[BOUQUINS] John Verdon – Il Faut Tuer Peter Pan

J. Verdon - Il faut tuer Peter PanJe l’espérais sans trop y croire, John Verdon l’a fait : Dave Gurney est de retour et il ne compte toujours pas vivre comme un paisible retraité rural. Il Faut Tuer Peter Pan, ainsi se nomme le quatrième opus des enquêtes de Gurney.
Dave Gurney est appelé à la rescousse par son ami, John Hardwick, ex-flic passé dans le privé. Hardwick est un avocat ont pour objectif de faire réviser le procès de Kay Spalter, emprisonnée pour le meurtre de son mari. Dans sa quête de la vérité Dave Gurney va rapidement se rendre compte que l’enquête a été bâclée, voire menée exclusivement à charge contre la suspecte. Mais plus son enquête avance, plus Gurney va se trouver face à de nouvelles questions…
C’est donc avec un réel plaisir que j’ai retrouvé les personnages de John Verdon. En effet Dave Gurney n’est pas le seul à revenir sur les devants de la scène, on retrouve bien entendu sa tendre moitié, Madeleine et leur relation fusionnelle même si parfois il y a quelques frictions. On peut la comprendre c’te brave Maddie, son époux semble prendre un malin plaisir à aller aux devants des emmerdes et à se mettre en danger (le thème est d’ailleurs largement abordé dans ce roman).
Puis il y a Kyle, le fils de Dave, qui tient de nouveau un rôle actif dans ce roman. Sans oublier l’inénarrable Hardwick avec sa grande gueule et son cynisme à toute épreuve. Mais le gros dur a su être apprivoisé par une nouvelle venue, Esti Moreno, une enquêtrice du NYPD tombée sous le charme rustique de Hardwick.
Au fil des pages vous croiserez de nombreux nouveaux personnages, notamment la famille Spalter dont aucun membre ne semble tourner totalement rond. Entre l’épouse accusée de meurtre qui fait montre d’une froideur à filer une pneumonie à un pingouin ; la fille, Alyssa, une camée totalement délurée qui ferait rougir la plus nymphomane des nymphos et enfin Jonah, le frère de la victime, un illuminé touché par la grâce (à moins que ça ne soit par le Dieu dollar).
Mais Gurney croisera aussi la route d’un flic ripoux et alcoolo, d’un mafieux grec et du plus redoutable et insaisissable des tueurs en série… Que du beau monde !
Du beau monde au service d’une intrigue en béton armé parfaitement maîtrisée par son auteur. Vous n’avez pas fini de vous arracher les cheveux en essayant de comprendre le fin mot de l’histoire ; l’auteur prend un malin plaisir à brouiller les pistes et à mettre ses enquêteurs face à des situations qui dépassent l’entendement. Complexe mais à aucun moment brouillon, au contraire c’est du mitonné aux petits oignons. L’auteur sait où il veut y aller et quand on le découvre on ne peut que se mettre une violente tape sur le front en s’écriant : « Bon sang mais c’est bien sûr ! » (à éviter en public).
Le titre peut surprendre mais quand vous découvrirez le fameux Peter Pan vous ne pourrez qu’acquiescer, le titre original, Peter Pan Must Die, est d’ailleurs de la même veine.
Bref je me suis régalé à la lecture de ce quatrième roman de John Verdon, une fois de plus le gars m’a bluffé et surpris. Et j’en redemande ! En espérant retrouver bientôt Gurney et sa fine équipe, il ne faudrait pas qu’il prenne goût à la retraite. En attendant j’ai décidé que j’allais rester dans le registre des retrouvailles littéraires…