[BOUQUINS] Freeric Huginn – Spirale Interdite

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F. Huginn - Spirale Interdite

Titre : Spirale Interdite
Auteur : Freeric Huginn
Éditeur : Auto-édition
Parution : 2020
Origine : France
202 pages

De quoi ça cause ?

À la fin de son service au sein de la Légion et après une courte période d’activité au sein d’un abattoir, Steve ne voit aucune voie se profiler quant à son avenir.

C’est alors qu’il rencontre Lucie, une adolescente en passe de se suicider en se jetant du haut d’un pont. Le coup de foudre est immédiat, mais Lucie ne supporte plus vivre sous le joug d’un beau-père qui abuse d’elle.

Qu’à cela ne tienne, il suffit de se débarrasser du beau-père pervers. Une exécution qui va entraîner les deux « amants justiciers » dans une spirale meurtrière dont ils sont loin d’imaginer les sombres imbrications…

Pourquoi lui plutôt qu’un autre ?

Parce que Freeric Huginn, via son compte Facebook, cherchait des volontaires pour leur envoyer en SP son dernier roman. Le pitch peu dissert et ténébreux à souhait ayant titillé ma curiosité j’ai postulé.

Ma Chronique

Je remercie chaleureusement Freeric Huginn pour l’envoi de son roman et l’occasion de le découvrir en avant-première (sortie annoncée pour le 8 avril).

Vous le savez peut-être (ou pas), j’aime mettre en avant les romans auto-édités, surtout quand ceux-ci bénéficient d’une finition quasi-professionnelle (ce qui est le cas ici). Les journées ne faisant que 24 heures, les obligations du quotidien et le calendrier des sorties littéraires font que j’ai moins de temps que je ne le voudrais à consacrer à l’auto-édition.

En suivant le périple meurtrier de Steve et Lucie, je n’ai pu m’empêcher de faire le rapprochement avec un autre couple de célèbres amants criminels : Bonnie Parker & Clyde Barrow. Quitte à prendre certaines libertés avec la réalité des faits, je pense instinctivement au film d’Arthur Penn (avec Warren Beatty et Faye Dunaway dans les rôles-titres) ou encore à la chanson de Gainsbourg qu’il interprète en duo avec Brigitte Bardot. Bref une version édulcorée et idéalisée du couple maudit.

N’allez toutefois pas imaginer que je cautionne l’auto-justice en tant substitut aux lacunes du système judiciaire. Il n’en reste pas moins que, comme le disait fort justement Jean de la Fontaine (et plus tard Michel Sardou) : « Selon que vous serez puissant ou misérable Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir. » J’aimerai croire que ce n’est plus vrai de nos jours, mais je n’évolue pas au pays des Bisounours.

Je ne vous cacherai toutefois pas que quand Steve et Lucie dézinguent du pédophile j’ai du mal à avoir une quelconque forme de pitié pour leurs victimes. Quant aux ordures qui tabassent leurs femmes ou leurs animaux, s’ils m’inspirent le plus profond des mépris, et parfois me donnent des envies de meurtres, je reconnais volontiers que cette solution serait sans doute un tantinet disproportionnée (ce qui n’enlève rien à son efficacité et empêche toute récidive).

Mais je m’égare et digresse, car tel n’est point le propos de Freeric Huginn. Vous connaissez le refrain, que l’auteur rappelle en préambule à son roman : « Les opinions exprimées par les personnages de ce roman leur appartiennent, elles ne reflètent en rien celles de l’auteur. » Je tiens d’ailleurs à confirmer qu’à aucun moment le bouquin ne prend la forme d’un pamphlet contre le système (hormis dans l’esprit de ses personnages) ou d’un plaidoyer favorable à l’auto-justice (idem).

Tout ça pour dire que sans aller jusqu’à approuver leurs actes, j’ai trouvé que les personnages de Steve et Lucie étaient attachants. Au-delà de leurs crimes, l’auteur nous les dépeint avec beaucoup d’humanité… même s’ils n’ont plus vraiment foi en l’humain.

À l’inverse le personnage de Franck Leboeuf, ex-flic qui reprend, officieusement, du service pour traquer nos « amants justiciers », passe de prime abord pour un con fini (il n’a même pas l’excuse d’être confiné) au vu des idées qu’il exprime. Il ne faut pas se limiter à la surface visible de l’iceberg, en l’occurrence à l’image qu’il renvoie (ce qui est aussi vrai dans la vraie vie, l’image que tu donnes de toi n’est pas forcément le reflet de ta personnalité réelle mais une image volontairement biaisée par un miroir déformant, voire une armure pour te protéger des autres).

L’intrigue imaginée par Freeric Huginn est à l’image de ses personnages, vous n’allez pas simplement embarquer pour un road trip sanglant, les choses vont se densifier et se complexifier au fur et à mesure que les rouages de son implacable mécanique se révéleront.

Le roman fait un peu d’office d’OLNI (Objet Littéraire Non Identifié), tout comme son auteur il ne se laissera pas facilement enfermer dans une catégorie trop normée ou formatée, comme aurait pu dire l’autre : « Vous n’aurez pas leur liberté de penser ! » (Florent, si tu me lis…).

J’ai passé un très agréable moment en compagnie de ce bouquin, dévoré le temps d’un week-end (c’est rare que je m’accorde le temps de lire le week-end, mais là je n’ai pas pu décrocher).

MON VERDICT

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