[BOUQUINS] Cara Hunter – Sous Nos Yeux

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C. Hunter - Sous nos yeux

Titre : Sous Nos Yeux
Auteur : Cara Hunter
Éditeur : Bragelonne
Parution : 2018
Origine : Angleterre
331 pages

De quoi ça cause ?

La petite Daisy Mason, 8 ans, disparaît alors que ses parents donnaient une grande fête à la maison.

Rapidement l’inspecteur Adam Fowley et son équipe, en charge de l’enquête, vont mettre à mal la version des parents Sharon et Barry. Et le frère ainé, Leo, quel lourd secret semble peser sur ses frêles épaules ?

Alors que la police pointe du doigt les incohérences de certains témoignages, les réseaux sociaux se déchaînent contre les parents. Et la petite Daisy demeure introuvable… Adam Fowley sait que le temps leur est compté s’ils veulent la retrouver vivante.

Pourquoi lui plutôt qu’un autre ?

Parce que les éditions Bragelonne, par l’intermédiaire du site Net Galley, ont eu la gentillesse de me faire parvenir un service de presse (SP) du roman afin que je le critique sur le site et sur mon blog.

Parce que ça fait un moment que j’accumule les thrillers de Bragelonne sans jamais trouver le temps de les lire. Il va falloir y remédier s’ils sont tous de cette trempe !

Ma chronique

Je remercie les éditions Bragelonne et le site NetGalley de m’avoir donné l’opportunité de découvrir ce roman via un SP. J’espère être à la hauteur de leur confiance tout en préservant mon libre arbitre en rédigeant une chronique totalement impartiale.

En matière de polar / thriller on peut faire plus original qu’une histoire de disparition d’enfant, certes, mais à en l’adage c’est bien « dans les vieux pots qu’on fait la meilleure soupe« . Il suffit d’y apporter sa touche personnelle pour donner à un nouveau goût à une saveur d’apparence classique. Et c’est justement ce que fait Cara Hunter à l’occasion de son premier roman.

La première originalité vient de la multiplication des styles narratifs. On passe d’un récit à la première personne quand on suit Adam Foley, à une narration à la troisième personne quand ce sont d’autres personnages qui sont mis en avant. Le tout entrecoupé d’extraits de divers médias (presse, radio, Facebook, Twitter…) et de flashbacks présentés dans un ordre antéchronologique (de plus récent au plus ancien). Sur le papier ça peut sembler un peu bordélique, mais je vous assure qu’à la lecture ça passe comme une lettre à la poste.

Pour rester dans l’originalité, l’auteure présente son récit sans le moindre chapitrage, en un bloc unique. Les différents blocs sont séparés par un couillard (non seulement ce mot existe, mais j’ajouterai qu’il n’a aucune connotation sexuelle déplacée) de trois astérisques (***). Là encore c’est un choix qui n’a en rien perturbé ma lecture, sauf quand je passais du PC à la liseuse et inversement, il me fallait un peu de temps pour retrouver la bonne page.

Rassurez-vous ce roman ne se distingue pas uniquement par son « architecture » atypique, son intrigue devrait vous tenir en alerte et jouer avec vos nerfs. Cara Hunter sait y faire pour brouiller les pistes, de nombreux rebondissements viendront remettre en perspective certaines vérités que vous teniez pour acquises et soulever de nouveaux questionnements. Vous n’avez pas fini de vous arracher les cheveux avant de découvrir le fin mot de l’histoire, mais est-ce vraiment le mot de la fin ? L’épilogue répondra à cette question… Et nul doute que ladite réponse laissera plus d’un lecteur sur le cul (moi le premier).

Une construction atypique, mais loin d’être bancale, une intrigue menée de main de maître, on flirte avec le sans fautes. Encore faut-il que les personnages soient à la hauteur. Et ils le sont !

A commencer par Adam Fowley, l’inspecteur en charge de l’enquête. Une enquête qui a pour lui une saveur toute particulière. En effet, il y a tout juste un an, le couple Fowley perdait leur fils unique. Autant dire qu’il se sent impliqué jusqu’au plus profond de son être et qu’il fera tout pour faire éclater la vérité.

Heureusement Fowley pourra compter sur le soutien sans faille de son équipe, l’auteure semble avoir mis un point d’honneur tout particulier à mettre en avant le côté humain de ses personnages tout autant que leur qualité de flic de terrain.

Et du côté obscur nous trouvons la famille Mason. Il ne faut gratter longtemps sous l’apparente respectabilité pour découvrir des zones d’ombre, et plus on gratte plus la crasse remonte à la surface. Difficile d’éprouver une once de sympathie pour Barry et Sharon Mason. Difficile aussi de cerner le personnage de Leo, le frère aîné. Il semble y avoir tellement de secrets de cette famille que tous feront, à un moment ou à un autre, figure de suspect, voire de coupable idéal. Pour tout vous dire (ou presque), même Daisy, du haut de ses 8 ans, n’est pas forcément une blanche colombe…

Je terminerai par les anonymes qui derrière leur compte Facebook ou Twitter commentent et jugent (souvent sans avancer le moindre argumentaire). Une façon intelligente de pointer du doigt les risques de dérives liés l’utilisation des réseaux sociaux…

Une belle découverte et une sacrée réussite pour un premier roman. C’est avec plaisir que je retrouverai Cara Hunter pour d’autres enquêtes d’Adam Fowley (un second roman est d’ores et déjà disponible en VO, nul doute que Bragelonne devrait nous proposer une traduction dans les mois à venir).

MON VERDICT

15 réflexions au sujet de « [BOUQUINS] Cara Hunter – Sous Nos Yeux »

  1. Merci pour ton avis, j’ai sensiblement le même, j’ai bien apprécié cette découverte et je suis curieuse de lire son deuxième roman! 🙂

  2. Bon, faudra que je m’accroche alors, lors de ma lecture 😆 Grâce à toi, j’irai au lit moins bête ce soir et je tâcherai de replacer « couillard » qui va sembler être une insulte à celui à qui je le dis…

    Pour les réseaux sociaux, faut pas avoir fait ENA pour se rendre compte de leur dangerosité, surtout dès que la meute part en chasse. Nous critiquons aussi des livres et nous sommes anonymes derrière nos pseudos… Même si nous faisons toujours en sorte que nos critiques destructrices soient étayées, justifiées, expliquées.

    Paraît que pour certaines journalistes, je suis une imbécile, puisque j’ai lu Thilliez (et toi encore pire, tu as lu Mussy et Lévo 😆 ) mais je m’en branle parce que je connais ma valeur. Qui a dit « pas grand-chose » ??? mdr

    1. Normal, « parce que ne vaux rien »… je peux pas faire valdinguer ma crinière dans les airs vu que je n’en pas mais l’intention y est 😀

      Même dans le cadre de mon partenariat avec NetGalley j’ai prévenu que mes critiques seraient toujours objectives… SP ou pas, si je n’aime pas je le dis. Mais bon je ne sollicite que des titres qui figurent dans ma wishlist et surtout j’essaye de ne pas en abuser.

      Je savais que le « couillard » te parlerait 🙂

      1. J’aurais préféré avoir le 10ème de la fortune de madame Bête En Cours plutôt que la crinière d’une de ses mannequins 😆

        Je tâche de rester droite dans mes bottes aussi et de dire si je n’ai pas aimé. Parfois, le roman n’est pas en cause, c’est moi qui passe à côté, mais quand il est mal écrit, mal scénarisé et toussa toussa, je me déchaîne ! 😀

      2. Mal écrit parfois tu sais pas s’il faut dézinguer l’auteur ou le traducteur… je ne suis pas assez à l’aise en anglais pour apprécier la forme d’un texte.
        Gardons notre liberté de se déchaîner.

        Je garde toujours à l’esprit les 10 commandements du lecteur écrits par Daniel Pennac, notamment le droit de ne pas aimer et le droit de sauter des pages.

      3. Sauf si livre en français…. même traduit, tu as parfois l’impression que le livre a été écrit par un gosse de 12 ans tant c’est gnangnan….

        Je garde aussi les 10 commandements à l’esprit !

      4. Mais je n’imagine plus un traducteur de maintenant traduire à la 6-4-2 comme avant au temps béni de la série noire ! Ils n’ont plus de consignes comme à l’époque ni de nombre de pages à respecter.

        Donc, si le texte est merdique, la traduction ne lui fera rien de plus, je pense…

      5. Les lecteurs deviennent aussi plus exigeant vis à vis des éditeurs… et on ne va pas s’en plaindre.

        Si la VO est merdique je doute que le traducteur puisse faire des miracle en effet.

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