[BOUQUINS] Margot Douaihy – Repentie

Lorsque l’école catholique Saint-Sébastien devient la cible d’un terrible incendie criminel, les Sœurs du Sang Sacré et leurs élèves sont plongés dans le chaos. Insatisfaite de la réponse des autorités, la sardonique et entêtée Sœur Holiday est déterminée à démasquer elle-même le coupable et à ramener la paix dans ce sanctuaire où elle a trouvé refuge lorsqu’elle n’avait nulle part où aller.

Elle est plus fidèle que la plupart, mais Sœur Holiday n’est pas une sainte. Pour reconstituer les indices de ce mystère aux enjeux majeurs, elle devra d’abord affronter les péchés de son passé mouvementé.

Son enquête la mènera sur un chemin sinueux de suspicion et de secrets dans la chaleur moite et oppressante de la Nouvelle-Orléans.

Parce que le côté bonne sœur atypique me faisait fortement penser au personnage de Sœur Marie-Thérèse des Batignolles créé par Maëster pour Fluide Glacial. J’espérais bien retrouver ce côté irrévérencieux et un tantinet provoc dans le présent roman.

Margot Douaihy vous invite à faire connaissance avec une presque bonne sœur (elle n’a pas encore prononcé ses vœux définitifs) pas comme les autres. Sœur Holiday est ouvertement lesbienne, couverte de tatouage, adepte de musique punk rock et elle fume comme un pompier… Désormais en quête de rédemption elle enseigne la musique au sein de l’institut catholique de Saint-Sébastien en attendant d’entrer dans les ordres.

En attaquant ce roman je m’attendais à retrouver une bonne sœur à l’image de Sœur Marie-Thérèse de Maëster et le ton irrévérencieux et un tantinet provoc indissociable du personnage. Si Sœur Holiday dénote parmi ses pairs, il n’en reste pas moins qu’elle est profondément croyante et sa foi semble inébranlable. Trop à mon goût ! Toutes ces bondieuseries pour grenouilles de bénitier ont été parfois à la limite du digeste pour l’athée viscéral que je suis… une génuflexion ou une prière de plus et je rejouais la scène du vomi de L’Exorciste.

Ce petit malentendu spirituel mis à part j’ai pris plaisir à suivre le parcours de Sœur Holiday, j’avais surtout hâte de découvrir comment elle en était venue à souhaiter intégrer les ordres. Force est de reconnaître que son parcours n’a pas toujours été une promenade de santé, mais aussi qu’elle a une grande part de responsabilité dans le drame qui sera à l’origine de sa soudaine vocation religieuse.

Quand on ose s’attaquer à l’institut qui lui a offert une seconde chance, Sœur Holiday voit rouge. Elle a la ferme intention de démasquer l’incendiaire / criminel. D’autant que rapidement un second incendie et une seconde victime frappe Saint-Sébastien. Mais voilà ne s’improvise pas détective qui veut, notre Sherlock Nonne va commettre des erreurs d’appréciation au fil de son enquête. En cela l’auteure marque un point, que sa nonne devienne détective hors pair en un claquement de doigt aurait clairement manqué de crédibilité.

Les personnages secondaires ne sont pas de simples faire-valoir, Margot Douaihy apporte beaucoup de soin à dresser leur profil et leur personnalité. À ce titre j’ai particulièrement apprécié le personnage de l’enquêtrice Riveaux, on devine rapidement qu’elle aussi traîne ses casseroles et ses zones d’ombre.

C’est d’ailleurs elle qui donne une possible piste pour les prochaines apparitions de Sœur Holiday. Rendez-vous auquel je répondrai présent avec plaisir… en espérant toutefois un peu moins de bondieuseries à deux balles.

Je vous laisse découvrir les autres intervenants au cours de cette intrigue et vous forger votre propre opinion sur chacun d’entre eux. Forcément il y en aura qui attireront davantage d’empathie que d’autres mais ne perdez pas de vue que l’habit ne fait pas le moine (ou encore la bite ne fait pas le rabbin).

Si l’intrigue dans son ensemble ne devrait pas mettre les nerfs des lecteurs les plus aguerris à rude épreuve, l’auteure parvient toutefois à suffisamment brouiller les pistes pour vous faire douter et mettre à mal vos certitudes. Finalement on referme le bouquin en se disant que le job est fait, ce qui n’est déjà pas si mal.

Le choix d’une narration à la première personne renforce le sentiment d’immersion au cœur de l’intrigue, on perçoit les événements tels que Sœur Holiday les perçoit, tout en gardant notre propre jugement de lecteur.

Si j’ai mis un temps plus que considérable à terminer ce roman et à rédiger ma chronique, ce n’est nullement à cause du bouquin mais plutôt faute à un emploi du temps professionnel particulièrement chargé ces dernières semaines. En rentrant j’étais plus attié par un verre de Jack que par ma liseuse pour décompresser.

11 réflexions au sujet de « [BOUQUINS] Margot Douaihy – Repentie »

      1. La-tia-tia… 😆 Je me marre en entendant les imitations de Gerra dans ma tête 😆

        J’ai du mal à imaginer Johnny fidèle, moi…

  1. Merci pour ta chronique… j’adore ! J’espère que le rythme est un peu calmé… Elle me tente bien cette bonne soeur 😉

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