AU MENU DU JOUR
Titre : Inspection
Auteur : Josh Malerman
Éditeur : Calmann-Lévy
Parution : 2020
Origine : Etats-Unis (2019)
464 pages
De quoi ça cause ?
Une tour se dresse au cœur des forêts du Michigan. Là-bas, vingt-quatre garçons sont formés à donner le meilleur d’eux même sous le strict contrôle de la Parentalité (les enseignants et le personnel de l’institution) et dans le respect (et la crainte) de leur guide et mentor P.É.R.E.
J est l’un de ces jeunes élèves éduqués dans l’ignorance totale de l’existence du sexe opposé. Malgré les risques que cela lui fait courir, J s’interroge et remet en doute ce qu’il tenait jusqu’alors pour acquit.
Il ignore encore que, à quelques kilomètres de là, se dresse une autre tour, réservée aux filles et soumise aux mêmes règles…
Pourquoi lui plutôt qu’un autre ?
Parce que j’avais été totalement conquis par Bird Box, le premier roman de Josh Malerman.
Changement de registre pour ce nouveau roman, mais je n’en reste pas moins curieux de le découvrir…
Ma Chronique
Je remercie les éditions Calmann-Lévy et Net Galley pour leur confiance renouvelée.
J’avoue très honnêtement que je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre en ouvrant Inspection, suite à la lecture de Bird Box et au vu de la couv’ je penchais vers un récit axé sur le fantastique… Que nenni mon brave ! Fourvoyé je me suis ! L’intrigue proposée est contemporaine et bien ancrée dans la réalité (le concept, aussi abject soit-il, est loin d’être impossible à mettre en œuvre).
Force est pourtant de reconnaître que l’intrigue n’accroche pas tout de suite le lecteur. Cette dépersonnalisation de l’individu (les enfants sont identifiés par une unique lettre de l’alphabet) et le contexte unisexe (voir asexué) nécessitent un temps d’adaptation. Pas facile non plus de ressentir de l’empathie pour l’un ou l’autre des personnages quand tous sont formatés selon un mode de pensée et de vie unique.
Josh Malerman prend le temps de poser son contexte et d’en exposer le fonctionnement au lecteur, une initiative louable qui s’avérera payante sur le long terme mais qui ralentit considérablement l’immersion au cœur de l’intrigue.
Je vous encourage toutefois à persévérer et à ne pas diagonaliser toute cette phase de mise en place de l’intrigue. Les choses vont se décanter au fur et à mesure des questionnements de J (et des remises en question de Warren Bratt, écrivain – écrivaillon serait un terme plus adéquat – au service de la Parentalité). Ça démarre en douceur mais l’on devine qu’une fois lancée plus rien ne pourra arrêter la machine…
C’est encore plus vrai quand on découvre l’existence d’une version 100% féminine de cette même institution. Mais cette fois l’auteur peut entrer dans le vif du sujet sans tergiverser ; le fonctionnement de l’institution et son crédo étant exactement les mêmes que chez les garçons.
Du coup l’intrigue vécue par K et ses sœurs est plus immersive, le rythme et l’intensité du récit s’en ressentent… pour le plus grand bonheur du lecteur. Josh Malerman évite ainsi l’écueil de la redondance entre les parcours de J et de K.
La suite est purement et simplement captivante, totalement addictive. Vous aurez bien du mal à décrocher avant le clap de fin.
Pour ma part la réaction des Garçons Alphabet et des Filles Lettres n’est en rien incohérente ou invraisemblable. C’est la conséquence logique d’une prise de conscience qu’ils ont été manipulés pendant des années, qu’on leur a menti sur toute la ligne. Inévitablement la soupape de sécurité finit par péter…
Finalement Inspection est un roman plutôt bien construit qui demandera au lecteur un peu de persévérance avant d’entrer dans le vif du sujet, mais cet effort sera largement récompensé par la suite.
Si Inspection est le second roman traduit en français de Josh Malerman, c’est en fait le sixième titre publié par l’auteur (source : site officiel). Pour ma part j’attends avec impatience la sortie française du suivant, Malorie, qui est la suite de Bird Box.
MON VERDICT

Itinéraire d’une lecture – presque – impossible
Avant d’entrer dans le vif du sujet, je vais me permettre une petite digression concernant l’arrivée de ce titre dans mon Stock à Lire Numérique.
J’ai d’abord sollicité le bouquin via Net Galley mais la curiosité a rapidement pris le pas sur la patience et je l’ai donc acheté sur chapitre.com. Je reçois un fichier ACSM (berk… mais faut faire avec ce foutu format propriétaire) que je charge via ADE qui me le convertit en EPUB. Jusque-là tout va bien.
Ayant un autre bouquin en cours de lecture (et quasiment terminé), je referme ADE. Le lendemain je rouvre le truc et là, enfer et damnation, horreur, malheur (Oui, je suis Belzébuth – horreur – / Je suis un bouc, je suis en rut – horreur, malheur – / Oui, oui, oui, je vis dans l’ordure – horreur – / Je pue la sueur et la luxure / Je fume, je bois, j’ai tous les vices) ADE me dit que le fichier est corrompu (une histoire de droits non valides).
Je contacte chapitre.com pour leur faire part de mon désarroi. Dans les 48 heures ils m’envoient un nouveau lien et je répète l’opération. Fermeture ADE. Ouverture ADE. Fichier corrompu !
Horreur ! Malheur ! Putain de bordel de merde, ça commence à sérieusement me faire chier ! (ça c’est pas dans la chanson du Grand Orchestre du Splendid, c’est juste une « petite » poussée de tension personnelle). Avant que je ne pétasse un plomb et ne jetasse mon ordi par la fenêtre dans un geste aussi rageur qu’insensé, je décide de passer à autre chose (apérooo !).
Le lendemain, ne sachant toujours pas comment gérer le truc (je ne pouvais décemment pas m’adresser de nouveau à chapitre.com), j’ai l’heureuse surprise de découvrir que Calmann-Lévy a répondu favorablement à ma demande de sollicitation via Net Galley ! Je récupère le titre via ADE en croisant les fesses et en serrant les doigts. Fermeture. Ouverture. Eureka ! Il est toujours là et parfaitement lisible (et il y est encore à ce jour).
À ce jour je ne sais toujours pas ce qui a pu merder. Depuis j’ai acheté d’autres bouquins qui ont été convertis sans problème avec la même version d’ADE (une version portable autorisée sans ID).