[BRD] La Belle Et La Bête

La Belle Et La BêteUne pause cinéma au royaume des contes de fées pour changer un peu. Place à La Belle Et La Bête, version 2014, avec Christophe Gans aux manettes.
Est-il encore besoin de présenter l’histoire ? Belle (Léa Seydoux) se rend auprès de la Bête (Vincent Cassel) à la place de son père (André Dussolier). Au lieu de la tuer la Bête lui offre l’hospitalité mais elle a interdiction de quitter le domaine. D’abord effrayée, elle va peu à peu découvrir la vérité à propos du « monstre »…
Comme tous les contes issus de la tradition orale il est difficile d’avoir une idée précise de l’origine de cette histoire ; toutefois la première version écrite est attribuée à Suzanne de Villeneuve et date de 1740. C’est cependant la version raccourcie de Jeanne-Marie Leprince de Beaumont, écrite en 1757, qui s’imposera comme la référence.
Le conte a fait l’objet de nombreuses adaptations (films, dessins animés, téléfilms, comédies musicales, théâtre…). Au niveau cinéma, puisque c’est quand même l’objet de ce post, je suis resté sur la version de Jean Cocteau (1946, avec Josette Day et Jean Marais) et la version animée de Disney (1991). Présentement, le réalisateur, Christophe Gans (Crying Freeman, Le Pacte Des Loups…), a pris le parti de renouer avec le conte original de Mme de Villeneuve.
Est-ce qu’une énième adaptation s’imposait ? Au vu du résultat je n’hésiterai pas à répondre OUI. Esthétiquement le film est un vrai régal pour les yeux, le jeu des acteurs est plus que convaincant et sert une intrigue enrichie par rapport au film de Cocteau. Je ne dis pas ça pour le plaisir de dézinguer un classique de plus ; j’apprécie le film de Cocteau dans son contexte mais il a quand même pris un sacré coup de vieux à plus d’un titre. Je faisais 100% confiance à Christophe Gans pour parvenir à faire du neuf avec du vieux, le pari est totalement réussi. Le réalisateur et son équipe nous offrent un film tout bonnement enchanteur, que demander de plus d’un conte de fées ?
J’ajouterai simplement que le film devrait séduire petits et grands. La dimension féerique est bien entendue respectée, si la romance entre Belle et la Bête passe au second plan c’est pour privilégier une intrigue plus dense. Une intrigue qui va se jouer sur deux plans temporels, d’une part avec une série de flash-backs qui nous expliqueront le pourquoi du comment de la malédiction de la Bête (même si on en devine la cause rapidement), d’autre part dans le présent avec les conséquences des magouilles foireuses du frère aîné de Belle. A noter que la bande son contribue aussi à créer cette ambiance enchanteresse. Peut être pas le film de l’année mais une belle réussite tout de même.