Quand j’ai lu la quatrième de couv’ de 658, le premier roman de John Verdon, ça a tout de suite fait tilt chez moi. Je comptais aller le prendre à France Loisirs mais finalement comme il était dispo sur le forum de la Team Alexandriz j’ai cédé à la facilité…
Dave Gurney, inspecteur de la criminelle à la retraite, est contacté par un ancien camarade de fac qui lui demande l’aider. Mark Mellery a reçu une première lettre anonyme lui demandant de penser à un nombre, en ouvrant la seconde enveloppe il découvre le nombre 658 auquel il venait précisément de penser. Deux autres lettres suivront, sans sens réel ni menace voilée et pourtant elles inquiètent l’homme ; comment l’auteur pouvait-il deviner ce nombre 658, choisi pourtant au hasard ? Et qu’attend-t-il de Mellery ? En acceptant d’aider son ami Dave Gurney est loin de se douter qu’il vient de mettre les pieds dans une vengeance machiavélique parsemée de morts brutales…
Qu’il est bon de lire un polar aussi bien ficelé du début à la fin. L’enquête de Dave Gruney ne manquera pas de vous tenir en haleine et je suis persuadé que vous vous demanderez par quelle invraisemblable pirouette l’auteur va nous expliquer les tenants et les aboutissants. Et bien que nenni, les explications tiennent la route et toutes les pièces du puzzle finissent par s’emboiter avec une logique implacable. J’ai beau avoir l’habitude des polars j’avoue que je suis resté sur le cul !
Pour un premier roman on peut dire que John Verdon place la barre haut en réussissant un polar/thriller brillant. Ce 658 est aussi le premier opus d’une trilogie consacrée à Dave Gurney, d’ores et déjà le second, N’Ouvre Pas Les Yeux a intégré mon « stock à lire » numérique et je compte bien sauter sur le dernier dès qu’il sera dispo en français (sortie prévue cette année aux Etats Unis).
L’on fait donc connaissance avec le personnage de Dave Gurney, un inspecteur de la crim’ désormais retraité qui vit loin du tumulte des grandes villes avec Madeleine, son épouse. Un flic de génie tourmenté par son passé sur le plan personnel et qui, même à la retraite, se réfugie dans son travail pour oublier ou fuir la réalité. Résultat des courses il communique peu avec son épouse qu’il aime pourtant encore, à croire que c’est que dans un contexte criminel que leurs liens peuvent se resserrer.
Je profite de ce post pour m’offrir un petit aparté sur la frontière entre le polar et le thriller, les deux genres ayant une nette tendance à se mêler (voire s’emmêler) bien qu’un polar ne soit pas forcément un thriller et vice versa ; pour ma part j’ai tendance à considérer comme polar un bouquin qui se focalise sur l’enquête criminelle dans son contexte alors que le thriller est plus « extrême » et joue avec les nerfs du lecteur. Une frontière très théorique je le reconnais volontiers ; si vous avez mieux je suis preneur… En attendant concernant 658 je suis bien emmerdé pour le classer dans l’une ou l’autre des catégories, on va sel a jouer à la normande : 50/50.