[BOUQUINS] Henri Loevenbruck – Le Syndrome Copernic

H. Loevenbruck - Le syndrome CopernicComme annoncé je retrouve donc avec plaisir Henri Loevenbruck pour découvrir son thriller Le Syndrome Copernic. Un titre à lire dans le cadre d’un Book Club même si je suis légèrement en retard sur ce coup.
Vigo Ravel est schizophrène et amnésique. Du moins c’est ce qu’il pensait jusqu’à ce que les voix dans la tête ne lui sauvent la vie en le poussant à quitter une tour du quartier de la Défense juste avant qu’elle ne soit détruite par un attentat terroriste. Dès lors Vigo se met à douter, d’autant que les événements étranges se multiplient autour de lui… à moins que tout cela n’existe que dans sa tête.
Le moins que l’on puisse dire c’est que l’auteur nous propose un thriller hors normes, certes il respecte les règles du genre mais il n’hésite pas à les modeler afin qu’elles collent à son intrigue. Intrigue que l’on vit à la première personne à travers le regard et les perceptions de Vigo Ravel… le moins que l’on puisse dire c’est que le voyage ne sera pas du tout repos ! Parfois les pensées de Vigo tendent à partir en vrille, non seulement il a fumé la moquette mais il a aussi bouffé le seau de colle qui va avec… Et pourtant difficile pour autant d’affirmer que Vigo clapote du couvercle.
Henri Loevenbruck nous plonge en totale immersion dans son personnage. Une fois de plus son talent de conteur fait le reste, au fil des pages on devient Vigo, on pense comme Vigo : « Je doutais tellement de moi, et autrui me faisait si peur !« . Le doute. Tel est le maître mot qui pourrait définir les perceptions de Vigo, il doute de lui, il doute des autres, il doute de la réalités de certaines situations, de certains faits… Bref sa vie est un sempiternel questionnement.
Heureusement il ne sera pas tout seul dans sa quête de la vérité (à moins qu’il ne s’agisse, une fois de plus, d’un délire schizo-paranoïde). Je n’en dirai pas plus quant aux alliés qui croiseront son chemin, autant laisser intacte la surprise et la découverte.
L’intrigue compte un soupçon de fantastique (et encore, difficile d’en être absolument sûr) mais reste résolument orientée thriller, le prologue nous met d’office l’eau à la bouche… et on n’en finit plus de baver (la fusillade dans les sous-sols est stressante à souhait). Comme Vigo nous ne manquerons pas de nous poser des questions au fil des 88 chapitres (un chiffre qui ne doit rien au hasard).
Vous l’aurez sans doute compris l’auteur ne mise pas tout sur l’action et le rythme, la psychologie des personnages est primordiale… Avec un héros schizo (ou pas) ça semble inévitable. Et sur ce terrain aussi il maîtrise totalement son sujet.
Pour faire simple j’ai de nouveau été bluffé par le talent de conteur de Henri Loevenbruck même si le bouquin ne m’a pas pris aux tripes comme Nous Rêvions Juste De Liberté. Je le place tout de même dans le haut de gamme de la catégorie thriller.
Mon idée première était de laisser Henri Loevenbruck en stand-by en attendant la seconde saison de Sérum, annoncée pour le début 2016, mais le hasard a voulu que je tombe sur la quatrième de couv’ de son premier thriller, Le Testament Des Siècles, qui figure aussi dans mon Stock à Lire Numérique. Le personnage principal est Damien Louvel que l’on croise dans Le Syndrome Copernic, comme il y est vaguement fait mention d’un passé trouble et douloureux, il n’en fallait pas moins pour titiller ma curiosité ; il est donc plus que probable que je retrouve Henri Loevenbruck plus tôt que prévu…

MON VERDICT
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[BOUQUINS] Henri Loevenbruck – Nous Rêvions Juste De Liberté

H. Loevenbruck - Nous rêvions juste de libertéA force de lire ou entendre des critiques toutes plus enthousiastes les unes que les autres sur ce bouquin j’ai donc décidé de changer mon programme de lectures pour le propulser en pole position de mon Stock à Lire Numérique. A mon tour de vous livrer mes impressions sur le roman Nous Rêvions Juste De Liberté, dernier titre en date de Henri Loevenbruck.
Quand Hugo, un adolescent difficile, se retrouve scolarisé au collége privé catholique de Providence il ose à peine imaginer le calvaire que ça va être pour lui de se retrouver au milieu de ces gosses de riches pourris gâtés. Et pourtant c’est là qu’il va croiser les chemins de Freddy, Oscar et Alex, des ado comme lui, des mauvais garçons déracinés, commencera alors une longue et indéfectible amitié…
Henri Loevenbruck fait partie de ses auteurs qui forcent l’admiration, le gars parvient à donner corps et vie à ses récits, quel que soit le genre abordé (fantasy, thriller, roman historique…). Je n’ai aucune hésitation à affirmer que ce mec à une plume en or. Et ce n’est pas ce roman qui me fera mentir, au contraire il ne fait que renforcer mon admiration pour ce formidable talent de conteur.
Cette fois l’auteur se met dans la peau de Hugo pour nous conter son parcours, avec ses mots à lui ; rassurez-vous même si c’est plus parlé que littéraire ce n’est pas non plus du charabia à la sauce djeun’s qui veut se la jouer racaille. On a vraiment l’impression d’être en face du narrateur, de l’écouter sans oser l’interrompre. Bravo et merci Monsieur Loevenbruck !
Merci pour ce road trip exceptionnel en compagnie de Hugo et ses potes. Un long périple à moto à travers les USA, avec des rencontres (bonnes et mauvaises) et des choix (bons et mauvais) mais surtout riche en émotions en tout genre.
Merci pour cette ode à l’amitié et à la liberté. Merci aussi pour cette belle réflexion sur la Liberté ; qu’est-ce être libre ? Faire tout et n’importe quoi au mépris de tout et de tous ? Pour moi on est davantage dans le registre de l’anarchie là, le concept est sympa aussi mais il a ses limites. Croquer la vie à pleines dents en essayant de faire le moins de tort possible aux autres ? Ca me semble pas mal comme définition, on a jamais dit que c’était facile d’être libre…
Il est temps pour moi de répondre à la question que tout le monde (personne serait sans doute plus réaliste) se pose : est-ce que j’ai versé une larmiche en lisant ce bouquin ? J’aurai pu répondre non car j’ai tenu bon mais l’épilogue m’a achevé !
Les motos et les bikers te laissent de marbre ? Tu kiffes pas les bandes de jeunes ? Moi non plus, mais ça ne m’a nullement empêché d’adorer ce bouquin. Si je n’avais pas déjà publié mon Top 10 il y a fort parier qu’il en aurait fait partie.
Pour la petite histoire ces fameux 1% existent bel et bien et désignent en effet ces gangs de motards considérés comme des organisations criminelles ; les plus célèbres représentants sont les éternels rivaux Hells Angels et Bandidos. Pas vraiment des enfants de choeur !
Le hasard a voulu que je prévoyais de lire Le Syndrome Copernic du même auteur dans le cadre d’un book club, c’est partie remise ; ce ne sera pas ma prochaine lecture mais la suivante.

Morceaux choisis… Et c’est pas évident de choisir tant il y a de belles réflexions dans ce roman.

Plus le temps passe, plus j’ai l’impression de voir nos libertés s’abîmer, comme un buisson auquel on fait rien que de couper les branches, « pour son bien ». J’ai le sentiment que, chaque jour, une nouvelle loi sort du chapeau d’un magicien drôlement sadique pour réglementer encore un peu plus nos toutes petites vies et mettre des sens interdits partout sur nos chemins.

On peut être libres à plusieurs, j’ai dit. Moi, j’ai connu des solitudes qui ressemblaient vachement à des prisons.

(…) je pensais que la vie serait plus jamais la même, que je laisserais plus jamais passer une seule minute sans déguster la liberté, que plus jamais je laisserais rien ni personne m’emmerder, que plus jamais je ferais partie des 99 % de moutons.

La liberté, il y en a partout. Il faut juste avoir le courage de la prendre.

Dans la vie, je crois qu’il vaut mieux montrer ses vrais défauts que ses fausses qualités. Vaut mieux surprendre que décevoir.

Un jour, comme ça, pour me moquer un peu, j’ai dit à la Fouine qu’il avait quand même vachement changé d’avis sur la cocaïne et tous ses beaux discours, avec le temps, et alors il m’a répondu que c’était drôlement plus intelligent d’en vendre que d’en prendre, ce qui n’était pas loin d’être vrai.

Merci aussi à ces anciens « amis » devenus de bons gros patrons bien tristes, qui m’ont appris la saveur amère de la désillusion et de la trahison.

MON VERDICT
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[BOUQUINS] Henri Loevenbruck & Fabrice Mazza – Sérum : Saison 1

H. Loevenbruck & F. Mazza - Sérum S1Ca fait un moment que les six épisodes de la première saison de Sérum, roman-feuilleton/série TV signé Henri Loevenbruck et Fabrice Mazza, squattent mon Stock à Lire Numérique. Il aura fallu profiter d’une escapade à France Loisirs pour que je m’offre l’intégrale de la saison 1 en en seul volume, et que je me lance dans sa lecture.
Le détective Lola Gallagher enquête sur une tentative de meurtre mais la victime est totalement amnésique suite aux blessures reçues. Lola va alors faire appel aux services du Dr Arthur Draken, un psychologue et hypnothérapeute qui a mis au point un plan de traitement très personnel et non approuvé par la profession, toutefois il garantit à Lola d’obtenir des résultats grâce à son fameux sérum…
Les auteurs ont fait le pari de proposer un feuilleton numérique diffusé au rythme d’un épisode par mois sur une période de six mois par saison (l’ensemble devant compter six saisons). Au niveau de l’écriture le challenge est largement remporté, c’est rythmé à souhait, plein der rebondissements et autres cliffhangers ; on se croirait devant un épisode de 24 Heures Chrono.
L’intrigue se densifie au fil des pages et avec l’apparition de nouveaux personnages, la banale tentative d’assassinat cachant un commplot d’envergure international. On n’en finit pas de se demander quelle est la finalité du fameux complot et surtout qui en est à l’origine. Franchement je ne regrette pas d’avoir attendu l’intégrale de cette première saison avant de m’y plonger, ça évite la frustration liée à l’attente.
Histoire de renforcer la ressemblance avec une série TV les auteurs vous invitent à écouter la bande son du roman (composée par Henri Loevenbruck), il suffit de scanner un flashcode via son smartphone ou sa tablette pour être redirigé vers le morceau concerné. Vous pouvez aussi écouter la bande son et partager d’autres interactivités en vous connectant au site Serum Online. Dommage toutefois d’avoir fait le choix d’un site en flash sachant que ce support n’est plus compatible avec les tablettes Androïd.
Les personnages sont suffisamment soignés pour être crédibles et offrir au lecteur des personnalités diverses. Qu’il s’agisse de Lola, excellente détective quoique un peu tête brûlée ou de Draken, le psy cynique qui n’hésite pas à franchir la ligne blanche pour faire avancer les choses. Les personnages plus secondaires sont nombreux mais tout aussi bien travaillés (je pense notamment à Philip Detroit, le collègue fouineur, et accessoirement amant, de Lola mais aussi à Sam Loomis, un agent du FBI pour le moins atypique). Bref je ne vous ferai pas le tour du casting, il y a un paquet de monde et tous mérite le détour.
Henri Loevenbruck a commencé par la fantasy jeunesse (avec La Moïra et Gallica) avant de se lancer dans le thriller (j’ai été bluffé par L’Apothicaire et la trilogie Arie Mackenzie squatte mon Stock à Lire Numérique depuis un bail). Fabrice Mazza quant à lui est tombé dans la marmite des énigmes quand il était petit, depuis il propose à ses lecteurs de se triturer les méninges pour résoudre des énigmes en tout genre (Le Grand Livre Des Enigmes ou encore Pas De Panique C’Est Logique).
Vous vous demandez peut être si toutes les questions que vous serez amenés à vous poser trouveront leur réponse dans cette première saison ; sur ce point je veux bien lever le voile vu que la réponse s’impose d’elle même : c’est NON (sinon quel intérêt de prévoir cinq saisons de plus ?) ; au contraire vous refermez le bouquin avec encore plus de questions ! Par contre là où le bât blesse c’est que depuis novembre 2012, date de sortie du dernier épisode de la première saison, c’est le silence radio absolu. Ca peut refroidir les futurs lecteurs, moi même si je m’étais penché sur la question avant de me lancer j’aurai sans doute été moins enthousiaste.