[BOUQUINS] Jussi Adler-Olsen – Victime 2117

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JAO - Victime 2117
Titre : Victime 2117
Série : Département V – Livre 8
Auteur : Jussi Adler-Olsen
Éditeur : Albin Michel
Parution : 2020
Origine : Danemark (2019)
576 pages

De quoi ça cause ?

Le journal en parle comme de la « victime 2117 » : une réfugiée qui, comme les deux mille cent seize autres qui l’ont précédée cette année, a péri en Méditerranée dans sa tentative désespérée de rejoindre l’Europe.

Mais pour Assad, qui œuvre dans l’ombre du Département V de Copenhague depuis dix ans, cette mort est loin d’être anonyme. Elle le relie à son passé et fait resurgir de douloureux souvenirs.

Pourquoi lui plutôt qu’un autre ?

Parce que c’est la huitième enquête du Département V ; même si j’ai été un peu moins emballé par les deux précédents opus, je reste confiant… et fidèle au poste.

Ma Chronique

Même si les deux derniers tomes de la série Département V m’avaient nettement moins emballé que les précédents, force est de reconnaître que ça reste de très bons thrillers ; pour faire simple on va dire que Jussi Adler-Olsen (JAO) nous avait habitué à mieux et du coup forcément on s’attend au top niveau quand on ouvre un de ses romans.

Avec cette huitième enquête l’auteur redresse le cap tout en optant pour une approche différente de son intrigue. Pas de cold case au menu mais une plongée dans le passé d’Assad ; en effet, pour faire face à une menace actuelle, ce dernier va en effet devoir révéler à ses collègues son parcours qui la mené de l’Irak au Danemark, en passant par la Syrie.

Comme beaucoup de lecteurs j’ai une tendresse particulière pour le personnage d’Assad, sa bonne humeur permanente et ses ratés linguistiques. Un personnage certes attachant mais qui n’en demeure pas moins nimbé d’un certain mystère quant à ses origines et son cursus. JAO lève le voile et répond à toutes questions que l’on pouvait poser. A la fin de ce tome, vous saurez tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur Assad.

À personnage peu ordinaire il fallait un parcours peu ordinaire, et c’est exactement ce que JAO nous propose de découvrir ; soyez assuré que la vérité ira même bien au-delà de tout ce que vous aviez pu imaginer ou supposer concernant Assad.

Si Assad est au centre du récit, c’est tout le Département V qui va être mobilisé à l’occasion de la présente intrigue. Carl et Assad vont se lancer dans une course contre la montre (et contre la mort) afin d’empêcher une attaque terroriste d’envergure sur le sol allemand. De leur côté Rose (que l’on retrouve revigorée et pugnace) et Gordon vont être confrontés à un jeune qui leur promet une tuerie de masse dès qu’il aura atteint le score de 2117 sur son jeu vidéo favori.

Cerise sur le gâteau, nous aurons même le droit au grand retour de Marcus Jacobsen, l’ancien chef de la police criminelle de Copenhague. Je n’en dirai pas davantage sur les circonstances de son retour sur le devant de la scène et son rôle dans le déroulé de la présente intrigue.

Pris dans le feu de l’action, Carl n’a pas vraiment le temps de ressasser ses propres questionnements, notamment en ce qui concerne la fusillade qui a coûté la vie à un de ses collègue et ami et condamné Hardy à une vie en fauteuil roulant. Ainsi l’histoire de pistolet à clous est à peine abordée, mais nul doute qu’elle sera appelée, dans un futur proche, à refaire surface.

Si JAO prend le temps de poser le cadre de son intrigue, le rythme va aller crescendo au fur et à mesure que la double échéance fatidique se rapproche. Nul doute que les derniers chapitres mettront vos nerfs et votre palpitant à rude épreuve.

Vous l’aurez compris les questions de la crise migratoire et du terrorisme seront au cœur du présent roman. Mais il sera aussi question de la famille, dans ce qu’elle peut avoir de meilleur à travers le personnage d’Assad, mais aussi dans ce qu’elle peut avoir de pire via le personnage d’Alexander.

En refermant ce roman je suis curieux de découvrir l’après Victime 2117 pour la fine équipe du Département V. En effet, il ne fait aucun doute que cette affaire laissera des traces dans la vie de ceux qui ont été en première ligne. Il faut dire aussi que JAO n’y va pas avec le dos de la cuillère quand il s’agit de malmener ses personnages !

MON VERDICT

[BOUQUINS] Jussi Adler-Olsen – L’Effet Papillon

J. Adler-Olsen - L'Effet PapillonLa prochaine étape de mon challenge retrouvailles m’a mené tout droit au Danemark en compagnie de Jussi Adler-Olsen ; l’occasion de retrouver (avec un réel plaisir) toute l’équipe du Département V pour leur cinquième enquête, L’Effet Papillon. Paré au décollage ? Bon bin c’est parti, alors.
Marco, un jeune gitan fuit les membres de son clan bien décidés à le faire taire. Pendant ce temps, au Département V, Carl et son duo de choc enquêtent (disons plutôt que Rose et Assad enquêtenjt pendant que Carl broie du noir), une fois n’est pas coutume, sur une affaire en cours. Jusqu’à ce que Rose ne découvre un avis de recherche qui l’intrigue…
Si je vous ai brièvement parlé de Marco dans ma présentation c’est bien évidemment parce que le fameux avis de recherche trouvé par Rose a un rapport direct avec la fuite du jeune gitan. Vous voulez savoir quel est ce lien ? Lisez ce bouquin alors. Mais avant n’oubliez pas de lire les quatre précédents, ce serait dommage de passer à côté, ils proposent tous des intrigues haut de gamme.
Bon comme j’ai commencé à vous causer de Marco autant continuer avant de revenir vers notre trio d’enquêteurs hors norme. De prime abord (et pour ne faire ni dans le politiquement correct, ni dans la langue de bois) il pourrait passer pour une simple racaille comme il en traîne trop dans nos rues. Mais rapidement on se rend compte qu’il est avant tout victime d’un système dont il aimerait se sortir, exploité par un oncle tyrannique qui mène le clan (et notamment sa meute de petites mains) d’une main de fer. Au fil des pages on s’attache à ce gamin débrouillard et loin d’être con, on suit avec un intérêt croissant son périple (passé et présent).
Quant à Carl Morck on peut aisément comprendre qu’il ne soit pas d’humeur. Son déplacement à Rotterdam, dans le cadre de son enquête personnelle, n’a rien donné. Le chef de la crim’ prend sa retraite et va être remplacé par son second, Lars Bjorn ; second que Carl ne peut pas blairer. Et pour finir Mona vient de le plaquer alors qu’il s’apprêtait à la demander en mariage… Tout va bien dans le meilleur des mondes !
Assad et Rose sont quant à eux égaux à eux mêmes. Le voile de mystère qui entoure Assad ne fait que s’épaissir mais le syrien gagne en efficacité au fil des romans. Reste juste à décrypter ses multiples métaphores et dictons à base de chameaux et de dromadaire… Carl résume parfaitement la situation en une pensée : « Si on rassemblait tous les chameaux et tous les dromadaires qu’Assad avait utilisés pour illustrer son propos depuis qu’il était entré au département V, le Sahara ne suffirait pas à les contenir. »
Rose aussi prend du galon en participant désormais activement aux enquêtes, mais avec la délicatesse d’un éléphant parkinsonien dans un magasin de porcelaine.
Le trio antagoniste fonctionne à merveille pour notre plus grand plaisir. Leurs échanges apportent juste ce qu’il faut d’humour pour détendre l’atmosphère quand l’ambiance se fait trop pesante. L’Effet Papillon reste un thriller, on attend donc une intrigue qui tienne la route au moins aussi bien que les quatre précédentes enquêtes du Département V ; un défi relevé haut la main par un Jussi Adler-Olsen qui ne cesse de nous surprendre et de se renouveler.
Du côté des méchants vous aurez toutes les raisons de haïr Zola, le chef de clan tyrannique mais il n’est qu’un pion qui fait dans son froc dès que le big boss claque des doigts. Ceux à qui profite le crime sont des cols blancs qui usent et abusent de corruption et autres magouilles pour s’en foutre plein les fouilles. L’occasion pour Jussi Adler-Olsen de pointer du doigts les dysfonctionnements de l’administration danoise (de quoi faire de l’ombre aux idées reçues qui affirment que les administrations scandinaves sont des modèles du genre à tout point de vue).
Cinquième opus des Enquêtes du Département V et cinquième coup de coeur. Vivement le prochain, alors !

Il m’est arrivé plus d’une fois, après une soirée bien (trop ?) arrosée de me réveiller avec le bouche pâteuse et une haleine à faire vomir un vautour ; je ne manque pas de métaphores pour signaler la chose mais j’avoue que celle utilisée par Carl m’a bien fait marrer : « Il se réveilla le matin avec l’impression d’avoir un hamster mort-né collé au palais« . Je me la note dans un coin du neurone pour la ressortir à l’occasion.

Pour l’anecdote et en guise de conclusion, Les Enquêtes Du Département V sont adaptées au cinéma depuis 2013, avec Mikkel Norgaard, un jeune réalisateur danois, aux commandes. Les deux premiers romans ont déjà été portés à l’écran, le troisième est en chantier. A ce jour les équipes ont signé pour quatre films (six romans sont parus au Danemark).

Département V

Carl (Nikolaj Lie Kaas) & Assad (Fares Fares)

MON VERDICT
jd5Coup de Coeur