même si celle-ci n’est que le fruit de son imagination dégénérée.
Si ce bouquin avait été écrit par un homme je pense que j’aurai abandonné sa lecture en cours de route, craignant qu’un tel acharnement à humilier une femme ne soit le reflet d’une misogynie des plus malsaine.
Enfin, pour en finir avec cette chronique totalement à charge (ce que j’assume pleinement), j’ai trouvé le comportement de Barbara Hawkins, la mère de Rebecca, aussi improbable qu’hallucinant. Aucune mère – digne de ce nom – ne pourrait s’abaisser à demander à sa fille, sinon d’accepter au moins de composer avec la situation actuelle. Tout ça pour sauver son petit confort de grosse bourge incapable de se sortir les doigts du cul !
Blanche, j’espère que vous ne me tiendrez pas rigueur de cette critique sans concession ni langue de bois – ce n’est pas le genre de la maison. Quand j’aime ou quand je déteste, je ne le fais pas à demi-mots. Je vous souhaite toutefois de tout cœur de trouver un public plus enthousiaste.
Croyez le ou non, je ne prends aucun plaisir à dézinguer un bouquin, mais je me suis fais la promesse en ouvrant ce blog de ne jamais me censurer. Ce n’est pas parce que je n’ai pas aimé le bouquin en question que je ne respecte pas le travail de l’auteure, bien au contraire, il faut une sacrée dose d’audace pour écrire un tel roman.
MON VERDICT