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Titre : Seul Le Silence
Auteur : R.J. Ellory
Scénario : Fabrice Colin
Dessin : Richard Guérineau
Éditeur : Phileas
Parution : 2021
Origine : France
110 pages
De quoi ça cause ?
1939. Augusta Falls (Georgie). Joseph Vaughan, 12 ans, perd l’insouciance de sa jeunesse en même temps que son père. Peu après il découvre le corps d’une fillette atrocement mutilé, la première victime d’une longue liste.
Au fil des ans et des meurtres – dont certains le toucheront de très près –, Joseph semble poursuivi par une tragique malédiction. Mais jamais il ne renoncera à découvrir sur ces crimes et leur auteur. Un choix qu’il paiera cher, très cher…
Ma Chronique
Seul Le Silence, le roman de R.J. Ellory est le premier titre de l’auteur publié en français (chez Sonatine en 2008). L’occasion pour le public français de découvrir un titre qui laissera son empreinte dans la littérature noire et un auteur au talent incontestable (ce qui ne se démentira pas au fil des romans qui suivront).
L’intrigue du roman est d’une densité incroyable et d’une noirceur absolue, à peine atténuée par une écriture presque poétique. C’est aussi un portrait psychologique détaillé autour du personnage de Joseph Vaughan. Le tout concentré sur plus de 500 pages.
Comment restituer un ensemble aussi complexe et complet dans un roman graphique d’une grosse centaine de pages ? J’avoue que j’étais aussi curieux que sceptique. Un sacré challenge pour Fabrice Colin, il faut aller à l’essentiel sans dénaturer le roman.
Un challenge que le scénariste remporte haut la main. On retrouve en effet tous les éléments qui font la force du roman. La noirceur est omniprésente, le profil psychologique de Joseph Vaughan est criant de réalisme, même la poésie de la narration est au rendez-vous.
Pour Richard Guérineau le challenge n’était pas moindre, à charge pour lui de créer une ambiance graphique qui colle à l’intrigue et aux personnages. Là encore le défi est relevé avec succès. Le trait est précis, le choix des couleurs et les alternances entre les angles de vue (du grand angle au plan rapproché), selon les besoins de l’intrigue, sont d’une minutie à couper le souffle.
Peut-être vous demandez-vous si le fait d’avoir lu le roman avant son adaptation graphique ne gâche pas tout ou partie du plaisir. On serait en effet tenté de penser que, connaissant l’identité du tueur, l’intrigue perdrait en saveur, mais il n’en est rien. Au contraire, j’ai ainsi pu prendre mon temps pour apprécier pleinement chaque page du roman graphique.
Cette adaptation est une totale réussite qui devrait combler aussi bien ceux qui ont lu le roman de R.J. Ellory que ceux qui découvriront l’intrigue sous sa forme graphique. C’était un pari audacieux – voire impossible –, mais Fabrice Colin et Richard Guérineau réussissent à restituer l’essentiel du roman ; j’aime beaucoup l’expression « extraire la substantifique moelle », c’est précisément ce que fait ce roman graphique.
MON VERDICT
Je n’ai pas lu le roman, mais je serais curieuse de découvrir cette adaptation que je ne connaissais pas…
Si tu aimes les intrigues bien noires tu devrais adorer.
J’en ai entendu parler, mais je ne l’avais pas encore vu chez mon dealer habituel, même pas à la concurrence… 😆 Bah, je me le ferai offrir ou je me l’offrirai moi-même 😉
Pas trouvé chez mes dealers, pour ça que je me suis résolu à braquer le Père Noël 😀
Oui, ben je vais braquer aussi ! 🙂
Il me le faut!
Je confirme, même si on a lu le roman c’est une redécouverte.