AU MENU DU JOUR
Titre : Time Salvager
Auteur : Wesley Chu
Éditeur : Fleuve Éditions
Parution : 2021
Origine : États-Unis (2015)
528 pages
De quoi ça cause ?
2511. La Terre n’est plus qu’un champ de ruines dépeuplé et toxique. Ses habitants l’ont quittée depuis longtemps pour s’établir dans le système solaire. Leur survie repose sur les ressources que des agents temporels vont récupérer dans le passé.
James Griffin est un de ces chronmen, un agent désabusé par ses longues années de service et fortement porté sur l’alcool. Et pourtant c’est à lui et à son référent que l’on confie une mission qui devrait leur assurer une retraite dorée.
Alors que sa mission touche à sa fin, James brise la plus importante des lois temporelles en ramenant une personne du passé dans le présent. Rapidement démasqué James dot fuir avec sa protégée. Ils sont désormais des cibles prioritaires pour le Chronocentre et la puissante corporation Valta…
Pourquoi lui plutôt qu’un autre ?
Pour son intrigue, qui, sans révolutionner les règles du genre, m’inspirait. Et la couv’ m’a tapé dans l’œil (aïe !).
Ma Chronique
Je remercie les éditions Fleuve et Net Galley pour leur confiance renouvelée.
Le thème du voyage temporel est un grand classique de la science-fiction, que ce soit au cinéma ou en littérature, il a été exploité sous toutes les coutures. Depuis H.G. Wells et Sa Machine À Explorer Le Temps (et même avant) à nos jours, les auteurs qui se sont essayés au genre sont légion… avec plus ou moins de succès.
On serait tenté de penser que toutes les facettes de cette thématique temporelle ont été exploitées, et bin non ! Wesley Chu, un jeune auteur taïwanais installé aux États-Unis, nous prouve qu’il est encore possible de faire preuve d’originalité en la matière. Même si son roman, Time Salvager, premier opus de sa Trilogie du Temps, ne révolutionne pas franchement le genre, il a au moins le mérite de le rafraîchir.
Si le voyage dans le temps est au cœur de l’intrigue, il est ici prétexte à assurer la survie de l’humanité. Seuls les chronmen, des agents temporels, ont le droit de pratiquer des bonds dans le passé et uniquement pour aller y récupérer des ressources ou de l’énergie (qui font cruellement défaut dans le présent) en veillant à perturber à minima le flux temporel. Ils sont placés sous l’autorité du Chronocentre qui veille au respect des lois temporelles.
James Griffin est, malgré son instabilité et son alcoolisme, l’un des meilleurs chronmen en service. C’est pour cette raison que le contrôleur Levin Javier donne son feu vert pour une mission commanditée par la puissante corporation Valta.
Alors que cette mission pouvait lui offrir une retraite dorée, James va commettre l’irréparable en brisant la première loi temporelle ; il va en effet ramener dans le présent une personne du passé. Cette « anomalie » est Elise, une biologiste qu’il va rencontrer au cours de sa mission et qu’il sauvera d’une mort certaine sur un coup de tête.
Pour Levin, la traque du fugitif et de sa protégée est une affaire personnelle, d’autant que la corporation Valta met la pression sur le Chronocentre.
Si Time Salvager est un pur produit de SF et d’anticipation, il peut aussi revendiquer le titre de thriller d’anticipation tant le rythme est soutenu de la première à la dernière page. Au fil de la traque, on découvre – en même temps que Levin – qui tient réellement les rênes du pouvoir et du Chronocentre.
Ajoutez à cela la dimension écologique (au sens noble du terme, pas sa version corrompue par la politique) de l’intrigue et vous aurez entre les mains tous les éléments d’un scénario bien plus complexe qu’il ne le laissait supposer.
Le personnage de James est l’archétype de l’antihéros, de prime abord bourru et antipathique, son caractère va s’adoucir au contact d’Elise.
À l’opposé Levin est le parfait fonctionnaire zélé, même quand ses certitudes s’effondrent il persiste à se réfugier derrière le règlement.
Le style de Wesley Chu fait de ce roman un véritable page-turner. Il me tarde de découvrir la suite (Time Siege, paru aux États-Unis en 2016), par contre je suis un peu plus pessimiste pour le troisième et dernier opus qui ne semble toujours pas écrit alors que l’auteur a publié de nombreux autres romans depuis 2016 et annonce même une nouvelle série pour 2022.
MON VERDICT