AU MENU DU JOUR
Titre : Demain Disparue
Auteur : David Coulon
Éditeur : Fayard
Parution : 2024
Origine : France
272 pages
De quoi ça cause ?
Pourquoi Lif et Romuald ont-ils accepté cette invitation à dîner ?
Leur couple bat de l’aile, le village dans lequel ils doivent aller est complètement isolé et une effroyable tempête menace.
Mais une promesse est une promesse, il faut sauver les apparences.
Cependant, à peine arrivés, les événements étranges se succèdent : Qu’arrive-t-il à Marie, l’amie de toujours de Lif ? Elle ne la reconnaît plus. Qui sont ces deux adolescents également présents au dîner ? Et pour quelles raisons leurs amis ont tant insisté pour les voir ce soir ? Ce soir en particulier…
Très vite, Lif n’a plus qu’un seul objectif : fuir cette maison où la peur règne en maître.
D’autant qu’elle n’est pas seule, elle doit également protéger l’enfant qu’elle porte dans son ventre.
Pourquoi lui plutôt qu’un autre ?
Parce que David Coulon m’avait agréablement surpris et déconcerté avec son roman Trouble Passager.
Force est de reconnaître que le pitch du présent roman avait tout pour titiller ma curiosité.
Ma Chronique
Je remercie les éditions Fayard et la plateforme Net Galley pour leur confiance renouvelée.
Si le bouquin commence de façon assez classique (un couple en instance de séparation accepte une invitation à diner chez des amis qui habite un village tranquille), David Coulon donne rapidement à son récit une tournure pour le moins inattendue.
Dès les premières pages l’auteur parvient à imposer une ambiance oppressante alors que le cœur de l’intrigue n’est pas encore réellement enclenché, par sa narration même des événements anodins deviennent de potentielles sources d’angoisse. Les choses iront crescendo jusqu’à devenir franchement anxiogène une fois que David Coulon aura entraîné Lif dans les méandres de son scénario machiavélique.
Bien qu’il soit question de dérèglement climatique dans ce roman, je ne le qualifierai pas pour autant d’engagé… pour le bien de la cause écologiste. En effet l’auteur fait des défenseurs de la planète de véritables psychopathes qui défendent un écoterrorisme extrême et destructeur.
En toute franchise je dois avouer que David Coulon m’a scotché avec ce roman, je ne m’attendais pas du tout à ce que le récit prenne une telle tournure. Le bougre sait y faire pour jouer avec les nerfs et les certitudes de ses lecteurs – ce qui implique de malmener ses personnages – mais aussi et surtout pour rendre son roman totalement addictif. On est sur le fil du rasoir quasiment de la première à la dernière page… et on en redemande.
Le récit est certes porté par le personnage de Lif, mais ce sont Joris, Ludmilla et leurs pairs qui rendent le roman franchement anxiogène. Un pari aussi osé que casse-gueule que de miser sur des adolescents comme vecteurs du cauchemar qui attend Lif. David Coulon relève haut la main le défi.
Si je devais chercher le petit bémol (genre caillou dans la chaussure du marathonien) du roman, je signalerais quelques redondances qui deviennent parfois pénibles quand elles ne sont pas franchement inutiles (franchement, on s’en bat les couilles de la façon dont il faut prononcer Roro).
Certains pointeront sans doute du doigt l’invraisemblance du scénario imaginé par l’auteur, pour ma part j’ai envie de dire que cela fait partie de la magie de la fiction : accepter l’improbable et finir par y croire. Là encore je tire mon chapeau à l’auteur… même si certains passages sont peut-être un tantinet too much.
Un sans-faute absolu jusqu’à la dernière partie du récit, celle qui doit essayer d’expliquer l’inexplicable. On avait déjà plus ou moins compris le pourquoi du comment des motivations de Joris et Ludmilla, ceux-ci n’étant pas avares d’explications. Le problème tient surtout dans la chute soudaine de tension, alors que l’on était tenu hors d’haleine – à la limite même de l’asphyxie –, l’appel d’air est un peu trop brutal.
Demain Disparue est incontestablement un roman qui ne rentre pas dans une case prédéfinie, au vu de la dimension humaine omniprésente on pourrait parler de thriller psychologique, mais difficile toutefois de laisser de côté l’aspect anticipation, voire post-apocalyptique. Pour ma part je me contenterai de dire que c’est un roman audacieux maîtrisé de bout en bout, l’auteur nous mène à la baguette et on le suit presque malgré nous quitte à être parfois quelque peu déstabilisé et souvent fortement bousculé.
MON VERDICT
Là, tu me tentes bien, avec 4 bouteilles !
Surprenant comme lecture
Alors, pourquoi pas ? 🙂