[BOUQUINS] Adeline Dieudonné – La Vraie Vie

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A. Dieudonné - La vraie vie
Titre : La Vraie Vie
Auteur : Adeline Dieudonné
Éditeur : L’Iconoclaste
Parution : 2018
Origine : Belgique
265 pages

De quoi ça cause ?

Une adolescente (la narratrice) et son petit frère, Gilles, vivent une vie insouciante entre une mère qui semble avoir renoncé à tout et un père colérique et violent.

La vie des enfants va basculer suite à un tragique accident. Profondément marqué, Gilles se renferme sur lui même, renonçant ainsi à l’innocence et l’insouciance de l’enfance. Sa sœur va remuer ciel et terre pour sortir son petit frère des ténèbres dans lesquels il semble s’enfoncer chaque jour davantage…

Pourquoi lui plutôt qu’un autre ?

Parce qu’il fait partie de ces titres injustement oubliés de la rentrée littéraire 2018 que je m’étais promis de lire… Dans les semaines à venir, il va y en avoir d’autres dans la même situation.

Ma Chronique

Au départ c’est la couv’ qui m’a attiré, non qu’elle soit particulièrement belle (ni particulièrement moche) ; elle m’a intrigué plus qu’autre chose. Il ne faut pas grand-chose pour déclencher l’envie d’ouvrir un bouquin…

Mais un visuel alléchant ne fait tout… Malgré les réactions quasi unanimement enthousiastes sur le web (Babelio et blog litt’), j’ai maintes fois remisé ce bouquin dans mon Stock à Lire Numérique avant d’en choisir un autre. Pourquoi donc me demanderez-vous (à moins que vous ne vous foutiez comme de l’an mil de ce que je vous raconte) ? Disons que le pitch ne m’attirait pas outre mesure et que j’ai tendance à me méfier des trucs qui font l’unanimité (en bien comme en mal) ; grosso modo je craignais un bouquin très bien écrit, mais dans lequel il ne se passe pas grand-chose…

Monumentale erreur comme dirait l’autre ; je vous parle d’un temps, que les moins de 20 ans, ne peuvent pas connaître… cherchez pas, Aznavour n’a jamais chanté Monumentale erreur ! C’est la réplique favorite de Jack Slater, incarné par Arnold Schwarzenegger, dans le film Last Action Hero (John McTiernan – 1993).

Mais revenons à nos moutonsse (référence cette fois à la pièce Topaze de Marcel Pagnol) et cessons sur le champ ces futiles digressions…

Les premières pages nous décrivent en effet le quotidien des enfants, une vie d’enfants dans un monde d’enfants, une vie normale quoi (pas facile à instaurer quand on doit subir des parents tels que les leurs). Et v’là t’y pas qu’un jour comme un autre, le frère et la sœur sont témoins d’un accident bête, tragique, explosif, sanglant… Réfléchissez bien la prochaine que vous commanderez une glace, un geste innocent et banal peut être lourd de conséquences ! J’dis ça, j’dis rien ; mais quand même…

Le pivot du roman est cette famille pas vraiment comme les autres (heureusement), deux enfants quasiment livrés à eux-mêmes ; entre une mère qui vit et subit dans son monde à elle sans jamais protester (une amibe comme se plait à la décrire la jeune narratrice), et un père froid, autoritaire, colérique et violent (et accessoirement chasseur/tueur et collectionneur de trophées de chasse).

Ah ce père… Comme j’ai adoré le détester, de la première à la dernière page du roman, ça a été littéralement viscéral, à chacune de ses apparitions j’ai eu des envies de meurtre ! Et de préférence avec une mise à mort lente et douloureuse ! Une pourriture abjecte et amorale, un pur concentré de jus de merde, avec la pulpe !

Pas vraiment de haine contre la mère, plutôt une colère sourde à l’encontre de ses renonciations et de sa résignation ; une méchante envie de la secouer et de lui gueuler de se sortir les doigts du cul !

J’avoue sans honte que parfois j’ai aussi eu envie de botter le cul du frangin. J’y peux rien, mais quand on touche aux animaux mes instincts les plus primaires remontent à la surface ; présentement le coup de pied au cul serait plutôt une entrée à la matière, juste avant de lui raclée qu’il ne sera pas prêt d’oublier.

Et puis il y a la fille ; qui ne s’appelle pas Frida, n’en déplaise à Jacques Brel… d’ailleurs on ne sait pas comment elle s’appelle et on s’en fout. Une gamine obligée de grandir trop vite pour survivre dans cette famille, une gamine qui ne renoncera jamais à sauver son frère. Une véritable force de la nature et un rayon de soleil au milieu des ténèbres et du désespoir. Et il lui en faudra de la volonté et de la force pour surmonter les nombreux obstacles qui se dresseront sur son chemin.

Bin oui, on en prend plein la gueule avec ce bouquin ! La faute à une narration parfaitement maîtrisée qui saura vibrer les bonnes cordes émotionnelles chez le lecteur et le prendra même parfois aux tripes. Je ne m’attendais pas à un tel tourbillon d’émotions, quelle claque !

Pour un premier roman, on ne peut que s’incliner devant le talent d’Adeline Dieudonné. Impossible de rester indifférent face à ce bouquin, impossible de ne pas craquer pour cette jeune narratrice ! Décidément cette jeune auteure belge vous laissera sur le cul, un sourire béat aux lèvres (oui je sais, on a l’air con dans cette position… mais c’est pour la bonne cause).

De là à qualifier cette lecture d’indispensable il n’y a qu’un pas… et je serai tenté de le faire. Vous avez des doutes ? Lisez-le et on en reparlera.

MON VERDICT
Coup double

5 réflexions au sujet de « [BOUQUINS] Adeline Dieudonné – La Vraie Vie »

    1. C’est d’autant plus percutant que je ne m’attendais pas du tout à ça. Contrairement par exemple à My Absolute Darling, où tu sais d’office que tu vas morfler…

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