AU MENU DU JOUR
Titre : L’Empire Des Soleri
Série : Soleri – Tome 1
Auteur : Michael Johnston
Éditeur : Bragelonne
Parution : 2018
Origine : USA (2017)
480 pages
De quoi ça cause ?
Depuis des millénaires l’Empire vit sous le joug des Soleri,considérés comme des Dieux vivants, nul n’ose contester leur toute-puissance.
Et pourtant dans les royaumes « inférieurs » des voix commencent à s’élever contre les Soleri. Toutefois entre les querelles internes et leur incapacité à faire front commun contre l’oppresseur, ces royaumes ne constituent pas une menace sérieuse contre l’Empire.
Alors que les festivités de l’Enténébrement battent leur plein dans l’attente de l’éclipse annuelle devant clore le festival, à la stupeur générale celle-ci n’a pas lieu. Et ce n’est que le début d’une succession d’événements qui pourraient bien remettre en cause le fragile équilibre de l’Empire…
Pourquoi lui plutôt qu’un autre ?
De prime abord c’est la couv’ qui m’a tapé dans l’oeil, elle m’a tout de suite fait penser à l’album Powerslave d’Iron Maiden ; comme dirait l’autre (R.I.P. Charles) : « je vous parle d’un temps, que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître ».
La quatrième de couv’ n’a fait qu’attiser ma curiosité, curieux en effet de découvrir ce que pouvait donner un récit de fantasy sur fond d’improbable rencontre entre l’Égypte ancienne et la tragédie shakespirienne…
Bragelonne et NetGalley ayant répondu favorablement à ma demande, il ne me restait plus qu’à pousser les portes de L’Empire des Soleri.
Ma chronique
Je remercie les éditions Bragelonne et Net Galley pour leur confiance renouvelée.
Il n’a pas fallu longtemps au Trône De Fer pour s’imposer (à mes yeux en tout cas) comme une oeuvre majeure de la littérature fantasy ; du coup forcément quand je commence un nouveau roman (et plus encore une nouvelle saga) du genre, j’ai tendance à prendre l’univers de George R.R. Martin comme référence.
Au vu de ce premier tome, je serai tenté de dire que le cycle de Soleri s’annonce moins complexe, mais n’a pas à rougir de la comparaison avec son illustre aîné tout en affichant une identité qui lui est propre.
Au niveau des similitudes je citerai en premier lieu la structure du roman, chaque chapitre se consacrant au point de vue (POV pour Point of View en anglais) d’un personnage. Si George R.R. Martin n’a pas inventé cette architecture, il l’a en tout cas largement popularisée.
En l’occurrence les principaux intervenants sont tous de la même famille, les Hark-Wadi, qui règne sur le royaume d’Harkana, mais ils sont loin de parler d’une seule et même voix, loin s’en faut. Vous aurez ainsi le droit à cinq sons de cloches pour le moins discordants : Arko, le père, actuel roi d’Harkana, Sarra, la mère, devenue Grande Prêtresse du culte de Mithra après avoir quitté Harkana 10 ans plus tôt, Merit, la fille aînée qui rêve de prendre les rênes du Royaume, Kepina, la fille cadette, véritable garçon manqué éprise de liberté et Ren, le fils, otage du Prieuré depuis 10 ans, conformément aux lois imposées aux héritiers du trône par les Soleri.
Sans oublier toute une palanquée de personnages secondaires appelés à jouer des rôles plus ou moins importants dans le déroulé de l’intrigue ; dont certains connaîtront, le plus souvent à l’insu de leur plein gré, une fin brutale. Un casting qui tient toutes ses promesses…
Royaumes, prêtres et prêtresses… L’univers de Soleri se construit autour d’une forte dimension politique et religieuse. Un terrain propice aux alliances, complots, manigances et trahisons en tout genre. A ce titre les Hark-Wadi n’ont rien à envier aux Lannister !
Pour tout vous dire (ou presque), vous ouvrez le roman avec une donne de départ plutôt classique, au fil des chapitres les cartes sont redistribuées, encore et encore, afin de changer totalement le cours des choses selon la volonté de chacun ; tant et si bien, qu’au terme de moult rebondissements et retournements (de situation et accessoirement de veste), le livre se referme avec une donne radicalement différente. Et bien des promesses pour la suite…
Bien entendu ces multiples changements de donne ne se font pas la joie et la bonne humeur, le tribut à payer pour parvenir à ses fins est lourd mais qu’importe, seul le résultat compte… Si ça défouraille sec, les personnages ne s’accordent guère plus que le minimum syndical au niveau de la bagatelle ; sans doute trop occupés à se surveiller et à préparer leur prochain coup tordu.
L’auteur parvient à imposer un univers unique par la mixité de ses sources d’inspiration. Si certains royaumes revendiquent clairement leur origine (l’Égypte ancienne pour Sola, et le monde celte pour Feren), c’est moins évident pour Harkana (je serai tenté de miser sur le côté nordique) et impossible à dire pour Racchis et Wyrre, qui ne sont guère plus que mentionnés dans ce premier opus.
Je terminerai en soulignant un autre point commun avec Le Trône De Fer, mais au chapitre des petits bémols cette fois ; je referme ce premier tome en restant un peu sur ma faim sur l’aspect purement fantasy du récit, ça manque en effet de créatures extraordinaires et de magie.
Il n’en reste pas moins que je quitte L’Empire Des Soleri brûlant déjà d’impatience de m’y replonger au plus vite, en espérant que Michael Johnston ait la plume plus rapide que celle de George R.R. Martin ; A Dance With Dragons est sorti aux States en juillet 2011, et en France, L’Intégrale 5 en novembre 2014… depuis on a beau siffler sur la colline, on ne voit toujours rien venir (à part des annonces de reports à la chaîne).