[BOUQUINS] Bertrand Parent – Un Jour Sur La Route J’ai Tué Un Homme

B. Parent - Un Jour Sur La Route...Achat de dernière minute dans le cadre de mon abonnement à France Loisirs. A ma décharge je n’avais pas reçu le catalogue et je ne m’en suis inquiété que tardivement. Là où les choses se corsent c’est qu’en feuilletant ledit catalogue je ne flashe sur aucun titre, ceux susceptibles de m’attirer sont déjà en ma possession, lus ou à lire. Faute d’inspiration romanesque j’opte donc pour me rabattre sur un témoignage, et c’est celui de Bertrand Parent qui titillera ma curiosité, tout est dit dans le titre : Un Jour Sur La Route J’ai Tué Un Homme.
Un soir de 1985, le jeune homme, alors âgé de 20 ans, provoque un accident suite à un dépassement dangereux. Lui s’en sort indemne mais l’autre conducteur est tué sur le coup. Un accident bête sans circonstance aggravante, juste « la faute à pas de chance » mais ce drame le marquera à jamais. Vingt six ans plus tard, toujours hanté par cette nuit où tout a dérapé, il décide de témoigner dans ce livre en hommage à « sa » victime…
Il y raconte l’accident et ses suites. Peu de suites judiciaires du fait de la « banalité » des faits, le truc qui peut arriver à tout le monde. Il aura fallu que survienne cet accident pour qu’il prenne conscience de la réalité de la violence routière et s’engage activement contre ce fléau qui fait encore trop de victimes sur les routes françaises (si le nombre de tué a bien baissé ces dernières années la France reste l’un des plus mauvais élèves de la zone euro en matière de sécurité routière). C’est aussi l’occasion de faire un point sur l’évolution des mentalités face à la sécurité routière, que la prise de conscience soit librement consentie ou plus ou moins contrainte par « peur du gendarme » les résultats parlent d’eux même et c’est bien là l’essentiel. Outre son engagement personnel c’est aussi une démarche en forme d’exutoire qu’il entreprend en confiant d’abord son terrible secret à ses propres enfants puis en se rapprochant de personnes ayant eu à subir un drame routier enfin il cherchera à contacter la famille et les proches de « sa » victime… Une démarche courageuse que peu de « coupables » ont le courage d’entreprendre (et non, comme j’ai pu lire certaines réactions d’internautes adeptes la critique assassine gratuite, une quelconque quête d’absolution ou de pardon).
Etant un éternel piéton je pourrai ne pas me sentir concerné par la chose mais si je ne risque pas de tuer quelqu’un en conduisant cela ne me protége pas pour autant des autres, j’ai potentiellement autant de « chances » que n’importe qui de me retrouver dans la peau d’une victime. D’autant plus que la situation en Nouvelle-Calédonie est encore plus catastrophique, proportionnellement la route tue quatre fois plus sur le Territoire et les mesures de prévention/répression sont bien plus frileuses qu’en Métropole.
Je terminerai donc ce post par un fait divers survenu à Nouméa il y a une quinzaine de jours. Dimanche matin à la baie des Citrons, deux femmes marchaient sur le trottoir en bord de mer lorsque l’une d’elles a été projetée en contrebas par un pick up Dodge, qui effectuait un dépassement en sortie de virage. Malgré les tentatives des secouristes pour réanimer la victime, celle-ci est décédée sur le lieu de l’accident. Son amie a été légèrement blessée à la cheville. Agé de 22 ans, le conducteur, qui avait un taux d’alcoolémie « largement positif » selon la police, a tenté de prendre la fuite, après s’être extirpé de son véhicule, tombé à la mer sur le toit. Un témoin, qui l’avait suivi en voiture, a permis à la police d’interpeller le chauffard.

BdC Nouméa - 22/07/2012
Pour ce genre de comportement potentiellement meurtrier (alcool et vitesse) je prône la tolérance zéro et des sanctions exemplaires. A défaut de ramener les victimes à la vie au moins les familles auront le soulagement de voir s’appliquer une justice digne de ce nom ; quant aux chauffards le temps qu’ils passeront à l’ombre sera autant de temps où les routes seront libérées de leur présence assassine. Il faut arrêter de prendre la voiture pour le prolongement (ou le substitut) de sa virilité !

2 réflexions au sujet de « [BOUQUINS] Bertrand Parent – Un Jour Sur La Route J’ai Tué Un Homme »

  1. Je te donne 100% raison !
    Ce livre doit être assez fort, surtout que le point de vue du conducteur, son ressenti est rarement mis en avant. Bien qu’il n’y ait pas de justifications possibles pour ces personnes, je pense que ça reste intéressant de voir les choses de leur côté.

    p.s : France Loisirs c’est le mal ! ^^

    1. Pour une fois justement c’est le « chauffard » qui donne son point de vue sans se chercher d’excuses. Je pourrai juste le reprocher un militantisme limite forcené pour la sécurité routière mais d’un autre côté c’est compréhensible au vu de son vécu.

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