Une couv’ qui m’intriguait, un pitch qui m’a parlé… Et voilà comment Touch de Claire North (un des pseudos utilisés par Catherine Webb) s’est retrouvé d’abord dans mon Stock à Lire Numérique, puis en lecture et enfin en chronique ici.
Kepler est un fantôme, d’un simple contact physique il peut se transférer dans le corps des autres. Mais il ne prend que leur corps, ni leur personnalité, ni leurs souvenirs. Alors que l’on vient de lui tirer dessus, il se transfère dans le corps de son assassin tandis que son hôte précédent passe de vie à trépas. En fouillant dans les affaires de Nathan Coyle, son hôte bien malgré lui, il découvre qu’une organisation, Aquarius, s’est donnée pour mission d’éliminer les fantômes. Kepler est déterminé à contrecarrer leur plan tout en faisant comprendre à Nathan Coyle qu’il a été trompé par les siens. Les dossiers d’Aquarius sont un tissu de mensonges…
Bien que la couv’ mentionne Thriller, la notion même de fantôme fait davantage pencher la balance vers le fantastique et la science-fiction. Mais il est vrai que le rythme du récit s’apparente clairement à celui d’un thriller, l’intrigue est menée tambour battant, riche en surprises et rebondissements, autour d’un thème pour le moins original.
Le personnage de Kepler est particulièrement soigné, on vit l’intrigue à la première personne, à travers son regard mais aussi à travers les différents hôtes qu’il utilisera pour arriver à ses fins. De même on assiste à l’évolution de la relation entre Kepler et Coyle, que ce soit lorsqu’il endosse sa peau, ou qu’il échange avec lui via un hôte de passage. D’autre part le récit est entrecoupé de flashbacks qui retracent la longue et mouvementée existence de Kepler, notamment à travers ‘hôtes qu’il a vraiment appris à aimer.
La notion de fantôme est bien exploitée même si j’aurai aimé en savoir un peu plus sur la question. Pourquoi et comment devient-on fantôme ? Il en va de même pour le mystérieux Galilée, au final on ne comprend pas vraiment ce qui le motive. Ces quelques questions sans réponses auraient sans doute méritées quelques pages de plus, une chose est certaine, les réponses auraient conféré au bouquin un parfum d’excellence.
Il n’en reste pas moins que j’ai passé un très bon moment avec ce bouquin, du coup ça m’a donné envie de découvrir son roman précédent, Les Quinze Premières Vies D’Harry August… Ca tombe bien il figure déjà dans mon Stock à Lire Numérique !
Jour : 9 novembre 2015
MON VERDICT
[BRD] Vice-Versa
Petite pause cinéphile sous le signe de Disney / Pixar, un duo qui assure un bon moment de divertissement. Au programme, Vice-Versa, leur dernier film, signé Pete Docter.
Au quartier général qui commande les émotions de la jeune Riley, Joie à fort à faire pour s’assurer que la jeune fille connaisse une vie joyeuse emplie de bon souvenirs. Ses acolytes, Tristesse, Dégoût, Peur et Colère, ne vont pas, parfois bien malgré eux, lui simplifier la tâche. Les choses se compliquent lorsque la famille emménage à San Francisco. Suite à un cafouillage Joie et Tristesse sont éjectées du QG et se retrouvent dans les méandres de l’esprit de Riley. Elles doivent impérativement regagner le QG faute de quoi la jeune fille sera privée de toute empathie… En attendant Dégoût, Peur et Colère vont essayer de limiter les dégâts…
Ca fait plaisir de retrouver Pixar aux commandes d’un projet totalement original (le dernier film original en date était Rebelle en 2012), d’autant niveau originalité le scénario place la barre très haut en donnant vie aux émotions. Sans me risquer à un jeu de mot pourri je dirai que Vice-Versa est un film pleine d’esprit et d’intelligence, qui peut se voir à différents niveaux et saura donc plaire à un large public.
Les plus jeunes se contenteront du divertissement au premier degré alors que les plus âgés ne manqueront pas de rapprocher la situation de Riley en manque d’empathie avec le passage de l’enfance à l’adolescence (l’âge bête… on est tous passés par là). Situation aggravée par le fait que Riley devra s’adapter à un nouvel environnement (là encore je suppose que nous sommes nombreux à avoir connu ça).
Je n’enfoncerai pas une porte ouverte en précisant que visuellement le film est irréprochable (trop tard… oups). Le film fait cohabiter des univers complètement différents, avec d’un côté le monde extérieur de Riley qui joue la carte du réalisme tant dans la représentation des personnages que des lieux. Le plus gros challenge aura certainement été de mettre en image l’esprit de Riley, qu’il s’agisse de la représentation des cinq émotions de base, que de la géographie spirituelle… De très belles trouvailles (que je vous laisse découvrir si ce n’est déjà fait) pour un résultat plus que convaincant.
Pour son quinzième long métrage Pixar réussit encore à nous surprendre et à nous éblouir.
Par contre je trouve que le titre québécois, Sens Dessus Dessous, est plus parlant que le titre français… on y retrouve davantage la notion de chaos alors que Vice-Versa évoque plutôt la réciprocité. Mais bon c’est purement sémantique comme observation.