Le prix d’une vie volée…

Le prix d'une vie voléeJ’évoquais dans ma chronique consacrée au livre de Bertrand parent, Un Jour Sur La Route J’ai Tué Un Homme, l’accident mortel survenu le 22 juillet à la Baie des Citrons. Le verdict est tombé hier pour le chauffard meurtrier :
– 5 ans de prison dont 3 avec sursis (concrètement on va dire dire 2 ans de prison ferme)
– Indemnisation des victimes (aucune mention du montant des dommages et intérêts dans l’article du journal)
– Mise à l’épreuve avec obligation de soins
– Annulation du permis de conduire pour une durée de 3 ans
Un verdict attendu par beaucoup du fait des circonstances particulières de l’accident, pour rappel il est survenu en plein jour (10 heures du matin), le chauffeur effectuait un dépassement dangereux, roulait trop vite et était complètement bourré et, cerise sur le gâteau, on termine par un délit de fuite ! Dans le genre circonstances aggravantes il a touché le jackpot !!! Et justement au vu de ces nombreuses circonstances aggravantes je ne peux m’empêcher de penser que le verdict reste clément…
Je pense surtout à la famille, aux proches et amis de la victime qui ne demandait rien à personne sinon à profiter du beau temps pour une balade dominicale avec une amie ; jusqu’à ce que sa route croise celle d’un inconscient au volant de son arme… Pas certain que ce verdict soulage leur peine, surtout en entendant le chauffard assassin bredouiller qu’il ne se souvient de rien ! Espérons au moins qu’il ne bénéficiera d’aucun aménagement de peine, ni pour la prison, ni pour le retrait de permis (ça me troue le cul de lire qu’à la sortie de l’audience des proches du chauffard se réjouissaient du verdict en concluant par « avec les remises de peine dans un an il est dehors » ; un peu de décence putain !)… Et surtout qu’il tire les leçons de sa connerie !
Je ne suis pas non plus d’accord avec l’avocat qui affirme que c’est « un accident qui peut arriver à tout le monde » ; c’est un accident qui aurait pu être évité si le gugusse avait eu un minimum de bon sens. Déjà pour ma part j’aurai qualifier les fait d’homicide par imprudence plutôt qu’homicide involontaire, avec circonstances aggravantes cela va de soi.

[DVD] Films en vrac…

Films en vrac
Limitless

Notre première pause cinéma sera pour le thriller fantastique Limitless de Neil Burger.
Eddie Morra (Bradley Cooper) est un écrivain en manque d’inspiration qui semble foirer tout ce qu’il touche. Jusqu’à ce qu’il découvre le NZT, une drogue expérimentale qui réveille et multiplie ses capacités cérébrales de façon exponentielle. Quasiment du jour au lendemain sa vie change du tout au tout, quoi qu’il entreprenne le succés est au rendez-vous à tel point qu’il finit par éveiller la curiosité de Carl Van Loon (Robert De Niro), un puissant magnat de la finance. Mais pour rester au sommet Eddie doit s’assurer un approvisionnement continu au risque de chuter de son piédestal, de même il va devoir affronter le manque et les effets secondaires tandis que d’autres semblent prêt à tout pour mettre la main sur ses réserves de NZT…
C’est la comédie Very Bad Trip qui donnera le réel coup d’envoi à la carrière cinématographique de Bradley Cooper, avec ce film il prouve qu’il est plus que « le beau gosse de service » et peut convaincre dans un tout autre registre. Faut dire aussi qu’il est aidé en cela par un scénario en béton mené tambour battant et ponctué çà et là par quelques touches d’humour, sans oublier que le fait de partager la tête d’affiche avec De Niro est un luxe qui ne se refuse pas.
Le film a bénéficié d’un accueil favorable aussi bien de la critique que du public, résultat des courses il peut se targuer d’un box office mondial de plus de 155 millions de dollars ; pour un budget de 27 millions, on peut dire que le réalisateur et les studios ont raflé la mise…

Blanche Neige

Voyage au pays des contes de fée avec une nouvelle version de Blanche Neige, revue et corrigée par Tarsem Singh.
Quand Blanche Neige (Lily Collins) commence à remettre en question l’autorité et la légitimité de sa belle-mère de reine (Julia Roberts) celle-ci décide de la faire éliminer. Au lieu d’obéir le valet chargé de tuer la jeune femme l’abandonne en pleine forêt. Elle sera recueillie par une bande de nains hors la loi qui feront d’elle une des leurs et lui apprendront à prendre confiance en elle même et en ses capacités. Ce ne sera pas de trop pour contrer les noirs desseins de la marâtre…
Il faut croire que dans l’horoscope selon Grimm, 2012 est placée sous le signe de Blanche Neige puisque pas moins de trois films revisiteront le célèbre conte déjà mis en image par Walt Disney en 1937 ; outre ce film on trouvera aussi à l’affiche Blanche Neige Et Le Chasseur de Rupert Sanders (qui en profitera pour s’envoyer en l’air avec « sa » Blanche Neige/Bella, incarnée par Kristen Stewart) et, faisant office d’outsider, La Fantastique Histoire De Blanche Neige de Rachel Goldenberg.
Retour à nos moutons avec le film de Tarsem Singh. Le réalisateur joue clairement la carte de la comédie aux décors et costumes très kitchs, une touche de fraîcheur plutôt réussie. Mais la grande originalité du film réside dans son septuor de nains devenus hors la loi après avoir bannie par la reine, de même leurs noms sont plus le reflet de leur ancienne profession que de leur personnalité. A défaut de rester dans les annales le film mérite le détour pour un divertissement familial sans prise de tête.

L’Oncle Charles

Petite escapade par le cinéma français avec le dernier film d’Etienne Chatiliez, L’Oncle Charles.
Charles Doumeng (Eddy Mitchell), richissime homme d’affaire expatrié en Nouvelle-Zélande depuis plus de 50 ans, décide, alors qu’il se sait condamné par la médecine, de renouer contact avec sa soeur qu’il a perdu de vue depuis qu’il a quitté la France suite à un accident. Quand Corinne (Valérie Bonneton), ambitieuse clerc de notaire dans la région nantaise, prend connaissance de l’annonce du milliardaire mourant elle voit l’opportunité de se faire de l’argent facile. Elle parvient à convaincre Louise (Alexandra Lamy), sa cousine éternellement fauchée, de se faire passer pour la nièce, en piochant dans chacune de leur famille ils recomposent une « famille modèle » et contactent la Nouvelle-Zélande afin d’annoncer la « bonne » nouvelle…
Même si on a connu Chatiliez plus inspiré (La Vie Est Un Long Fleuve Tranquille, Le Bonheur Est Dans Le Pré et l’excellentissime Tatie Danielle pour ne citer que son top 3 « made in moi »), il nous offre une comédie familiale (sur le thème de la famille et pour toute la famille) dont il a le secret, riche en surprises et quiproquos en tout genre… Bref encore un divertissement réussi à mettre à son actif, je serai presque tenté de dire « sans surprise » puisqu’il me semble n’avoir jamais été déçu par un film signé Chatiliez (à ma décharge je n’ai vu ni La Confiance Régne, ni Agathe Clery, ces deux titres ne m’inspirant pas outre mesure)…

The Town

Retour à Hollywood avec un thriller pur jus signé Ben Affleck, The Town.
Doug McRay (Ben Affleck) et ses complices sont braqueurs pour le compte d’un caïd de Boston. Au cours d’un braquage ils prennent en otage Claire Keesey (Rebecca Hall), la directrice de l’agence, afin de couvrir leur fuite avant de la relâcher une fois à l’abri de la police. LE FBI, en la personne de l’agent Frawley (John Hamm), est envoyé en renfort auprès de la police locale afin d’identifier les braqueurs et de mettre fin à leurs attaques. Bien entendu le témoignage de Claire peut jouer un rôle détarminant dans l’avancée de l’enquête, afin de suivre les progrès de l’enquête Doug décide de se rapprocher anonymement de la jeune femme. Alors qu’un autre braquage se profile Doug et Claire nouent une relation de plus en plus intime…
Comme je l’ai dit en intro on plonge là dans un thriller pur et dur, une intrigue rythmée (avec notamment une belle course poursuite) et pleine de rebondissements, des personnages convaincants (portés et sublimés par Ben Affleck) et même une pointe d’émotion. Au final c’est du tout bon, on se laisse embarquer par le film pour ne plus décrocher jusqu’au clap de fin.
Pour la petite histoire, le quartier de Charlestown, où se déroule le film, détient le record mondial de braquages de banques et attaques de fourgons blindés au km² ! Et pour rester dans l’anecdotique le film s’inspire d’un roman de Chuck Hogan (co-auteur avec Guillermo Del Toro de l’excellente trilogie vampirique La Lignée De Sang), Le Prince Des Voleurs.

The Dictator

Notre ultime pause cinéma de la semaine sera placée sous le signe de l’humour brut de décoffrage puisque nous opterons pour The Dictator de Larry Charles.
L’Amiral-Général Aladeen (Sacha Baron Cohen) régne en maître absolu sur la Wadiya assisté par son bras droit et conseiller Tamir (Ben Kingsley). Sommé par les Nations-Unies de s’expliquer sur la nature de son programme nucléaire le dictateur se rend à New-York accompagné de son précieux conseiller et d’une petite délégation. Mais à peine arrivé sur le sol américain le voilà victime d’un putsch opragnisé par Tamir qui prétend vouloir instaurer un pouvoir démocratique. Le dictateur est bien déterminé à reprendre les rênes du pouvoir coûte que coûte, mais sans sa barbe (coupée par son tortionnaire) personne ne le reconnaît ; c’est alors qu’il rencontre avec Zoey (Anna Farris), une militante écolo-bio-pacifiste…
Troisième collaboration entre Larry Charles et Sacha Baron Cohen après Borat (que j’ai beaucoup aimé) et Brüno (j’ai déjà moins adhéré), The Dictator est de loin leur film le plus abouti. Il bénéficie en effet d’un réel scénario plutôt que de sembler être une succession de sketches, les personnages bénéficient d’une réelle profondeur et évoluent (notamment Aladeen) au fil du scénario ; tout ça sans renier l’humour cash (parfois trash) et la provoc qui sont quand même leur marque de fabrique. Résultat des courses j’ai passé un bon moment de franche rigolade…
Comme d’hab Sacha Baron Cohen a assuré une promo hors norme en s’exhibant çà et là dans son uniforme militaire et arborant sa longue barbe, pour l’occasion un site officiel interactif a aussi été créé (je n’ai pas encore eu l’occasion d’y jeter un oeil mais je compte bien réparer cette lacune prochainement).
J’aurai pu dédié un post à part entière à ce film étant donné que je compte bien acheter le DVD, ne serait-ce que pour avoir une version « unrated » et les bonus qui doivent valoir le détour. Même si vous n’avez pas aimé les deux précédents films je vous invite à laisser une chance à celui-ci plutôt que de le rejeter d’office…

[BOUQUINS] Donato Carrisi – Le Tribunal Des Ames

D. Carrisi - Le Tribunal Des AmesJ’avais été emballé par Le Chuchoteur, le premier roman de Donato Carrisi, c’est donc plutôt enthousiaste que je me suis plongé dans Le Tribunal Des Âmes du même auteur.
Etant bien incapable de vous proposer un pitch perso je me contenterai de la présentation de l’éditeur, récupérée sur Amazon. Marcus est un homme sans passé. Sa spécialité : analyser les scènes de crime pour déceler le mal partout où il se terre. Il y a un an, il a été grièvement blessé et a perdu la mémoire. Aujourd’hui, il est le seul à pouvoir élucider la disparition d’une jeune étudiante kidnappée. Sandra est enquêtrice photo pour la police scientifique. Elle aussi recueille les indices sur les lieux où la vie a dérapé. Il y a un an, son mari est tombé du haut d’un immeuble désaffecté. Elle n’a jamais tout à fait cru à un accident. Leurs routes se croisent dans une église, devant un tableau du Caravage. Elles les mèneront à choisir entre la vengeance et le pardon, dans une ville qui bruisse encore de mille ans de crimes chuchotés au coeur du Vatican.
Autant Le Chuchoteur m’avait embarqué dès les premières pages autant j’aurai eu du mal à entrer dans l’intrigue (ou plutôt les intrigues) de ce second roman. Outre les deux intrigues principales (Marcus et Sandra) que l’on peut supposer liées même si c’est loin d’être évident à la lecture du bouquin, chaque chapitre est coupé par un flashback faisant un bond d’un an en arrière dans lequel un homme traque un tueur en série transformiste (non seulement il élimine ses victimes mais il prend aussi leur place)… Quel rapport avec l’intrigue présente ? Il va falloir attendre pour comprendre, d’autant que l’auteur est plutôt avare en indices.
Je ne doute pas que cette fameuse pénitencerie soit une réalité historique mais j’ai un peu plus de mal à admettre que ces prêtres apprentis criminologues (voire justiciers) sévissent encore de nos jours, même dans la clandestinité. Dommage ça m’aurait donné une occasion de jeter un oeil moins méprisant sur l’Eglise et ses hordes de culs bénits. Ceci dit je veux bien faire abstraction de mes doutes pour essayer d’entrer de plain pied dans l’intrigue imaginée par Donato Carrisi. Mais même avec ce recul la sauce a du mal à prendre, non que ce soit mal écrit, loin s’en faut et même l’intrigue réussit progressivement à nous scotcher mais il manque quelque chose pour atteindre l’excellence. Même la fin, plutôt bien trouvée (hormis la partie concernant l’amnésie de Marcus, trop prévisible), laisse un goût d’inachevé. Peut être que j’attendais trop de ce second roman…

[BOUQUINS] Bertrand Parent – Un Jour Sur La Route J’ai Tué Un Homme

B. Parent - Un Jour Sur La Route...Achat de dernière minute dans le cadre de mon abonnement à France Loisirs. A ma décharge je n’avais pas reçu le catalogue et je ne m’en suis inquiété que tardivement. Là où les choses se corsent c’est qu’en feuilletant ledit catalogue je ne flashe sur aucun titre, ceux susceptibles de m’attirer sont déjà en ma possession, lus ou à lire. Faute d’inspiration romanesque j’opte donc pour me rabattre sur un témoignage, et c’est celui de Bertrand Parent qui titillera ma curiosité, tout est dit dans le titre : Un Jour Sur La Route J’ai Tué Un Homme.
Un soir de 1985, le jeune homme, alors âgé de 20 ans, provoque un accident suite à un dépassement dangereux. Lui s’en sort indemne mais l’autre conducteur est tué sur le coup. Un accident bête sans circonstance aggravante, juste « la faute à pas de chance » mais ce drame le marquera à jamais. Vingt six ans plus tard, toujours hanté par cette nuit où tout a dérapé, il décide de témoigner dans ce livre en hommage à « sa » victime…
Il y raconte l’accident et ses suites. Peu de suites judiciaires du fait de la « banalité » des faits, le truc qui peut arriver à tout le monde. Il aura fallu que survienne cet accident pour qu’il prenne conscience de la réalité de la violence routière et s’engage activement contre ce fléau qui fait encore trop de victimes sur les routes françaises (si le nombre de tué a bien baissé ces dernières années la France reste l’un des plus mauvais élèves de la zone euro en matière de sécurité routière). C’est aussi l’occasion de faire un point sur l’évolution des mentalités face à la sécurité routière, que la prise de conscience soit librement consentie ou plus ou moins contrainte par « peur du gendarme » les résultats parlent d’eux même et c’est bien là l’essentiel. Outre son engagement personnel c’est aussi une démarche en forme d’exutoire qu’il entreprend en confiant d’abord son terrible secret à ses propres enfants puis en se rapprochant de personnes ayant eu à subir un drame routier enfin il cherchera à contacter la famille et les proches de « sa » victime… Une démarche courageuse que peu de « coupables » ont le courage d’entreprendre (et non, comme j’ai pu lire certaines réactions d’internautes adeptes la critique assassine gratuite, une quelconque quête d’absolution ou de pardon).
Etant un éternel piéton je pourrai ne pas me sentir concerné par la chose mais si je ne risque pas de tuer quelqu’un en conduisant cela ne me protége pas pour autant des autres, j’ai potentiellement autant de « chances » que n’importe qui de me retrouver dans la peau d’une victime. D’autant plus que la situation en Nouvelle-Calédonie est encore plus catastrophique, proportionnellement la route tue quatre fois plus sur le Territoire et les mesures de prévention/répression sont bien plus frileuses qu’en Métropole.
Je terminerai donc ce post par un fait divers survenu à Nouméa il y a une quinzaine de jours. Dimanche matin à la baie des Citrons, deux femmes marchaient sur le trottoir en bord de mer lorsque l’une d’elles a été projetée en contrebas par un pick up Dodge, qui effectuait un dépassement en sortie de virage. Malgré les tentatives des secouristes pour réanimer la victime, celle-ci est décédée sur le lieu de l’accident. Son amie a été légèrement blessée à la cheville. Agé de 22 ans, le conducteur, qui avait un taux d’alcoolémie « largement positif » selon la police, a tenté de prendre la fuite, après s’être extirpé de son véhicule, tombé à la mer sur le toit. Un témoin, qui l’avait suivi en voiture, a permis à la police d’interpeller le chauffard.

BdC Nouméa - 22/07/2012
Pour ce genre de comportement potentiellement meurtrier (alcool et vitesse) je prône la tolérance zéro et des sanctions exemplaires. A défaut de ramener les victimes à la vie au moins les familles auront le soulagement de voir s’appliquer une justice digne de ce nom ; quant aux chauffards le temps qu’ils passeront à l’ombre sera autant de temps où les routes seront libérées de leur présence assassine. Il faut arrêter de prendre la voiture pour le prolongement (ou le substitut) de sa virilité !