La lutte pour le sommet de mon Stock à Lire Numérique fut rude entre Bernard Werber et Franck Thilliez ; deux titres que j’attendais de pieds fermes et finalement j’ai décidé de privilégier mon challenge SF en optant pour Les Micro-Humains, la suite (ce qui a aussi beaucoup pesé dans mon choix) de Troisième Humanité, de Bernard Werber donc.
Un an après le succès de l’opération de sauvetage à Fukushima la société Pygmée Prod et ses Emachs ont le vont en poupe, les micro-humains sont loués pour des interventions diverses et variées là où l’homme ne peut intervenir. Une vidéo diffusée sur Youtube, montrant un adolescent torturant et tuant des micro-humaines va complétement changer la donne, les Emachs n’étant pas considérés comme des créatures humaines vont remettre en question leur soumission aux Grands…
On retrouve tous les personnages déjà rencontrés dans le premier opus, dont Emma 109, l’Emach « affranchie » et bien entendu la Terre qui continue à nous raconter son histoire et celle de l’humanité. Les chapitres sont entrecoupés par des articles de l’ESRA, tantôt drôles, tantôt sérieux mais toujours instructifs.
Le décor étant planté on plonge directement au coeur de l’action dans un récit plus mouvementé et plus rythmé que le précédent, les rebondissements ne manquent pas. Les chapitres courts, associés au style de l’auteur, assurent une lecture fluide, c’est d’autant plus agréable que le bouquin devient très vite addictif.
J’aime beaucoup le jugement de l’auteur (ou du moins de ses personnages) sur la religion des hommes qu’il qualifie de « truc artificiel pour soumettre les hommes faibles et leur faire renoncer à leurs responsabilités et leur libre arbitre« . C’est d’ailleurs ainsi que l’auteur imagine la naissance des grandes religions, des dogmes imposés aux petits humains (nous) par leurs créateurs, des géants atlantes, afin de les soumettre. Même le nom du Pape est un pied de nez à la religion : Pie 3.14.
Je terminerai cette chronique par une énigme récurrente (apparue dans Les Fourmis et reprise ici) extraite de l’ESRA : comment faire un carré avec seulement trois allumettes ? Sans les casser cela va de soi… Pour information il y a deux solutions. Vous trouverez facilement la réponse sur le Net mais triturez vous un peu les méninges avant.
Et bin voilà, il n’y a plus qu’à attendre la suite… La fin est moins abrupte que dans le premier tome, l’attente devrait être plus supportable.
Mois : octobre 2013
[BOUQUINS] Pierre Lemaitre – Au Revoir Là-Haut
Les livres se suivent et ne se ressemblent pas. Jusqu’ici Pierre Lemaitre s’est surtout imposé dans le thriller, notamment avec la trilogie (plus un demi) consacrée au Commandant Verhoeven, mais v’là-t’y pas que pour cette rentrée littéraire 2013 le gars change son fusil stylo d’épaule en nous proposant Au Revoir Là-Haut. Du coup la chose a rejoint les sommets de mon Stock à Lire Numérique, la curiosité est trop forte pour passer à côté de ce bouquin.
Novembre 1918. A quelques jours de l’armistice, parce qu’il a vu quelque chose qu’il n’aurait pas dû voir, Albert Maillard a bien failli mourir, enterré vivant ; il devra son salut à l’intervention d’Edouard Péricourt qui le tirera in extremis de ce sale pas. Un geste courageux qui vaudra à Edouard un éclat d’obus dans la gueule, qui lui arrachera une partie du visage. Nos deux compagnons d’infortune ne le savent pas encore mais c’est le début d’une grande histoire d’amitié et d’entraide, empruntant parfois des chemins bien tortueux…
Autant vous le dire de suite, si vous attendez un roman historique passez votre chemin, l’auteur reconnait volontiers avoir pris quelques libertés avec l’Histoire (« L’exactitude, je m’en fous, ce que je veux c’est la vérité« ). En matière de vérité l’auteur sait y faire, on se croirait vraiment au début de la période d’après-guerre (ou plutôt d’entre deux guerres, mais ça les protagonistes ne le savent pas encore). Le regard de Pierre Lemaitre (et de ses deux héros) est désabusé, qu’il s’agisse des soldats qui se sont battus pour la France mais dont la France, une fois la guerre finie, se fout éperdument (aujourd’hui encore, deux fois par an, pour se donner bonne conscience, on dépose une gerbe au pied du monument aux morts). Les héros se doivent d’être jeunes et fringants, pas de place pour les gueules cassées ; c’est pas bon pour l’image !
Difficile de classer ce roman dans un genre particulier, comme je l’ai dit plus haut c’est avant tout une histoire d’amitié qui sort de l’ordinaire. Quant au style, la plume de Pierre Lemaitre se fait tour à tour, drôle, acerbe ou cynique ; parfois il se permet même des apartés pour s’adresser directement au lecteur. Que la situation soit tragique ou amorale, l’auteur parvient toujours à nous tirer un sourire, il affirme « s’être beaucoup amusé » en écrivant ce livre et ça se sent, pari réussi puisque pour nous, lecteurs, sa lecture est purement et simplement jouissive.
Si le duo constitué par Albert et Edouard est plutôt atypique il fonctionne plutôt bien, à tel point que même si leur escroquerie est totalement amorale (surtout dans un contexte pareil), on ne peut s’empêcher d’espérer que la chance leur sourit enfin… tant pis si c’est au prix d’une monumentale arnaque ! A contrario on brûle d’impatience de voir Pradelle, responsable de tous leurs maux et pourri jusqu’à la moelle à tous les niveaux, se brûler les ailes et s’écraser comme une merde. L’auteur exaucera-t-il nos voeux ? Ne comptez pas sur moi pour répondre à cette question.¨
Pierre Lemaitre combine habilement la fiction (l’arnaque montée par Albert et Edouard) et l’Histoire (les magouilles de Pradelle s’inspirent de faits réels) pour lier son intrigue. La morale, ou plutôt l’amorale, de son histoire : « La guerre c’est bon pour le commerce, surtout après !« . Il y aura toujours des profiteurs qui trouveront le moyen de se faire du fric sur le malheur des autres.
Je ne sais pas si Pierre Lemaitre compte se remettre au polar un jour (je l’espère sincèrement) mais il semblerait qu’il ait dans l’idée de produire une sorte de fresque « historique » qui couvriront la période 1920-2020 ; d’ores et déjà l’auteur envisage une dizaine de titres. reste à savoir s’ils seront entrecoupés de thrillers ou s’il se consacrera pleinement à son projet. En tout cas le roman inaugural risque fort bien de marquer cette rentrée littéraire 2013 et peut être même de récolter un prix littéraire. Quoi qu’il en soit j’ai hâte de découvrir les prochains opus de sa fresque…
[No comment] Totalement inutile… donc incontournable !
Pour certains… La chose me laisse plutôt sceptique.
RIP Mr Clancy
TOM CLANCY
12 avril 1947 – 1er octobre 2013
Emporté par une brève maladie… Ca change des habituelles longues maladies.
Les Ryan sont orphelins… Quid du Campus ? Jack Ryan Sr gagnera-t-il à nouveau la Maison Blanche ?
Sauf erreur de ma part il reste deux titres de la saga Jack Ryan encore inédits en France.
