AU MENU DU JOUR
Titre : Après
Auteur : Stephen King
Éditeur : Albin Michel
Parution : 2021
Origine : États-Unis
320 pages
De quoi ça cause ?
Jamie Conklin est un enfant comme les autres, à ceci près qu’il peut voir les morts et leur parler. Et un mort est condamné à ne jamais mentir. Un don qui peut vite se transformer en malédiction comme Jamie le découvrira en croisant la route de Kenneth Therriault, un tueur en série qui s’est suicidé alors que l’étau policier se resserrait autour de lui…
Pourquoi lui plutôt qu’un autre ?
Stephen King… what else ?
Ma Chronique
La première surprise de ce Stephen King cuvée 2021 vient de la taille de l’objet (je parle bien entendu du bouquin… juste pour qu’il n’y ait pas de malentendu). À peine plus de 300 pages alors qu’il nous avait habitué à des pavés de 600 pages, et plus si affinités ! Vérifions si l’adage populaire qui affirme que la taille ne compte pas va se vérifier sous la plume du King.
Pour rester dans les premières impressions (avant lecture), je trouve que le visuel de la couv’ est superbe, bien plus réussie que la couv’ de la VO qui, à mon sens, ne rend pas hommage au récit avec ses airs de romans de gare vintage.
L’auteur donne la parole à Jamie qui âgé de 22 ans et bénéficiant d’un certain recul va nous raconter son histoire pas franchement ordinaire. Une histoire qui commence alors qu’il a six ans et qu’il rentre de l’école avec sa mère, une journée qui aurait pu ressembler à toutes les autres si leur voisine n’avait pas décidé de mourir. Une histoire qui va se prolonger jusqu’à l’année de ses 18 ans.
Jamie a une relation fusionnelle avec sa mère, Tia, responsable d’une petite maison d’édition. La vie leur sourie jusqu’en 2008 et la crise économique, les économies du foyer fondent comme neige au soleil à la suite de mauvais placements, exit le bel appartement et les beaux quartiers, exit l’école privé… il faut serrer la ceinture pour joindre les deux bouts. L’année suivante la maison d’édition perd son auteur fétiche qui meurt avant d’avoir pu achever le dernier tome d’une série à succès (toute ressemblance avec un certain GRR Martin… pas encore mort, mais pas pressé de nous livrer la suite du Trône de Fer…).
Je ne vais pas vous raconter tout le bouquin mais je pense que vous voyez à peu près comment Tia et son fils peuvent rebondir face à cette nouvelle épreuve (si vous ne voyez pas, je vous invite à lire le roman). De toutes façons ce n’est que le début de l’intrigue, les choses sérieuses ne commenceront que quelques années plus tard…
Stephen King nous livre une intrigue totalement addictive entre thriller et fantastique (un cocktail dont il maîtrise les règles) avec quelques scènes sanglantes mais pas de quoi donner le grand frisson aux lecteurs. Et c’est justement mon principal (et sans doute même unique) regret vis-à-vis de ce bouquin : il est maîtrisé de bout en bout, pas la moindre fausse note ne vient faire dérailler la mécanique imaginée par l’auteur, mais il manque un petit quelque chose pour en faire un grand cru du King.
Écrit par un autre auteur j’aurai sans doute été tenté de porter aux nues ce roman (malgré quelques ressemblances frappantes avec Le Sixième Sens, le film de M. Night Shyamalan), mais je reste convaincu que Stephen King aurait pu nous offrir un récit encore plus abouti.
À côté de ce petit bémol je ne peux que souligner les qualités incontestables de ce bouquin, à commencer par ses personnages et son intrigue, mais le véritable tour de force de l’auteur réside dans l’évolution du style du récit au fil des chapitres. On a parfois l’impression de lire un journal intime de Jamie plutôt qu’un récit fait avec quelques années de recul.
Pas un grand cru mais un très bon roman que les plus gourmands dévoreront d’une traite. Comme quoi quantité et qualité ne vont pas toujours de pair ; la taille de compte pas, CQFD !
MON VERDICT
L’évolution de l’écriture de Jamie se voit dans le récit 😉
Les Stephen King sont toujours en bonne place dans mes listes d’envies mais je suis tiraillée entre l’envie de les acheter pour les posséder ou de les emprunter car il y en a vraiment trop… 😆
C’est vrai que ce nombre de pages est plutôt rare pour Stephen King qui propose toujours des bons pavés, celui-là me tente bien mais plutôt en poche ou en bibli 😉
Pas un grand cru mais ça reste un AOP de qualité 🙂