[BOUQUINS] Guillaume Musso – Quelqu’un D’Autre

Côte d’Azur – Printemps 2023.
Au large de Cannes, un yacht dérive entre les îles de Lérins. À son bord repose Oriana Di Pietro, éditrice italienne et héritière d’une célèbre famille milanaise. Agressée sauvagement, elle succombera après dix jours de coma.

Qui a tué Oriana ?
Un homme et trois femmes livrent leur version de l’histoire : Adrien, le mari de la victime, pianiste de jazz séduisant et mystérieux ; l’insaisissable Adèle, sa jeune maîtresse ; Justine, la policière locale chargée de l’enquête et Oriana enfin, à travers le récit bouleversant des dernières semaines de sa vie.
Personne ne ment.
Mais personne n’est d’accord sur la vérité…

Parce que c’est Guillaume Musso et qu’il fait partie de mes auteurs incontournables, d’autant plus qu’il s’est fait désirer pour ce nouveau roman (occupé sur d’autres projets, dont l’excellente adaptation en roman graphique de La Vie Secrète Des Écrivains).

Pour tout vous dire, il a même grillé la priorité à Stephen King dans mon Stock à Lire Numérique ! Peu d’auteurs peuvent se targuer d’un tel exploit…

Retour sur les côtes méditerranéennes pour le nouveau roman de Guillaume Musso. Semblerait que les terres françaises l’inspirent davantage ces dernières années.

La première partie s’ouvre sur l’agression d’Oriana Di Pietro, suivront différents articles de presse relatant l’évolution de l’affaire jusqu’au décès de la victime une dizaine de jours plus tard. Cette première partie se clôt sur un ultime rebondissement, plus d’un an après les faits qui pourrait bien constituer un tournant décisif dans l’avancée de l’enquête.

Le temps d’une garde à vue le lecteur découvrira le déroulé des évènements ayant conduit au drame selon trois protagonistes. Avec Oriana Di Pietro nous verrons défiler les dix-huit derniers mois de son existence et la mise en place d’un plan un brin insensé afin d’assurer un avenir des plus radieux pour son mari et ses deux enfants. Adrien Delaunay, propulsé suspect n°1 par un revirement de l’enquête, va nous livrer sa propre version des faits. Enfin Adèle Keller, la mystérieuse maîtresse d’Adrien, aura, elle aussi, sa propre vérité à partager.

Au fil des interrogatoires, des indices et des découvertes, Justine Taillandier, la policière en charge de l’affaire va devoir démêler le vrai du faux afin d’essayer d’avoir une vision la plus objective possible de la vérité. Problème : si les différents sons de cloche ne s’accordent pas toujours, aucun ne semble totalement dissonant…

Et voilà ami lecteur, tu as mordu à l’hameçon. C’est foutu, tu auras bien du mal à lâcher prise avant d’avoir le fin mot de l’histoire. C’est en tout cas ce qui s’est passé avec moi, commencé un matin juste pour voir… Je n’ai pas pu lâcher l’affaire de connaître toute la vérité et rien que la vérité. Une lecture dévorée en une journée !

Au fil des pages Guillaume Musso nous balade au rythme de ses revirements de situation, coupable ou innocent le mari ? Parfois vous serez-convaincu qu’il a tout manigancé, d’autres fois vous aurez l’absolue certitude qu’il est lui aussi une victime dans cette histoire. Je peux juste vous assurer que le final dépassera tout ce que vous avez pu imaginer !

Certains diront que c’est un peu tiré par les cheveux, pour ma part je trouve que cela s’accorde parfaitement à l’intrigue, à tel point que l’on aurait presque envie de revenir en arrière afin de découvrir les indices que l’auteur a disséminé çà et là.

Je n’entrerai pas dans les détails afin de ne pas spoiler la fin mais vérification faite les explications données à Justine Taillandier sont tout à fait plausibles d’un point de vue purement « technique » (le terme n’est pas forcément le plus adapté, mais si j’employais une formule plus juste je lâcherai un indice majeur).

Il n’y a pas que le personnage d’Adrien Delaunay qui suscitera des sentiments contradictoires au fur et à mesure de la lecture. Ce sont quasiment tous les acteurs de cette intrigue qui souffleront le chaud et le froid.

Un micro bémol sur la toute fin du roman (après la résolution du meurtre d’Oriana) qui ne s’imposait pas vraiment. D’un autre côté ce serait malhonnête de prétendre que ça gâche tout le reste.

Une fois de plus Guillaume Musso a fait mouche en osant jouer avec les codes du thriller. Il manque toutefois un soupçon d’adrénaline pour égaler les maîtres du genre (même si je doute fort que ce soit l’objectif que vise l’auteur).