Notre première escapade cinéphile sera placée sous le signe du thriller plus ou moins fantastique avec Le Prestige de Christopher Nolan.
Londres, fin du XIXème siècle. Les prestidigitateurs Alfred Borden (Christian Bale) et Robert Angier (Hugh Jackman) se livrent une lutte sans merci pour être le meilleur, tous les coups sont permis afin de trouver le tour qui assurera la prospérité à son créateur. C’est autour d’un tour appelé « l’homme transporté » que leur rivalité atteindra son paroxysme…
J’avais entendu parler du roman homonyme de Christopher Priest avant le film mais je n’arrivais pas à me le procurer (depuis il est dispo chez la Team AlexandriZ) et puis finalement j’ai cédé à la facilité en optant pour la version cinéma. Mais je compte bien me rabattre sur le roman à l’occasion afin d’éclaircir certains points…
L’intrigue est complexe et tarde un peu à prendre forme, il faut s’accrocher et surtout ne pas décrocher un moment sous peine d’être largué. Donc à regarder de préférence l’esprit clean et en sachant que les neurones vont devoir se mettre en branle pour suivre le cheminement du film. A vrai dire je reste mitigé quant à mes impressions, certes on a le droit à quelques surprises de taille, c’est globalement plutôt pas trop mal foutu mais je trouve malgré tout que l’ensemble manque de consistance ; peut être que je n’étais pas dans un état d’esprit suffisamment éveillé pour apprécier pleinement le film.
On reste dans le domaine du fantastique pour la suite de notre programme, mais cette fois dans le décor post apocalyptique de La Route de John Hillcoat.
Dans un monde dévasté par un cataclysme (nucléaire ?) un homme (Viggo Mortensen) et son fils (Kodi Smit-McPhee) tentent tant bien que mal de survivre au milieu des paysages désolés. La nourriture est leur principal source d’inquiétude, les réserves s’épuisent peu à peu, d’autres survivants n’hésitent pas à recourir au cannibalisme pour survivre, eux s’y refusent et doivent donc éviter de devenir les proies de ces chasseurs de chair humaine…
De prime abord j’aurai été tenté de dire que le bouquin de Cormac McCarthy était impossible à porter à l’écran de façon viable, et pourtant le réalisateur australien, dont c’est le premier film « international » (comprendre le premier remporte un succès critique et public hors Australie), s’en sort haut la main. On retrouve toute la noirceur du bouquin, le style minimaliste est parfaitement restitué au niveau visuel. On a juste le droit à quelques flashbacks supplémentaires sur la vie de l’homme (les personnages n’ont toujours pas de nom) avant le chaos. Chapeau bas aussi à Viggo Mortensen sur qui repose l’essentiel du film, tout en respectant un jeu minimaliste il parvient à donner à son personnage une véritable profondeur et humanité quasiment palpable.
Peace, Love Et Plus Si Affinités
Changement de registre pour la suite puisque l’on optera pour Peace, Love Et Plus Si Affinités, une comédie signée David Wain.
Alors qu’ils quittaient, contraints et forcés, leur confortable vie new-yorkaise Georges (Paul Rudd) et Linda (Jennifer Aniston) tombent par hasard sur Elyseum, une communauté ultra permissive qui semble s’épanouir en vivant le plus simplement du monde. Ils y sont accueillis à bras ouverts par Seth (Justin Theroux) qui semble être plus ou moins le maître des lieux. Si le changement de vie peut paraitre séduisant à plus d’un titre le couple va rapidement devoir faire face à de nouveaux dilemmes…
Je n’attendais pas grand chose de ce film sinon de passer un moment sympa sans prise de tête et c’est exactement ce qu’il offre ; à ce titre il est même plutôt réussi, le comique dû au choc des « cultures » fonctionne impeccablement, les acteurs sont convaincants. Certes pas inoubliable mais il aura au moins le mérite de nous dérider les zygomatiques, à voir pour le fun et à oublier…
On reste dans la comédie mais cette fois au format animation pour notre prochaine séance puisque notre choix se portera sur Le Lorax de Chris Renaud.
Dans l’espoir de s’attirer les faveurs de sa jolie voisine le jeune Ted n’hésitera pas à quitter la ville afin de lui trouver un vrai arbre. Il va rencontrer le Gash-Pilleur, un vieil ermite aigri, qui va lui raconter son histoire, intimement liée à la légende du Lorax, une créature destinée à protéger la nature de la folie des hommes. Mais les nouvelles préoccupations du jeune garçon ne sont pas vraiment du goût de Monsieur O’Hare, puissant homme d’affaire qui règne en maître absolu sur la ville…
Etant plutôt hermétique (pour ne pas dire allergique) au discours politique écologique (pour moi ce sont des pastèques politiques : verts dehors, rouge dedans) et n’étant pas non plus un écolo-citoyen modèle (je ne pourris pas mon environnement par plaisir mais je ne suis pas non plus à l’affut du moindre geste écolo à la mode ou de la bouffe bio à tout va), le pari de me séduire avec une fable écolo était plutôt ardu. Et pourtant Le Lorax aura su retenir mon attention, justement par son message simple, humain et dépourvu de tout militantisme. Un film pour petits et grands qui nous rappelle que notre planète est fragile et qu’il serait peut être temps d’arrêter les conneries…
Si les noms de Chris Renaud et des studios Illumination Entertainement ne sont pas encore inscrits en lettres d’or dans le monde de l’animation il n’en reste pas moins qu’ils n’en sont pas à leur coup d’essai puisqu’on leur doit déjà l’excellent Moi, Moche Et Méchant (à noter que le second volet est en chantier avec la même équipe aux commandes) ; Le Lorax confirme qu’ils maîtrisent leur sujet, nul doute qu’ils ne s’arrêteront pas en si bon chemin…
On termine sur une note cocorico tout en restant dans le registre comique avec Mince Alors ! de Charlotte de Turckheim.
Quand son mari (Grégory Fitoussi) lui offre une cure d’amincissement Nina (Lola Dewaere) ne sait comment interpréter ce cadeau. C’est sans conviction qu’elle se rend donc à Brides-Les-Bains où elle se liera d’amitié avec Sophie (Victoria Abril) et Emilie (Catherine Hosmalin), à leur contact elle prendra peu à peu confiance en elle et en ses capacités trop souvent ignorées par son mari. Mais ce n’est pas la seule remise en question qu’elle devra affronter au cours de cette cure…
Le film aborde la question du surpoids avec légèreté et sans vouloir faire passer son message à tout prix, pas question non plus de nous vendre un quelconque régime (ils sont au contraires l’objet de quelques répliques assassines) ; l’idée semble d’avantage d’inciter les gens à s’assumer sans complexe du moment qu’ils sont bien dans leur tête. D’où le trio aux physiques totalement différent, Victoria Abril sans une once de graisse en trop, Lola Dewaere et ses rondeurs et Catherine Hosmalin franchement obèse. On y croise aussi d’autres personnages plus ou moins en quête d’identité mais toujours dans la bonne humeur. Téléchargé sans conviction mais finalement je reconnais avoir passé un bon moment devant le PC/TV…
J’aimerais bien voir La route dont le bouquin m’avait pris aux tripes, j’adore Viggo Mortensen. J’ai vu Le prestige, j’en ai un assez bon souvenir d’ailleurs. J’étais tentée par Mince Alors !
Même si La Route est réussi le film est moins « fort » que le bouquin, mais le résultat reste bluffant.
Salut M’sieur Arsenik…
J’fais juste un passage, je reviendrai lire le reste plus tard 😉
Je n’ai vu moi aussi que Le Prestige et la Route dans ta liste… Le premier ne m’a pas laissé un grand souvenir : beaucoup d’esbroufe pour cacher l’indigence. Un peu comme un tour de prestidigitation pas vraiment réussi… En fait, je n’ai vraiment aimé que le Memento de Christopher Nolan, après ça baisse…
Pour la Route, j’ai été scotché par ce film d’une noirceur et d’une justesse que je n’avais pas trouvé depuis très longtemps dans un film… Depuis, le bouquin est dans ma PAL !! 😉
Le bouquin est encore plus glauque que le film. Un peu déroutant par son style mais ça reste une sacré claque littéraire.
Oui le style de La route peut être assez déstabilisant au début mais il fait une très forte impression.
Si tu n’as pas vu Memento, je te le conseille, il est excellent !
Memento est sur ma liste à voir histoire d’avoir fait le tour de la filmo de sieur Nolan (en attendant la sortie DVD du dernier Batman).
En ce moment je suis dans The Killing, une série policière danoise sur laquelle j’accroche bien.
Ah oui j’en ai entendu parler, ça passe sur Arte mais je n’ai jamais vraiment regardé. Niveau série, j’attends 666 Park Avenue qui doit arriver d’ici la fin du mois
Connais pas mais le titre me plait bien 🙂