[BOUQUINS] Rebecca Fleet – La Seconde Épouse

AU MENU DU JOUR

R. Fleet - La seconde épouse
Titre : La Seconde Épouse
Auteur : Rebecca Fleet
Éditeur : Robert Laffont
Parution : 2020
Origine : Angleterre
360 pages

De quoi ça cause ?

Quand Alex a rencontré Natalie, celle-ci a changé sa vie. Après la mort tragique de sa première femme, avec qui il a eu une fille, Jade, à présent adolescente, il est déterminé à former de nouveau une famille unie.

Mais son bonheur naissant se brise lorsque sa maison est ravagée par les flammes. Jade soutient qu’elle a vu un homme s’introduire chez eux le soir de l’incendie ; Natalie affirme au contraire qu’il n’y avait personne.

Pourquoi lui plutôt qu’un autre ?

Parce que c’est La Bête Noire.

Parce que j’avais bien aimé le premier roman de l’auteure, L’Échange, en dépit quelques erreurs de jeunesse vite pardonnées.

Ma Chronique

Je remercie chaleureusement les éditions Robert Laffont et Net Galley pour leur confiance renouvelée.

Une fois n’est pas coutume mais je dois avouer qu’en refermant ce bouquin je ne trouvais aucune accroche pour rédiger ma chronique. Non que le bouquin m’ait déplu, même s’il ne m’a pas franchement emballé (loin s’en faut), force est de reconnaître qu’il se lit plutôt bien et me laisse sur une impression que je qualifierai de mitigée. Sans aller jusqu’à dire que j’ai eu l’impression de perdre mon temps en lisant ce bouquin (ce n’est quand même pas tout à fait vrai), je le referme en ne pouvant m’empêcher de penser que ce fut une lecture dont j’aurai pu me dispenser.

Pour son second roman, après L’Échange, Rebecca Fleet reste dans le thriller psychologique familial. Une intrigue qui, à la base, tourne autour de trois personnages, Alex, un jeune veuf qui élevait seul sa fille, Jade, avant de rencontrer Natalie avec qui il a eu envie de fonder un nouveau foyer. Mais au fil des chapitres un autre personnage va s’imposer, Sadie, la sœur de Natalie, deux frangines aux personnalité aussi opposées que peuvent l’être le Yin et le Yang.

Le bouquin alterne non seulement entre les points de vue des différents personnages phares de l’intrigue mais aussi entre les périodes, passant du présent (2017) au passé (1999). L’idée étant que les événements de 1999 vont nous donner les clés permettant de comprendre ceux de 2017.

Sauf que, me concernant, le suspense aura fait long feu… au lieu d’un grand BOUM attendu et espéré, je n’ai eu qu’un misérable PLOP de pétard mouillé. Ce qui devait constituer un revirement majeur de l’intrigue m’a sauté à la tronche comme une évidence à peine le sujet abordé. J’espérais, sans trop y croire, me tromper… et ben non, j’avais vu juste.

Pour un thriller on peut difficilement imaginer pire dans le genre faux-départ. J’ai toutefois décidé de persévérer, malheureusement plus le déroulé de l’intrigue me donnait raison, plus le récit perdait en saveur.

L’idée des deux sœurs était plutôt bonne même si le trait a été beaucoup trop forcé, on est à la limite de la caricature façon Jekyll et Hyde ; d’un côté la blanche colombe pure et innocente et de l’autre la brebis galeuse qui cumule les tares.

Les autres personnages sont malheureusement à l’image des deux frangines, des clichés de ce qu’ils sont sensés être. Trop souvent j’ai eu l’impression d’avoir entre les mains un scénario prometteur qui aurait été gâché par de mauvais interprètes.

Je mentirai en disant que je me suis emmerdé en lisant ce bouquin, mais il ne révolutionne clairement pas le genre, au contraire il aurait même une fâcheuse tendance à enfoncer les portes ouvertes. Une fois que l’on s’est résigné à cela, la lecture n’est pas désagréable même si elle n’apporte rien.

Je fais volontiers l’impasse sur certaines faiblesses quand je lis le premier roman d’un(e) auteur(e), mais si je retrouve ces mêmes faiblesses – encore plus accentuées – dans le suivant, il ne faut pas compter sur la même indulgence.

Ce n’est clairement pas avec ce roman que Rebecca Fleet retrouvera grâce auprès des lecteurs et lectrices qui n’avaient pas adhéré à L’Échange ; quant aux autres, dont je suis, nul doute qu’il leur laissera un arrière-goût amer en bouche.

MON VERDICT

[BOUQUINS] Neal Shusterman – Le Glas

AU MENU DU JOUR

N. Shusterman - Le Glas

Titre : Le Glas
Série : La Faucheuse – Tome 3
Auteur : Neal Shusterman
Éditeur : Robert Laffont
Parution : 2019
Origine : USA
720 pages

De quoi ça cause ?

Maître Goddard est enfin arrivé à ses fins, plus rien ni personne ne peut faire obstacle à sa soif de pouvoir et à l’expansion de son Nouvel Ordre.

Des Faucheurs de la Vieille Garde refusent encore de lui prêter allégeance mais ils sont de moins en moins nombreux, et surtout il leur manque une figure de proue pour les fédérer.

A l’inverse les Tonistes se sont réunis derrière un mystérieux prophète qui se fait appeler Le Glas ; et si c’était lui la réponse à la menace que représente Maître Goddard. D’autant que Le Glas est le seul humain avec qui le Thunderhead accepte de communiquer.

Pourquoi lui plutôt qu’un autre ?

Parce qu’il s’agit de l’ultime opus de la trilogie La Faucheuse et qu’il me tarde de connaître le fin mot de l’histoire… surtout après le final explosif du tome précédent.

Ma Chronique

Et dire que j’ai bien failli ne jamais lire cette trilogie, je serai passé à côté de quelque chose qui mérite vraiment le détour ; comme quoi il ne faut pas toujours se fier aux étiquettes. Dans le cas présent c’est l’étiquette young adult qui me rebutait, je fais un blocage sur la littérature jeunesse. Heureusement qu’un Book Club est passé par là pour me convaincre de surmonter mes a priori.

Afin d’éviter tout spoiler je vais volontairement faire court et rester, autant que faire se peut dans le vague.

Au commencement était le Verbe… Ah non, merde ! Ça c’est une autre histoire…

Dés le début du récit l’intrigue part dans plusieurs directions. Les Tonistes se rassemblent autour de leur nouveau prophète, Le Glas (The Toll en anglais… ça devrait vous donner un indice quant à son identité). Une mission de récupération des reliques d’Endura est conduite par Maître Possuelo, Faucheur de la région d’Amazonie. Maître Faraday et sa complice Munira savent désormais où se situe l’angle mort du Thunderhead et espèrent trouver l’ultime recours prévu par les Maîtres Fondateurs.

Les choses se mettent en place lentement mais sûrement avant de s’assembler. Neal Shusterman donne le ton d’entrée de jeu en installant une ambiance aussi sombre que tendue. Et ça va aller crescendo au fil des coups de sang de Maître Goddard, plus imprévisible et plus incontrôlable que jamais.

Une intrigue menée de main de maître qui nous réserve bien des surprises et quelques brusques poussées d’adrénaline. On voulait du lourd pour clore cette trilogie en beauté, l’auteur va au-delà de nos espérances !

Bien entendu on retrouve avec plaisir un bon nombre de personnages déjà croisés dans les deux précédents tomes. Si vous vous inquiétez du devenir de Citra et Rowan, je dirai simplement que l’illustration de Kevin Tong en couverture répond à la question même si les apparences peuvent parfois être trompeuses…

Neal Shusterman introduit aussi de nouveaux venus, dont certains, tels le/la capitaine de navire Jerico Soberanis et l’ex agent Nimbus Loriana Barchok, seront appelés à jouer un rôle majeur dans le déroulé de l’intrigue.

Le roman le plus dense et le plus intense de la trilogie, il fallait bien ça pour conclure en apothéose une trilogie qui flirte avec l’excellence.

Une adaptation pour le cinéma est en chantier mais pour le moment on sait que c’est Universal qui a les droits, ni date de sortie, ni casting… Pas pour tout de suite donc, mais je suis curieux de voir ce que ça pourrait donner.

MON VERDICT

[BOUQUINS] Rebecca Fleet – L’Echange

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R. FLeet - L'Echange

Titre : L’Echange
Auteur : Rebecca Fleet
Éditeur : Robert Laffont
Parution : 2018
Origine : Angleterre
336 pages

De quoi ça cause ?

Caroline et Francis s’offrent une semaine de vacances via un site d’échange de maison. Une semaine pour se retrouver après que le couple ait traversé des moments difficiles.

À peine entrée dans leur maison de vacances, Caroline ressent une impression de malaise qu’elle ne peut s’expliquer ; elle comprend peu à peu que de petits détails semés çà et là dans cette maison la renvoient au souvenir de la période la plus sombre de leur vie de couple, à ce moment d’égarement qu’elle voudrait oublier faute de pouvoir l’effacer de sa vie.

Et pendant ce temps-là, leur hôte prend ses aises chez Caroline et Francis…

Pourquoi lui plutôt qu’un autre ?

Parce que c’est La Bête Noire et que je ne désespère pas de remonter, lentement mais surement, mon retard leur catalogue… Vu le rythme de croissance de mon Stock à Lire Numérique, c’est loin d’être gagné !

Un roman que j’avais sollicité via NetGalley début juin, demande restée lettre morte auprès des éditions Robert Laffont (pas de refus, à ce jour ma demande est toujours en instance). Du coup j’ai décidé de me fier à l’adage « on est jamais mieux servi que par soi-même » pour me faire une opinion sur ce bouquin.

Ma chronique

Pour son premier roman, Rebecca Fleet se frotte au thriller psychologique ; un genre qui a le vent en poupe depuis quelques années et est décliné sous toutes les formes possibles et imaginable. Sans révolutionner le genre, la jeune britannique parvient à tirer son épingle du jeu, non seulement L’Echange s’avérera rapidement très addictif, mais surtout le roman vous réservera un retournement de situation des plus inattendus.

L’intrigue se construit autour d’une succession répétée d’un triplet de chapitres, il y a les Ailleurs vous feront vivre l’intrigue présente (2015) vue par les yeux de Caroline, suivront les Ici qui vous renverront en 2013, le plus souvent via Caroline, mais parfois par l’intermédiaire de Francis et enfin des chapitres sans nom qui vous placeront dans la peau de l’hôte qui prend possession de la résidence de Caroline et Francis.

2013. Francis n’est plus que l’ombre de lui-même, accro aux médocs il ne s’intéresse à rien ni personne. Caroline est à bout à force de prendre sur elle, tant et si bien qu’elle voit en Carl, un collègue du bureau, une échappatoire au naufrage de sa vie privée. De fil en aiguille leur complicité se transforme en amitié combinée à un jeu de séduction qui repousse toujours plus loin les limites.

Ah que voilà un triangle amoureux on ne peut plus classique… trop classique même, me direz-vous ! C’est aussi ce que je me suis dit pendant longtemps, sans pour autant que cela ne vienne contrarier mon envie d’en savoir toujours plus sur le déroulé de l’intrigue, jusqu’à ce qu’une phrase de l’auteure vienne balayer toutes nos certitudes et recadre complètement l’intrigue. Dès lors plus moyen de lâcher le bouquin tant on veut comprendre les enjeux de cette nouvelle mise en perspective !

La force d’un thriller psychologique repose sur la profondeur de ses personnages, une faille à ce niveau et la pièce montée attendue se transforme en une vulgaire pâtisserie industrielle à deux balles… Rebecca Fleet évite avec brio cet écueil. Et pourtant il serait facile de faire de Caroline une blanche colombe et de Francis la vilaine corneille galeuse (me demandez pas si une corneille peut choper la gale, je n’en ai pas la moindre idée). Sans aller jusqu’à victimiser Francis (faut pas pousser non plus), vous aurez parfois envie de coller des claques à Caroline, voire mettre de lui foutre un grand coup de boule histoire de la recadrer (et je ne parle pas des coups de boules que Carl finira par lui mettre… finesse quand tu nous tiens !).

Pour un premier roman, l’auteure frappe fort et bien et une fois de plus La Bête Noire nous permet de découvrir une pépite.

Le seul truc dommage avec ce bouquin c’est qu’on aurait envie de s’épancher sur le sujet (les thématiques ne manquent pas), mais on se contraint à la modération pour éviter d’en dire trop. Et ce n’est pas une excuse pour la légèreté de cette chronique, je ne vous permets pas ! Non, mais.

MON VERDICT

[BOUQUINS] Neal Shusterman – La Faucheuse

N. Shusterman - la FaucheuseIl aura fallu un Book Club pour que je découvre le roman de Neal Shusterman, La Faucheuse. Premier opus d’une trilogie classée young adult (collection R de Robert Laffont).
Citra Terranova et Rowan Damisch sont deux adolescents qui ne se connaissent pas, mais qui ont pourtant rendez-vous le même jour, à la même heure, au même endroit… avec la même personne : Maître Faraday, un Faucheur. Ce dernier leur propose de les prendre comme apprenti, sachant toutefois que seul l’un d’entre eux pourra accéder au rang de Faucheur…
J’avoue sans complexe que j’ai tendance à fuir la littérature estampillée young adult, quels que soient l’éditeur et l’auteur. Mais bon face à l’engouement suscité par ce bouquin j’ai décidé de laisser mes réticences de côté et de céder à la curiosité. Et grand bien m’en a pris !
Contre toute attente j’ai tout de suite été happé par l’intrigue et les personnages, il faut dire que l’auteur sait s’y prendre pour ferrer ses lecteurs. Les rebondissements et autres revirements de situation ne manquent pas. Les chapitres sont courts, le style direct, on est immédiatement en immersion au coeur de l’intrigue. Franchement la lecture de ce bouquin fut une excellente surprise.
L’intrigue nous entraîne dans un futur indéterminé, la maladie et la mort ont été éradiquées, une intelligence artificielle assure une vie confortable à toute la population. Pour éviter tout risque de surpopulation, la Communauté des Faucheurs a été mise en place. Les Faucheurs doivent éliminer définitivement (ils préfèrent le mot glaner à tuer) un certain quota d’individus choisis selon leurs propres critères, mais en évitant, autant que possible, toute forme de discrimination. Une communauté régie par dix commandements, à la fois crainte et respectée de par les pouvoirs qui lui sont accordés.
Il ne faut que deux chapitres à Neal Shusterman pour poser les bases de son intrigue, dès le troisième Citra et Rowan seront confronté à un choix susceptible de changer à jamais leur vie. Ensuite l’auteur nous entraîne au sein de la Communauté des Faucheurs, on y découvre progressivement son fonctionnement. Mais aussi une communauté rongée par des tensions plus ou moins latentes entre Faucheurs et bien loin d’être aussi vertueuse qu’elle devrait l’être.
J’ai beaucoup aimé les personnages de Citra et Rowan, de prime abord tout les oppose, mais ils finiront rapidement par se serrer les coudes au fil de leur apprentissage. Je ne peux malheureusement guère m’étendre sur l’évolution des personnages, car cela m’obligerait à révéler un tournant décisif de l’intrigue.
Pour ceux qui seraient frileux à l’idée d’entamer une nouvelle série, sachez que ce tome se termine et peut se lire comme un one-shot. Même en l’absence de cliffhanger, je suis convaincu que, comme moi, il vous tardera de découvrir la suite… mais il vous faudra être patient, le tome 2 est annoncé en VO pour le dernier trimestre 2017.
Maintenant que je sais que le young adult peut réserver de belles surprises, il est peut-être tant que je sorte ma trilogie Kaleb des méandres de mon Stock à Lire Numérique. Le titre, signé Myra Eljundir a lui aussi publié dans la collection R, cerise sur le gâteau, l’auteure n’est autre que Ingrid Desjours.

MON VERDICT