La prochaine étape de mon challenge retrouvailles m’a mené tout droit au Danemark en compagnie de Jussi Adler-Olsen ; l’occasion de retrouver (avec un réel plaisir) toute l’équipe du Département V pour leur cinquième enquête, L’Effet Papillon. Paré au décollage ? Bon bin c’est parti, alors.
Marco, un jeune gitan fuit les membres de son clan bien décidés à le faire taire. Pendant ce temps, au Département V, Carl et son duo de choc enquêtent (disons plutôt que Rose et Assad enquêtenjt pendant que Carl broie du noir), une fois n’est pas coutume, sur une affaire en cours. Jusqu’à ce que Rose ne découvre un avis de recherche qui l’intrigue…
Si je vous ai brièvement parlé de Marco dans ma présentation c’est bien évidemment parce que le fameux avis de recherche trouvé par Rose a un rapport direct avec la fuite du jeune gitan. Vous voulez savoir quel est ce lien ? Lisez ce bouquin alors. Mais avant n’oubliez pas de lire les quatre précédents, ce serait dommage de passer à côté, ils proposent tous des intrigues haut de gamme.
Bon comme j’ai commencé à vous causer de Marco autant continuer avant de revenir vers notre trio d’enquêteurs hors norme. De prime abord (et pour ne faire ni dans le politiquement correct, ni dans la langue de bois) il pourrait passer pour une simple racaille comme il en traîne trop dans nos rues. Mais rapidement on se rend compte qu’il est avant tout victime d’un système dont il aimerait se sortir, exploité par un oncle tyrannique qui mène le clan (et notamment sa meute de petites mains) d’une main de fer. Au fil des pages on s’attache à ce gamin débrouillard et loin d’être con, on suit avec un intérêt croissant son périple (passé et présent).
Quant à Carl Morck on peut aisément comprendre qu’il ne soit pas d’humeur. Son déplacement à Rotterdam, dans le cadre de son enquête personnelle, n’a rien donné. Le chef de la crim’ prend sa retraite et va être remplacé par son second, Lars Bjorn ; second que Carl ne peut pas blairer. Et pour finir Mona vient de le plaquer alors qu’il s’apprêtait à la demander en mariage… Tout va bien dans le meilleur des mondes !
Assad et Rose sont quant à eux égaux à eux mêmes. Le voile de mystère qui entoure Assad ne fait que s’épaissir mais le syrien gagne en efficacité au fil des romans. Reste juste à décrypter ses multiples métaphores et dictons à base de chameaux et de dromadaire… Carl résume parfaitement la situation en une pensée : « Si on rassemblait tous les chameaux et tous les dromadaires qu’Assad avait utilisés pour illustrer son propos depuis qu’il était entré au département V, le Sahara ne suffirait pas à les contenir. »
Rose aussi prend du galon en participant désormais activement aux enquêtes, mais avec la délicatesse d’un éléphant parkinsonien dans un magasin de porcelaine.
Le trio antagoniste fonctionne à merveille pour notre plus grand plaisir. Leurs échanges apportent juste ce qu’il faut d’humour pour détendre l’atmosphère quand l’ambiance se fait trop pesante. L’Effet Papillon reste un thriller, on attend donc une intrigue qui tienne la route au moins aussi bien que les quatre précédentes enquêtes du Département V ; un défi relevé haut la main par un Jussi Adler-Olsen qui ne cesse de nous surprendre et de se renouveler.
Du côté des méchants vous aurez toutes les raisons de haïr Zola, le chef de clan tyrannique mais il n’est qu’un pion qui fait dans son froc dès que le big boss claque des doigts. Ceux à qui profite le crime sont des cols blancs qui usent et abusent de corruption et autres magouilles pour s’en foutre plein les fouilles. L’occasion pour Jussi Adler-Olsen de pointer du doigts les dysfonctionnements de l’administration danoise (de quoi faire de l’ombre aux idées reçues qui affirment que les administrations scandinaves sont des modèles du genre à tout point de vue).
Cinquième opus des Enquêtes du Département V et cinquième coup de coeur. Vivement le prochain, alors !
Il m’est arrivé plus d’une fois, après une soirée bien (trop ?) arrosée de me réveiller avec le bouche pâteuse et une haleine à faire vomir un vautour ; je ne manque pas de métaphores pour signaler la chose mais j’avoue que celle utilisée par Carl m’a bien fait marrer : « Il se réveilla le matin avec l’impression d’avoir un hamster mort-né collé au palais« . Je me la note dans un coin du neurone pour la ressortir à l’occasion.
Pour l’anecdote et en guise de conclusion, Les Enquêtes Du Département V sont adaptées au cinéma depuis 2013, avec Mikkel Norgaard, un jeune réalisateur danois, aux commandes. Les deux premiers romans ont déjà été portés à l’écran, le troisième est en chantier. A ce jour les équipes ont signé pour quatre films (six romans sont parus au Danemark).
Carl (Nikolaj Lie Kaas) & Assad (Fares Fares)