[BOUQUINS] Roy Braverman – Hunter

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R. Braverman - Hunter

Titre : Hunter
Auteur : Roy Braverman
Éditeur : Hugo
Parution : 2018
Origine : France
320 pages

De quoi ça cause ?

Hunter, condamné à mort pour les meurtres de cinq hommes et l’enlèvement de cinq femmes qui n’ont jamais été retrouvées, s’évade et retourne à Pilgrim’s Rest, là où ces crimes ont été commis douze ans plus tôt. Plus que jamais déterminé à prouver son innocence et à démasquer le(s) vrai(s) coupable(s).

Il n’est pas seul sur le chemin de Pilgrim’s Rest, Freeman, le père d’une victime disparue, le suit de près. Une fois qu’il lui aura mis la main dessus, il compte bien lui faire avouer où est sa fille et venger les victimes.

Sauf qu’à Pilgrim’s Rest rien ne se déroulera comme prévu…

Pourquoi lui plutôt qu’un autre ?

Parce que Roy Braverman est le nouveau pseudo de Ian Manook (Patrick Manoukian de son vrai nom), le sieur Manook m’ayant emballé avec sa trilogie mongole autour de Yeruldelgger, il me tardait de rejoindre le sieur Braverman et le mystérieux Hunter dans les Appalaches pour découvrir cette nouvelle série.

Ma chronique

Exit Ian Manook, exit Yeruldegger, exit les steppes mongoles et exit Albin Michel. Welcome Roy Braverman, welcome Hunter, welcome USA et welcome Hugo. Dans le genre nouveau départ, on peut difficilement faire plus radical.

Honnêtement si je n’avais pas su que Manook et Braverman étaient une seule et même personne jamais je n’aurai pu le deviner en lisant ce roman (sans sa préface dans laquelle l’auteur explique son choix). Le genre, le style, la construction, tout est tellement éloigné de ce que j’ai découvert avec la trilogie Yeruldelgger. On frôle la parfaite schizophrénie littéraire ! Et c’est un compliment, il faut un sacré talent pour réussir un pareil grand écart sans se vautrer.

Hunter est un concentré d’action et de testostérone, mais aussi et surtout un divertissement assumé (voire même revendiqué) par l’auteur. Ça castagne, ça flingue, ça étripe, ça baise aussi, et le tout dans la bonne humeur serais-je tenté de dire vu l’humour (parfois noir) omniprésent quasiment du début à la fin… Même dans les situations les plus désespérées ! Tout simplement jubilatoire !!!

J’ai ressenti le même plaisir quasiment jouissif qu’en suivant les folles aventures du Bourbon Kid, l’aspect fantastique en moins. Tous les excès sont permis et quand ça pourrait casser par manque de crédibilité, finalement ça passe au nom du second degré. J’ai pris un pied monstre à lire ce bouquin, la totale éclate !

Si je devais définir ce roman en un mot (autre que « jubilatoire » ou « jouissif »), je dirais « visuel ». Non seulement parce qu’on en prend plein les mirettes, mais surtout parce qu’au fil de la lecture on visualise littéralement l’intrigue en surimpression. C’est simple en refermant ce bouquin j’ai eu l’impression de sortir d’une séance de ciné… et d’y avoir vu un sacré bon film.

Des chapitres courts, une écriture au cordeau et un rythme imposé boosté à l’adrénaline, tout est fait pour que le lecteur n’ait pas une minute de répit. Ajoutez à cela une galerie de personnages mitonnée aux petits oignons (mais dont je ne vous parlerai pas) et vous avez entre les mains tous les ingrédients qui font un foutrement bon roman.

J’ai eu un mal de chien à lâcher le bouquin tant j’avais envie d’en savoir davantage, chapitre après chapitre.

Pilgrim’s Rest (le repos du pèlerin en français) ferait un joli nom pour une sympathique auberge, ou une paisible bourgade, mais que nenni ; l’origine du nom est nettement moins charmante :

« Vous savez d’où vient le nom Pilgrim’s Rest ? Rien à voir avec le repos d’une bande de pèlerins de passage. Une troupe de culs bénis chassés de France par des culs encore plus bénis qu’eux ont voulu évangéliser au passage les natifs du coin. Ils les ont tellement convaincus de leur supériorité chrétienne que leurs bons élèves les ont tués et ont bouffé leur cœur et leur foie pour s’approprier leur force d’âme. C’est vous dire où vous mettez les pieds ! »

Concrètement c’est un bled paumé au fin fond des Appalaches qui ne tient debout que par la bonne grâce de sa vingtaine d’habitants, des gars du cru, du redneck en puissance… Vous en voulez encore ? OK, placez le tout au coeur d’hiver avec la neige qui tombe dru et vous aurez une bonne idée du cadre.

Le moins que l’on puisse dire c’est que Roy Braverman ouvre le bal en beauté avec ce premier opus de sa nouvelle série. Inutile de préciser que je suis partant pour la suite, plutôt deux fois qu’une !

PS : j’ai pris un sacré coup de jeune en redécouvrant la musique des CCR (Creedence Clearwater Revival).

MON VERDICT
Coup double