[BOUQUINS] Olivier Norek – Surtensions

O. Norek - SurtensionsDepuis que j’ai acheté Surtensions, le dernier roman d’Olivier Norek et troisième enquête littéraire du Groupe Coste, j’ai le palpitant qui s’affole ; rarement j’aurai autant brûlé d’impatience et d’excitation dans l’attente de lire un bouquin, je crois que même Stephen King (excusez du peu Monsieur Norek) ne m’a jamais fait un tel effet.
Tandis que le Groupe Coste enquête sur un enlèvement avec demande de rançon ; un groupe de braqueurs met tout en oeuvre pour faire sortir, légalement, l’un des leurs, incarcéré au centre pénitentiaire de Marveil. Les deux affaires vont se télescoper et ne laisseront personne indemne…
Dès le prologue Olivier Norek nous colle une pression monstre :
La psy faisait nerveusement tournoyer son stylo entre ses doigts. Il était évident que l’homme en face d’elle l’intimidait.
– Vous savez au moins pourquoi vous êtes là ?
– Parce que j’ai tué deux personnes. Vous craignez que ça devienne une habitude ?
– Vous n’en avez tué qu’une. En légitime défense qui plus est. Pour le second cas…
Sec et impatient, l’homme ne la laissa pas terminer.
– Un membre de mon équipe est mort. C’est ma responsabilité. Ça revient au même.
Ceux qui connaissent la série auront compris sans l’ombre d’un doute que c’est Victor Coste qui s’adresse à un psy… les autres le découvriront quelques lignes plus tard. Donc à peine la première page lue on sait que Victor Coste va dézinguer un méchant mais aussi et surtout que le Groupe Coste va payer le prix fort dans cette enquête.
Et les choses se confirment au fur et à mesure que l’intrigue se déroule, le Groupe Coste va être malmené de toutes parts, l’équipe va devoir rester plus soudée que jamais pour traverser la tempête qui s’abat sur le SDPJ 93. Mais malheureusement ils ne pourront empêcher l’inévitable, et nous on reste sur le cul, une larmiche à l’oeil et le palpitant au bord de l’explosion !
On retrouve une intrigue ancrée dans la dure réalité du 9-3 et dans la dure réalité de la vie de flic dans ce merdier qui n’attend qu’une étincelle pour s’embraser. Plus encore que dans les deux précédents opus l’aspect humain est mis en avant. Et pas seulement au sein du Groupe Coste.
Ici pas de flics sauce série TV, pas de flics infaillibles, pas de solutions miracles, pas de réponse à tout… les enquêtes ne se résolvent pas qu’à grand renfort de fusillades, des flics profondément humains, avec leurs forces et leurs faiblesses, leurs doutes aussi… et leurs erreurs parfois.
La grande force d’Olivier Norek est de ne pas sombrer dans la facilité manichéenne, en face du Groupe Coste il n’y a pas que des méchants tout en noirceur, perversité et autres défauts rédhibitoires ; eux aussi sont empreints d’humanité. Parfois même les pires fils de pute ne se trouvent pas toujours là où on pense les trouver.
Au fil des pages Olivier Norek en profite pour pointer du doigts les travers de la société française. Qu’il s’agisse d’un système carcéral qui apporte plus de problèmes que de solutions : « Un centre pénitentiaire n’est efficace que s’il reconstitue une société carcérale juste, avait-il dit. Sans prédateurs, sans proies, dans une parfaite équité, sans privilèges ni passe-droits, sans nécessité de violence, sans jalousie de ce que l’autre pourrait avoir de plus ou de mieux. La force devenant inutile, il ne reste plus qu’à vivre ensemble, en bonne société. Malheureusement, il n’existe pas d’endroit plus dangereux, inégal et injuste que la prison. Et au lieu de ressortir équilibré ou cadré, les détenus en sortent plus violents, désabusés, perdus et agressifs, sans aucun projet de réinsertion. Plus venimeux en sorte. La prison comme une école du crime. » Ou des vicissitudes du système judiciaire : « Si un avocat découvre une preuve qui accuse son client, il n’a aucune obligation de la fournir aux policiers. Pour toute autre personne, ce serait de la complicité, mais pour eux, c’est le fameux droit à la défense. » Mais il faut faire avec les défauts et les failles du système, accepter que parfois une affaire considérée comme résolue ne le soit pas les conditions les plus justes pour les victimes… pour la Justice, en tant qu’entité et non en tant que système perverti.
De nouveau Olivier Norek nous file un magistral uppercut en pleine poire, on reste KO debout mais on en redemande, encore et encore. Inutile de préciser que dans ces conditions j’attends avec impatience son prochain roman ; les paris sont ouverts : retour du Groupe Coste ou nouveau départ ? Dans les deux cas je suis preneur, même si j’espère bien retrouver Victor Coste et son équipe de choc.

MON VERDICT
jd5Coup double

Aparté n° 1
Cerise sur le gâteau, dans ses remerciements l’auteur cite de nombreux blogs, ça m’a fait plaisir de me trouver ainsi nommé mais aussi d’y retrouver certains blog-potes et groupes FB que je fréquente.

Aparté n°2
Comme dans tout bon roman policier il faut bien un mystère à résoudre. J’invite tous les lecteurs de l’édition numérique (je ne sais pas de quoi il retourne avec l’édition papier) à se pencher sur l’énigme du chapitre 72. Si vous regardez bien la mise en page on passe du chapitre 71 au chapitre 73, et pourtant il ne semble manquer aucun morceau…

14 réflexions au sujet de « [BOUQUINS] Olivier Norek – Surtensions »

  1. Je viens de le finir aussi, ma chronique est prête, ce sera pour demain ! Dans les remerciements de fin de roman, j’ai vu ton nom ! 😛

    roman différent des deux premiers, j’ai aimé, sauf un truc et tu te doutes duquel je parle 😥

    1. Moi il y a deux trucs qui m’ont dérangé… ce qui ne me fait pas pour autant revenir sur ma note.
      En parler ici serait genre méga spoiler… donc à éviter 🙂

      1. Mince, je viens de vérifier et en effet, on passe du 71 au 73 ! Si pas de titres dans les chapitres, je ne regarde pas les numéros, il pourrait les mettre dans le désordre que je mettrais du temps avant de m’en rendre compte !

        Je t’ai envoyé un mail, avec quelques boites de conserves si jamais tu avais faim.

      2. Merci pour le cassoulet, je vais partager ça ce weekend.

        Si je me suis aperçu du chapitre manquant c’est parce je suis un maniaque. Je trouve toujours un truc à retoucher dans les bouquins, du coup j’ai Sigil ouvert en permanence.
        Et en contrôlant la table des matières j’ai vu que le chapitre 72 était inexistant… le pire fut l’angoisse de me dire qu’il me manquait un chapitre entier vers la fin de l’histoire ! heureusement c’est juste une bourde dans la numérotation.

      3. Ouf, tu t’es fait peur tout seul. Je ne suis pas aussi maniaque et je n’ai pas sigil à mes côtés pour remettre tout le brol en place. Tant que mes fichiers dans calibre sont bien taillés au cordeau, sam’suffit ! 😀

        Bon cassoulet, gaffe au vents violents…

      4. A force on devient de plus en plus exigeant niveau cordeau 🙂
        C’est rare que je fasse pas au moins une retouche sur les bouquins que je lis.

  2. Hé be! La comparaison avec le grand King va lui friser les poils au bel Olivier ! J’ai beaucoup aimé aussi même si je ne suis pas aussi fan que toi 🙂

  3. Ah j’ai vraiment vraiment très envie de le lire celui-là !!! par contre, je n’ai pas lu Territoires mais je pense que je peux lire celui-là sans ça non ?

    1. Perso je les prendrai dans l’ordre… d’autant que Territoires est peut être le meilleur de la trilogie.
      Et comme un personnage du Groupe Coste meurt dans Surtensions (ce n’est pas un spoil, c’est dit dans les premières lignes du roman… mais on ne sait pas de qui il s’agit)…

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