[BOUQUINS] Raymond E. Feist – Le Roi Des Cendres

AU MENU DU JOUR

R.E. Feist - Le Roi Des Cendres

Titre : Le Roi Des Cendres
Série : La Légende Des Firemane – Tome 1
Auteur : Raymond E. Feist
Éditeur : Bragelonne
Parution : 2018
Origine : USA
480 pages

De quoi ça cause ?

Les royaumes de Garn étaient au nombre de cinq, jusqu’à ce que quatre d’entre eux, sous l’impulsion du roi Lodavico, souverain de Sandura, ne trahissent le cinquième. Le royaume d’Ithrace est alors pillé et la famille royale assassinée. Les traîtres l’ignorent encore, mais le dernier né du roi, un bébé à la tignasse flamboyante, a échappé au massacre.

Sur l’île de Coaltachin, le bastion de la très secrète et très affluente, Nation Invisible, Hatu et ses amis, Donte et Hava, s’entraînent sans répit en vue d’intégrer les Quelli Nascosti, les invisibles, les redoutables maîtres-espions de la Nation. Hatu, l’orphelin recueilli, éduqué et formé, par la Nation Invisible, qui a reçu comme stricte consigne de son maître de veiller à toujours teindre sa tignasse rousse.

À Oncon, paisible bourg situé sur les Terres du Pacte, le jeune Declan oeuvre à sa dernière tâche avant d’être promu maître forgeron par Edvalt, son tuteur et maître. Pour l’occasion Edvalt lui révèlera une technique connue de peu de forgeron et maîtrisée par une petite poignée d’entre eux ; un secret permettant d’obtenir un acier de grande qualité et de forger des armes uniques.

Pourquoi lui plutôt qu’un autre ?

Parce que ça faisait un moment que je voulais découvrir l’univers fantasy de Raymond E. Feist, sans toutefois avoir le courage de me plonger dans son cycle Krondor (30 tomes… ça donne matière à réfléchir avant de se lancer).

En prime j’ai trouvé la couverture, façon aquarelle, très sympa.

Ma chronique

Ne connaissant le cycle de Krondor que de réputation (et quelle réputation !) c’est d’un oeil neutre que j’aborde ce roman de Raymond E. Feist, premier tome de la trilogie consacrée à La Légende Des Firemane.

Heureusement que je ne suis pas facilement influençable, sinon après avoir lu la critique assassine du roman sur elbakin.net, j’aurai pu être tenté de renoncer à ma lecture. Mais j’étais bien déterminé (et motivé) à me faire ma propre idée de la chose, il faudrait plus que ça pour me faire changer d’avis.

Le Roi Des Cendres remplit parfaitement son rôle de tome d’ouverture sur un nouvel univers, il pose le décor, les personnages et le(s) contexte(s). On découvre un univers complexe riche d’un fort potentiel qui ne demande qu’à déployer ses ailes pour nous embarquer encore plus loin dans l’aventure.

L’intrigue du roman se déroule suivant deux axes distincts. D’une part l’on suit Hatu (orphelin que l’on sait être le dernier né des Firemane) au fil de ses missions pour le compte de la Nation Invisible. D’autre part l’auteur nous invite à suivre les premiers pas de Declan, récemment promu maître-forgeron qui va devoir, par la force des choses, installer sa propre forge.

Deux parcours initiatiques radicalement différents qui sont forcément appelés à se télescoper à un moment ou à un autre. Dans les premiers chapitres, l’on a un peu de mal à lier le sort de ces deux personnages ; on a beau comprendre assez vite que la rencontre sera fortuite (les deux étant appelés à se rendre, tôt ou tard, au même endroit), je ne doute pas que l’auteur nous réserve quelques surprises pour la suite.

J’ai bien aimé le soin apporté aux personnages, au fil des chapitres on les voit évoluer, que ce soit individuellement ou par leurs relations avec les autres. En effet, si Hatu et Declan sont les personnages principaux, les autres ne sont pas pour autant laissés sur le bas-côté. À commencer par leur entourage immédiat, mais aussi ceux appelés à jouer un rôle (pas toujours évident à définir à ce stade de la lecture) dans le déroulé de l’intrigue.

L’intrigue se tisse autour de dimensions politiques et religieuses (voire mystiques par certains aspects), ce qui implique son lot d’alliances, de complots et de trahisons. Certains éléments stratégiques se mettent en place dès ce premier tome, mais l’on en voit d’autres se tisser dans un avenir relativement proche.

Difficile d’imaginer un univers de fantasy sans créatures surnaturelles ni magie, si ces éléments se font plutôt discrets dans ce premier opus, on devine qu’ils sont appelés à jouer un rôle grandissant par la suite (au moins pour la magie).

J’admets volontiers que ce Roi Des Cendres ne révolutionnera pas le genre, il n’en reste pas moins que j’ai pris beaucoup de plaisir à découvrir le monde Garn, ses personnages et ses intrigues. Il me tarde de découvrir les prochains tomes…

Je terminerai toutefois par un petit bémol, certains éléments sont répétés, encore et encore, au fil des chapitres (par exemple la colère sourde d’Hatu ou encore le fonctionnement du Conseil de la Nation Invisible…) ; je n’irai pas jusqu’à dire que c’est pénible (à moins de souffrir d’Alzheimer chronique) mais on s’en passerait volontiers.

Comme vous avez pu le constater, je ne partage pas du tout la déception d’elbakin.net, je ne sais pas si c’est parce que je suis moins exigeant que leurs chroniqueurs ou si c’est parce que de leur côté, connaissant Feist sur le bout des doigts, ils espéraient mieux de ce « grand retour » ; le fait est que je les ai trouvé particulièrement sévères sur ce coup, et, pour tout dire un tantinet injustes. Ma foi, les goûts et les couleurs…

MON VERDICT